Nous mangeons au quotidien des nanomatériaux !
Une récente étude de l’association Agir pour l’environnement a prouvé que l’on en trouve dans des produits pourtant anodins, comme des biscuits Lu, des chewing-gums Malabar ou du Guacamole de la marque Carrefour.
Comment les autorités françaises, qui sont censées appliquer une réglementation européenne stricte, ont-elles pu laisser passer ça ?
Les nanomatériaux sont potentiellement dangereux pour la santé, surtout lorsqu’ils sont ingérés. Le dioxyde de titane (E171 dans la liste d’ingrédients) est l’un des plus préoccupants. Présent dans les chewing-gums Hollywood, les M&Ms, où dans les boîtes de conserves de chez William Saurin, il est utilisé comme colorant blanc et contient des nanos. En 2015, l’entreprise américaine Dunkin' Donuts a annoncé retirer les nanoparticules de dioxyde de titane dans ses produits parce qu'il existe un risque pour la santé.
L'Agence française de sécurité alimentaire, ANSES, reconnaît elle-même avoir assez d’informations pour classifier le dioxyde de titane comme dangereux. Comment justifier que cette substance classée cancérigène probable soit présente dans des recettes alimentaires ? Les nanomatériaux n’ont rien à faire dans de la nourriture !
Les lobbys de l’agroalimentaire font le siège des institutions européennes. L’Agence européenne des produits chimiques, ECHA, est même en train se défendre d’une plainte déposée contre elle par 9 industriels de la chimie, parce qu’ils considèrent que la règlementation est trop stricte.
Le problème n’est pas uniquement européen, il est aussi français. En effet, ce sont les États qui doivent assurer l’étiquetage des nanomatériaux dans l’alimentation depuis 2014. Mais aucun produit alimentaire ne contient la mention [NANO] sur les rayonnages des supermarchés. Or l’étiquetage est une information essentielle pour le consommateur qui doit pouvoir choisir son alimentation en connaissance de cause.
Pouvons nous tolérer que des multinationales dictent la réglementation en matière de santé ? Il nous faut d’urgence interdire clairement les nanomatériaux dans l’alimentation. C’est le seul moyen pour éviter de nouveaux scandales alimentaires.
Ce lundi se réunit à Paris, au Ministère de l’environnement, le groupe de travail sur l’étiquetage des nanomatériaux, l’un des derniers lieux où l’on parle de réglementer les nanomatériaux en France.
J’appuie les organisations qui iront dans le sens du retrait des nanomatériaux dans l’alimentation, et d’un étiquetage clair.
Nous avons le droit de savoir ce qu’il y a dans notre assiette !
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