Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en mars 2016 autour des Zones A Défendre : on y parle de Notre Dame Des Landes et de plein d'autres choses
Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle
PROJET D’AYRAULT – PORT de
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Source : ZAD.nadir.org
mars 2016
Et ailleurs : comités de NDDL 05 – CHAMBERY (73) – TOULOUSE (31) – GRENOBLE (38) – ANGERS (49) Gaz de schiste (30) – Cigéo à BURE (55) – Zad D'AGEN (47) – CALAIS (62) – CHAMROUSSE (38) – Europacity à GONESSE (95) - Rémi Fraisse (31) – BERLIN (Allemagne) – Comités locaux vs PS -
ZAD de NDDL - 44
Infos du 1er au 6 mars
Mardi 1er mars
Des articles sur la manif de samedi : ►http://www.bastamag.net/Il-n-y-aura-jamais-d-aeroport-a-Notre-Dame-des-Landes
►http://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/notre-dame-des-landes/nddl-les-opposants-laeroport-misent- sur-les-propositions-de-royal-4064574
Le 27 février marquerait donc l’entrée dans un printemps prématuré, mais de bonne augure à en croire certain.es
►"Des gens ordinaires portent secours aux réfugiés, on manifeste en masse à Notre-Dame des Landes, on s’organise par-dessus les syndicats fossilisés pour décider d’une grève, une secousse générale ébranle le pays que l’on croyait en état de mort cérébrale."
►"Pour un futur juste et vivable, c’est à nous de faire respecter les lignes rouges à ne pas franchir."
►Ce soir, Appel à rassemblement en soutien aux migrant.e.s de Calais !
Des articles sur la manif de samedi : ►http://www.bastamag.net/Il-n-y-aura-jamais-d-aeroport-a-Notre-Dame-des-Landes
►http://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/notre-dame-des-landes/nddl-les-opposants-laeroport-misent- sur-les-propositions-de-royal-4064574
Le 27 février marquerait donc l’entrée dans un printemps prématuré, mais de bonne augure à en croire certain.es
►"Des gens ordinaires portent secours aux réfugiés, on manifeste en masse à Notre-Dame des Landes, on s’organise par-dessus les syndicats fossilisés pour décider d’une grève, une secousse générale ébranle le pays que l’on croyait en état de mort cérébrale."
►"Pour un futur juste et vivable, c’est à nous de faire respecter les lignes rouges à ne pas franchir."
►Ce soir, Appel à rassemblement en soutien aux migrant.e.s de Calais !
Nantes – manif anti états d'urgence – 20-02-16 – Taranis.news
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Nantes – manif anti états d'urgence – 01-03-16
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Mercredi 2 mars
Quelques retours et analyses du week-end (qui fait décidément couler beaucoup de pixels) :
►http://www.politis.fr/articles/2016/03/notre-dame-des-landes-barjac-no-pasaran-et-no-gazaran-34218/ ►https://npa2009.org/actualite/ecologie/nombreux-unis-determines-lache-rien-notre-dame-des-landes
Jeudi 3 mars
►Aujourd’hui, la Noé Verte a fait reculer Vinci et l’Etat de 14 mois ! On lâche rien, ni à Calais, ni à Carquefou, ni à Notre-Dame, nulle part !
►A Calais comme ailleurs, ça expulse à tours de bras... https://nantes.indymedia.org/articles/33526 : Roms de Carquefou
►Ce soir, moment d’organisation pour donner suite au rassemblement de mardi soir en soutien à Calais.
►RDV Samedi 5 mars, square Daviais à Nantes, pour continuer à exprimer notre solidarité et pour visibiliser ce qu’il se passe à Calais, et ailleurs
Sur Europe 1 ce matin Bruno Retailleau s’empare d’un sondage d’opinion pour réaffirmer la nécessité de l’aéroport de Notre-Dame- des-Landes. Il se plaint d’être « persona non grata » sur la zad et de ne pas avoir pu s’y rendre pour soutenir « une dame qui avait lancé une pétition contre l’occupation des zadistes ». Puisque Retailleau continue à faire de l’esbrouffe dans les médias, il nous semblait nécessaire de rappeler quelques vérités :
Les sondages sont parties prenantes de l’opération de leurre démocratique lancée par le gouvernement avec son projet de
« consultation ». Ils ne reflètent pour nous que la fabrication froide et abstraite de l’"opinion publique", dont on sait bien qu’elle est sujette à toutes les manipulations.
La réalité ce sont les 60 000 personnes qui se sont déplacées samedi 27 février pour manifester contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad. Les pro-aéroport n’ont jamais été capable de faire la moindre manifestation publique pour le projet parce qu’ils savent bien qu’ils se ridiculiseraient. En guise de mobilisation populaire, ils n’ont réussi jusqu’à présent qu’à faire venir quelques employés du btp pour défiler à Nantes en les payant un jour de travail. Alors que l’on nous parle de « consultation » démocratique , rappelons que ce projet d’aéroport est défendu avant tout par la classe politique et les lobbys patronaux qui ont tous les moyens de diffuser leurs chiffres truqués ou de cacher les analyses qu’ils ont commanditées quand elles ne vont pas dans leur sens.
Par ailleurs, comment pourrait on avoir envie de voir M. Retailleau venir se balader tranquillement sur la zad alors qu’il mène campagne depuis des mois contre les habitants de la zone à base de mensonges et de diffamation de la pire espèce ? Rappellons que M. Retailleau sans peur du grotesque tente tant bien que mal de faire admettre à l'"opinion publique" que la zad serait un repaire d’ultraviolents qui terrorise la région. Il n’a pas hésité en ce sens à utiliser des dizaines de milliers d’euros d’argent public pour acheter des encarts publicitaires demandant l’évacuation de la zad.
Enfin Mme Lamisse, « la dame » qu’il souhaitait soutenir sur place, n’est en réalité pas une riveraine, mais une mythomane qui a été capable de signer 4 fois de suite une pétition anti-zadiste, comme le piratage du site du Conseil régional l’a révélé. Ce piratage a révélé aussi que plus de 40% des signatures revendiquées par Retailleau étaient fausses.
S'il s’agit d’avoir des avis de riverains bien réels, rappelons ici l’opinion portée par une soixantaine de nos voisins lors d’un point presse la semaine dernière :
« NOUS, RESIDENTS, VOISINS DE LA ZAD
Sommes outrés par la propagande quasi quotidienne des « va-t’en guerre » qui se permettent en plus de parler en notre nom : « les habitants excédés » disent-ils.
Cela suffit ! Nous ne voulons plus être spectateurs des mises en scène anti-ZAD de Mr Retailleau et du couple Lamisse qui d’ailleurs n’habite plus là depuis des années, ni des mensonges grossiers de Mr Valls et consorts sur les soi-disant activistes ultra violents qui rackettent, volent et détruisent.
Nous ne bénéficions pas des 60 000 euros d’encart publicitaire payé par le conseil régional mais nous pouvons néanmoins témoigner de notre réalité d’habitants. Déambulations champêtres ponctuées de rencontres enrichissantes, petit café offert ou simple bonjour, on se sent chez nous et en sécurité sur la ZAD.
►http://www.politis.fr/articles/2016/03/notre-dame-des-landes-barjac-no-pasaran-et-no-gazaran-34218/ ►https://npa2009.org/actualite/ecologie/nombreux-unis-determines-lache-rien-notre-dame-des-landes
Jeudi 3 mars
►Aujourd’hui, la Noé Verte a fait reculer Vinci et l’Etat de 14 mois ! On lâche rien, ni à Calais, ni à Carquefou, ni à Notre-Dame, nulle part !
►A Calais comme ailleurs, ça expulse à tours de bras... https://nantes.indymedia.org/articles/33526 : Roms de Carquefou
►Ce soir, moment d’organisation pour donner suite au rassemblement de mardi soir en soutien à Calais.
►RDV Samedi 5 mars, square Daviais à Nantes, pour continuer à exprimer notre solidarité et pour visibiliser ce qu’il se passe à Calais, et ailleurs
## Retailleau non grata sur la zad ?
Sur Europe 1 ce matin Bruno Retailleau s’empare d’un sondage d’opinion pour réaffirmer la nécessité de l’aéroport de Notre-Dame- des-Landes. Il se plaint d’être « persona non grata » sur la zad et de ne pas avoir pu s’y rendre pour soutenir « une dame qui avait lancé une pétition contre l’occupation des zadistes ». Puisque Retailleau continue à faire de l’esbrouffe dans les médias, il nous semblait nécessaire de rappeler quelques vérités :
Les sondages sont parties prenantes de l’opération de leurre démocratique lancée par le gouvernement avec son projet de
« consultation ». Ils ne reflètent pour nous que la fabrication froide et abstraite de l’"opinion publique", dont on sait bien qu’elle est sujette à toutes les manipulations.
La réalité ce sont les 60 000 personnes qui se sont déplacées samedi 27 février pour manifester contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad. Les pro-aéroport n’ont jamais été capable de faire la moindre manifestation publique pour le projet parce qu’ils savent bien qu’ils se ridiculiseraient. En guise de mobilisation populaire, ils n’ont réussi jusqu’à présent qu’à faire venir quelques employés du btp pour défiler à Nantes en les payant un jour de travail. Alors que l’on nous parle de « consultation » démocratique , rappelons que ce projet d’aéroport est défendu avant tout par la classe politique et les lobbys patronaux qui ont tous les moyens de diffuser leurs chiffres truqués ou de cacher les analyses qu’ils ont commanditées quand elles ne vont pas dans leur sens.
Par ailleurs, comment pourrait on avoir envie de voir M. Retailleau venir se balader tranquillement sur la zad alors qu’il mène campagne depuis des mois contre les habitants de la zone à base de mensonges et de diffamation de la pire espèce ? Rappellons que M. Retailleau sans peur du grotesque tente tant bien que mal de faire admettre à l'"opinion publique" que la zad serait un repaire d’ultraviolents qui terrorise la région. Il n’a pas hésité en ce sens à utiliser des dizaines de milliers d’euros d’argent public pour acheter des encarts publicitaires demandant l’évacuation de la zad.
Enfin Mme Lamisse, « la dame » qu’il souhaitait soutenir sur place, n’est en réalité pas une riveraine, mais une mythomane qui a été capable de signer 4 fois de suite une pétition anti-zadiste, comme le piratage du site du Conseil régional l’a révélé. Ce piratage a révélé aussi que plus de 40% des signatures revendiquées par Retailleau étaient fausses.
S'il s’agit d’avoir des avis de riverains bien réels, rappelons ici l’opinion portée par une soixantaine de nos voisins lors d’un point presse la semaine dernière :
DES VOISINS DE LA ZAD S’EXPRIMENT
« NOUS, RESIDENTS, VOISINS DE LA ZAD
Sommes outrés par la propagande quasi quotidienne des « va-t’en guerre » qui se permettent en plus de parler en notre nom : « les habitants excédés » disent-ils.
Cela suffit ! Nous ne voulons plus être spectateurs des mises en scène anti-ZAD de Mr Retailleau et du couple Lamisse qui d’ailleurs n’habite plus là depuis des années, ni des mensonges grossiers de Mr Valls et consorts sur les soi-disant activistes ultra violents qui rackettent, volent et détruisent.
Nous ne bénéficions pas des 60 000 euros d’encart publicitaire payé par le conseil régional mais nous pouvons néanmoins témoigner de notre réalité d’habitants. Déambulations champêtres ponctuées de rencontres enrichissantes, petit café offert ou simple bonjour, on se sent chez nous et en sécurité sur la ZAD.
Pour beaucoup d’entre nous c’est l’occasion de redécouvrir notre bocage et sa richesse, de renouer avec un territoire et ses habitants.
La ZAD ce n’est pas une forteresse isolée mais au contraire un lieu foisonnant où se construisent des projets de vie basés sur l’échange solidaire et les valeurs humanistes. En ce sens, pour nous, la ZAD fait partie de la dynamique et de la vie de nos communes.
A ce titre nous sommes heureux d’accéder aux productions faites sur place : pain, légumes, fromages, lait ; d’accéder aux projets culturels qui y germent, aux rencontres où l’on réfléchit sur l’avenir de notre territoire avec ceux qui y vivent et qui luttent pour le préserver.
Pour nous il est urgent de dénoncer les stigmatisations orchestrées par ceux qui veulent nous diviser et décrédibiliser notre lutte.
La ZAD ce n’est pas une forteresse isolée mais au contraire un lieu foisonnant où se construisent des projets de vie basés sur l’échange solidaire et les valeurs humanistes. En ce sens, pour nous, la ZAD fait partie de la dynamique et de la vie de nos communes.
A ce titre nous sommes heureux d’accéder aux productions faites sur place : pain, légumes, fromages, lait ; d’accéder aux projets culturels qui y germent, aux rencontres où l’on réfléchit sur l’avenir de notre territoire avec ceux qui y vivent et qui luttent pour le préserver.
Pour nous il est urgent de dénoncer les stigmatisations orchestrées par ceux qui veulent nous diviser et décrédibiliser notre lutte.
Sachez que nous « des habitants indignés » nous serons aux côtés de tous ceux que l’on veut expulser de la ZAD.
C’est pourquoi le 27 février nous serons présents dans la mobilisation contre l’aéroport et contre toutes les expulsions. »
Vendredi 4 mars
Ci-dessous et ci-joint le compte-rendu de la rencontre inter-comités du 28 février, qui a rassemblé plus de 150 personnes pour une journée de discussion bien riche.
Merci à toutes les mains (et les cerveaux !) qui ont contribué à ce document, non exhaustif il va de soi.
Pour rappel : prochain rdv les 25 et 26 mars pour les journées d'actions décentralisées, cf. mail antérieur avec le texte d'appel.
Bravo pour toute cette énergie contagieuse, et à très bientôt donc dans la lutte
- Paris - Ile de France
- Paris 5e / 13e
►Depuis juillet dernier par contre, il y a des grosses attaques menées contre le mouvement : propagande dans la presse, procès d'expropriations et d'expulsions etc.
►Après la grosse manif du 9/01 il n'y avait toujours pas de réponse gouvernementale, puis apparaît cette idée de référendum ensuite devenu "consultation".
La manoeuvre gouvernementale apparaît bien jouée car l'annonce de la consultation intervient suffisamment de temps après les rendus
de procès d'expulsions pour ne pas apparaître comme une conséquence mais suffisamment en amont de l'appel du 27/02 pour tenter de
déstabiliser la mobilisation.
On a fini la journée avec un apéro ...
Bravo pour la lecture, et rdv à la prochaine rencontre inter-comités (si ce n'est pas avant ...)
Ce mercredi 23 mars, 4 grévistes de la faim de
Nantes en 2012, accompagné-e-s de quatres militant-e-s ont rencontré
les grévistes de la faim de Calais. Voici leur témoignage :
« Nous nous sommes présentés en soutien, en sympathie, en apportant notre expérience, mais surtout pas en apporteur de conseils.
Comparée à la leur, notre expérience fût très légère : ils sont en grève de la faim depuis le 2 mars, isolés dans la partie Sud de la jungle qui a été détruite, avec en bruit de fond des bulldozers qui aplanissent les décombres, et autour d’eux la police qui circule. Les 9 grévistes ont de 17 à 46 ans, et commencent à être marqués, fatigués. Ils doutent de l’efficacité de l’ interlocuteur que leur envoie la préfecture.
Nous imaginons volontiers qu’ils pouront continuer à souffrir dans l’indifférence la plus totale, leur détermination est impressionnante et nous craignons qu’elle soit sans effet. Ils demandent à ce que la jungle Nord ne soit pas détruite et la venue d’un bureau britannique à Calais étudiant les demandes des migrants.
Le Conseil national de la transition écologique a rendu un avis négatif sur le projet d’ordonnance concernant la consultation sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le Conseil national de la transition écologique (CNTE), instance consultative sur les projets de loi liés à la protection de l’écosystème et à l’énergie, a rendu un avis négatif jeudi 24 mars sur le projet d’ordonnance concernant la consultation que le gouvernement veut organiser sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il estime que le texte n’est pas satisfaisant et demande que l’exécutif en prépare une nouvelle version.
En son état actuel, il autorise l’État à consulter localement les électeurs sur des projets déjà autorisés, et limite l’aire de consultation sur le projet d’aéroport au département de la Loire-Atlantique (lire ici l’analyse de l’avocat Arnaud Gossement).
Fait inhabituel, tous les membres du CNTE sont tombés d’accord pour rejeter l’ordonnance. Le patronat n’a pas pris part au vote mais s’est prononcé contre le texte, par crainte qu’il ne rende possible la remise en cause des projets déjà décidés d’aménagement du territoire. Plusieurs syndicats ont critiqué la restriction du périmètre de consultation à un seul département.
L’avis du CNTE n’est que consultatif. Avant de pouvoir être publiée, l’ordonnance doit être analysée par le Conseil d’État puis présentée en Conseil des ministres. Manuel Valls souhaite organiser cette consultation au cours du mois de juin.
C’est une décision prise à l’unanimité par les
syndicats CGT du groupe Vinci : ils déclarent s’opposer « au
projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à
Notre-Dame-des-Landes, et demandent son abandon. » Leur
entreprise est à la fois désignée comme constructeur et exploitant
du futur aéroport. « Ce projet, comme
tout ’partenariat’ public-privé
(PPP), relève de la politique de privatisation des services publics
menée par les gouvernements depuis des années »,
dénoncent-ils dans une lettre expliquant leur position, et rendue
publique ce mardi 29 mars.
http://www.reporterre.net/IMG/pdf/de_claration_cgt_vinci_contre_nddl.pdf
La bourse s’envole : http://www.abcbourse.com/analyses/vinci_debut_de_surachat_sur_ses_plus_hauts_historiques-4547.aspx
La
construction du sarcophage de #Tchernobyl avec son copain #Bouygues
est en bonne voie :
http://www.zonebourse.com/VINCI-4725/actualite/Vinci-24-03-2016-L-rsquo-enceinte-de-confinement-du-sarcophage-de-Tchernobyl-l-rsquo-ingenierie-22067749/
Bon sinon on vous conseille toujours l’excellent "Les prédateurs du béton" de Nicolas de la Casinière : http://editionslibertalia.com/catalogue/a-boulets-rouges
► Lors du convoi Cap sur la COP, nous nous étions arrêtés à Angers ou des militant.es locaux nous avaient parlé de leur lutte en soutien aux migrant.es.
Depuis illes ont rouvert un lieu laissé vide et une trentaine de migrants somaliens y ont trouvé refuge depuis deux semaines. Les projets se multiplient : jardins partagés sur la friche, ateliers d’art dans les hangars.La nouvelle ZAD ( Zone d’Accueil à Défendre ) angevine se porte bien !
Il y a des temps de rencontre et de vie tous les dimanches, des échanges avec le voisinage... Venez leur témoigner votre soutien fraternel dimanche prochain : https://lecercle49.wordpress.com/2016/03/02/un-bon-ballon-dair-dans-ce-monde-de-brutes/ D’autres infos sur le site du Cercle 49 https://lecercle49.wordpress.com/
Parce que nous luttons contre l’aéroport ET son monde nous ne pouvons nous satisfaire d’une lutte qui se contenterait d’empêcher un projet d’aménagement du territoire sans avoir une réflexion globale sur la question des frontières, de la gestion des flux, des inégalités Nord-Sud. Nous ne pouvons donc qu’être solidaires de cette Zone d’Accueil à Défendre, tout comme des migrant.es en luttes à Calais et ailleurs.
►À Strasbourg, des gens s’opposent à la construction d’un contournement de la ville, un projet qui serait réalisé par VINCI.
D’où le slogan « VINCI GEH HEIM » – Vinci rentre chez toi ! qui remplace le nom d’une commune concernée...
Nous comptons sur votre soutien. ZAD partout !
Tout de même, le projet de technopole de l’agglomération agenaise s’étend sur 220 hectares. Au-delà des terres de Joseph Bonotto, l’agriculteur qui avait lancé un appel à constituer la Zad, les expropriations organisées par les promoteurs du projet ont permis aux zadistes d’investir une douzaine de maisons. Et la poignée d’occupants ne suffit plus à faire vivre cet espace.
« Avec ce week-end de convergence, on veut aussi faire venir des gens et qu’ils participent, car ces terres sont à tout le monde » rappelle Nad. Un brasseur a ainsi le projet de semer un champ de céréales qui serviraient à produire une bière de la Zad.
Dans le même temps, c’est le rapport aux habitants locaux qui se joue. « On connait quelques personnes aux alentours, avec qui ça se passe bien » raconte Camille (un autre), qui vit ici. Un agriculteur retraité leur a récemment apporté un groupe électrogène pour électrifier une grange. Laetitia et Richard, du collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes en Sud Gironde, ont fait le déplacement pour le week-end. « On est quelques-uns à venir quand on peut amener des affaires, du linge et de la vaisselle », explique Laetitia.
« Mais on voudrait élargir ce réseau, poursuit Camille, intéresser les Agenais pour qu’ils s’approprient ces terres. Or la plupart s’en désintéresse parce que ça ne se passe pas en bas de chez eux. Certains nous ont dit qu’ils allaient venir au jardin au printemps, alors on verra si la mayonnaise prend. »
Convergence des Zad ou convergence des luttes ?
Quid de la « convergence des luttes » affichée en une du rassemblement ? Il s’agissait plus d’une convergence des Zad, même si les conversations s’étendaient de Notre-Dame-des-Landes à la LGV du Sud-Ouest, en passant par Calais. Et les travailleurs opposés à la loi El Khomri qui s’apprêtent à manifester le 9 mars, ou les agriculteurs qui n’arrêtent pas de faire parler d’eux, peuvent-ils aussi converger avec les luttes zadistes ?
« On est tous en opposition avec le gouvernement, mais pas d’accord sur la réponse à apporter », selon Marc. « Alors la convergence oui, avec n’importe qui, mais pas pour n’importe quelle lutte. » Pour Frédéric, zadiste exilé de force (voir ci-dessous), « la zad est déjà une convergence des luttes, car chacun vient avec ses combats différents. Mais cette convergence pourrait être plus large encore. Les gens qui se préoccupent de leur travail, de leur terre, de leur intégrité, peuvent tous travailler ensemble parce que leurs luttes sont liées. La zad, elle, apporte de quoi se loger et se nourrir, ainsi que de l’espoir et une autre vision du monde. »
Ces derniers mois, les zadistes ont cherché à bloquer des travaux d’aménagement périphériques à l’hypothétique Technopole Agen Garonne (TAG). En octobre dernier, ils avaient ralenti la construction d’un rond-point pendant quinze jours, en campant au milieu de l’intersection, avant de se faire déloger par les gendarmes.
Rebelote le mois dernier sur le chantier d’installation du tout-à-l’égout de riverains, à 200m de la zad. Selon les zadistes, ces travaux sont liés à la TAG : « Cela fait des années que les gens attendent le tout-à-l’égout. Si ça se fait maintenant, c’est parce qu’au niveau du raccordement une route doit être faire pour mener au TAG », explique Camille. De plus, la maison des riverains, des personnes âgées, se fissurerait à cause des vibrations provoquées par les outils de chantier.
« On a commencé à bloquer le 8 février, raconte Frédéric Raguénès. On est arrivé le matin, on a laissé les ouvriers décharger la pelleteuse, puis on a grimpé dessus et on les a empêchés de travailler. » Un matin, pensant qu’un autre zadiste avait été agressé par les ouvriers la veille, Frédéric s’énerve et lève le ton en s’approchant des ouvriers. Ces derniers s’en vont, mais quelques jours plus tard, le 22 février, ce sont les gendarmes qui viennent interpeller Frédéric et le placer en garde à vue.
Il est accusé de menaces avec contrainte sur un ouvrier et sur les machines de chantier. L’altercation avait été filmée par les gendarmes, qui, selon Frédéric, auraient mal transcrit ses propos. Après cinq heures de garde à vue, il est placé sous contrôle judiciaire : interdit de séjour dans onze communes de l’ouest d’Agen, dont Sainte-Colombe et Brax, mitoyenne de la Zad, mais aussi d’autres plus éloignées et sans rapport direct avec les faits. De plus, il doit se présenter une fois par semaine au commissariat de Villeneuve-sur-Lot, où il ne possède pas de logement mais reçoit simplement son courrier.
Particularité, à Agen comme sur les autres lieux de luttes où il est passé, Frédéric Raguénès est automédia : il filme les actions et moments importants de la Zad. Selon, lui, cela pourrait avoir motivé la procédure : « Je communique beaucoup sur la Zad, par les vidéos et les réseaux sociaux. A chaque fois, 3 à 400 personnes sont ainsi informées de ce qui se passe ici. Mais en tout cas, le fait d’arrêter une personne ne permettra jamais d’arrêter la Zad. »
M. Raguénès est convoqué le 17 mars à 14h au tribunal d’Agen pour être jugé.
Vendredi 25 mars à 17h, rassemblement carnavalesque devant le siège du
Parti Socialiste, 10 rue de Solférino
Venez déguisés, munis de quoi égayer la face grise du PS et ses bureaucrates !
De nouveaux témoins, interrogés récemment par les
juges d’instruction, décrivent l’attitude pacifique de Rémi
Fraisse lors des affrontements de Sivens, et mettent en cause le
comportement des gendarmes mobiles la nuit où le jeune homme a été
tué.
Les juges d’instruction Anissa Oumohand et Élodie Billot, du tribunal de grande instance de Toulouse, ont recueilli récemment les dépositions importantes de plusieurs témoins directs des derniers instants de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile, à 21 ans, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens (Tarn).
C’est grâce à un appel à témoins lancé par les parents de Rémi Fraisse, et à la ténacité de leurs avocats (Claire Dujardin, Arié Alimi et Étienne Noël, ce dernier ayant remplacé Éric Dupond-Moretti), que ces protagonistes ont pu être retrouvés. La plupart d’entre eux n’avaient pas été interrogés par les gendarmes de la section des recherches (SR) de Toulouse, chargés de l’enquête – ils n’y tenaient d’ailleurs pas forcément –, mais ils ont accepté de parler à des juges indépendants.
Selon les documents auxquels Mediapart a eu accès, leurs dépositions sont très précieuses pour éclairer les circonstances exactes du décès de Rémi Fraisse, et elles diffèrent sur plusieurs points de celles des gendarmes mobiles qui étaient sur le site de Sivens cette nuit-là. Chacun de ces nouveaux témoins était, en effet, présent dans la zone d’affrontements au moment où Rémi Fraisse a été tué. Certains disent avoir tout vu, d’autres non, mais chacun a précisé sa position cette nuit-là sur un croquis remis aux juges.
L’un de ces témoins, Marc, interrogé le 9 février, a expliqué qu’après avoir été atteint par un tir de Flash-Ball, il avait été secouru par un jeune homme qui devait être Rémi Fraisse, cela quelques instants à peine avant que le jeune homme soit tué. Étant allé voir la zone d’affrontements « par curiosité », « en tant qu’observateur », ce militant écologiste de 57 ans dit avoir entendu des sommations des gendarmes mobiles, puis avoir vu un groupe de gendarmes à pied progresser en dehors de la « zone de vie », et avoir été atteint d’un tir de Flash-Ball « dans le thorax » alors qu’il allait partir.
Cette fameuse zone de vie, où les gendarmes mobiles étaient retranchés, est en fait une base construite par une entreprise de BTP pour entreposer engins de chantier, matériel et vestiaire. Protégée par deux clôtures successives hautes de 2 mètres, et un fossé profond de 2,50 mètres, elle n'était constituée que d'un préfabriqué et un groupe électrogène (qui ont été incendiés la nuit précédente, quand des vigiles avaient été pris à partie puis remplacés par des CRS).
« Je suis tombé dans les bras du jeune homme avec qui j’étais », poursuit Marc. « Ensuite, tombe le rideau de lacrymos. Le jeune homme m’éloigne un peu, et je ne vois plus le gendarme [celui qui a tiré au Flash-Ball – ndlr]. Il était 1 h 20, j’en suis sûr car j’ai demandé l’heure », raconte le témoin. « Il m'a amené près du feu et il est reparti de suite. Il avait un sentiment de colère par rapport à ce qui venait de se passer, et moi aussi d'ailleurs », confie-t-il. Cette scène se passe donc quelques minutes à peine avant le moment où Rémi Fraisse est mortellement touché par une grenade, vers 1 h 45. Marc a appris le décès du jeune homme le lendemain, et pense avoir reconnu Rémi Fraisse sur photo. Un autre témoin le lui a ensuite confirmé.
Peu de temps après cette scène, plusieurs autres témoins ont vu Rémi Fraisse bras levés, près du grillage de la zone de vie, et certains l’ont entendu dire « Arrêtez ! » aux gendarmes mobiles. C’est le cas de Zacharie, 19 ans, lui aussi interrogé le 9 février par les juges. Se disant traumatisé par les scènes de violence de cette nuit-là, voici ce qu’il raconte au sujet des affrontements au cours desquels Rémi Fraisse a été tué.
« J’ai vu quelqu’un habillé en noir passer à côté de moi, peut-être avec un sac. Je vois un sac un peu ovale, il a les bras levés en disant "Arrêtez ! Arrêtez !". Je ne comprenais pas comment cette personne pouvait faire ça dans cette atmosphère de violence. Ce que je vois là, c’est plusieurs explosions d’un coup. Je précise qu’entre-temps, j’ai perdu de vue deux, trois minutes, la personne habillée en noir, poursuit Zacharie. Je regarde à nouveau dans le direction des CRS [il s’agit en fait de gendarmes mobiles – ndlr] et je vois une masse par terre. On voit qu’il a quelque chose sur la tête, des dreadlocks. Un de mes potes a essayé de tirer cette personne mais s’est pris un tir de Flash-Ball dans le dos. Les gendarmes ou CRS sont allés vers lui et l’ont traîné. » Zacharie, lui aussi, n'a fait le rapprochement que le lendemain, en apprenant le décès de Rémi Fraisse.
Christian, 38 ans, entendu le 11 février, livre un récit différent, mais se veut très affirmatif. Il assure avoir vu plusieurs gendarmes en dehors de la zone de vie. « Quand ils ont commencé leur assaut, les sept ou huit gendarmes étaient derrière une souche qui devait faire un mètre de hauteur, ils se cachaient là, ils ont visé volontairement sur Rémi (sic). Ils étaient à même pas dix mètres de Rémi Fraisse. Je les ai vus viser et tirer. Ils ont visé avec ce qui pourrait être un Flash-Ball ou un lance-grenades. Il y a des gendarmes avec des boucliers qui protègent. J’en ai vu tirer avec les Flash-Ball. Ils ont fait ça plusieurs fois. Ils voulaient vraiment attraper quelqu’un ce jour-là, je veux dire interpeller. Et la façon dont ils sont venus chercher Rémi ensuite, c’était pour l’interpeller », affirme-t-il.
Ce témoin, qui dit avoir reçu un tir de Flash-Ball à la cuisse pendant les incidents, ne connaissait pas Rémi Fraisse. « Ce soir-là, j’ai dit : ils ramassent un collègue à nous, mais je ne savais pas qui c’était. Il était là avec les bras levés, il criait : "Arrêtez de tirer !" »
« Après j’ai vu quelques personnes qui étaient un peu trop près du grillage, à deux trois mètres, il y avait une fille qui dansait près du grillage et il y avait une personne qui levait les mains, juste au bord du fossé. Je ne peux pas dire si c’était un garçon ou une fille. À ce moment-là, la police avait reculé mais il y avait un groupe de flics à gauche du grillage, et des gendarmes ouvraient le portail, sortaient de la zone et nous balançaient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Ils étaient entre six et dix », poursuit Alejandra.
« Après avoir lancé, ils retournaient derrière le grillage. Ils ont fait ça plusieurs fois. Les gendarmes qui étaient de l’autre côté, ils sortaient parfois, et ils nous balançaient des grenades, peut-être assourdissantes ou lacrymogènes, je ne peux pas le préciser. Au départ, ils tiraient loin, mais avec le vent, le gaz se dispersait et n’atteignait pas les manifestants, et comme ils voulaient vraiment nous disperser, ils ont commencé à tirer plus près de nous. Je suis d’abord partie en courant, et quand j’ai fait demi-tour j’ai vu les gendarmes balancer des lacrymos à côté du grillage et récupérer un copain. »
À ce moment, la jeune femme ne sait pas qu’il s’agit très vraisemblablement de Rémi Fraisse. « Je ne suis pas sûre que ce soit la même personne, répond-elle avec franchise, mais ce que je peux dire, c’est après que les gendarmes ont récupéré la personne, je n’ai plus vu la personne qui avait les mains levées. »
Plusieurs témoins ont signalé que les gendarmes mobiles éclairaient – de temps à autre – la zone des affrontements à l’aide de deux gros projecteurs. Dans leurs dépositions, les militaires disent, par ailleurs, avoir utilisé des jumelles à intensificateur de lumière. Enfin, certains témoins ont déclaré que la force utilisée cette nuit-là par les gendarmes était disproportionnée, et qu’ils avaient fait plusieurs sorties hors de la zone de vie grillagée pour tirer et/ou effectuer des arrestations.
David, 20 ans, entendu le 11 février, a ainsi vu les gendarmes mobiles effectuer plusieurs sorties, et éclairer la zone de temps à autre. « À la lueur des phares, j’ai vu un corps se faire traîner par des personnes casquées. Sur le moment, je me suis demandé si c’était un manifestant ou un gendarme, ou une personne qui se faisait arrêter. J’ai vu juste des silhouettes passer devant les phares. À ce moment-là, j’étais sur la colline. »
Arthur, 24 ans, déjà interrogé par les gendarmes, a quant à lui précisé ses dépositions le 9 février aux juges d’instruction, pour décrire l’utilisation des deux projecteurs, et insister sur les sorties effectuées par les gendarmes mobiles en dehors de la zone de vie.
Questionné à propos des projecteurs, « j’en vois deux, sûr, un à droite et un à gauche », répond-il. « Il y en avait un en hauteur à moins de dix mètres, un autre moins haut posé sur une camionnette. Celui qui était en hauteur était le plus puissant, je suppose qu’il était sur un pylône. Je sais que cette nuit-là ils ont eu des galères avec ce dernier, ou alors c’était fait exprès, je ne sais pas. Il y avait des moments, on avait l’impression qu’ils lançaient des lacrymogènes quand le projecteur était éteint, et du coup on les voyait plus, y compris quand ils le rallumaient, car ça faisait un écran avec la fumée. L’autre projecteur, il ne semble pas qu’il ait été éteint. Mais j’ai le souvenir que parfois c’était le noir complet et juste les éclairs des projectiles. »
« À des moments, ils sortaient, ils faisaient 25 mètres en direction des manifestants, ils envoyaient des trucs pour faire reculer, de la lacrymo. Ils ont fait ça au moins une dizaine de fois. Ils devaient être une quinzaine chaque fois qu’ils sortaient. » Arthur n’a pas vu tomber Rémi Fraisse. « Je ne regardais pas dans cette direction et je n’ai pas entendu crier (...). C’est confus. Je pense que c’est dans un moment où la lumière était éteinte, sur le grand projecteur du moins. L’endroit où était Rémi Fraisse », à une dizaine de mètres du grillage seulement, selon Arthur, « était éclairé par le petit projecteur. Le grand projecteur s’allumait et s‘éteignait. Au moment où ça s’est éteint on a entendu plusieurs grenades éclater, et au moment où ça s’est rallumé on les a vus faire la sortie pour aller chercher Rémi. J’étais à 30 mètres de Rémi Fraisse, en diagonale sur la gauche », précise-t-il.
Selon les dépositions des gendarmes mobiles, qui ont insisté sur la violence des assaillants, c'est le tir « en cloche » d'une grenade offensive, lancée à la main depuis la zone de vie, par-dessus le grillage, qui a atteint accidentellement Rémi Fraisse. On ne comprend toujours pas pourquoi les gendarmes mobiles avaient reçu l'ordre de tenir la zone de vie, cette nuit-là.
Une réunion avait été organisée le 21 octobre 2014 à la préfecture pour préparer le rassemblement festif du 25, où plusieurs milliers de personnes étaient attendues. Les questions de circulation et de stationnement des véhicules ont pris du temps, selon le compte-rendu auquel Mediapart a eu accès. Mais la prise en compte des risques d'incident aussi.
« Lors de cette réunion, nos organisations ont demandé qu'il n’y ait plus d'engins de chantier sur le site pour éviter tout débordement. La préfecture avait confirmé que les engins seraient retirés du site. Concernant les forces de l'ordre, dans la même perspective la préfecture s'était engagée à ce qu'il n'y ait pas de force de l'ordre présente à proximité de la manifestation », a déclaré Ben Lefetey, le porte-parole du collectif du Testet, interrogé en tant que témoin.
Or si les engins ont bien été retirés, le préfabriqué et le groupe électrogène, eux, étaient encore là, et les vigiles aussi. Avec cette cible, et après des semaines de tensions entre militants écologistes d’une part, agriculteurs locaux et forces de l’ordre d’autre part, la montée en puissance des incidents était dès lors prévisible. Des incidents qui ne pouvaient avoir pour but que de « discréditer le mouvement », selon plusieurs militants, ce alors que l’arrivée de petits groupes violents était prévue par le service départemental du renseignement territorial (SDRT).
« J'ai été très surpris que des affrontements se soient déroulés avec une telle ampleur sur le site, conduisant jusqu'à ce drame. Je n'ai toujours pas compris pourquoi l'État avait décidé de maintenir les forces de l'ordre sur le site alors qu'à partir du samedi matin il ne restait qu'une clôture à protéger. L'État a ainsi, pour moi, fait prendre des risques aux forces de l'ordre et aux personnes qu'elles affrontaient. Cette décision politique me semble disproportionnée au regard des enjeux sur place. D'autant plus que je savais que le rapport qui serait rendu public le 27 octobre allait remettre en cause le projet de barrage et donc probablement entraîner une suspension des travaux », a poursuivi Ben Lefetey.
Le gouvernement surveillait à la loupe les événements de Sivens. Selon le compte-rendu d’intervention du lieutenant-colonel qui dirigeait le groupement tactique gendarmerie à Sivens, il est fait état, vers 17 h 30, dès les premiers incidents du 25 octobre, d’un entretien téléphonique du GGD 81 (Groupement de gendarmerie du Tarn) avec le DGGN (le directeur général de la gendarmerie nationale) donnant l’ordre de « procéder à des interpellations ». Preuve que la situation intéressait au plus haut point les autorités.
Le lieutenant-colonel qui commandait le dispositif ce soir-là avait reçu l'ordre de « tenir la position ». Entendu comme témoin, il déclare notamment ceci : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l'intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d'une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l'ordre. »
Bernard Cazeneuve a pour sa part fait un récit diamétralement opposé, le 12 novembre 2014 devant l’Assemblée nationale. « Est-ce qu’il y a eu des consignes de ma part pour qu’il y ait de la fermeté dans un contexte où il y avait de la tension ? J’ai donné des instructions contraires, et je le redis devant la représentation nationale », a déclaré le ministre de l'intérieur.
« J’avais conscience depuis des semaines du climat d’extrême tension de Sivens. J’étais désireux de faire en sorte que celui-ci ne conduise pas à un drame », a affirmé le ministre. « C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y avait pas de forces pré-positionnées le vendredi soir à Sivens et si elles l’ont été ultérieurement, c’est qu’il y a eu dans la nuit du vendredi au samedi des heurts qui témoignaient de la violence d’un petit groupe qui n’a rien à voir avec les manifestants pacifiques de Sivens », a-t-il ajouté.
Quels ordres précis le préfet avait-il reçus du ministère de l'intérieur ? Quelles instructions ce préfet a-t-il transmises à son directeur de cabinet ? L’audition du préfet du Tarn et l'examen de ses échanges avec les gendarmes et l'exécutif (Beauvau, Matignon et même l'Élysée) la nuit du 25 au 26 octobre 2014, demandés par les avocats de la famille Fraisse, ont été refusés par les juges d’instruction puis par le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
Le gendarme mobile qui a lancé la grenade mortelle,
le maréchal des logis-chef J., appelé « chef » J.,
avait été interrogé à chaud par les enquêteurs arrivés sur
place, le dimanche 26 octobre 2014 à 4 heures du matin.
« C'était la première fois, dans ma carrière de mobile que je voyais des manifestants aussi déterminés, violents et agressifs tant dans les mots que les actes. Ils nous jetaient toutes sortes de projectiles, pierres, cocktails Molotov, mortiers, fusées diverses et variées », raconte alors le gradé. Des incidents violents ont déjà eu lieu la nuit précédente dans la forêt de Sivens, un gendarme mobile a été blessé et des grenades tirées. « Lors de nos instructions, il nous est rappelé que les grenades de quelque nature qu'elles soient ne doivent pas être jetées sur les manifestants du fait de leur dangerosité. Ils étaient tellement mobiles que dès fois ils se retrouvaient à l'endroit de chutes de nos grenades », tient à préciser le chef J.
La nuit du 25 au 26, le chef J. est à la tête d’un groupe de huit militaires positionné dans la zone de vie. Avec trois autres groupes, qui ont relevé les CRS à minuit, ils doivent « tenir » le site.
« Comme pour la veille, il fait nuit noire. Il y a effectivement des petits feux de part et d'autre mais pas suffisamment pour voir l'ensemble des manifestants. Nous utilisons nos projecteurs de véhicules. Pour ma part, j'utilise les intensificateurs de lumière. J'arrive à estimer que les manifestants sont entre 80 et 100. D'autres, par contre, progressent en approche de nos positions en empruntant et en longeant la RD 132. »
« Petit à petit, la situation se dégrade. Ils jettent des projectiles sur les militaires situés au niveau du portail d'accès. Ces projectiles sont du même genre que ceux que j'ai décrits précédemment. Ils provoquent. Ils harcèlent. Nous avons le sentiment qu'ils cherchent une réponse de notre part. »
« Dans un premier temps, les directives de notre hiérarchie sont claires à savoir qu'on maintient notre position sans réplique de notre part. L'agression des manifestants devient plus intense et violente toujours par le biais de leurs moyens. Ils se rapprochent de nos positions. Ils sont de plus en plus nombreux. Les directives de notre commandement varient. Il est fait état d'usage de lacrymogènes. »
« Les sommations sont faites pour les inviter à quitter la zone. Le conducteur effectue les sommations à l'aide du haut-parleur de nos véhicules de dotation. Ces sommations sont claires et audibles. Malgré nos injonctions, la situation perdure. Ils sont toujours violents et prêts à aller à l'affrontement. Les sommations sont, une nouvelle fois, réitérées. Cette fois, des grenades lacrymogènes sont projetées en direction des manifestants. Elles sont lancées à l'aide de "Cougar". La situation dégénère. Ils sont de plus en plus nombreux et viennent au contact. Maintenant en plus de la position devant le portail, ils occupent clairement la RD 132 et se déploient par petits groupes devant ma position. »
« Malgré ces sommations, la pression des manifestants s'accentue. À ce moment-là, nous n'avons pas été agressés, les opposants se focalisaient sur la porte d'entrée. Plusieurs manifestants passaient devant notre position sans nous voir. Conformément aux ordres nous effectuons des tirs isolés de LBD [lanceur de balle de défense – ndlr] sur les individus les plus virulents. À un moment donné, un individu est touché, au lieu de reculer, il a appelé ces compagnons. J'ai constaté qu'un groupe de 5 à 6 personnes déterminées venait vers nous. Il était suivi de quelques mètres par un groupe plus nombreux. Ils étaient violents agressifs et motivés. J'ai vu cela alors que je regardais avec des "IL" [jumelles à intensificateur de lumière – ndlr]. »
« Ils nous projetaient des pierres », poursuit le chef J. « Là, une demande de renfort est faite par mon commandant de peloton. Au vu de la situation qui, à mes yeux, était critique, je prends la décision de jeter une grenade offensive. Avant de la jeter, je préviens les manifestants de mon intention. Devant moi il y a un grillage et je suis obligé de la jeter par-dessus celui-ci. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je prends soin d'éviter de l'envoyer sur les manifestants eux-mêmes mais à proximité de ces derniers. Donc, je la dégoupille, il fait noir mais je connais leur position puisque je l'ai vue grâce à l'observation à l'aide des "IL". Je précise qu'au moment du jet les individus me font face. »
« Je la projette sur ma droite pour les éviter, mais là encore comme je vous l'ai dit, ils bougent beaucoup et je ne sais pas ce qu'ils font au moment où je jette effectivement la grenade. La grenade explose à proximité des personnes qui sont présentes. Personnellement je ne vois pas ce qu'il se passe après le jet de ma grenade. Par contre, deux de mes camarades me disent qu'ils ont vu quelqu'un tomber suite à l'explosion. D'abord je prends les " IL", et je regarde si les manifestants sont partis. Ils sont partis. Mais par contre je vois une masse au sol. Je demande à un collègue qui se trouve à mes côtés d'éclairer l'endroit où se trouve cette masse. Là, nous distinguons qu'il s'agit d'une personne qui est au sol. »
« Je rends compte verbalement à mon commandant de peloton de l'incident. Nous mettons en place un gros projecteur et là effectivement nous constatons la présence d'un corps. Ce projecteur, nous ne nous en sommes pas servi avant car, à cause de sa puissance, il a peu d'autonomie. »
« Après avoir identifié ce corps, et constatant que tous les manifestants sont éloignés, nous organisons une opération pour aller chercher la personne allongée au sol. C'est le peloton d'intervention qui se charge de cette mission. Il passe par le portail, et longe le fossé qui se trouve devant le grillage jusqu'au corps. Ils sont couverts par le reste de l'escadron qui noie la zone dans un nuage de lacrymogène. La personne est ramenée dans la zone de vie. Je vois la manœuvre. À partir de la, nous reculons nous mettre à l'abri de notre véhicule car les projectiles pleuvent sans arrêt. Une fois le corps de la personne ramené dans la zone de vie, je ne sais pas ce qui se passe. À un moment donné, on me demande de rejoindre mon commandant d'unité. Celui-ci m'explique que je vais être entendu par la BR [la brigade de recherches – ndlr] de Gaillac car la personne que le PI [le peloton d’intervention – ndlr] a secourue est décédée. »
« Entre le moment où j'ai jeté la grenade et le moment de l'annonce par mon commandant d'unité du décès de la personne, il s'est écoulé environ 5 ou 10 minutes. Ce temps, j'étais occupé à défendre notre position. Nous étions harcelés en permanence par les opposants qui continuaient leur agression », conclut le gradé.
la
liste des actions annoncées
la carte qui rassemble les actions annoncées ou relatées après coup
les récits d’actions
C’est l’un des plus gros projets d’aménagement
en Île-de France : un méga centre commercial et de loisirs
entre les aéroports de Roissy et du Bourget. La construction d’un
palais de la consommation peut-elle sauver une banlieue pauvre du
chômage ? C’est ce que promet le groupe Auchan, avec le
soutien de l’État, malgré les engagements de la COP21.
C’est une bataille de chiffres, de superficie aménagée, de volume d’investissements, de création d’emplois. Une course à la rentabilisation de l’hectare de terre sur l’une des dernières vastes zones non construites de la petite couronne.
C’est surtout la guerre de deux récits : la construction d’un palais de la consommation et du divertissement peut-elle sauver une banlieue pauvre du chômage et du stigmate social ou va-t-elle détruire le cadre de vie de ses riverains et aggraver irréversiblement le dérèglement climatique ? C’est ce conflit d’interprétations que doit éclairer le débat public qui vient de s’ouvrir sur un giga projet, à la notoriété modeste, sans doute plus pour très longtemps : EuropaCity.
Le géant de la distribution Auchan veut ouvrir en 2024 un gigantesque centre commercial (230 000 m2) doublé d’un parc d’attractions, d’une piscine sous bulle et d’une station de ski sur neige artificielle à l’est du Val-d’Oise, entre Gonesse, Roissy et Aulnay-sous-Bois. Porté par Alliages et Territoires, filiale d'Immochan, branche immobilière du géant de la grande distribution, le projet « EuropaCity » est hors normes : plus de 3 milliards d’euros de dépenses envisagées, 800 000 m2 de constructions sur 80 hectares, 30 millions de visiteurs espérés (le double de Disneyland Paris en 2013, pourtant première destination touristique privée en Europe aujourd’hui). Selon la maquette du futur site, conçue par l’agence BIG – auteure du nouveau « campus » de Google à Mountain View et d’une tour sur l’ancien site du World Trade Center de New York –, il ressemblerait à une soucoupe spatiale molle sortant de terre, recouverte d’humus, de plantations et de panneaux photovoltaïques.
Plus que les Center Parcs dont il semble s’inspirer, les parcs à thèmes ou les galeries marchandes qui essaiment autour de la capitale, EuropaCity affiche une ambition anthropologique : donner corps à « une nouvelle conception du temps libre » et porter une « utopie urbaine ». Pas seulement un alignement de boutiques, d’aires de jeux et de salles de spectacles mais « la nouvelle destination de loisir du Grand Paris », la volonté d’incarner la « société du temps libre » et « l’économie expérientielle », selon son directeur, Christophe Dalstein. Car d’après le groupe Auchan, « la dernière révolution de la consommation est aussi celle du temps libre ». Autrefois, les révolutionnaires voulaient prendre le Palais d’Hiver. Aujourd’hui, les grands aménageurs veulent construire un palais du divertissement au nom de l’utopie des loisirs.
Selon ses promoteurs, EuropaCity devrait aussi héberger un cirque, une halle culturelle, des magasins collaboratifs, des hôtels, des espaces de coworking, un fablab géant, du pair à pair, une recyclerie. Dans Play, son magazine promotionnel, on peut lire des interviews de Jean Blaise, le fondateur du Festival des Allumés de Nantes et du Lieu unique à Nantes, de Diana Filippova, l’une des coordinatrices de OuiShare, de Stéphane Distinguin, membre du Conseil national du numérique et ancien président de La Cantine, et du designer Erwan Bouroullec. « On va fabriquer un laboratoire à partir duquel on retiendra et extraira des formes, des codes, des valeurs qui vont ensuite servir pour le commerce du XXIe siècle. Comme lieu de laboratoire, c’est passionnant », y explique le sociologue Jean Viard. Au total, l’espace promis à la culture ne représenterait qu’un cinquième de tout ce qui est prévu pour le commerce, mais selon David Leblon, directeur du développement d’EuropaCity : « 50 000 m2 d’équipement culturel, c’est l’équivalent de Beaubourg. Ce n’est pas du saupoudrage. » Si bien que pour Jean-Pierre Blazy, maire PS de Gonesse, grand soutien d’EuropaCity, « pour moi, le cœur, c’est le projet culturel. Il peut faire du triangle de Gonesse, considéré comme répulsif, un endroit où on va comme on va au Grand Palais ». Le projet dépend de la mise en place de la future ligne 17 du Grand Paris Express, qui doit relier les villes de banlieue franciliennes. Pour Auchan, EuropaCity n'est pas un lieu de villégiature, c'est « un quartier » à vivre.
Au loin, les plus hauts monuments de Paris se dessinent sur la ligne d’horizon. EuropaCity en a fait un argument publicitaire : le parc d’attractions avec vue sur la tour Eiffel. Tout autour, des centres commerciaux à la pelle : O’Parinor à Aulnay-sous-Bois, Aéroville (avec le multiplex EuropaCorp de Luc Besson) entre Roissy et Tremblay, My Place à Sarcelles. Et au sud, la friche industrielle de PSA : c’est ce qu’il reste de l’usine d’Aulnay, fermée en 2013. Elle s’étend sur 180 hectares, plus du double de ce que projette d’occuper EuropaCity, qui n’a pourtant pas choisi de s’y installer. Au nord du triangle, un golf est en construction sur 90 hectares, un centre d’affaires est en projet (l’International trade center), une gare du Grand Paris Express est prévue et une ZAC est en cours d’aménagement. Sarcelles, Villiers-le-Bel, Le Blanc-Mesnil : les villes environnantes sont pauvres et leurs habitants parmi les plus démunis d’Île-de-France. À Gonesse, le taux de chômage atteint 16,7 %, le taux de pauvreté 25 %, selon l’Insee. 23 % des jeunes du Val-d’Oise entre 18 et 21 ans cherchent un travail. Dans ce contexte, la promesse d’EuropaCity de créer 4 200 emplois pour sa construction et 11 800 emplois en phase d’exploitation résonne comme un coup de tonnerre.
« On ne peut pas faire la fine bouche devant un tel investissement », considère une conseillère municipale. « C’est une chance extraordinaire », déclare le président de Roissy entreprises. Pour le président d’une amicale sarcelloise : « C’est un projet grandiose. Ça va changer l’image de notre région. Ou on avance, ou on dort. » Un étudiant : « C’est une chance pour les jeunes, pour l’emploi et la formation à l’emploi. Quand on veut emmener les enfants au musée, il faut un car. Là, on aura un musée à côté de chez nous. » Un lycéen, membre du conseil municipal des jeunes, se moque de la moyenne d’âge supposée des opposants qui ont pris la parole, la plupart aux cheveux blancs, « pas concernés par ce projet car c'est un projet d’avenir ». Un autre lycéen s’affirme « totalement pour ce projet ». Une femme : « J’habite à Gonesse, je travaille à Roissy. Gonesse doit vivre. EuropaCity va apporter du travail. » Un homme, le cou ceint d’une écharpe rouge : « C’est un projet d’avenir, il faut donner de l’espérance, créer des emplois. »
Le maire d’Arnouville, commune proche : « Un privé veut proposer trois milliards d’euros et on refuserait ? C’est un suicide collectif. S’il n’y avait pas eu le Stade de France, il n’y aurait pas la Plaine Saint-Denis. Ça va changer notre secteur. On ne dira plus : “l’est du Val-d’Oise”, mais : “je vais à EuropaCity”. » Il est très applaudi. Un élu de Gonesse ajoute : « Il ne faut pas laisser passer cette chance. » Les applaudissements redoublent. « Bravo ! » Un membre du conseil citoyen de Sarcelles tempère l’ardeur qui semble s’étendre dans la salle : « J’invite les élus à arrêter les applications où on peut créer des villes en deux jours… Si ça ouvre en 2024, et que les travaux démarrent en 2018, faut commencer tout de suite les formations de maçon et en langues étrangères. Quand on sait le temps qu’il faut pour remplacer un prof de français. Je suppose que tout le monde à Sarcelles et à Gonesse est polyglotte. Mais est-ce que ce sont les bonnes langues ? »
Parmi les élus, les voix critiques sont rares. Et forment un ensemble pour le moins hétéroclite, du maire (LR) d’Aulnay, Bruno Beschizza, au président du groupe EELV à la région Île-de-France, Mounir Satouri, en passant par le conseiller à la culture de Marine Le Pen, Karim Ouchikh, ancien adjoint socialiste du maire de Gonesse, qui prend deux fois la parole contre « un projet scandaleux d’un point de vue économique et détestable d’un point de vue écologique ».
La séance ne peut avoir valeur de sondage. Impossible de jauger la représentativité des intervenants. Plusieurs jeunes orateurs saluent cordialement l’édile en fin de réunion. Des habitants disent s’être déplacés à l’invitation de la mairie. L’influence de la municipalité est manifeste. Dans les rues de Gonesse, une affiche annonçant le débat public proclame : « Ouverture du débat public : pour construire ensemble EuropaCity. » De quelque origine qu’ils soient, les habitants ont exprimé l’envie de croire aux promesses d’Auchan, à sa vision du développement et à la force de son argent.
En face, les écologistes ont beau dénoncer la destruction de terres agricoles – parmi les plus fertiles d’Île-de-France –, le bilan carbone catastrophique d’EuropaCity et l’incertitude du nombre d’emplois réellement créés, ils cassent l’ambiance avec leurs chiffres froids et leur contre-expertise terre-à-terre. Les dirigeants d’Auchan quittent la salle tout sourire. Bernard Loup, du collectif pour le triangle de Gonesse, opposé au projet, explique que « sur la place publique, on ne se fait pas jeter par les habitants. On n’est pas à contre-courant de la population mais elle ne se mobilise pas ».
Quinze réunions publiques sont prévues jusqu’à fin juin. Le maître d'ouvrage doit annoncer sa décision finale en novembre. Le débat public n’est pas décisionnaire. La commission qui l’anime ne rendra pas d’avis mais livrera un compte-rendu des opinions exprimées. Ce processus obligatoire de démocratie environnementale doit conduire le maître d’ouvrage à justifier son projet et inciter les citoyens à l’interroger. Mais les moyens ne pourraient pas être plus inégaux entre d’un côté, le groupe Auchan (54 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015), ses lobbyistes et ses obligés, allié au chinois Dalian Wanda, leader mondial des exploitants de salles de cinéma, et de l’autre, les opposants qui n’ont pour eux que leur expertise personnelle, leur temps libre et leur travail bénévole. Le dossier du maître d'ouvrage distribué aux participants du débat est imprimé sur un épais papier glacé, et fourmille de visuels spectaculaires anticipant le futur site.
Ce rapport de force inégal est accentué par le rôle de la puissance publique, qui soutient ouvertement le projet de centre commercial. Quand il était ministre des affaires étrangères et du tourisme, Laurent Fabius a défendu EuropaCity, « un projet majeur ». Jeudi soir à Gonesse, tout le monde se connaît, tout le monde se tutoie. Christian Leyrit, président de la commission nationale du débat public, est l’ancien préfet du Val-d’Oise. Son successeur, Yannick Blanc, est présent. Il présente EuropaCity comme « un projet exceptionnel, innovant et audacieux ». Et explique que « la décision est prise d’urbaniser le triangle de Gonesse et de densifier cette région. C’est une action volontaire de l’État ». Pour le président du conseil départemental du Val-d’Oise, Arnaud Bazin, « trois schémas directeurs régionaux ont ouvert l’urbanisation du triangle de Gonesse. C’est un coup parti ». Les corridors aéroportuaires de Francfort, Kuala Lumpur, Denver… sont tous urbanisés, explique-t-il. « Je sais bien qu’en France, on ne peut rien faire comme tout le monde, mais… » Premier vice-président de la région Île-de-France, Jérôme Chartier annonce que « la région ne reviendra pas sur la nature urbanisable du triangle de Gonesse ». Pour Auchan, Christophe Dalstein, le directeur d’EuropaCity, leur renvoie la balle : « Nous ne serions pas venus si cette décision d’urbaniser n’avait pas été prise. Il y a une chaîne de responsabilités. Cette opération d’aménagement est en cours, qu’EuropaCity se fasse ou pas. »
Cet entremêlement d’intérêts privés et publics laisse perplexe Dominique Plet, agriculteur sur le triangle de Gonesse, désormais retraité. « Comment peut-on être exproprié, pourquoi est-ce d’utilité publique alors que ce sont des intérêts privés ? Pour des chemins de fer ou une route, je comprends. Mais pour faire un cirque et des boutiques, je ne comprends pas. » Il dit que sa famille cultive ces terres depuis cinq générations. « C’est un scandale de faire ça. Quand Citroën est venu construire son usine, ils ont promis des milliers d’emplois. Regardez, il ne reste plus rien. »
Son fils, Robin, 22 ans, aurait voulu reprendre la ferme familiale. « Le problème, c’est qu’une entreprise doit s’agrandir. Ça va remettre en cause nos activités. » C’est le seul jeune agriculteur à travailler les parcelles. Les autres approchent de la retraite et se motivent peu contre le projet d’aménagement. « Les gens sont plutôt contre, ils disent que c’est une connerie de faire ça, mais ils s’en foutent. » Selon Dominique Plet : « Ici, la terre est extraordinaire. Elle garde l’humidité. Quand on fait du maïs, on n’a pas besoin d’arroser. Elle est profonde, facile à travailler. Il n’y a pas de cailloux. »
Le schéma directeur régional demande de conserver 400 hectares de terres agricoles sur la zone. Mais pour l’Autorité environnementale, la préservation des espaces agricoles « n’est pas garantie », alors que l’aménagement de la ZAC va détruire 210 hectares « de sols de très grande valeur agronomique ». Les experts s’inquiètent : EuropaCity « génère des émissions nouvelles de gaz à effet de serre particulièrement fortes, qui ne semblent pas a priori cohérentes avec l’objectif national de leur réduction ». Ils doutent également des promesses d’Auchan d’autoproduire son énergie à 100 % propre. Selon eux, « les besoins en froid et en électricité ne pourront être couverts qu’au mieux aux deux tiers par une production renouvelable » sur le triangle de Gonesse.
Les Plet reçoivent sur leur champ jeudi après-midi, quelques heures avant la séance du débat public. Leur voix est couverte en partie par le bruit des voitures qui foncent sur la quatre voies, en contrebas. Le regard du père balaie les terres qui commencent à brunir dans les prémices du crépuscule. « Vous auriez dû venir hier. Il y avait des lièvres partout. Une cinquantaine au moins. C’est la saison des amours. »
C’est pourquoi le 27 février nous serons présents dans la mobilisation contre l’aéroport et contre toutes les expulsions. »
Zadist
Vendredi 4 mars
compte-rendu rencontre inter-comités du 28 février
Ci-dessous et ci-joint le compte-rendu de la rencontre inter-comités du 28 février, qui a rassemblé plus de 150 personnes pour une journée de discussion bien riche.
Merci à toutes les mains (et les cerveaux !) qui ont contribué à ce document, non exhaustif il va de soi.
Pour rappel : prochain rdv les 25 et 26 mars pour les journées d'actions décentralisées, cf. mail antérieur avec le texte d'appel.
Bravo pour toute cette énergie contagieuse, et à très bientôt donc dans la lutte
Au moins 150 personnes présentes. # Comités représentés :
- Ancenis "chenapan"
- Brest
- centre Bretagne
- Challans
- Clisson – Aigrefeuille
- CNCA (Nantes)
- Daoulas – Finistère
- sud Deux-Sèvres
- nord Deux-Sèvres
- Guéméné – Penfao
- Guérande
- Lorient
- Nantes ouest
- Niort – Gâtine
- Nort sur Erdre – Nozay
- Orvault
- pays de Retz
- Ploërmel
- Questembert
- Redon
- Rennes
- St Herblain
- St Malo
- St Nazaire et presqu'île
- Sorinière – Vertou - St Sébastien (44)
- Sucé sur Erdre
- centre Bretagne
- Challans
- Clisson – Aigrefeuille
- CNCA (Nantes)
- Daoulas – Finistère
- sud Deux-Sèvres
- nord Deux-Sèvres
- Guéméné – Penfao
- Guérande
- Lorient
- Nantes ouest
- Niort – Gâtine
- Nort sur Erdre – Nozay
- Orvault
- pays de Retz
- Ploërmel
- Questembert
- Redon
- Rennes
- St Herblain
- St Malo
- St Nazaire et presqu'île
- Sorinière – Vertou - St Sébastien (44)
- Sucé sur Erdre
- St Denis
- val d'Oise
- Amiens
- Lille
- Rouen
- Pau - Béarn
- pays basque - Bayonne
- Bordeaux
- Cahors
- Indre
- Limousin
- Loir et Cher
- Poitiers
- Tours - Loches
- val d'Oise
- Amiens
- Lille
- Rouen
- Pau - Béarn
- pays basque - Bayonne
- Bordeaux
- Cahors
- Indre
- Limousin
- Loir et Cher
- Poitiers
- Tours - Loches
- Alpes haute-Provence
- Ardèche
- Aveyron
- Rouergue
- CAC 38 (contre l'aménagement capitaliste)
- Drôme
- Genève
- Grenoble
- Ardèche
- Aveyron
- Rouergue
- CAC 38 (contre l'aménagement capitaliste)
- Drôme
- Genève
- Grenoble
- Livradois - Forez
- Lyon
- Nancy - Lorraine
- Nîmes
- Pyrénées orientales
- St Etienne
- Lyon
- Nancy - Lorraine
- Nîmes
- Pyrénées orientales
- St Etienne
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# Ordre du jour
# Ordre du jour
*Actualités d'ici et des comités + discussion "analyse stratégique de la situation"
*Discussion sur une journée d'actions décentralisées coordonnées
*Ateliers :
- communication pour la journée d'actions décentralisées
- coordination entre les comités et inter-comités
- articulation d'autres actions
- comment les comités viennent faire des choses ici (chantiers, Châteigne ...) ? - anti-répression
*Discussion sur une journée d'actions décentralisées coordonnées
*Ateliers :
- communication pour la journée d'actions décentralisées
- coordination entre les comités et inter-comités
- articulation d'autres actions
- comment les comités viennent faire des choses ici (chantiers, Châteigne ...) ? - anti-répression
*Retour des ateliers.
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# Actualité de la lutte ici
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# Actualité des comités
# Actualité de la lutte ici
(pas de prise de notes)
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# Actualité des comités
La plupart des comités se sont réactivés fin 2015/début 2016. Temps de parole aux comités pour qu'ils racontent quelques actions
menées ces derniers temps.
Entre autres :
* Brest : une personne arrêtée, procès prochainement.
* Chateaubriant : tractage dans le train entre Nantes et Chateaubriant, occupation de la sous-préfecture pendant une matinée.
* Rennes : suite aux assignations à résidence de novembre, organisation d'un banquet/carnaval le 6/02 (trois personnes ont pris de la prison ferme)
►Organisation d'une réunion d'information publique le 24/03.
* Daoulas/Finistère : une fois par mois se réunissent en inter-comités régional avec une quinzaine de comités et souhaiteraient faire des actions coordonnées contre les usines d'armement.
* Orvault : organise une réponse à l'édito pro aéroport de leur bulletin municipal.
* Saint-Herblain : réunion de l'atelier citoyen le 16/03.
* Ile-de-France : réactivation du comité en décembre dernier, ils ont réalisé une campagne d'affichage d'images de la lutte en 2mx1m dans Paris.
Font de temps en temps une AG de fond avec lecture de textes de la lutte (sans enjeu de prise de décision ou préparation d'action).
* Saint-Denis : création du comité suite aux appels d'offres.
►Volonté d'être dans la rue et d'organiser une fois/mois un banquet le dimanche.
►Organise également un carnaval contre les expulsions le 9/04.
►Coordination avec la fac de Paris 8 pour l'Infotour.
* Amiens :
►12/03 - journée de convergence devant le palais de justice, projection du film "Merci Patron"en collaboration avec le journal Fakir.
* Lille : réactivation du comité à l'automne.
►Organise un intercomités Nord / Belgique à priori le 26/27 mars, puis un Infotour .
* Rouen : le comité s'est réactivé en janvier avec des réunions publiques et a également réalisé un grand banquet le 14/02. ►Projet de construire une nouvelle cabane sur la zad.
* Bordeaux : interco sud-ouest (Tours, Aveyron, Lot, Ariège, Aix les thermes)
►Blocage de l'usine d'armement (près de Toulouse) si expulsions.
* Aveyron : lutte contre un projet de méga transformateur (AMASSADA)
►Camping de résistance cet été contre l'enquête d'utilité publique (à confirmer).
* St Etienne : besoin de soutien, comité juste réactivé.
* Plateau de Millevaches : actions dans le Limousin, contre l'état d'urgence...
►Une personne a été arrêtée après repeinte de locaux de Vinci
►Plusieurs machines sabotées d'une filiale de Vinci à Limoges.
* Lorraine : coordination avec Nancy, les Vosges, Bure.
►Dynamique forte autour de Bure, de la réappropriation des terres et donc organise des semis collectifs les 16/17 avril.
►Après les expulsions pendant presque 2 ans, il y a eu une sorte de statut quo qui a permis de mettre en place notamment des discussions sur l'avenir de la zad.
Entre autres :
* Brest : une personne arrêtée, procès prochainement.
* Chateaubriant : tractage dans le train entre Nantes et Chateaubriant, occupation de la sous-préfecture pendant une matinée.
* Rennes : suite aux assignations à résidence de novembre, organisation d'un banquet/carnaval le 6/02 (trois personnes ont pris de la prison ferme)
►Organisation d'une réunion d'information publique le 24/03.
* Daoulas/Finistère : une fois par mois se réunissent en inter-comités régional avec une quinzaine de comités et souhaiteraient faire des actions coordonnées contre les usines d'armement.
* Orvault : organise une réponse à l'édito pro aéroport de leur bulletin municipal.
* Saint-Herblain : réunion de l'atelier citoyen le 16/03.
* Ile-de-France : réactivation du comité en décembre dernier, ils ont réalisé une campagne d'affichage d'images de la lutte en 2mx1m dans Paris.
Font de temps en temps une AG de fond avec lecture de textes de la lutte (sans enjeu de prise de décision ou préparation d'action).
* Saint-Denis : création du comité suite aux appels d'offres.
►Volonté d'être dans la rue et d'organiser une fois/mois un banquet le dimanche.
►Organise également un carnaval contre les expulsions le 9/04.
►Coordination avec la fac de Paris 8 pour l'Infotour.
* Amiens :
►12/03 - journée de convergence devant le palais de justice, projection du film "Merci Patron"en collaboration avec le journal Fakir.
* Lille : réactivation du comité à l'automne.
►Organise un intercomités Nord / Belgique à priori le 26/27 mars, puis un Infotour .
* Rouen : le comité s'est réactivé en janvier avec des réunions publiques et a également réalisé un grand banquet le 14/02. ►Projet de construire une nouvelle cabane sur la zad.
* Bordeaux : interco sud-ouest (Tours, Aveyron, Lot, Ariège, Aix les thermes)
►Blocage de l'usine d'armement (près de Toulouse) si expulsions.
* Aveyron : lutte contre un projet de méga transformateur (AMASSADA)
►Camping de résistance cet été contre l'enquête d'utilité publique (à confirmer).
* St Etienne : besoin de soutien, comité juste réactivé.
* Plateau de Millevaches : actions dans le Limousin, contre l'état d'urgence...
►Une personne a été arrêtée après repeinte de locaux de Vinci
►Plusieurs machines sabotées d'une filiale de Vinci à Limoges.
* Lorraine : coordination avec Nancy, les Vosges, Bure.
►Dynamique forte autour de Bure, de la réappropriation des terres et donc organise des semis collectifs les 16/17 avril.
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# Discussion
|
: lecture stratégique de la situation (consultation, etc.)
|
►Après les expulsions pendant presque 2 ans, il y a eu une sorte de statut quo qui a permis de mettre en place notamment des discussions sur l'avenir de la zad.
►Depuis
juillet dernier par contre, il y a des grosses attaques menées
contre le mouvement : propagande dans la presse, procès
d'expropriations et d'expulsions etc.
►Après
la grosse manif du 9/01 il n'y avait toujours pas de réponse
gouvernementale, puis apparaît cette idée de référendum ensuite
devenu "consultation".
►Depuis juillet dernier par contre, il y a des grosses attaques menées contre le mouvement : propagande dans la presse, procès d'expropriations et d'expulsions etc.
►Après la grosse manif du 9/01 il n'y avait toujours pas de réponse gouvernementale, puis apparaît cette idée de référendum ensuite devenu "consultation".
L'assemblée présente est plutôt d'accord qu'il s'agit d'un enfumage avec des arguments différents. Il parait important malgré tout de
tenter de trouver une réponse commune afin de ne pas casser l'élan d'actions collectives.
►Il y a aussi la possibilité que se tienne à Nantes les 26/27 août, l'université d'été du PS.
Quelques idées émergent de la discussion :
- si une consultation a lieu pour ce projet, il faut qu'il y ait consultation sur l'ensemble des projets : Bure, NoTav, Fessenheim etc.
- penser une énorme manif à Paris
- blocages partout.
►Quelle cible générale ? entreprises d'appels d'offres, Vinci, lieux de pouvoir...
►Quelle date ? assez proche dans le temps, peut-être se caler sur la date du 26/03 pour appuyer l'échéance de l'expulsabilité des habitants historiques.
►Quelle communication ?
En vrac voici quelques prises de paroles à ce sujet :
►Il y a aussi la possibilité que se tienne à Nantes les 26/27 août, l'université d'été du PS.
Quelques idées émergent de la discussion :
- si une consultation a lieu pour ce projet, il faut qu'il y ait consultation sur l'ensemble des projets : Bure, NoTav, Fessenheim etc.
- penser une énorme manif à Paris
- blocages partout.
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# Discussion
|
: journées d'actions décentralisées
|
►Quelle cible générale ? entreprises d'appels d'offres, Vinci, lieux de pouvoir...
►Quelle date ? assez proche dans le temps, peut-être se caler sur la date du 26/03 pour appuyer l'échéance de l'expulsabilité des habitants historiques.
►Quelle communication ?
En vrac voici quelques prises de paroles à ce sujet :
-
► cibler le PS pour appuyer sur leurs désaccords et dissonances
-
► pour certains comités les lieux de pouvoir sont les cibles les plus judicieuses
-
► cibler le PS est important mais il ne faut pas rentrer dans le jeu politique
-
► reprendre les noms des personnes citées dans le tract "nous accusons" de l'ACIPA et cibler ce groupe d'intérêt
On peut enquêter et porter plainte
-
► date du 26/03 compliquée pour les comités de Lyon et Grenoble, proposent le 17/04
-
► vraiment nécessaire de faire date commune pour la visibilité
-
► faire exister les autres luttes, mettre en lumière par exemple la réalité des expulsions à Calais
-
► intérêt de cibler le PS maintenant pour les prévenir de ce qui pourrait se passer fin août..
-
► double échéance : la DUP sera caduque à peu près en même temps qu'auront lieu les présidentielles en avril 2017
-
► à l'occasion d'une journée mondiale sans consommation, profiter pour faire la promotion d'autres façons de consommer, prix libre,
don, etc.
► plutôt vers les lieux de pouvoir du PS car c'est à eux qu'on veut arracher l'abandon du projet
► pas de contradiction entre vouloir cibler le PS et les lieux de pouvoir.
Nous arrivons à nous mettre plus ou moins d'accord sur les dates du 25 et 26/03. Chaque comité et/ou inter-comités décidera de son mode d'action. Nous discutons de quelques éléments de communication qui seront communs à tous et chaque comité et/ou intercomité fera ses rajouts. L'atelier de l'après-midi est chargé de discuter du contenu d'un chapeau commun pour l'appel à ces journées.
►◄--►◄--►◄--►◄--►◄--►◄--►◄--►◄# Atelier <communication pour les journées d'actions décentralisées >
Le groupe de préparation des rencontres a été chargé de sa rédaction juste après les rencontres, voici le texte proposé :
Suite aux mobilisations massives des 9 janvier et 27 février derniers, et aux multiples actions des comités, la lutte se poursuit. Les comités locaux réunis lors des rencontres inter-comités du 28 février appellent à deux journées d'actions décentralisées les vendredi 25 et samedi 26 mars. Ci-dessous le chapeau commun d'appel à ces journées, que chaque comité pourra compléter avec ses propres propos. Coordonnons-nous pour faire de cette date une nouvelle étape marquante dans l'opposition au projet d'aéroport !
25/26 mars – Notre-Dame-des-Landes ## Journées d'actions décentralisées- Pour l'abandon du projet d'aéroport- Pour l'avenir de la zad
- Pour en finir avec les menaces d'expulsion des paysans et habitants de Notre-Dame-des-Landes
Nous appelons à s'organiser aux quatre coins du pays pour rappeler au Parti Socialiste, en tant que parti au gouvernement et promoteur du projet d'aéroport, notre détermination ferme et partagée : il n'y aura jamais d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes !
La zad fleurira longtemps
Nous invitons chacun à intervenir les 25 et 26 mars là où le PS et ses élus sont au pouvoir et présents - qu'il s'agisse des mairies, conseils départementaux, régionaux ou des permanences du Parti Socialiste... Chaque comité choisira à qui il entend s'adresser et sous quelle forme. -
Les comités montreront ainsi, en actes, que consultation publique ou pas, la lutte continue dans les mois qui viennent sur le terrain,
dans les rues, sur les routes et dans les bourgs.
Les 25 et 26 mars, nous agirons en solidarité avec les habitants et paysans de de la zad de Notre-Dame-des-Landes. Nous agirons aussi parce que ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes entre en résonance avec nos luttes locales contre les destructions environnementales et sociales, avec nos propres combats face à la disparition des terres agricoles, face aux causes du changement climatique ou aux lois liberticides de l'état d'urgence. Nous agirons partout parce qu'il est de temps de marquer un refus ferme de la marchandisation continue des territoires, de nos vies, et parce qu'il s'est ouvert dans le bocage un front porteur d'espoir.
Les comités locaux réunis en inter-comités
► gestion de la liste mail inter-comités (liste de discussion) : ajouter une page explicative sur zad.nadir pour clarifier quelles sont les diverses boîtes mail et listes existantes.
►Interco régionale : il y a eu entre 5 et 19 comités selon les régions
►zad info tour/construire la zad film
► prochaine Interco en avril ?
► idée de faire des rencontres nationales couplées au chantier à la Chateigne
► proposition de faire une maison des comités : peut-on récupérer une partie de la Chateigne pour les comités ou ailleurs ? fonctionnement de cette maison ?
► maison d'accueil pour les gens extérieurs (problème d'accueil des gens sur la zone) ??
► journée ou we pour organiser tout ça ??!
► une cabane est en construction à côté de la Noë verte par le comité d'Angers : cabane pour les comités ??
►agir sur les cibles : lesquelles ? quand ? comment ? (ici on pense autres actions que celle du 26 mars : date d’expulsabilité des habitants et paysans historiques de nddl)
► proposition de réfléchir dans un premier temps sur une action de convergence à l’usine d’armement de St Etienne
► proposition de réfléchir ensuite sur actions par rapport à l’université d’été du PS à Nantes
► proposition en troisième lieu de formuler idées/formes d’action nouvelles.
1/ Action usine d’armement à St Etienne
►Action en écho à celle qui a visé Nobel sport à Pont-de-Buis à l’automne dernier.
►Intéressant de prévoir un rdv annuel, commémorant la mort de Rémi Fraisse (octobre 2014). Chaque année, viser une usine d’armement différente. but = visibiliser ces usines et fédérer localement les réseaux sur des questions d’armement et antirep.
►Action à réaliser sur une journée ou un wkd selon possibilité d’accueil et hébergement sur place ou à proximité.
►Quel contenu y apporter ? par exemple intéressant de se baser sur expérience de Pont-de-Buis où lien entre usine d’armement et assemblée des blessés. Lien cause/effets.
Proposition que cette journée/wkd d’action ait lieu cette année en octobre à St Etienne. L’organisation serait portée par des comités de soutien nddl et/ou antirep.
►On décide de se réserver la possibilité d’organiser une action ou occupation de l’usine à tout moment si les expulsions sur la ZAD ont lieu avant octobre 2016.
2/ Action université d’été du PS (août 2016)
On n’a pas beaucoup approfondi sur les modalités que pourrait prendre l’action : *Blocage ?
►Ou dissuader par tous les moyens possibles le ps de maintenir cet événement à Nantes : leur montrer qu’ils ne sont pas les bienvenu.e.s.
►Si c’est maintenu, est-ce qu’on y va ?
►Tous les adhérents du PS y sont invités.
En sachant que l’adhésion est a 1€ en ligne, est ce qu’on adhère pour aller y foutre le bazar ?
►Est-ce qu’on appelle publiquement à y aller par milliers ?
Ici on liste quelques propositions non exhaustives, juste des pistes, des ébauches d’idée d’actions pour permettre aux uns et aux unes de se les réapproprier et de les pousser plus loin...
► Proposition de créer des zones humides ou de compensation en ville
► Faire une manif nationale à Paris avec une action symbolique à la fin type ”encercler Paris” en occupant la petite ceinture et on s’installe/campement ? plantations ? (avec la difficulté qu’à Paris on n'a pas la même assise territoriale qu’à NDDL où on a tout le matos, les infrastructures, les forces).
► Explorer des formes d’occupation en ville : occuper le Château des ducs de Bretagne à Nantes ?
► Nous réapproprier l’optimisation de l’aéroport de Nantes-Atlantique en allant nous mêmes démarrer les travaux : débarquer avec machines, bétonnières, et tenues de chantier pour réorienter la piste...
► Organiser une campagne référendaire bidon ”ni pour ni contre bien au contraire” pour détourner l’enfumage du référendum local.
►Il est important que médiatiquement on maintienne une actualité NDDL.
→ 26 mars / journée actions décentralisées cible (PS + gouvernement)
→ 8-9-10 juillet / festival Acipa
→ 26 août / université d’été du PS À Nantes
→ 25-26 octobre / convergence à l’usine d’armement de Saint Étienne
►Mais notre calendrier doit demeurer stratégique :pour éviter de se diluer ou de s’épuiser dans des actions / rassemblements trop répétés sans réelle nécessité.
Le créneau ”on réoccupe” marche super bien et fait venir à chaque fois beaucoup de monde. (que ce soit sur la ZAD ou sur le lieu de démarrage des travaux : autoroute)
►Réfléchir maintenant à quel type d’action / initiative différent de tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant pourrait-on penser pour arracher l’abandon du projet ?
Le but de la commission était à la fois de clarifier et d'élaborer la façon dont la ZAD pouvait s'organiser avec les différents comités (et vice-versa) lors de chantiers à venir pour prolonger et approfondir tout ce qui s'est déroulé lors de la journée appel d'offres ; et de repartir de la proposition de retaper la Chateigne sans s'y limiter pour autant.
Rappel des circonstances de la construction des cabanes, de la demande faite aux comités durant l'hiver 2012- printemps été 2013 d'assurer des semaines pour faire vivre les lieux.
Depuis l'automne 2013, il n'y a plus de comités qui viennent faire vivre et entretenir les lieux. Inconvénients matériels : La Chateigne est difficile d'accès. Pas d'eau. Sombre et très humide. Hiver rude. Abandonnées, les cabanes se sont abimées.
Le comité bordelais avait lancé l'idée d'un chantier de remise en état. Ils ont fait un boulot de diagnostic, métrage, calculs, et établi une liste de travaux à faire avec la quantité de matos nécessaire (voir sur zad.nadir) Mais ils ne veulent pas porter le projet seuls ni être le comité référent du chantier.
Il y avait trois aspects :
1. La nécessité de disposer d'un lieu d'accueil des comités et autre dans la perspective d'une expulsion mais aussi pour pouvoir venir facilement sur la ZAD.
2. La nécessité de ne pas laisser dépérir ce lieu.
3. La possibilité pour les différents comités de se réapproprier ce lieu en commençant par le remettre en état collectivement. Des travaux de nettoyage avaient été entrepris.
Aujourd'hui, une 1/2 douzaine de personnes ont fait de la Chateigne leur lieu de vie.
Les 25 et 26 mars, nous agirons en solidarité avec les habitants et paysans de de la zad de Notre-Dame-des-Landes. Nous agirons aussi parce que ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes entre en résonance avec nos luttes locales contre les destructions environnementales et sociales, avec nos propres combats face à la disparition des terres agricoles, face aux causes du changement climatique ou aux lois liberticides de l'état d'urgence. Nous agirons partout parce qu'il est de temps de marquer un refus ferme de la marchandisation continue des territoires, de nos vies, et parce qu'il s'est ouvert dans le bocage un front porteur d'espoir.
Nous sommes tous/toutes des habitant-es de Notre-Dame-des-Landes
Nous le ferons savoir les 25 et 26 mars
Les comités locaux réunis en inter-comités
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# Atelier «
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coordination inter-comités
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► gestion de la liste mail inter-comités (liste de discussion) : ajouter une page explicative sur zad.nadir pour clarifier quelles sont les diverses boîtes mail et listes existantes.
►Interco régionale : il y a eu entre 5 et 19 comités selon les régions
►zad info tour/construire la zad film
► prochaine Interco en avril ?
► idée de faire des rencontres nationales couplées au chantier à la Chateigne
► proposition de faire une maison des comités : peut-on récupérer une partie de la Chateigne pour les comités ou ailleurs ? fonctionnement de cette maison ?
► maison d'accueil pour les gens extérieurs (problème d'accueil des gens sur la zone) ??
► journée ou we pour organiser tout ça ??!
► une cabane est en construction à côté de la Noë verte par le comité d'Angers : cabane pour les comités ??
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# Atelier «
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autres actions à articuler
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►agir sur les cibles : lesquelles ? quand ? comment ? (ici on pense autres actions que celle du 26 mars : date d’expulsabilité des habitants et paysans historiques de nddl)
► proposition de réfléchir dans un premier temps sur une action de convergence à l’usine d’armement de St Etienne
► proposition de réfléchir ensuite sur actions par rapport à l’université d’été du PS à Nantes
► proposition en troisième lieu de formuler idées/formes d’action nouvelles.
1/ Action usine d’armement à St Etienne
►Action en écho à celle qui a visé Nobel sport à Pont-de-Buis à l’automne dernier.
►Intéressant de prévoir un rdv annuel, commémorant la mort de Rémi Fraisse (octobre 2014). Chaque année, viser une usine d’armement différente. but = visibiliser ces usines et fédérer localement les réseaux sur des questions d’armement et antirep.
►Action à réaliser sur une journée ou un wkd selon possibilité d’accueil et hébergement sur place ou à proximité.
►Quel contenu y apporter ? par exemple intéressant de se baser sur expérience de Pont-de-Buis où lien entre usine d’armement et assemblée des blessés. Lien cause/effets.
Proposition que cette journée/wkd d’action ait lieu cette année en octobre à St Etienne. L’organisation serait portée par des comités de soutien nddl et/ou antirep.
►On décide de se réserver la possibilité d’organiser une action ou occupation de l’usine à tout moment si les expulsions sur la ZAD ont lieu avant octobre 2016.
2/ Action université d’été du PS (août 2016)
On n’a pas beaucoup approfondi sur les modalités que pourrait prendre l’action : *Blocage ?
►Ou dissuader par tous les moyens possibles le ps de maintenir cet événement à Nantes : leur montrer qu’ils ne sont pas les bienvenu.e.s.
►Si c’est maintenu, est-ce qu’on y va ?
►Tous les adhérents du PS y sont invités.
En sachant que l’adhésion est a 1€ en ligne, est ce qu’on adhère pour aller y foutre le bazar ?
►Est-ce qu’on appelle publiquement à y aller par milliers ?
►Réflexion
(sur modalités d’action) à poursuivre selon contexte politique et
tournure des événements les prochaines semaines, prochains
mois.3/
Quelle autre forme d’action commune ?
Il s’agit de réfléchir a des initiatives différentes des formes d’action habituelles (qui restent valables) : blocages péages, autoroutes, parkings, chantiers Vinci ciblés, occupations lieux de pouvoirs, festival (Acipa / zad), manifs…etc.
Les actions proposées doivent rassembler et non pas cliver le mouvement d’opposition a l’aéroport et son monde.
Il s’agit de réfléchir a des initiatives différentes des formes d’action habituelles (qui restent valables) : blocages péages, autoroutes, parkings, chantiers Vinci ciblés, occupations lieux de pouvoirs, festival (Acipa / zad), manifs…etc.
Ici on liste quelques propositions non exhaustives, juste des pistes, des ébauches d’idée d’actions pour permettre aux uns et aux unes de se les réapproprier et de les pousser plus loin...
► Proposition de créer des zones humides ou de compensation en ville
► Faire une manif nationale à Paris avec une action symbolique à la fin type ”encercler Paris” en occupant la petite ceinture et on s’installe/campement ? plantations ? (avec la difficulté qu’à Paris on n'a pas la même assise territoriale qu’à NDDL où on a tout le matos, les infrastructures, les forces).
► Explorer des formes d’occupation en ville : occuper le Château des ducs de Bretagne à Nantes ?
► Nous réapproprier l’optimisation de l’aéroport de Nantes-Atlantique en allant nous mêmes démarrer les travaux : débarquer avec machines, bétonnières, et tenues de chantier pour réorienter la piste...
► Organiser une campagne référendaire bidon ”ni pour ni contre bien au contraire” pour détourner l’enfumage du référendum local.
►Il est important que médiatiquement on maintienne une actualité NDDL.
→ 26 mars / journée actions décentralisées cible (PS + gouvernement)
→ 8-9-10 juillet / festival Acipa
→ 26 août / université d’été du PS À Nantes
→ 25-26 octobre / convergence à l’usine d’armement de Saint Étienne
►Mais notre calendrier doit demeurer stratégique :pour éviter de se diluer ou de s’épuiser dans des actions / rassemblements trop répétés sans réelle nécessité.
Le créneau ”on réoccupe” marche super bien et fait venir à chaque fois beaucoup de monde. (que ce soit sur la ZAD ou sur le lieu de démarrage des travaux : autoroute)
►Réfléchir maintenant à quel type d’action / initiative différent de tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant pourrait-on penser pour arracher l’abandon du projet ?
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# Atelier
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comités-chantiers
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ZAD - Chateigne
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Le but de la commission était à la fois de clarifier et d'élaborer la façon dont la ZAD pouvait s'organiser avec les différents comités (et vice-versa) lors de chantiers à venir pour prolonger et approfondir tout ce qui s'est déroulé lors de la journée appel d'offres ; et de repartir de la proposition de retaper la Chateigne sans s'y limiter pour autant.
1. Question
|
du
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chantier
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Chateigne
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Rappel des circonstances de la construction des cabanes, de la demande faite aux comités durant l'hiver 2012- printemps été 2013 d'assurer des semaines pour faire vivre les lieux.
Depuis l'automne 2013, il n'y a plus de comités qui viennent faire vivre et entretenir les lieux. Inconvénients matériels : La Chateigne est difficile d'accès. Pas d'eau. Sombre et très humide. Hiver rude. Abandonnées, les cabanes se sont abimées.
Le comité bordelais avait lancé l'idée d'un chantier de remise en état. Ils ont fait un boulot de diagnostic, métrage, calculs, et établi une liste de travaux à faire avec la quantité de matos nécessaire (voir sur zad.nadir) Mais ils ne veulent pas porter le projet seuls ni être le comité référent du chantier.
Il y avait trois aspects :
1. La nécessité de disposer d'un lieu d'accueil des comités et autre dans la perspective d'une expulsion mais aussi pour pouvoir venir facilement sur la ZAD.
2. La nécessité de ne pas laisser dépérir ce lieu.
3. La possibilité pour les différents comités de se réapproprier ce lieu en commençant par le remettre en état collectivement. Des travaux de nettoyage avaient été entrepris.
Aujourd'hui, une 1/2 douzaine de personnes ont fait de la Chateigne leur lieu de vie.
Une
personne de l'atelier témoigne qu'il y a eu discussion avec elles.
Elles ne s'opposeraient pas à la rénovation de certaines
cabanes (elles sont même
plutôt demandeuses d'aide pour les travaux) mais elles ne feront pas
d'accueil.
Pour de multiples raisons, la réfection de la Chateigne ne semble pourtant pas la proposition la plus adéquate pour penser l'accueil des
comités : inconvénients matériels, situation géographique isolée et peu accessible, occupation actuelle des lieux, etc.
2. Nouveau chantier en perspective : la construction d'un nouveau lieu d'accueil
►Se dessine alors une autre possibilité. Celle de repartir à zéro et de construire un nouveau lieu d'accueil dont la vocation EXCLUSIVE serait de servir aux différents comités de passage sur la ZAD.
►Pour ne pas partir absolument de zéro, un habitant de la ZAD propose que l'ancienne salle de réunion de la Chateigne (démontable en théorie) soit démontée et déplacée pour servir de point de départ à cette nouvelle « maison des comités ».
►Plusieurs points sont en suspens :
→Du côté du mouvement d'occupation :
Pour l'instant une douzaine de collectifs seraient intéressés.
►Après tergiversations, la liste intercomités peut servir pour communiquer sur ces questions et ce CR devra être envoyé à tous les comités.
►Ce qui se dessine serait alors un chantier collectif (mouvement d'occupation + comités). Vu l'ampleur des travaux et l'importance stratégique d'un tel lieu, l'implication de la ZAD est effectivement requise.
Un occupant insiste sur deux points :
1. La nécessité de discuter en amont de l'organisation de ce lieu avant de le réaliser.
2. La nécessité de trouver un système de roulement avec un référent tournant sur la ZAD ou les comités alentour pour éviter l'occupation des locaux en l'absence de comité. Le mouvement devrait être assez fort pour tenir la vocation initiale de ce lieu en l'absence d'occupant.
►Une rencontre est à prévoir en avril ou mai, une fois passées les journées d'actions des 25 et 26 mars pour en discuter. Il est dit par une personne de Dijon que venir un we "que" pour discuter n'est pas envisageable, faudrait en profiter pour commencer un chantier. A suivre donc.
Cette question a aussi été évoquée. En gros : Soit on envisage une autre cabane d'accueil pour les gens de passage. Soit on pense la maison comités comme maison d'accueil. Question non tranchée.
Il existe déjà une permanence info (le lundi et le vendredi). Il pourrait être envisagé que des habitants et des personnes des comités locaux alentours assurent cette permanence et en profitent pour checker les lieux d'accueil.
4. La possibilité pour les comités de construire des cabanes à proximité de lieux habités dans le prolongement de la dynamique dite des jumelages.
Quelqu'un fait une autre proposition que cette cabane centrale dont l'initiative du comité d'Angers pourrait être le modèle : il a le projet de construire une cabane à la Noé verte pour venir et permettre à d'autres comités de venir ponctuellement. Ils ont commencé à débroussailler.
La proposition serait donc que dans la continuité du rapprochement entre certains comités et certains lieux de la ZAD, les comités fabriquent des cabanes à proximité de lieux habités.
Les liens entre comités et lieux de la ZAD se renforcent, et les comités ne sont plus isolés comme c'était un peu le cas à la Chateigne. Quelqu'un fait remarquer qu'au lieu d'opposer les 2 propositions (une maison centrale ou différentes cabanes), on peut très bien les concilier.
5. La question de la communication et de l'organisation entre la ZAD et les différents comités pour les chantiers.
►Comment imaginer et organiser la communication ZAD/ Comités pour les chantiers ou autre ?
►Communication dans les deux sens: Envies et besoins de la ZAD / Envies et propositions des comités.
La discussion s'est articulée autour de la question suivante :
2. Nouveau chantier en perspective : la construction d'un nouveau lieu d'accueil
►Se dessine alors une autre possibilité. Celle de repartir à zéro et de construire un nouveau lieu d'accueil dont la vocation EXCLUSIVE serait de servir aux différents comités de passage sur la ZAD.
►Pour ne pas partir absolument de zéro, un habitant de la ZAD propose que l'ancienne salle de réunion de la Chateigne (démontable en théorie) soit démontée et déplacée pour servir de point de départ à cette nouvelle « maison des comités ».
►Plusieurs points sont en suspens :
→Du côté du mouvement d'occupation :
-
- Vérifier si la salle de r (?)
-
- Vérifier s'il y a accord
- - Trouver un lieu pour cette implantation
- →Du côté des comités :
Pour l'instant une douzaine de collectifs seraient intéressés.
►Après tergiversations, la liste intercomités peut servir pour communiquer sur ces questions et ce CR devra être envoyé à tous les comités.
►Ce qui se dessine serait alors un chantier collectif (mouvement d'occupation + comités). Vu l'ampleur des travaux et l'importance stratégique d'un tel lieu, l'implication de la ZAD est effectivement requise.
Un occupant insiste sur deux points :
1. La nécessité de discuter en amont de l'organisation de ce lieu avant de le réaliser.
2. La nécessité de trouver un système de roulement avec un référent tournant sur la ZAD ou les comités alentour pour éviter l'occupation des locaux en l'absence de comité. Le mouvement devrait être assez fort pour tenir la vocation initiale de ce lieu en l'absence d'occupant.
►Une rencontre est à prévoir en avril ou mai, une fois passées les journées d'actions des 25 et 26 mars pour en discuter. Il est dit par une personne de Dijon que venir un we "que" pour discuter n'est pas envisageable, faudrait en profiter pour commencer un chantier. A suivre donc.
3. La
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question
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de
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l'accueil
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Cette question a aussi été évoquée. En gros : Soit on envisage une autre cabane d'accueil pour les gens de passage. Soit on pense la maison comités comme maison d'accueil. Question non tranchée.
Il existe déjà une permanence info (le lundi et le vendredi). Il pourrait être envisagé que des habitants et des personnes des comités locaux alentours assurent cette permanence et en profitent pour checker les lieux d'accueil.
4. La possibilité pour les comités de construire des cabanes à proximité de lieux habités dans le prolongement de la dynamique dite des jumelages.
Quelqu'un fait une autre proposition que cette cabane centrale dont l'initiative du comité d'Angers pourrait être le modèle : il a le projet de construire une cabane à la Noé verte pour venir et permettre à d'autres comités de venir ponctuellement. Ils ont commencé à débroussailler.
La proposition serait donc que dans la continuité du rapprochement entre certains comités et certains lieux de la ZAD, les comités fabriquent des cabanes à proximité de lieux habités.
Les liens entre comités et lieux de la ZAD se renforcent, et les comités ne sont plus isolés comme c'était un peu le cas à la Chateigne. Quelqu'un fait remarquer qu'au lieu d'opposer les 2 propositions (une maison centrale ou différentes cabanes), on peut très bien les concilier.
5. La question de la communication et de l'organisation entre la ZAD et les différents comités pour les chantiers.
►Comment imaginer et organiser la communication ZAD/ Comités pour les chantiers ou autre ?
►Communication dans les deux sens: Envies et besoins de la ZAD / Envies et propositions des comités.
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# Atelier «
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antirépression
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►
Comment
s'organiser pour répondre collectivement à la
répression ?
Autrement dit : lorsque la répression touche des personnes au sein du mouvement de lutte, que ce soit à NDDL ou dans les comités de soutien, comment l'ensemble de la lutte peut s'organiser en soutien ?
Autrement dit : lorsque la répression touche des personnes au sein du mouvement de lutte, que ce soit à NDDL ou dans les comités de soutien, comment l'ensemble de la lutte peut s'organiser en soutien ?
Il y a d'une part le soutien juridique et de l'autre la mobilisation en soutien (actions, manifestations, rassemblements, etc.)
►Le soutien juridique :
A la ZAD, à Paris, à Toulouse, Lyon, Roybon, Sivens, etc. des équipes antirépression constituées existent, elles peuvent prendre plusieurs formes :
- Le groupe antirep ou caisse de solidarité qui récolte des sous pour payer les frais de justice, les amendes et mettre en place des liens privilégiés avec des avocat-es sympathisant-es ou arangeant-es.
Dans certains cas le groupe peut aussi mettre à disposition ou produire de la documentation d'information sur les risques et processus juridiques, à destination des militant-es. Il peut également construire une défense collective avec les inculpé-es s'ils le souhaitent.
- La Legal Team qui va assurer une veille durant une manifestation ou journée d'actions, une période donnée ou de façon permanente, et qui va se doter de moyens pratiques pour que les manifestants puissent alerter sur des arrestations (ligne téléphonique / mail). Ce travail permet de recenser les arrestations grâce à un travail étroit avec les avocat-es et de faire un suivi de celles-ci dans les heures et jours qui suivent.
Ces deux pratiques peuvent se fondre l'une dans l'autre, la première étant plus une tradition plus ancienne en France et l'autre étant un héritage des pratiques anglo-saxonnes lors des grands événements internationaux de mobilisation. Si l'une et l'autre ne nécessitent pas une expertise de droit, ce sont souvent des personnes soit juristes, soit qui s'informent ou se forment sur les questions légales qui vont assurer ce travail.
- Une copine fait remarquer que ce genre de groupes est plus difficile à mettre en place dans des endroits petits, et avec peu de militants (Lorient). Mais une personne d'un groupe peut très bien se spécialiser un peu sur ces questions-là et défricher un peu le terrain en contactant par exemple des avocat-es.
- Une autre copine suggère de contacter le Syndicat des Avocats de France pour obtenir déjà quelques contacts utiles, notamment un annuaire local de tous les avocat-es. Mais ça demande malheureusement un travail de tri qui n'est pas évident à faire (tarifs, empathie, conflits de clientèle avec des avocat-es qui défendent aussi les flics, etc.)
- Un copain fait remarquer qu'il existe pas mal de documentations à l'intention des militant-es accessibles en ligne et qu'on peut les télécharger, les imprimer et les distribuer ou lire en amont des actions et manifs.
Peut-être qu'il faudrait davantage visibiliser ces documents sur zad.nadir.
- Une autre copine évoque le fait que leur collectif, durant la COP21, a fait des entraînements et simulation d'interrogatoires et que ça peut être bien utile pour se préparer un peu à la répression et éviter de parler durant les auditions en garde à vue.
►La mobilisation en soutien :
- Un copain insiste sur le fait qu'il est important de construire le rapport de force avant ou durant les procès par une mobilisation en nombre devant les tribunaux ou en écho dans d'autres endroits.
- Devant le constat qu'on n'était pas souvent bien informés de la répression qui pouvait toucher l'un ou l'autre endroit, une proposition est faite de créer une liste antirep pour l'ensemble des collectifs, où seraient partagées uniquement les informations factuelles (arrestations, perquisitions, violences policières, rendez-vous procès et soutien, résultats des audiences) de chaque comité qui aurait à faire à de la répression.
L'idée a été rapidement évoquée qu'une caisse centralisée puisse servir pour les dons et soutiens de toute la France, spécifiquement pour l'antirep, mais l'idée ne faisait pas trop consensus.
►Un rendez-vous a été donné pour évoquer les questions antirep : du 16 au 24 avril à Toulouse, lors du forum antirépression qui y est organisé.
►Un autre forum antirep pourrait s'organiser sur Paris d'ici la fin de l'année également.
►Le soutien juridique :
A la ZAD, à Paris, à Toulouse, Lyon, Roybon, Sivens, etc. des équipes antirépression constituées existent, elles peuvent prendre plusieurs formes :
- Le groupe antirep ou caisse de solidarité qui récolte des sous pour payer les frais de justice, les amendes et mettre en place des liens privilégiés avec des avocat-es sympathisant-es ou arangeant-es.
Dans certains cas le groupe peut aussi mettre à disposition ou produire de la documentation d'information sur les risques et processus juridiques, à destination des militant-es. Il peut également construire une défense collective avec les inculpé-es s'ils le souhaitent.
- La Legal Team qui va assurer une veille durant une manifestation ou journée d'actions, une période donnée ou de façon permanente, et qui va se doter de moyens pratiques pour que les manifestants puissent alerter sur des arrestations (ligne téléphonique / mail). Ce travail permet de recenser les arrestations grâce à un travail étroit avec les avocat-es et de faire un suivi de celles-ci dans les heures et jours qui suivent.
Ces deux pratiques peuvent se fondre l'une dans l'autre, la première étant plus une tradition plus ancienne en France et l'autre étant un héritage des pratiques anglo-saxonnes lors des grands événements internationaux de mobilisation. Si l'une et l'autre ne nécessitent pas une expertise de droit, ce sont souvent des personnes soit juristes, soit qui s'informent ou se forment sur les questions légales qui vont assurer ce travail.
- Une copine fait remarquer que ce genre de groupes est plus difficile à mettre en place dans des endroits petits, et avec peu de militants (Lorient). Mais une personne d'un groupe peut très bien se spécialiser un peu sur ces questions-là et défricher un peu le terrain en contactant par exemple des avocat-es.
- Une autre copine suggère de contacter le Syndicat des Avocats de France pour obtenir déjà quelques contacts utiles, notamment un annuaire local de tous les avocat-es. Mais ça demande malheureusement un travail de tri qui n'est pas évident à faire (tarifs, empathie, conflits de clientèle avec des avocat-es qui défendent aussi les flics, etc.)
- Un copain fait remarquer qu'il existe pas mal de documentations à l'intention des militant-es accessibles en ligne et qu'on peut les télécharger, les imprimer et les distribuer ou lire en amont des actions et manifs.
Peut-être qu'il faudrait davantage visibiliser ces documents sur zad.nadir.
- Une autre copine évoque le fait que leur collectif, durant la COP21, a fait des entraînements et simulation d'interrogatoires et que ça peut être bien utile pour se préparer un peu à la répression et éviter de parler durant les auditions en garde à vue.
►La mobilisation en soutien :
- Un copain insiste sur le fait qu'il est important de construire le rapport de force avant ou durant les procès par une mobilisation en nombre devant les tribunaux ou en écho dans d'autres endroits.
- Devant le constat qu'on n'était pas souvent bien informés de la répression qui pouvait toucher l'un ou l'autre endroit, une proposition est faite de créer une liste antirep pour l'ensemble des collectifs, où seraient partagées uniquement les informations factuelles (arrestations, perquisitions, violences policières, rendez-vous procès et soutien, résultats des audiences) de chaque comité qui aurait à faire à de la répression.
L'idée a été rapidement évoquée qu'une caisse centralisée puisse servir pour les dons et soutiens de toute la France, spécifiquement pour l'antirep, mais l'idée ne faisait pas trop consensus.
►Un rendez-vous a été donné pour évoquer les questions antirep : du 16 au 24 avril à Toulouse, lors du forum antirépression qui y est organisé.
►Un autre forum antirep pourrait s'organiser sur Paris d'ici la fin de l'année également.
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On a fini la journée avec un apéro ...
Bravo pour la lecture, et rdv à la prochaine rencontre inter-comités (si ce n'est pas avant ...)
Samedi 5 mars
►Quels rapports entre l’amitié et la lutte ? c’est ce que quelques camarades du collectif d’écriture Mauvaise Troupe
du sondage récent qui donne les partisans de l’aéroport majoritaires en Loire-Atlantique et de la fabrique
de l’opinion publique par l’Observatoire des sondages.
tentent
d’aborder sur France Culture
►Une émission écoutable en ligne qui parle beaucoup de la lutte ici.
►Une petite analyse critique
Infos du 7 au 13 mars
Lundi 7 mars
On nous a encore envoyé des images de la mobilisation du 27-02 : Album photo de zougloulevrai
Mercredi 9 mars
►journée de lutte et mobilisation :
à Nantes, plusieurs rdv : À Nantes aussi les étudiants se mobilisent le 9 mars contre la loi travail !
AG le 9 mars à 12h amphi D (bâtiment Tertre, fac de Lettres) - 13h devant Tertre, départ collectif vers le centre-ville Manifestation à 14h place du Bouffay plus d’infos sur nantes.indymedia.org
►Ça s’agite dans la presse et au pôle métropolitain : le Canard enchainé dévoile dans son numéro du jour que les procédures nécessaires à la reprise des travaux ne sont pas en règle : à lire ici et ici
On nous a encore envoyé des images de la mobilisation du 27-02 : Album photo de zougloulevrai
Mercredi 9 mars
►journée de lutte et mobilisation :
à Nantes, plusieurs rdv : À Nantes aussi les étudiants se mobilisent le 9 mars contre la loi travail !
AG le 9 mars à 12h amphi D (bâtiment Tertre, fac de Lettres) - 13h devant Tertre, départ collectif vers le centre-ville Manifestation à 14h place du Bouffay plus d’infos sur nantes.indymedia.org
►Ça s’agite dans la presse et au pôle métropolitain : le Canard enchainé dévoile dans son numéro du jour que les procédures nécessaires à la reprise des travaux ne sont pas en règle : à lire ici et ici
Message aux comités au sujet des futures actions des 25 et 26 mars
Bonjour à tous les membres des comités,
L’impressionnante manifestation du 27 février a dépassé nos espérances et votre participation a été décisive pour que cette démonstration de force puisse participer à nous faire obtenir l’abandon du projet de Notre Dame des Landes bientôt.
Lors de la réunion inter-comités organisée par la ZAD le dimanche 28 février dernier, d’autres journées d’action ont été proposées dont celles des 25 et 26 mars ; la proposition est faite que chaque comité fasse pression sur le PS et les « lieux de pouvoir », sous une forme qui lui sera propre.
L’ACIPA invite tous les membres des comités de soutien à bien**prendre la mesure des actions qu'ils vont entreprendre durant ces journées. Comme toujours, nous souhaitons très vivement que les actions organisées le soient dans le respect des personnes et l’absence de dégradations.
Le PS est profondément divisé sur le dossier NDDL. Profitons au mieux de cette situation, élargissons patiemment les fissures. Ne permettons pas aux porteurs de projet de recréer l'union sacrée contre notre lutte en leur donnant l'occasion de se présenter, tous PS confondus, comme des victimes du mouvement anti-aéroport.
Rappelons-nous que le 25 mars est LA date retenue pour l’expulsion des « historiques » et nous pensons que rien, dans nos actions, ne doit contribuer à les déstabiliser davantage d’autant que les actions entreprises vont avoir probablement une grande visibilité médiatique.
Par ailleurs, nous sommes aussi dans la perspective d'une réponse du Ministère de l'Ecologie car, comme vous le savez, nous y avons été reçus en janvier, aux côtés de représentants du CéDpa, des Naturalistes En Lutte et de l’un de nos avocats. Le travail sur les alternatives (mise en réseau des aéroports, travaux de l’Atelier Citoyen pour l’optimisation de Nantes Atlantique) a été mis sur la table ainsi qu’une grande quantité de documents d'études.
Dès lors, fin mars est une échéance très importante qui nous fera connaître la tendance dans laquelle se trouve le ministère de S. Royal. Nul besoin de rappeler qu'elle ne semble pas s'accorder avec M. Valls.
Pour toutes ces raisons, l’ACIPA appelle les comités de soutien à la plus grande vigilance dans l’organisation de leurs journées d’action des 25 et 26 mars.
Merci à toutes et tous,
L'ACIPA
L’impressionnante manifestation du 27 février a dépassé nos espérances et votre participation a été décisive pour que cette démonstration de force puisse participer à nous faire obtenir l’abandon du projet de Notre Dame des Landes bientôt.
Lors de la réunion inter-comités organisée par la ZAD le dimanche 28 février dernier, d’autres journées d’action ont été proposées dont celles des 25 et 26 mars ; la proposition est faite que chaque comité fasse pression sur le PS et les « lieux de pouvoir », sous une forme qui lui sera propre.
L’ACIPA invite tous les membres des comités de soutien à bien**prendre la mesure des actions qu'ils vont entreprendre durant ces journées. Comme toujours, nous souhaitons très vivement que les actions organisées le soient dans le respect des personnes et l’absence de dégradations.
Le PS est profondément divisé sur le dossier NDDL. Profitons au mieux de cette situation, élargissons patiemment les fissures. Ne permettons pas aux porteurs de projet de recréer l'union sacrée contre notre lutte en leur donnant l'occasion de se présenter, tous PS confondus, comme des victimes du mouvement anti-aéroport.
Rappelons-nous que le 25 mars est LA date retenue pour l’expulsion des « historiques » et nous pensons que rien, dans nos actions, ne doit contribuer à les déstabiliser davantage d’autant que les actions entreprises vont avoir probablement une grande visibilité médiatique.
Par ailleurs, nous sommes aussi dans la perspective d'une réponse du Ministère de l'Ecologie car, comme vous le savez, nous y avons été reçus en janvier, aux côtés de représentants du CéDpa, des Naturalistes En Lutte et de l’un de nos avocats. Le travail sur les alternatives (mise en réseau des aéroports, travaux de l’Atelier Citoyen pour l’optimisation de Nantes Atlantique) a été mis sur la table ainsi qu’une grande quantité de documents d'études.
Dès lors, fin mars est une échéance très importante qui nous fera connaître la tendance dans laquelle se trouve le ministère de S. Royal. Nul besoin de rappeler qu'elle ne semble pas s'accorder avec M. Valls.
Pour toutes ces raisons, l’ACIPA appelle les comités de soutien à la plus grande vigilance dans l’organisation de leurs journées d’action des 25 et 26 mars.
Merci à toutes et tous,
L'ACIPA
Dimanche 13 mars
Sur la ZAD :
►La tour de vigie érigée le 27 février a été détruite vendredi au petit matin
Lutte contre l’aéroport :
►Communiqué de COPAIN : Trois paysannes et paysans militants condamnés !
►D’après les France Inter « Selon plusieurs indiscrétions, le périmètre de la consultation est arrêté : seuls les électeurs de Loire Atlantique seraient invités à se prononcer sur la question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C’est le périmètre défendu par le Premier ministre Manuel Valls alors que la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, comme les présidents des quatre départements voisins préfèrent une consultation élargie. Le scrutin devrait se dérouler avant l’été, le 19 ou le 26 juin. Et la question posée devrait être : "êtes-vous pour ou contre le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes ?" »
►La prise de parole de l’ADECA le 27 février est maintenant disponible en ligne
►Un opposant à l’aéroport écope de 6 mois de prison ferme pour avoir construit un patator
Sur la ZAD :
►La tour de vigie érigée le 27 février a été détruite vendredi au petit matin
Lutte contre l’aéroport :
►Communiqué de COPAIN : Trois paysannes et paysans militants condamnés !
►D’après les France Inter « Selon plusieurs indiscrétions, le périmètre de la consultation est arrêté : seuls les électeurs de Loire Atlantique seraient invités à se prononcer sur la question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C’est le périmètre défendu par le Premier ministre Manuel Valls alors que la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, comme les présidents des quatre départements voisins préfèrent une consultation élargie. Le scrutin devrait se dérouler avant l’été, le 19 ou le 26 juin. Et la question posée devrait être : "êtes-vous pour ou contre le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes ?" »
►La prise de parole de l’ADECA le 27 février est maintenant disponible en ligne
►Un opposant à l’aéroport écope de 6 mois de prison ferme pour avoir construit un patator
Infos du 14 au 20 mars
Lundi 14 mars
Aux dernières nouvelles, nos chers politiques choisiraient de faire leur "référendum local" sur le projet d’aéroport au niveau du
département... Encore de quoi faire jaser tout le monde !
Ce que disent les médias là-dessus :
►Notre-Dame-des-Landes Le référendum pourrait avoir lieu fin juin
►Notre-Dame-des-Landes : l’occasion manquée d’une construction collaborative du projet
Jeudi 15 mars
Ce que disent les médias là-dessus :
►Notre-Dame-des-Landes Le référendum pourrait avoir lieu fin juin
►Notre-Dame-des-Landes : l’occasion manquée d’une construction collaborative du projet
Jeudi 15 mars
communiqué en alexandrins adopté par l'assemblée du 15/03
NON
En décembre et janvier la mobilisation
Contre l'aéroport, contre les expulsions
A conduit le pouvoir, à bout de solutions,
A conduit le pouvoir, à bout de solutions,
A pondre sans vergogne une « consultation ».
Qui sera consulté ? Le pékin de Clisson,
Le quidam de Vertou, et pas un seul triton,
Ni campagnol, ni vache à lait,
ni salamandre
ne prêteront la patte au diktat de Hollande.
Ainsi donc l'opinion pourrait, d'un mot dans l'urne
Sacrifier en passant la vie et la Commune
Et tout ce qui surgit au détour du bocage
Où chacun va, sur les chemins, brisant sa cage
Et tout ce qui surgit au détour du bocage
Où chacun va, sur les chemins, brisant sa cage
Que veulent refermer le petit Retailleau
Le gros valet, Valls-la-menace et tous ces gens
Le gros valet, Valls-la-menace et tous ces gens
Pour qui la vie, l'eau et le vent sont de l'argent
Et que nous défendrons comme on défend sa peau.
Mais revenons à nos moutons : consultation ?
C'est l'affiche établie fleurant la mascarade.
La question : c'est Vinci et son monde – ou la zad
Les expulsions, l'aéroport, c'est toujours non !
------------
Mercredi 16 mars
Notre-Dame-des-Landes :
le référendum de Valls attise les exaspérations
le référendum de Valls attise les exaspérations
Manuel Valls annonce l’organisation pour le mois de juin une consultation limitée au département de la Loire-Atlantique. Mais le
gouvernement va devoir bricoler une nouvelle ordonnance en détournant sa propre loi, et alimente les désaccords entre acteurs locaux.
Manuel Valls a créé la surprise en annonçant, mardi matin sur RMC, l’organisation d’un référendum sur le projet d’aéroport de Notre-
Dame-des-Landes « avant l’été, au mois de juin », et dans le seul département de la Loire-Atlantique « parce que c’est le département
qui est le plus concerné par l’impact écologique » et car « l’enquête publique a eu lieu sur le département ». Le premier ministre a
ajouté croire « qu’il faut faire simple. Le département de la Loire-Atlantique est le plus à même de pouvoir se prononcer sur le transfert
(de l'aéroport- ndlr) vers Notre-Dame-des-Landes».
C’est François Hollande qui le premier avait déclaré, le 11 février, lors du remaniement ministériel et quelques semaines après une
importante manifestation à Nantes contre le projet qui avait réuni entre 7.200 et 20.000 participants, souhaiter la tenue d’un référendum
« pour savoir ce que veut la population » d’ici octobre.
Depuis, il est apparu que l’annonce présidentielle était impossible à mettre en œuvre en l’état actuel du droit. Depuis 2003, la loi permet
d’organiser des référendums locaux à caractère décisionnel. Mais il est juridiquement impossible de demander à des populations locales
de prendre des décisions sur des mesures de niveau national. Or la déclaration d’utilité publique de l’aéroport de Notre-Dame-des-
Landes a été émise par l’Etat, également signataire du contrat de concession avec Aéroport du Grand Ouest (AGO), la filiale du groupe
Vinci qui a remporté l’appel d’offre.
Tous les regards se sont alors tournés vers la loi Macron qui offre la possibilité à l’Etat de recourir à des ordonnances pour « réformer
les procédures destinées à assurer l'information et la participation du public à l'élaboration de projets » (en son article 106). Cette
disposition doit permettre la tenue de consultations des citoyens pour avis sur des dossiers relevant de la compétence de l’Etat, et à
impact environnemental (Lignes à grande vitesse, lignes à haute tension, centres commerciaux...). Le problème, c’est que la loi pour la
croissance ne prévoit que de situations de « concertation préalable ».
Or l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a fait l’objet de plusieurs décisions administratives, à commencer par sa DUP en 2008. La loi
Macron ne le concerne donc pas a priori. Le 16 février, un projet d’ordonnance de « démocratisation du dialogue environnemental » a
été adopté par le Conseil national de la transition écologique (CNTE), un organe consultatif réunissant ONG, syndicats, collectivités
territoriales et représentants de l’Etat, sans mention du cas de l’aéroport du Grand Ouest.
Dans ces conditions, quel type de consultation le gouvernement pense-t-il pouvoir organiser d’ici trois mois ? Selon nos informations, il
prépare une nouvelle ordonnance afin de créer le cadre juridique qui lui manque. En toute logique, elle devrait s’appuyer sur la loi
Macron, puisqu’il ne semble pas possible de faire voter une nouvelle loi ad hoc avant l’été. Mais comment faire pour qu’une
ordonnance concerne un projet déjà autorisé alors que la loi qui la justifie restreint son champ d’application aux projets non encore
décidés ?
« Cela supposerait d’interpréter la loi Macron de manière extrêmement large » analyse l’avocat Arnaud Gossement, spécialisé en droit
de l’environnement. L’ordonnance pourrait être contestée devant le Conseil d’Etat. Mais les recours ne sont pas suspensifs, et
pourraient ne pas être jugés avant un an, soit bien après la tenue du référendum. « Les ordonnances privent le parlement d’un débat »,
ajoute Arnaud Gossement, « elles limitent la démocratie ».
S’il choisit cette voie, il suffit au gouvernement de soumettre le projet d’ordonnance au Conseil d’Etat –dont l’avis est consultatif- , au
CNTE et d’ouvrir une consultation publique. Dès qu’elle sera publiée au Journal officiel, elle aura un effet en droit, précise Arnaud
Gossement. Le parlement devra in fine la ratifier, mais rien empêche de le solliciter après la tenue du référendum. Ce serait peu
démocratique mais parfaitement légal.
Le choix de limiter la consultation aux habitants de Loire Atlantique fait l’objet de multiples contestations. Pour Ronan Dantec,
sénateur EELV, qui prône depuis des mois la solution d’un référendum local : « Six présidents de département avaient demandé à être
associés à cette consultation, l'ancien président socialiste de la région avait lui-même défendu le périmètre des deux régions Bretagne -
Pays de la Loire. Manuel Valls a donc choisi le périmètre de la Loire-Atlantique au mépris des demandes des élus concernés, le déni
démocratique est manifeste. Le périmètre n'étant pas pertinent, le résultat ne le sera guère plus ». A ses yeux : « En annonçant ce
matin une consultation en juin, limitée à la Loire-Atlantique, alors que le Président de la République a évoqué un projet "vital pour le
Grand ouest", le premier ministre vient de saborder cette démarche, la seule pourtant probablement à même d'éviter un désastre
humain et politique ».
A la tête du département du Morbihan, François Goulard, propose aux conseils départementaux voisins d’organiser leur propre
consultation en même temps que le référendum officiel. La Bretagne contribue à hauteur de 25% des financements du projet d’aéroport.
Le syndicat mixte du projet regroupe 22 collectivités territoriales et établissements publics, dont les régions Bretagne et Pays de la Loire, les départements d’Ille-et-Vilaine, Morbihan, Mayenne, et Maine et Loire, en plus de la Loire Atlantique.
« C’est le degré zéro de la démocratie participative ! C’est scandaleux » proteste Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature
Environnement, ONG à laquelle appartenait Rémi Fraisse, le jeune homme tué par les gendarmes lors d’une manifestation contre le
barrage de Sivens (Tarn) en octobre 2014. C’est à la suite de ce drame que l’exécutif avait annoncé une réforme de la démocratie
environnementale, qui a débouché sur une commission et un rapport, dont les recommandations sont très partiellement mises en oeuvre
par les ordonnances de la loi Macron.
Florence Denis-Pasquier, juriste de FNE, pointe une erreur dans le discours de Manuel Valls : les enquêtes publiques ne sont pas
restreintes aux riverains. « Tous les citoyens français et même de l’Union européenne ont le droit d’y participer. Il est faux de prétendre
qu’elles ne concernent que les voisins des projets étudiés. Or Notre-Dame-des-Landes est un problème au minimum de niveau
national».
Autre problème : la consultation sur l’aéroport pourrait s’entrechoquer avec l’enquête publique que l’Etat va devoir ouvrir au sujet du
schéma de cohérence territoriale sur Nantes et Saint-Nazaire. La France a décidé de présenter ce document d’urbanisme à l’Union
européenne pour tenter de se sortir du pré-contentieux initié sur Notre-Dame-des-Landes, comme l’a révélé le Canard Enchaîné. Or il
doit faire l’objet d’une consultation obligatoire du public. Pour FNE, « la consultation citoyenne risque de fragiliser l’enquête publique
sur le SCOT. C’est un tel bricolage que cela peut tourner à la catastrophe démocratique et environnementale ».
Qui pourrait organiser la consultation, si elle avait quand même lieu, malgré ce bricolage juridique? D’après la loi, l’organisation en
reviendrait au ministère compétent. Mais tout le monde sait que la ministre de l’environnement et des transports, Ségolène Royal, n’est
pas favorable au projet d’aéroport et sceptique sur la pertinence d’une consultation de ce type. La Commission nationale du débat
public (CNDP), opératrice habituelle des débats publics n’avait pas été saisie du dossier Notre-Dame-des-Landes mardi soir. « Nous
n’avons reçu aucune demande du gouvernement au sujet de Notre-Dame-des-Landes » déclare son président, Christian Leyrit.
Conçue pour apaiser les discordes et trouver des voies de sortie pacifiques aux conflits locaux, la démocratie environnementale revue
par Manuel Valls attise au contraire l’exaspération des acteurs du dossier. Pendant toute la journée, entre pro et anti aéroports, les
insultes ont fusé sur les réseaux sociaux.
Jade Lindgaard – Médiapart
Dimanche 20 mars
Pour le dernier jour de l’hiver, fanfaronnades en série !
Pour le dernier jour de l’hiver, fanfaronnades en série !
Infos du 21 au 27 mars
Lundi 21 mars
► !!URGENCE CALAIS !! De Notre-Dame-des-Landes à Calais : Appel à lutter contre la politique violente et destructrice menée par l
’état envers celles et ceux qu’il considère indésirables.
http://zad.nadir.org/spip.php?article3685
http://zad.nadir.org/spip.php?article3685
Mardi 22 mars
►Après quelques jours de dépublication, la vidéo de l'Autre JT est de retour ...
Du coup nous vous la reproposons :
https://youtu.be/uTvutReJjWY
►Mise à jour de la page de journées d’actions décentralisées - 25/26 mars* avec les actions, et rassemblements des prochains jours en soutien contre une deuxième tentative d’expulsions envisagée par l’état, contre le PS au pouvoir de cet état pseudo social et démocratique "à la matraque", mais à genoux au pied de l’économie capitaliste qui veut imposer cet aéroport !
https://youtu.be/uTvutReJjWY
►Mise à jour de la page de journées d’actions décentralisées - 25/26 mars* avec les actions, et rassemblements des prochains jours en soutien contre une deuxième tentative d’expulsions envisagée par l’état, contre le PS au pouvoir de cet état pseudo social et démocratique "à la matraque", mais à genoux au pied de l’économie capitaliste qui veut imposer cet aéroport !
Jeudi 24 mars
L’État empêtré dans l’organisation du « référendum »
sur Notre-Dame-des-Landes
Annoncée par François Hollande et prévue pour juin, la consultation populaire sur l’avenir du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-
Landes accumule les obstacles et les incertitudes. Décryptage en détail.
Un référendum. Voici ce qu’élaborent en toute hâte les services de l’État pour trouver in extremis une légitimité populaire à un projet
déjà passé par les phases d’autorisation officielle — notamment la déclaration d’utilité publique (DUP) du 10 février 2008 — mais très
contesté sur place et dans toute la France. Outre de solides objections juridiques, ce référendum improvisé et annoncé le 11 février butte
sur des questions d’organisation qui le nimbent d’un grand flou.
Un premier examen par les services de l’État pour rien
C’est
inscrit à l’agenda du ministère de l’Environnement.
Aujourd’hui, jeudi 24 mars, 15 h 30 : le Conseil national
de la transition écologique (CNTE) examine « l’ordonnance
relative à la consultation locale sur un projet relevant de la
compétence de l’État, ayant une incidence sur l’environnement ».
Télécharger
le texte :
http://www.reporterre.net/IMG/pdf/projet_d_ordonnance_sur_le_re_fe_rendum_de_notre-dame-des-landes._reporterre.pdf
Cette
ordonnance doit permettre à l’État d’organiser un référendum
sur un petit bout de la République. Le CNTE est une instance
consultative. Son avis n’engage pas plus le gouvernement que l’avis
défavorable émis par le Conseil national de la protection de la
nature (CNPN) le 14 avril 2014 quant à la demande de dérogation
pour la destruction d’une espèce protégée, le campagnol
amphibie, dans le cadre du projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes. Le gouvernement ne l’avait pas suivi. Pas
plus qu’il n’avait suivi l’avis défavorable du Conseil
scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, qui avait
récusé
le projet d’aéroport dans son ensemble le 2 février
2015, tant sur les destructions envisagées que sur les compensations
imaginées pour réparer les dégâts. On pourrait multiplier les
exemples d’instances officielles missionnées par l’État dont
les avis défavorables et objections sérieuses n’ont été suivis
d’aucun effet.
Ce référendum est-il légal ?
Pour
instaurer une consultation d’État mais à un échelon local, le
gouvernement improvise et s’efforce de tordre le droit. Persuadés
que « le
projet d’ordonnance que le gouvernement vient de présenter
contrevient manifestement aux principes et aux règles du droit de
l’environnement »
et que « son
illégalité ne fait aucun doute »,
seize
juristes en droit de l’environnement ont interpellé le Conseil
national de la transition écologique.
Parmi
les signataires, l’avocat Arnaud Gossement a soulevé des
contradictions juridiques sur son
blog. D’une part, l’article 38 de la Constitution oblige à
ce que les ordonnances — comme celle donnant les règles
d’organisation de ce référendum — soient validées puis
ratifiées par le Parlement. D’autre part, l’article 106 de
la loi Macron du 6 août 2015 permet au gouvernement, pour
« moderniser
le droit de l’environnement »,
de créer par ordonnance une nouvelle procédure de consultation
locale des électeurs, mais seulement pour des projets à venir, et
non pas déjà décidés.
Le
projet d’ordonnance présenté aujourd’hui a ainsi ajouté la
consultation sur le futur des projets déjà décidés, en rédigeant
que le référendum s’ouvrait à « tout
projet d’infrastructure ou d’équipement susceptible d’avoir
une incidence sur l’environnement que l’État envisage
d’autoriser ou de réaliser, y compris après une déclaration
d’utilité publique ».
Ces dispositions tiendraient-elles le choc face à des recours
juridiques ? Pas sûr. Mais ces contestations pourraient avoir
raison longtemps après le résultat du vote. Car l’objet du
référendum n’est pas tant d’asseoir en droit des procédures
que de chercher un assentiment politique.
« Encore
une fois, on remet une couche de pseudo-démocratie »,
commente Françoise Verchère, membre du Front de gauche, opposante
historique au projet d’aéroport et coprésidente du Cedpa, le
collectif des élus opposés au projet. Elle interroge :
« Qu’est-ce
qui prime dans les jugements en cours ? »
Autrement dit, quelle sera la décision qui s’imposera aux autres :
les conclusions du rapport des trois experts du ministère de
l’Environnement nommés par Ségolène Royal, l’issue de la
procédure d’infraction ouverte contre la France à Bruxelles, ou
le résultat d’un référendum aux contours et au cadre
incertains ?
A
priori,
ce sera l’État avec le relais des communes. Le conseil
départemental de Loire-Atlantique — pourtant mené par une
majorité PS — a refusé de prendre en charge l’organisation
matérielle. Mais, en bon soldat, son président, Philippe Grosvallet
(PS), ne mettra pas de bâton dans les roues du gouvernement, alors
que le nouveau président de la région Pays de la Loire, Bruno
Retailleau (LR, ex-villiériste), a annoncé dès les premiers jours
qu’il était hors de question qu’il collabore à l’organisation
matérielle du référendum. Ça tombe bien, on ne lui demande rien.
À quelle date ?
Le
scrutin devrait se tenir le 19 ou le 26 juin, mais la date
précise n’est pas arrêtée. Quelle articulation entre la
préfecture et les communes où doit se déployer le scrutin ?
« Nous
n’avons pas d’élément. Nous sommes en attente de consignes
quant à l’organisation de ce référendum. Pour l’instant, c’est
prématuré »,
indiquent à Reporterre
les services de la préfecture de Loire-Atlantique. Dans les mairies,
pas plus de précision. « Nous
n’avons aucune date officielle, aucun courrier de la préfecture
précisant les modalités d’organisation. On a, d’habitude,
quatre bureaux de vote qui ferment à 18 h, en général tenus par
les élus avec des volontaires comme assesseurs. Si la question est
fermée, avec réponse ’oui’
ou
’non’,
ce sera plus rapide pour le dépouillement, mais on peut penser qu’il
y aura pas mal de monde pour les résultats »,
explique-t-on à la mairie de Vigneux-de-Bretagne, concernée
directement par le tracé du barreau routier prévu pour desservir le
projet d’aéroport.
Quel serait le périmètre de la consultation ?
Interrogé
en décembre sur l’éventualité d’un référendum sur
Notre-Dame-des-Landes, M. Valls avait hésité : « C’est
très difficile à organiser, pour des raisons constitutionnelles,
pour des raisons juridiques. Et
ça va concerner qui ? Les Pays de la Loire ? La
Bretagne ? »
Deux
mois plus tard, il a choisi les limites du département de
Loire-Atlantique, c’est-à-dire le périmètre de l’enquête
publique. Reste que le projet d’ordonnance pour instaurer cette
forme inédite de référendum d’État sur un territoire local
prévoit de prendre en compte les incidences environnementales et
sociales, dont budgétaires. Comment un contribuable de l’aire
géographique de la région Bretagne pourrait-il être écarté ?
Pour Françoise Verchère, les collectivités concernées par le
référendum doivent être choisies en fonction de leur contribution
financière au projet. Participant aux instances de pilotage et de
suivi du projet au côté de l’État, le Syndicat mixte
aéroportuaire du Grand-Ouest a prévu de verser 115 millions d’euros
au projet d’aéroport, financés par deux régions (Bretagne, Pays
de la Loire), cinq départements (Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine,
Morbihan, Mayenne, Maine-et-Loire), cinq agglomérations (Nantes,
Saint-Nazaire, Rennes, Angers, presqu’île de Guérande) et dix
communautés de communes.
Au
début de l’annonce du référendum, certains avaient même fait
valoir que, puisque le projet est une décision d’État et implique
une part de financement de l'Etat (130 millions d'euros), tous les contribuables français devraient avoir voix au chapitre.
Maire
de Notre-Dame-des-Landes, lui aussi coprésident du Cedpa, Jean-Paul
Naud pense que le périmètre du référendum « a
été choisi pour que le ’oui’ l’emporte, c’est le seul
critère ». Il aurait préféré un territoire englobant les
régions Pays de la Loire et Bretagne, c’est-à-dire le Syndicat
mixte aéroportuaire, puisque le projet ne concerne pas que Nantes et
ses alentours immédiats, mais l’ensemble du Grand Ouest. La
société de projet montée par Vinci porte d’ailleurs bien le nom
d’AGO, Aéroport du Grand-Ouest. Début décembre, Manuel Valls
avait même expliqué au micro d’Europe 1 que « le projet de
Notre-Dame-des-Landes présentera l’avantage de fermer des
aéroports qui existent dans le
Grand Ouest de la France ».
Comment sera formulée la question ?
Comme
pour les sondages, la formulation peut induire une réponse. Mais
rien n’est rendu public pour l’instant. La question reste au
chapitre des questions.
Comment seront informés les électeurs ?
Qui
va exposer les tenants et aboutissants du référendum aux
électeurs ? L’État, partie prenante, a déjà été
largement mis en cause sur
la véracité des informations qu’il a versées au débat
public. L’ordonnance parle de « la mise à disposition
d’informations établies par une commission indépendante à
destination des électeurs concernés » et donc choisie et
financée par l’État. Mais sans la moindre « indication sur
la désignation de ses membres, sur leurs conditions de travail, sur
les déclarations de conflits d’intérêt, sur leurs moyens, sur le
type d’information qui devra être diffusée, sur le traitement des
réclamations, etc. » note le juriste de l’environnement
Arnaud Gossement. La collectivité du périmètre choisi (le
département de Loire-Atlantique) elle-aussi partie prenante ?
La commission indépendante risque de ne pas adopter l’envoi
aux électeurs de deux informations conjointes, émanant de partisans
du projets et d’opposants, comme lors d’une élection classique
quand le courrier aux électeurs comporte des professions de foi de
divers candidats. Comment sera composé le document d’information
aux électeurs ?
Le
Cedpa a écrit le 15 mars à François Hollande lui indiquant :
« Les habitants recevront-ils des documents officiels
présentant le dossier ? Qui sera garant de la fiabilité de ces
documents alors que nous avons montré et dénoncé depuis des années
l’opacité complète du dossier, voire les manipulations qui le
fondent ? Quels seront les moyens matériels et financiers dont
disposeront les deux parties en présence ? Comment et par qui
sera contrôlée la nécessaire équité de traitement des deux
points de vue par les médias locaux et au-delà, puisque le sujet
est désormais largement suivi par les médias nationaux ? »
Sans réponse à ce jour.
Et après le vote ?
Si
le ’oui’ l’emporte, le pouvoir espère donner au projet
d’aéroport une légitimité populaire. La souveraineté du peuple
aurait parlé. Ce qui ne changerait rien à l’état des forces en
présence, si ce n’est que l’illégitimité du projet trouverait
un genre de renfort présenté comme la souveraineté du peuple. En
revanche, si la consultation se conclut par un ’non’, le
gouvernement a promis un abandon du projet. Mais ce n’est qu’une
promesse. Et il faudra asseoir la décision en droit pour annuler
tous les actes administratifs antérieurs, annuler la DUP et solder
le contrat avec Vinci avec négociation sur le débit à la
multinationale, comme dans le cas de résiliation du contrat pour le
stade du Mans en partenariat public-privé avec Vinci.
Le
projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes fait l’objet d’une
procédure d’infraction engagée par la Commission européenne
contre l’État français. « Comment l’État tiendra-t-il à
la fois compte de l’avis des électeurs et de l’issue de cette
procédure d’infraction au cas où cette dernière aboutirait à
une condamnation en manquement ? » souligne Arnaud
Gossement.
Quels sont les pronostics ?
Selon
un sondage Ifop rendu public le 3 mars, 58 % des habitants
de Loire-Atlantique approuveraient la construction d’un aéroport à
Notre-Dame-des-Landes. Mais que penser d’un sondage réalisé sur
Internet entre le 29 février et le 2 mars auprès de
545 personnes seulement, pour 967.372 inscrits sur les
listes électorales (chiffre 2015 des dernières élections
régionales) ?
À quelle participation s’attendre ?
C’est
une des inconnues d’un scrutin inédit, dont l’attractivité et
la lisibilité ne sont pas évidentes pour les électeurs, pas plus
que ne le sont les conséquences sur le projet en cas de victoire du
’oui’ ou du ’non’. Pas idéal pour motiver les gens à se
déplacer aux urnes. Quelle sera la mobilisation des électeurs ?
Le taux de participation était de 50,28 % aux dernières
régionales, en décembre 2015, de 50,77 % aux départementales
de mars 2015, de 45,55 % aux européennes, en 2014
« L’ordonnance
ne dit absolument rien d’un taux de participation minimum pour
valider la décision, mais c’est normal puisque le seul objectif
n’est pas de valider un projet ou une décision, mais de lui donner
une certaine légitimité après coup », note Geneviève
Couiffard-Grosdoy, de la coordination des opposants au projet
d’aéroport.
Témoignage de la rencontre avec les grévistes de la faim
de Calais
« Nous nous sommes présentés en soutien, en sympathie, en apportant notre expérience, mais surtout pas en apporteur de conseils.
Comparée à la leur, notre expérience fût très légère : ils sont en grève de la faim depuis le 2 mars, isolés dans la partie Sud de la jungle qui a été détruite, avec en bruit de fond des bulldozers qui aplanissent les décombres, et autour d’eux la police qui circule. Les 9 grévistes ont de 17 à 46 ans, et commencent à être marqués, fatigués. Ils doutent de l’efficacité de l’ interlocuteur que leur envoie la préfecture.
Nous imaginons volontiers qu’ils pouront continuer à souffrir dans l’indifférence la plus totale, leur détermination est impressionnante et nous craignons qu’elle soit sans effet. Ils demandent à ce que la jungle Nord ne soit pas détruite et la venue d’un bureau britannique à Calais étudiant les demandes des migrants.
Nous demandons à chacun-e de
faire connaître cette grève de la faim. Il y a urgence !
Nous comprenons mal qu’ils soient balottés entre
deux pays, ce sont des êtres humains qui veulent être traités avec
dignité. »Les migrants de Calais reçoivent le soutien des paysans et zadistes de Notre-Dame-des-Landes
http://www.reporterre.net/Les-migrants-de-Calais-recoivent-le-soutien-des-paysans-et-zadistes-de-Notre
►L’actualité
en ce moment c’est bien sur la préparation des deux
journées d’actions décentralisées contre le PS
►Mais
c’est aussi le "référendum"
avec tous les problèmes qu’ils posent. Par exemple la question de
où faire voter les gens ? Apparemment
ce ne serait plus un Aéroport Grand Ouest (AGO, c’est son nom
officiel) mais un aéroport pour la Loire Atlantique... donc on
réduirai le champ des votants au 44... pratique pour le gouvernement
puisque des sondages récents donnent le oui gagnant... Mais pour
cela il fallait tordre un peu la loi, ce que nos braves élus ont
demandé à la commission adéquate. Mais il reste encore des gens
pour
s’inquiéter, ainsi, "Des
Amis de la Terre au WWF, neuf ONG ont écrit au Premier ministre pour
réclamer la réécriture du projet d’ordonnance taillé sur mesure
pour l’organisation de la consultation locale relative à
l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes".
La
blague c’est que tout le volet concernant l’information des
personnes appelées à voter a disparu !!!
Notre-Dame-des-Landes: avis négatif pour le projet d’ordonnance
Le Conseil national de la transition écologique a rendu un avis négatif sur le projet d’ordonnance concernant la consultation sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le Conseil national de la transition écologique (CNTE), instance consultative sur les projets de loi liés à la protection de l’écosystème et à l’énergie, a rendu un avis négatif jeudi 24 mars sur le projet d’ordonnance concernant la consultation que le gouvernement veut organiser sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il estime que le texte n’est pas satisfaisant et demande que l’exécutif en prépare une nouvelle version.
En son état actuel, il autorise l’État à consulter localement les électeurs sur des projets déjà autorisés, et limite l’aire de consultation sur le projet d’aéroport au département de la Loire-Atlantique (lire ici l’analyse de l’avocat Arnaud Gossement).
Fait inhabituel, tous les membres du CNTE sont tombés d’accord pour rejeter l’ordonnance. Le patronat n’a pas pris part au vote mais s’est prononcé contre le texte, par crainte qu’il ne rende possible la remise en cause des projets déjà décidés d’aménagement du territoire. Plusieurs syndicats ont critiqué la restriction du périmètre de consultation à un seul département.
Les ONG s’inquiètent du
manque de garantie de la bonne information du public et souhaitent
que les citoyens soient aussi interrogés sur une alternative à la
construction du nouvel aérogare. Présente lors de cette réunion,
Ségolène Royal a défendu l’ordonnance, considérant qu’il
n’existait pas de critères objectifs pour délimiter le périmètre
du référendum, et que le public pouvait s’informer par internet.
L’avis du CNTE n’est que consultatif. Avant de pouvoir être publiée, l’ordonnance doit être analysée par le Conseil d’État puis présentée en Conseil des ministres. Manuel Valls souhaite organiser cette consultation au cours du mois de juin.
Vendredi
25 mars
Le
Conseil National de la Transition Écologique (CNTE) a émis hier
jeudi un amis défavorable sur l’ordonnance qui permettrait ou
gouvernement d’organiser sa consultation. Il
« estime que le projet d’ordonnance n’est pas satisfaisant
en l’état et nécessite des travaux complémentaires » (Le
Monde)
Infos du 28 au 31 mars
Mardi
29 mars
►Nous
avons reçu et relayons en pièce jointe la déclaration des
syndicats CGT de VINCI réclamant l’abandon du projet d’aéroport
à Notre-Dames-des-Landes. La CGT Vinci avait déjà exprimé sa
solidarité avec les paysans et habitants de la zad menacés
d’expulsion, mais c’est la première fois qu’elle s’exprime
publiquement contre le transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-
Landes et développe ses argument à ce sujet.
Francis
Lemasson de la CGT VINCI nous précise "Cette déclaration a
fait l’unanimité de nos syndicats qui se sont exprimés à son
sujet, au terme d’un processus de consultation interne et de
rencontres avec les opposants au projet."
Voir
la déclaration dans l’article Nous
ne sommes pas des mercenaires ! - Déclaration de la CGT VINCILes syndicats CGT de Vinci se prononcent contre
le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Mais ils s’inquiètent aussi des
conditions de travail pour les salariés du groupe sur ce projet.
Selon eux, le coût des « travaux de construction eux-mêmes
ont été sous-estimés », ils craignent donc un « recours
à toutes les formes ’modernes’ de dumping social. Sur
tous les chantiers importants dont Vinci est le maître d’œuvre,
la majorité des ouvriers sont employés par des entreprises de
sous-traitance qui les surexploitent : contrats précaires,
intérimaires, salariés détachés avec des salaires de misère,
salariés sans papiers, etc. »
C’est la première fois que tous les
syndicats CGT de Vinci arrivent à une déclaration commune sur le
sujet.
Télécharger la lettre de la
CGT Vinci :
http://www.reporterre.net/IMG/pdf/de_claration_cgt_vinci_contre_nddl.pdf
- Reporterre
Ne
vous inquiétez pas pour Vinci, tout va bien :
La bourse s’envole : http://www.abcbourse.com/analyses/vinci_debut_de_surachat_sur_ses_plus_hauts_historiques-4547.aspx
Bon sinon on vous conseille toujours l’excellent "Les prédateurs du béton" de Nicolas de la Casinière : http://editionslibertalia.com/catalogue/a-boulets-rouges
- ►À l’assemblée de ce soir, on s’est donné rendez-vous à la manif de jeudi à Nantes, à 10h30 à Commerce. Voir PAR LÀ pour les autres rendez-vous à ce sujet : Non au travail inutile et imposé !
►Aujourd’hui,
un huissier est passé remettre un commandement à quitter les lieux
à certains habitants qui sont expulsables depuis le 26.
Sur les
nouveaux "expulsables" de la ZAD :
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nddl-un-huissier-demande-aux-familles-expulsables-de-partir-4128632
ET
AILLEURS
►Communiqué
de presse suite au péage gratuit du 27/02 à la
Saulce en soutien à la
lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL)
Ce 27/02 était une journée de mobilisation nationale pour arracher l’abandon du projet d’aéroport de NDDL et pour soutenir ce qui se construit sur la ZAD (Zone A Défendre) comme alternatives non marchandes, collectives et autogestionnaires au système capitaliste et à l’État policier. Plusieurs dizaines de milliers de personnes et des centaines de tracteurs ont manifesté aujourd’hui à Nantes et des dizaines d’actions de solidarité ont eu lieu un peu partout en France.
Dans les Hautes-Alpes, le comité de soutien local à la lutte contre l’aéroport a organisé une action pour aller toucher Vinci (concessionnaire et ardent défenseur du projet d’aéroport) là où ça lui fait mal, c’est-à-dire au portefeuille : un péage gratuit a donc été réalisé à la sortie de l’autoroute A51 à la Saulce le 27/02 après-midi. Juste retour des choses que de priver cette multinationale bétonneuse des recettes d’un péage qu’elle exploite illégitimement. Les automobilistes, ravi-e-s, ne s’y sont pas trompé-e-s en se montrant très généreux-ses pour alimenter la caisse de soutien financière à la ZAD de NDDL.
Si le gouvernement n’annonce pas rapidement l’abandon de ce projet nuisible et imposé (et de tous les autres du même type par la même occasion, à commencer par les lignes très haute tension – THT – de la vallée de la Haute-Durance), ce genre d’actions vont se multiplier.
ZAD partout ! La lutte vaincra !
Le comité haut-alpin de soutien à la ZAD de NDDL
La décision de Ségolène Royal de
fixer à 25 milliards d’euros le coût du centre industriel de
stockage des déchets radioactifs est jugée illégale par plusieurs
associations. Elles déposent ce jeudi 3 mars un recours devant
le Conseil d’État. En jeu : la différence entre cette somme
– très sous-évaluée – et le coût réel sera payée par le
contribuable.
Après la centrale de Bugey,
une autre installation nucléaire française se retrouve devant la
justice. Plusieurs associations environnementales doivent en effet
déposer aujourd’hui un recours devant le Conseil d’État au
sujet de Cigéo, le centre industriel de stockage géologique des
déchets radioactifs, envisagé à Bure (Meuse).
En cause : le coût du projetl. Le
15 janvier dernier, la ministre de l’Écologie – devenue,
depuis, ministre
de l’Environnement par glissement sémantique – a pris un
arrêté « relatif
au coût objectif afférent à la mise en œuvre des solutions de
gestion à long terme des déchets radioactifs de haute activité et
de moyenne activité à vie longue ».
Seul projet envisagé pour cela, Cigéo, piloté par l’Andra
(l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), est
ainsi évalué à 25 milliards d’euros à l’article 1 de l’arrêté
signé par Mme Royal.
L’estimation
de ce coût fait polémique depuis plusieurs mois. EDF, Areva et le
Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – les exploitants
nucléaires concernés par le financement du projet au titre de la
production de déchets nucléaires – misent au plus bas, autour
de 20 milliards d’euros. De son côté, l’Andra table sur
34,4
milliards d’euros, une estimation jugée par ailleurs optimiste
par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN).
Une estimation « à la louche »
Finalement, Ségolène Royal a décidé
que ce serait 25 milliards. Un arbitrage « délirant »
selon certains : « Elle a pris les
deux chiffres et s’est arrêtée à la louche au milieu, mais
plutôt en faveur des exploitants nucléaires ! »
dénonce Florent Compain, président des Amis de la Terre. Quelques
jours après la publication de l’arrêté, le directeur de l’ASN
a publiquement exprimé ses réserves sur l’évaluation de ce coût,
dont il confiait n’avoir
pas connaissance des chiffres censés le justifier.
C’est en raison du manque de
fondement du choix de ce chiffre de 25 milliards que l’arrêté est
l’objet d’un recours en excès de pouvoir devant le Conseil
d’État. Aux côtés du réseau Sortir du nucléaire (SDN) et des
Amis de la Terre, d’autres associations comme France nature
environnement ou Stop Bure 55 se sont joints à cette requête. La
procédure devrait durer plusieurs mois avant d’aboutir à une
audience.
- Plan du laboratoire souterrain de l’Andra, à Bure, avec ses installations souterraines et ses installations de surface. Qui dissimule cependant l’étendue des galeries souterraines, qui courront sur des dizaines de kilomètres
« Du coût du projet dépendront les provisions
que feront les exploitants nucléaires pour la gestion de leurs
déchets, explique Marie Frachisse, coordinatrice des questions
juridiques du réseau SDN, qui rappelle à ce sujet les dispositions
de l’article L.594 du Code de l’environnement. Or, plus le
coût estimé sera faible, plus les provisions seront basses. A la
fin, dans ce genre de grands projets d’infrastructures, c’est
toujours à l’État et au contribuable de payer l’addition. »
Du côté
des Amis de la Terre, on s’offusque de l’absence de participation
du public dans ce dossier. « La question
du coût n’a jamais été soumise à consultation publique et la
Commission nationale pour le débat public avait notamment regretté
que cet enjeu ne soit pas évoqué lors du débat
public sur Cigéo », rappelle Louis
Cofflard, avocat et président des Amis de la Terre-Paris. Or
plusieurs articles, tels que l’article 10 de la directive Euratom
ou l’article 7 de la Charte de l’environnement, posent qu’il
faut informer le public en cas de « décisions
publiques ayant une incidence sur l’environnement ».
Selon Louis Cofflard, « l’arrêté de
Mme Royal est entachée d’illégalité. »
Samedi
5 mars
Depuis illes ont rouvert un lieu laissé vide et une trentaine de migrants somaliens y ont trouvé refuge depuis deux semaines. Les projets se multiplient : jardins partagés sur la friche, ateliers d’art dans les hangars.La nouvelle ZAD ( Zone d’Accueil à Défendre ) angevine se porte bien !
Il y a des temps de rencontre et de vie tous les dimanches, des échanges avec le voisinage... Venez leur témoigner votre soutien fraternel dimanche prochain : https://lecercle49.wordpress.com/2016/03/02/un-bon-ballon-dair-dans-ce-monde-de-brutes/ D’autres infos sur le site du Cercle 49 https://lecercle49.wordpress.com/
Parce que nous luttons contre l’aéroport ET son monde nous ne pouvons nous satisfaire d’une lutte qui se contenterait d’empêcher un projet d’aménagement du territoire sans avoir une réflexion globale sur la question des frontières, de la gestion des flux, des inégalités Nord-Sud. Nous ne pouvons donc qu’être solidaires de cette Zone d’Accueil à Défendre, tout comme des migrant.es en luttes à Calais et ailleurs.
Infos du 7 au 13 mars
►À Strasbourg, des gens s’opposent à la construction d’un contournement de la ville, un projet qui serait réalisé par VINCI.
D’où le slogan « VINCI GEH HEIM » – Vinci rentre chez toi ! qui remplace le nom d’une commune concernée...
►La
Zone d’Accueil à Défendre du château de Moulinsart
(Angers) a accueilli
ce dimanche un bon nombre de sympathisants ainsi que pas mal de gens
du quartier venus voir ce qu’il s’y passait. Superbe après-midi
passé à discuter et à jouer au ballon. Seule ombre au tableau, la
nouvelle de la procédure d’expulsion enclenchée par la Société
Immobilière, propriétaire des lieux. La première audience
prévue au Tribunal d’Instance d’Angers (boulevard de Coubertin) se tiendra le lundi 14 mars à 14 heures.
Nous comptons sur votre soutien. ZAD partout !
Près d’Agen, les zadistes ont discuté
de la convergence des luttes
Un an jour pour jour après l’expulsion
de Sivens, c’est sur la zad d’Agen qu’anciens et nouveaux
occupants de sites promis à des grands projets inutiles se sont
retrouvés ce week-end.
Sainte-Colombe-en-Bruilhois
(Lot-et-Garonne), reportage
« On est plein de copains à
ne pas s’être vus depuis longtemps »
raconte Camille. Plus précisément, depuis la zad du Testet et son
expulsion le 6 mars 2015. « Aujourd’hui
on se retrouve autour de quelques petits concerts ! »
Voilà l’ambiance bien résumée par un des participants à ce
week-end de Convergence des luttes, du 4 au 6 mars. Sur la
Zad (zone à défendre) de Sainte-Colombe-en-Bruilhois,
l’événement devait aussi servir à rassembler des volontaires
pour faire vivre et cultiver la Zad. L’annulation de la déclaration
d’utilité publique du
projet de technopole, fin décembre 2015, repousse le début des
travaux et laisse aux zadistes le temps d’organiser le lieu.
Un
an après Sivens, des souvenirs partagés
Le programme prévoyait des débats et
projections, mais c’est surtout aux retrouvailles, au partage et à
la fête qu’ont été consacrés ces trois jours et nuits. Parmi la
petite centaine de personnes présentes, beaucoup sont passées par
Sivens, d’autres par Notre-Dame-des-Landes, et souvent les deux. La
trace de la Zad du Testet se trouve d’abord dans les liens tissés
et le plaisir de se retrouver. « Quand j’ai été à
Sivens, j’ai vraiment été touchée » raconte Camille
(c’est son vrai prénom). « J’ai trouvé qu’il y avait
beaucoup d’art dans ce mouvement, et toujours de la joie. Tu
passes, tu apprécies, et tu te retrouves vite à devoir faire des
choses. Pour moi, il y a quelque
chose
qui a pris, là, dans la forêt. »
Mais les souvenirs sont aussi nuancés.
« A Sivens, il y a eu des moments durs, des moments géniaux,
mais rien à regretter » résume Marc. « Dur
émotionnellement, quand tu sens la pression d’un organisme légal,
la gendarmerie, et puis ensuite encore plus flippant avec les
pro-barrages. » Nad, aujourd’hui occupante de la Zad
d’Agen, a surtout été marquée par l’injustice. Et
l’impuissance, notamment « d’entendre les tronçonneuses
et voir les arbres tomber ». La violence de ce qui s’est
passé là-bas (« les coups de fusils des pro-barrages en
pleine nuit ») laisse des traces. Sur les humains comme sur
la nature. « Aujourd’hui Sivens, explique-t-elle,
c’est un carnage : comme il n’y a plus d’arbre, tout
ruisselle et le sol devient sableux, c’est le processus de
désertification. » « On a perdu la forêt, mais ils
n’ont pas construit le barrage » nuance Marc.
« On veut faire venir les gens,
car ces terres sont à tout le monde »
Tout de même, le projet de technopole de l’agglomération agenaise s’étend sur 220 hectares. Au-delà des terres de Joseph Bonotto, l’agriculteur qui avait lancé un appel à constituer la Zad, les expropriations organisées par les promoteurs du projet ont permis aux zadistes d’investir une douzaine de maisons. Et la poignée d’occupants ne suffit plus à faire vivre cet espace.
« Avec ce week-end de convergence, on veut aussi faire venir des gens et qu’ils participent, car ces terres sont à tout le monde » rappelle Nad. Un brasseur a ainsi le projet de semer un champ de céréales qui serviraient à produire une bière de la Zad.
Dans le même temps, c’est le rapport aux habitants locaux qui se joue. « On connait quelques personnes aux alentours, avec qui ça se passe bien » raconte Camille (un autre), qui vit ici. Un agriculteur retraité leur a récemment apporté un groupe électrogène pour électrifier une grange. Laetitia et Richard, du collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes en Sud Gironde, ont fait le déplacement pour le week-end. « On est quelques-uns à venir quand on peut amener des affaires, du linge et de la vaisselle », explique Laetitia.
« Mais on voudrait élargir ce réseau, poursuit Camille, intéresser les Agenais pour qu’ils s’approprient ces terres. Or la plupart s’en désintéresse parce que ça ne se passe pas en bas de chez eux. Certains nous ont dit qu’ils allaient venir au jardin au printemps, alors on verra si la mayonnaise prend. »
Convergence des Zad ou convergence des luttes ?
Quid de la « convergence des luttes » affichée en une du rassemblement ? Il s’agissait plus d’une convergence des Zad, même si les conversations s’étendaient de Notre-Dame-des-Landes à la LGV du Sud-Ouest, en passant par Calais. Et les travailleurs opposés à la loi El Khomri qui s’apprêtent à manifester le 9 mars, ou les agriculteurs qui n’arrêtent pas de faire parler d’eux, peuvent-ils aussi converger avec les luttes zadistes ?
« On est tous en opposition avec le gouvernement, mais pas d’accord sur la réponse à apporter », selon Marc. « Alors la convergence oui, avec n’importe qui, mais pas pour n’importe quelle lutte. » Pour Frédéric, zadiste exilé de force (voir ci-dessous), « la zad est déjà une convergence des luttes, car chacun vient avec ses combats différents. Mais cette convergence pourrait être plus large encore. Les gens qui se préoccupent de leur travail, de leur terre, de leur intégrité, peuvent tous travailler ensemble parce que leurs luttes sont liées. La zad, elle, apporte de quoi se loger et se nourrir, ainsi que de l’espoir et une autre vision du monde. »
LA
JUSTICE INTERDIT A UN ZADISTE AUTOMEDIA DE SÉJOURNER SUR LA ZAD
Ces derniers mois, les zadistes ont cherché à bloquer des travaux d’aménagement périphériques à l’hypothétique Technopole Agen Garonne (TAG). En octobre dernier, ils avaient ralenti la construction d’un rond-point pendant quinze jours, en campant au milieu de l’intersection, avant de se faire déloger par les gendarmes.
Rebelote le mois dernier sur le chantier d’installation du tout-à-l’égout de riverains, à 200m de la zad. Selon les zadistes, ces travaux sont liés à la TAG : « Cela fait des années que les gens attendent le tout-à-l’égout. Si ça se fait maintenant, c’est parce qu’au niveau du raccordement une route doit être faire pour mener au TAG », explique Camille. De plus, la maison des riverains, des personnes âgées, se fissurerait à cause des vibrations provoquées par les outils de chantier.
« On a commencé à bloquer le 8 février, raconte Frédéric Raguénès. On est arrivé le matin, on a laissé les ouvriers décharger la pelleteuse, puis on a grimpé dessus et on les a empêchés de travailler. » Un matin, pensant qu’un autre zadiste avait été agressé par les ouvriers la veille, Frédéric s’énerve et lève le ton en s’approchant des ouvriers. Ces derniers s’en vont, mais quelques jours plus tard, le 22 février, ce sont les gendarmes qui viennent interpeller Frédéric et le placer en garde à vue.
Il est accusé de menaces avec contrainte sur un ouvrier et sur les machines de chantier. L’altercation avait été filmée par les gendarmes, qui, selon Frédéric, auraient mal transcrit ses propos. Après cinq heures de garde à vue, il est placé sous contrôle judiciaire : interdit de séjour dans onze communes de l’ouest d’Agen, dont Sainte-Colombe et Brax, mitoyenne de la Zad, mais aussi d’autres plus éloignées et sans rapport direct avec les faits. De plus, il doit se présenter une fois par semaine au commissariat de Villeneuve-sur-Lot, où il ne possède pas de logement mais reçoit simplement son courrier.
Particularité, à Agen comme sur les autres lieux de luttes où il est passé, Frédéric Raguénès est automédia : il filme les actions et moments importants de la Zad. Selon, lui, cela pourrait avoir motivé la procédure : « Je communique beaucoup sur la Zad, par les vidéos et les réseaux sociaux. A chaque fois, 3 à 400 personnes sont ainsi informées de ce qui se passe ici. Mais en tout cas, le fait d’arrêter une personne ne permettra jamais d’arrêter la Zad. »
M. Raguénès est convoqué le 17 mars à 14h au tribunal d’Agen pour être jugé.
Mercredi
9 mars
► par
rapport à Calais :
on nous a envoyé quelques vidéos : une vidéo de la manif
à Nantes de mardi dernier,
Infos
du 14 au 20 mars
Lundi
14 mars
►A
Chamrousse
des
manifestants menacent de créer une Zad à 2.400 m d’altitude
contre l’extention d’une station de ski.
Mardi
15 mars
Le géant Auchan contre les défenseurs des terres agricoles :
la bataille de Gonesse reprend
Un
complexe pharaonique dédié au commerce et aux loisirs payants, aux
portes de Paris, avec piste de ski ! C’est le projet
d’EuropaCity, promu par une filiale d’Auchan et soutenu par
Manuel Valls. Il mangerait encore des terres agricoles et
rivaliserait avec une pléthore d’autres centres commerciaux
existants. Le débat public s’ouvre aujourd’hui.
« Place
au débat ! »
Sur son blog,
Christophe Dalstein affiche un sourire éclatant et enthousiaste. Le
directeur d’EuropaCity se veut convaincant, alors que s’ouvre
aujourd’hui mardi 15 mars le débat public autour de son
mégaprojet. Un complexe pharaonique dédié aux loisirs qui pourrait
s’installer dès 2017 sur les plaines fertiles du triangle de
Gonesse (Val-d’Oise), à 15 kilomètres de la capitale. Ce projet
suscite déjà une vive opposition, faisant craindre aux promoteurs
et aux pouvoirs publics un « futur
Notre-Dame-des-Landes parisien ».
« Impossible
de dire aujourd’hui si on s’oriente vers un conflit similaire »,
estime Claude Brévan, qui préside la commission
particulière chargée d’organiser le débat public (CPDP).
« Le
climat général est certes déjà bien clivé, avec des gens très
enthousiastes et des gens radicalement opposés, mais c’est
justement notre objectif que de faire s’exprimer différents points
de vue. »
En
3D, les modélisations du projet font tourner la tête : piscine
géante avec toboggans et spa, pistes de ski d’intérieur, parc
d’attraction, halle d’exposition, centre de conférences, cirque…
le tout agrémenté de commerces, d’hôtels et de restaurants. « La
nouvelle destination incontournable mêlant culture, commerce et
loisirs »,
d’après le promoteur, Alliages
et territoires, filiale d’Immochan (la branche immobilière du
groupe Auchan). « Un
projet nuisible et inutile sur les meilleurs terres agricoles
d’Île-de-France »,
répond Bernard Loup, président du collectif
pour le triangle de Gonesse.
Faire accepter leur rêve de grandeur
Opposant
de longue date, il démonte EuropaCity point par point. Un pôle
culturel pour redynamiser un territoire coincé entre les aéroports
de Roissy et du Bourget ? « C’est
un projet de centre commercial dont personne n’a besoin car la
région est déjà bien pourvue en la matière. »
11.800 emplois directs et non délocalisables dans une zone où
le taux de chômage dépasse les 13 % ? « Ce
chiffre ne prend en compte ni les emplois détruits ailleurs, dans
les petits commerces par exemple, ni l’écart entre les postes
proposés et les qualifications des habitants du territoire. »
Gaspillage des terres agricoles, mépris des pouvoirs publics –
notamment du préfet de région, Jean-François Carenco (voir la
vidéo ici)
– impacts sociaux et environnementaux. EuropaCity a tout d’un
« grand
projet inutile et imposé ».
Dernière épine dans le pied clinquant du futur complexe, l’Autorité
environnementale a émis la semaine dernière un avis
réservé, s’interrogeant sur le choix de l’emplacement « sur
une zone aujourd’hui non urbanisée avec des sols d’une très
grande valeur agronomique »
et regrettant l’absence de solution de substitution.
Pourtant
ses instigateurs, soutenus par le Premier
ministre, ne lésinent pas sur les moyens pour faire accepter
leur rêve de grandeur : ferme urbaine de sept hectares,
bâtiments autonomes en énergie, parc urbain. Et surtout un mot :
la « coélaboration ».
« Nous
avons souhaité conduire très en amont une véritable démarche de
coconstruction participative »,
souligne dans un communiqué Christophe Dalstein, qui espère faire
du débat public « un
moment de partage et d’intelligence collective ».
Mais
le partage et la « coconstruction »
sont-ils possibles quand les positions sont déjà arrêtées ?
Signe qu’Auchan ne renoncera pas à son projet, Alliages et
territoires a signé fin février un accord d’investissement avec
le géant chinois Dalian Wanda, spécialisé dans l’immobilier et
le divertissement. « Notre
mission n’est pas de parvenir à une conciliation, mais de faire
s’exprimer les différents points de vue,
reconnaît Claude Brévan. Bien
sûr, chacun arrive avec ses avis très tranchés. Mais on peut faire
émerger des
“oui mais” ou
des
“non mais” ». La commission particulière du débat public
prévoit à cet effet une série de réunions publiques, un site
internet dédié, des ateliers, des panels et même un bus chargé
d’aller à la rencontre des habitants dans les quartiers.
« Faux conclave participatif »
Mais
pour les opposants, « les dés sont pipés ».
« Quand le gouvernement et le préfet de région assènent
que le projet se fera, ils ne respectent pas le débat public et
les citoyens », se désole Bernard Loup. Son collectif
dénonce également un morcellement des enquêtes. Car EuropaCity
s’inscrit dans un projet d’urbanisation plus large, celui du
Grand Paris. Le complexe s’insère donc dans un zone d’activités
commerciales de plus de 200 ha, avec une nouvelle ligne de métro, la
ligne 17, une nouvelle ligne de RER, dite du Barreau de Gonesse, et
une gare. Or ce « saucissonnage des procédures porte
atteinte tant à la tenue d’un large débat démocratique portant
sur l’avenir du territoire qu’à l’analyse des impacts
environnementaux globaux de l’opération dans son ensemble »,
estime Marion Robert, qui travaille avec le collectif pour le
triangle de Gonesse.
Ainsi,
certains réclament un boycott du débat public, vu comme « un
enrobage pour faire avaliser le projet et diviser afin d’étouffer
la résistance ». Par courriel anonyme, plusieurs militants
dénoncent un « faux conclave participatif » et
s’interrogent : « Participer, n’est-ce pas valider
la légitimité de la question “doit-on faire ce
projet ?” ? » Pour Bernard Loup, au contraire,
il s’agit de « profiter de l’espace de dialogue ouvert
pour faire apparaître une large opposition et convaincre les
nombreux indécis ». D’après un sondage Ifop commandé
par la CPDP, seules 10 % des personnes concernées ont entendu
parler du projet.
Claude
Brévan réfute elle aussi l’inutilité du processus. Habituée de
la concertation, puisqu’elle a notamment participé à la
commission du dialogue à Notre-Dame-des-Landes, elle égraine les
exemples optimistes. « Sur
sept débats publics auxquels j’ai participé, il y en a trois où
le projet s’est vu profondément modifié à l’issue de la
procédure »,
comme l’autoroute A16, dans le Val-d’Oise, ou la route Centre
Europe Atlantique, dans l’Allier. Plutôt que d’améliorer le
projet, le collectif pour le triangle de Gonesse espère remettre en
question l’utilité et l’opportunité d’EuropaCity. Pour ce
faire, il donne rendez-vous jeudi 17 mars à 20 h à la
salle Jacques Brel de Gonesse, et jusqu’au 30 juin sur
Internet.
Jeudi
17 mars
Ce jeudi 17 mars va se dérouler la première
réunion publique sur le projet du parc de loisirs géant EuropaCity
à Gonesse, au nord de Paris. L’auteur de cette lettre ouverte
interpelle Christophe Dalstein, le directeur d’EuropaCity, sur les
« conséquences néfastes pour les finances publiques et le
développement économique régional » de ce type de
structures commerciales.
Mounir Satouri préside le groupe
« Europe écologie-Les Verts et apparentés » au conseil
régional d’Île-de-France.
Samedi
19
mars
Le mirage EuropaCity fait rêver un territoire
frappé par le chômage
Le
projet de centre commercial et de loisirs géant porté par Auchan au
nord de Paris a connu sa première réunion publique jeudi 17 mars.
Dans une salle comble, les débats ont été vifs entre opposants et
partisans du projet.
Gonesse
(Val-d’Oise), reportage
20
h, jeudi 17 mars, la salle des fêtes de Gonesse est comble. La
première réunion publique autour du projet d’EuropaCity rameute
les foules. Venus de tout le Val-d’Oise, de Seine-Saint-Denis et
d’ailleurs, plusieurs centaines de Franciliens se pressent entre
les rangées de sièges rouges. Les retardataires s’adossent aux
murs, attentifs.
À
l’entrée, une maquette interactive présente le futur centre de
loisirs. Des habitants observent s’illuminer le « parc des
neiges », puis la zone commerciale, la ferme urbaine, le
parc d’attraction. Un homme en costume distribue l’imposant
dossier du maître d’ouvrage, Alliages et territoires, entreprise
rattachée au groupe Auchan.
Car,
si le débat public est organisé et chapeauté par la Commission
nationale du débat public (CNDP),
c’est le porteur du projet qui avance les frais. Une pratique qui
ne remet pas en cause « la
neutralité, l’indépendance et l’impartialité »
de la CNDP, affirme son président, Christian Leyrit.
Du
15 mars au 30 juin, les citoyens sont ainsi appelés à
s’informer et à discuter d’EuropaCity, sous la houlette d’une
équipe de cinq commissaires dirigée par Claude Brevan. À l’ordre
du jour de cette première rencontre : les modalités du débat
et le fond du projet.
Argumentaires bien rodés
Attention,
prévient Claude Brevan, « le
débat public porte avant tout sur l’opportunité du projet ».
Autrement dit, il ne faut pas partir du fait que le projet est acquis
et figé. La question essentielle est donc : faut-il faire ce
projet-là à cet endroit-là ? Pourtant, à la tribune, le
maire de Gonesse et le préfet du Val-d’Oise se succèdent pour
exposer brièvement tout le bien qu’ils pensent du complexe
commercial. Et, lorsqu’il présente avec force diapositives
colorées le futur parc, Christophe Dalstein, le directeur
d’EuropaCity,
peine à utiliser le conditionnel : « Ce
lieu sera… euh, serait, librement accessible à tous, créateur
d’emplois et écoresponsable. »
Dans la salle, certains rigolent : « Quand
on a le Premier ministre et le ministre de l’Économie comme VRP,
on voit l’avenir en rose ! »
Le projet a effectivement reçu le soutien de l’exécutif.
|
Quand
la parole vient à la salle, une petite forêt de mains se lève. Les
opposants à EuropaCity sont venus en nombre, avec des argumentaires
bien rodés. Membres du Collectif
pour le triangle de Gonesse, de Terre
de liens ou d’autres associations locales, tous portent le même
message : « Nous
ne voulons pas de ce projet, inutile et nuisible. »
Premier
argument, l’artificialisation de terres à grande valeur
agronomique. Un habitant de Gonesse parle ainsi « d’un
patrimoine local », tandis qu’un membre de France
nature environnement (FNE) insiste : « Ce sont parmi
les derniers champs en bordure de la capitale, qui importe déjà
plus de 90 % de sa nourriture… c’est un couloir vert
essentiel ! » Non seulement le projet d’EuropaCity
s’étend sur 80 hectares de champs, mais il s’intègre dans une
zone d’aménagement commercial, la ZAC du triangle de Gonesse,
d’une emprise d’environ 240 ha. Ainsi, sur les quelque 700 ha
d’espaces non urbanisés que comptent actuellement le site, seuls
400 ha seront préservés, comme l’impose le schéma directeur de
la région (Sdrif). Cet enjeu essentiel devrait être abordé lors
d’ateliers consacrés à l’environnement.
|
Autre
point soulevé par les opposants : la question du travail. Si le
maître d’ouvrage promet la création de 11.800 emplois directs,
beaucoup dans la salle laissent pointer leur scepticisme. Comme
Vincent, au sujet de la crédibilité des chiffres avancés :
« Qui
dit nouveau centre commercial dit destruction d’emplois ailleurs,
dans les autres centres ou les petits commerces. »
Ou sur l’adéquation entre demande et offre. Un Sarcellois
s’interroge ainsi : « Pour
travailler dans un complexe touristique, il faut être polyglotte,
mais chez nous, qui parle plusieurs langues à part l’arabe ou le
bambara ? »
Et de conclure : « Ce
n’est qu’un énième centre commercial dans une zone déjà
saturée en zones commerciales. »
Une « bouffée d’air frais »
Pendant
deux heures, les prises de parole s’enchaînent. Debout contre le
mur, Pierre prend enfin le micro : « J’habite
Gonesse, pour moi c’est un bon projet, et je trouve dommage que
seuls les opposants s’expriment. » Une courte
intervention accueillie par une salve d’applaudissements. D’autres
jeunes lèvent la main pour intervenir. Tel Raphaël, qui se dit
« totalement favorable à EuropaCity, car nous n’aurons
plus à louer des bus pour aller au musée ! » Ou ce
Beauvillésois, qui espère « voir se transformer le
territoire de Villiers-le-Bel, très stigmatisé depuis les émeutes
de 2005 ».
|
À
deux pas de l’ancienne usine PSA d’Aulnay-sous-bois, ces villes
de l’est du Val-d’Oise comptent en effet parmi les zones
défavorisées, mal desservies et frappées d’un chômage
endémique. Pour beaucoup, EuropaCity apporterait une « bouffée
d’air frais »,
comme l’explique Benjamin, lycéen gonessien : « Ce
projet nous propose tout ce que l’on veut, des loisirs et de la
culture… les opposants ne sont pas d’ici, ils ne sont pas
concernés par le projet ! »
Pourtant,
s’il se fait, le complexe d’Auchan aura bel et bien des effets au
niveau national. Avec plus de trente millions de visiteurs attendus
dont six millions de touristes, EuropaCity n’a rien d’un projet
d’aménagement purement local. D’autant plus qu’il s’intègre
dans un mouvement d’urbanisation plus large, avec une gare, une
ligne de métro et un raccordement au RER.
|
Dans
la salle des fêtes de Gonesse, il est 23 h. Les rangs commencent à
se dégarnir, mais le débat se poursuit, vif. « Nous
allons avoir un Disney géant, un parc des expositions comme celui de
Villepinte et un gigantesque centre commercial »,
estime Karim. « Est-ce
ce modèle de développement, cette société que nous voulons pour
notre région ? »
Retrouvez
les dates des réunions publiques et des ateliers sur le site de la
CNDP.
Le gendarme qui a tué Rémi Fraisse a été convoqué
par les juges
Le
gendarme mis en cause dans la mort de Rémi Fraisse, en octobre 2014,
sur la ZAD du Testet, a été entendu vendredi 18 mars par les
juges d’instruction. Le voile d’ombre sur cet homicide commence à
se lever.
Toulouse,
correspondance
Il
a soigneusement évité tout contact avec les journalistes rassemblés
ce vendredi matin, 18 mars, dans le hall du Tribunal de Grande
Instance de Toulouse. Le Maréchal des Logis J, lanceur de la grenade
offensive qui a coûté la vie à
Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 s’est rendu à l’audition
où il était convoqué par Anissa Oumohand et Elodie Billot, les
juges d’instruction en charge du dossier.
En
lieu et place du gendarme mobile, son avocat Me Jean Tamalet, affable
et souriant, reçoit la presse et assure être confiant. Sous une
nuée de micros, il répète inlassablement que le drame de la nuit
du 25 au 26 octobre était un « accident » et
que son client a respecté la loi et les ordres. Il avance une
comparaison hasardeuse : « C’est comme si vous
conduisiez votre voiture en respectant les règles de conduite :
d’un seul coup une personne jaillit sur la route et vous le
percutez, vous le tuez, et bien c’est un accident. Là, c’est
exactement la même chose », assure-t-il avant de monter
dans le bureau des juges.
Trois
heures plus tard, à la fin de l’audition, le gendarme J. répond
toujours aux abonnés absents et c’est de nouveau son avocat,
toujours souriant, qui annonce que son client n’a pas été mis en
examen mais « placé sous statut de témoin assisté »
avant de préciser : « Il va pouvoir avoir accès au
dossier. Surtout, cela signifie qu’il ne peut pas être renvoyé
devant le tribunal, c’est un signal fort. La suite logique est
qu’il bénéficie d’un non-lieu ». L’avocat estime
que « l’instruction pourrait s’achever dans six mois ».
|
Une
enquête loin d’être terminée
Pourtant,
rien n’est moins sûr. Jusqu’ici les auditions avaient été
réalisées par des gendarmes, dans le cadre d’une commission
rogatoire. Des auditions qui ont paru insuffisantes aux juges. Elles
ont demandé d’entendre elles-mêmes le maréchal des logis J. De
plus, l’information judiciaire ouverte le 29 octobre 2014 pour
« violences ayant entraîné la mort sans intention de la
donner » est désormais requalifiée en « homicide
involontaire ». Il s’agit là d’une avancée pour
Claire Dujardin, l’un des conseils de la famille de Rémi Fraisse :
« C’est mieux qu’une mise en examen pour une
qualification qui ne tient pas la route ». L’avocate
toulousaine est satisfaite de la décision des juges « Ce
statut de témoin assisté peut-être modifié à tout moment. Mais
surtout, il signifie que le gendarme n’est pas considéré comme
l’auteur direct du lancer et qu’il y en a peut-être d’autres »,
explique-t-elle.
L’enquête,
par ailleurs, se poursuit. Le gendarme mobile n’était pas le
premier à se rendre dans le bureau des deux juges toulousaines.
Mi-février, elles ont auditionné six opposants au barrage de
Sivens, présents sur les lieux la nuit du drame. Ces témoins
directs ou indirects du décès de Rémi Fraisse ont pu relater, avec
une écoute attentive et patiente, leur version des faits, qui
contredit
celle des gendarmes.
C’est
le cas de Nath (prénom modifié) que Reporterre a pu
rencontrer. Le jeune homme, encore vivement touché par ce qu’il a
vu cette nuit-là, se trouvait au plus près des forces de l’ordre
et à quelques mètres seulement de l’endroit où Rémi Fraisse a
été atteint par la grenade mortelle : « J’ai le
souvenir d’avoir vu passer Rémi juste à côté de moi,
s’approchant des gendarmes les bras levés comme pour leur dire
d’arrêter. J’ai entendu plusieurs explosions. Quand je me suis
retourné, j’ai vu une ombre par terre. Quelqu’un a essayé de le
tirer de là, avant de se prendre un tir de flashball. Puis les flics
sont arrivés et l’ont traîné sur plusieurs mètres »,
raconte-t-il avec beaucoup d’émotion.
Selon
ce témoignage, Rémi Fraisse, horrifié par la violence déployée
par les forces de l’ordre cette nuit là se serait avancé vers eux
pacifiquement, pour leur demander de calmer le jeu. Un récit qui
diffère totalement de la version présentée par les gendarmes.
Lesquels
décrivent, notamment dans l’enquête
administrative de l’IGGN (Inspection Générale de la
Gendarmerie Nationale) une horde de « manifestants
radicaux équipés de protections (…) et qui emploient des
projectiles de toutes sortes ».
Comme
Christian, autre témoin rencontré plusieurs
fois par Reporterre,
Nath est formel : « J’ai
vu des flics ou des gendarmes, je ne sais pas, derrière une souche,
à l’extérieur de la zone de vie, qui nous lançaient des grenades
ou des balles de flashball ».
Ce témoignage, porté devant la justice, met de nouveau en doute la
version officielle qui veut que les gendarmes était durant cette
nuit tragique en position défensive, retranchés à l’intérieur
de la « zone
de vie »,
une position qu’ils avaient pour mission de tenir.
|
« Ne pas s’arrêter à la désignation d’un lampiste »
Autant
de contradictions et de zones d’ombre qui restent en suspens, et
que la poursuite de l’instruction pourrait éclaircir en venant
poser la question des responsabilités de la hiérarchie et du
pouvoir politique. Une question clef pour ceux qui ont mené la
bataille juridique contre le projet de barrage, le Collectif Testet :
« Qui
a pris la décision de maintenir les gendarmes cette nuit-là alors
qu’il n’y avait rien à protéger ? Qui a autorisé l’usage
des grenades offensives alors que les gendarmes n’étaient pas
gravement menacés ? »
s’interroge le Collectif dans un
communiqué diffusé vendredi en réaction à l’audition du
gendarme mobile. « Le
Collectif Testet espère que l’enquête judiciaire ne va pas
s’arrêter à la désignation d’un lampiste qui paierait pour les
irresponsables politiques qui étaient à la manœuvre. Il est temps
que les juges s’intéressent enfin à toute la chaîne de
commandement qui a abouti à l’envoi de la grenade qui a tué le
jeune militant écologiste, y compris les consignes données par des
membres du gouvernement ».
Un
sentiment partagé par Me Dujardin : « On a ouvert une
porte, c’est le vrai départ de l’instruction qui peut définir
les responsabilités de chacun ».
Infos du 21 au 27 mars
Lundi
21 mars
►Appel
à don pour la famille de Rémi, pour payer les frais de justice pour
la recherche de la vérité.
Mardi
22 mars
►Je
fais une soirée info ZAD en allemand le 26 mars. à 20h au New York
Bethanien, à Berlin.
Débuts
du week- end des actions décentralisées
Comités
locaux vs PS
Bonjour, aujourd’hui, le 25 mars, tous les paysans et habitants dits "historiques" de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes sont expulsables suite au procès intenté en janvier dernier à leur encontre à la demande du gouvernement. Celui-ci espérait faire partir les résistants du bocage sous la menace, mais les comités de soutien ont décidé, au contraire, de faire de cette date fatidique un nouveau temps fort de la mobilisation en cours.
Nous appelons à s’organiser aux quatre coins du pays pour rappeler au Parti Socialiste, en tant que parti au gouvernement et promoteur du projet d’aéroport, notre détermination ferme et partagée : il n’y aura jamais d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ! La ZAD fleurira longtemps !
►Vous
trouverez tous les rendez-vous des différents
comités sur la page journées
d’actions décentralisées - 25/26 mars
Pour Notre-Dame-des-Landes, expulsons le PS !
EXPULSONS LE PS !
Vendredi 25 mars à 17h, rassemblement carnavalesque devant le siège du
Parti Socialiste, 10 rue de Solférino
Venez déguisés, munis de quoi égayer la face grise du PS et ses bureaucrates !
==> Pour l’abandon du projet
d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de la loi « Travaille ! »,
de l’état d’urgence, etc.
==> Pour l’avenir de la ZAD et de toutes celles et ceux qui résistent à la marchandisation du monde
==> Pour l’avenir de la ZAD et de toutes celles et ceux qui résistent à la marchandisation du monde
Le 25 mars, tous les habitant-e-s
« historiques » de la Zone à Défendre (ZAD) de
Notre-Dame-des-Landes seront expulsables suite au procès intenté le
25 janvier 2016 à leur encontre par le gouvernement socialiste.
Une étape de plus dans un projet destructeur que les hiérarques du
PS tentent depuis quatre décennies d’imposer à coup de matraques,
de « Commission de dialogue » et maintenant de
« consultation locale ». Plutôt que de courber l’échine,
nous choisissons cette date pour cibler le PS en tant que parti au
gouvernement et appelons à participer à la fête toutes celles et
ceux qui se battent contre le démantèlement des acquis sociaux et
l’esclavagisme moderne, le virage sécuritaire, la chasse aux
migrant-e-s, la répression des pauvres et des luttes, etc.
Car le PS, c’est « l’excellence
écologique » ET l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes,
c’est « la modernisation du dialogue environnemental »
ET Rémi Fraisse tué par la police à Sivens.
Car le PS, c’est « mon ennemi c’est la finance » ET les 56 milliards de dividendes offerts aux capitalistes du CAC40, c’est la lutte contre l’évasion fiscale ET Jérôme Cahuzac.
Car le PS, c’est « l’inversion de la courbe du chômage », ET 5,4 millions de chômeurs, c’est le pin’s « 1 millions d’emplois » arboré par ce crétin de Gattaz ET la loi Macron imposée par le 49-3.
Car le PS, c’est la promesse du droit de vote aux étrangèr-e-s ET la déchéance de nationalité, c’est Taubira en madone de gauche contrite ET les réfugié-e-s tabassés par la police et les fascistes à Calais et ailleurs.
Car le PS, c’est les frondeurs idiots utiles ET Manuel Valls, Benoit Hamon ET Emmanuel Macron, la loi « économie sociale et solidaire » ET la loi « Travaille ! ».
Car le PS, en définitive, c’est l’hypocrisie érigée en méthode de gouvernement, l’art de cacher, depuis des décennies, l’exploitation capitaliste totale par le spectacle des restes du socialisme.
Car le PS, c’est « mon ennemi c’est la finance » ET les 56 milliards de dividendes offerts aux capitalistes du CAC40, c’est la lutte contre l’évasion fiscale ET Jérôme Cahuzac.
Car le PS, c’est « l’inversion de la courbe du chômage », ET 5,4 millions de chômeurs, c’est le pin’s « 1 millions d’emplois » arboré par ce crétin de Gattaz ET la loi Macron imposée par le 49-3.
Car le PS, c’est la promesse du droit de vote aux étrangèr-e-s ET la déchéance de nationalité, c’est Taubira en madone de gauche contrite ET les réfugié-e-s tabassés par la police et les fascistes à Calais et ailleurs.
Car le PS, c’est les frondeurs idiots utiles ET Manuel Valls, Benoit Hamon ET Emmanuel Macron, la loi « économie sociale et solidaire » ET la loi « Travaille ! ».
Car le PS, en définitive, c’est l’hypocrisie érigée en méthode de gouvernement, l’art de cacher, depuis des décennies, l’exploitation capitaliste totale par le spectacle des restes du socialisme.
Tout cela a duré depuis beaucoup trop
longtemps. Nous, jeunes, travailleur-euses, chômeur-euses, précaires
et prolétaires de tous poils, sans statut fixe, de
Notre-Dame-des-Landes expulsable à Calais gazée en passant par
Goodyear réprimé, Saint-Denis policée, et les rues de Paris qui
s’embrasent, ne sommes plus dupes de cette fiction de la gauche de
gouvernement. Le PS, fracturé de part en part, est au bord du
précipice : aidons le à y tomber ! Comme nous ferons
tomber tous ceux qui prétendront nous gouverner pour mieux nous
dominer.
Pour toutes ces raisons, le vendredi
25 mars, à l’appel de personnes de l’AG indépendante
inter-luttes parisienne et des comités de soutien franciliens à la
lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en solidarité
avec le mouvement social et toutes celles et ceux qui veulent
fracturer une bonne fois pour toutes ce fossile dont la seule
fonction est la gestion capitaliste et policière des existences :
À PARIS ET
AILLEURS : EXPULSONS LE PS !
DEMENAGEONS
CEUX QUI AMENAGENT NOS VIES ! #BATAILLEDESOLFERINO
►Puis
les récits des actions sur la page récits
des actions décentralisées du 25 et 26 mars 2016 - comités vs PS
Rémi Fraisse avait les mains en l’air
quand il a été tué par la grenade d'un gendarme
Les juges d’instruction Anissa Oumohand et Élodie Billot, du tribunal de grande instance de Toulouse, ont recueilli récemment les dépositions importantes de plusieurs témoins directs des derniers instants de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile, à 21 ans, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens (Tarn).
C’est grâce à un appel à témoins lancé par les parents de Rémi Fraisse, et à la ténacité de leurs avocats (Claire Dujardin, Arié Alimi et Étienne Noël, ce dernier ayant remplacé Éric Dupond-Moretti), que ces protagonistes ont pu être retrouvés. La plupart d’entre eux n’avaient pas été interrogés par les gendarmes de la section des recherches (SR) de Toulouse, chargés de l’enquête – ils n’y tenaient d’ailleurs pas forcément –, mais ils ont accepté de parler à des juges indépendants.
Selon les documents auxquels Mediapart a eu accès, leurs dépositions sont très précieuses pour éclairer les circonstances exactes du décès de Rémi Fraisse, et elles diffèrent sur plusieurs points de celles des gendarmes mobiles qui étaient sur le site de Sivens cette nuit-là. Chacun de ces nouveaux témoins était, en effet, présent dans la zone d’affrontements au moment où Rémi Fraisse a été tué. Certains disent avoir tout vu, d’autres non, mais chacun a précisé sa position cette nuit-là sur un croquis remis aux juges.
L’un de ces témoins, Marc, interrogé le 9 février, a expliqué qu’après avoir été atteint par un tir de Flash-Ball, il avait été secouru par un jeune homme qui devait être Rémi Fraisse, cela quelques instants à peine avant que le jeune homme soit tué. Étant allé voir la zone d’affrontements « par curiosité », « en tant qu’observateur », ce militant écologiste de 57 ans dit avoir entendu des sommations des gendarmes mobiles, puis avoir vu un groupe de gendarmes à pied progresser en dehors de la « zone de vie », et avoir été atteint d’un tir de Flash-Ball « dans le thorax » alors qu’il allait partir.
Cette fameuse zone de vie, où les gendarmes mobiles étaient retranchés, est en fait une base construite par une entreprise de BTP pour entreposer engins de chantier, matériel et vestiaire. Protégée par deux clôtures successives hautes de 2 mètres, et un fossé profond de 2,50 mètres, elle n'était constituée que d'un préfabriqué et un groupe électrogène (qui ont été incendiés la nuit précédente, quand des vigiles avaient été pris à partie puis remplacés par des CRS).
« Je suis tombé dans les bras du jeune homme avec qui j’étais », poursuit Marc. « Ensuite, tombe le rideau de lacrymos. Le jeune homme m’éloigne un peu, et je ne vois plus le gendarme [celui qui a tiré au Flash-Ball – ndlr]. Il était 1 h 20, j’en suis sûr car j’ai demandé l’heure », raconte le témoin. « Il m'a amené près du feu et il est reparti de suite. Il avait un sentiment de colère par rapport à ce qui venait de se passer, et moi aussi d'ailleurs », confie-t-il. Cette scène se passe donc quelques minutes à peine avant le moment où Rémi Fraisse est mortellement touché par une grenade, vers 1 h 45. Marc a appris le décès du jeune homme le lendemain, et pense avoir reconnu Rémi Fraisse sur photo. Un autre témoin le lui a ensuite confirmé.
Peu de temps après cette scène, plusieurs autres témoins ont vu Rémi Fraisse bras levés, près du grillage de la zone de vie, et certains l’ont entendu dire « Arrêtez ! » aux gendarmes mobiles. C’est le cas de Zacharie, 19 ans, lui aussi interrogé le 9 février par les juges. Se disant traumatisé par les scènes de violence de cette nuit-là, voici ce qu’il raconte au sujet des affrontements au cours desquels Rémi Fraisse a été tué.
« J’ai vu quelqu’un habillé en noir passer à côté de moi, peut-être avec un sac. Je vois un sac un peu ovale, il a les bras levés en disant "Arrêtez ! Arrêtez !". Je ne comprenais pas comment cette personne pouvait faire ça dans cette atmosphère de violence. Ce que je vois là, c’est plusieurs explosions d’un coup. Je précise qu’entre-temps, j’ai perdu de vue deux, trois minutes, la personne habillée en noir, poursuit Zacharie. Je regarde à nouveau dans le direction des CRS [il s’agit en fait de gendarmes mobiles – ndlr] et je vois une masse par terre. On voit qu’il a quelque chose sur la tête, des dreadlocks. Un de mes potes a essayé de tirer cette personne mais s’est pris un tir de Flash-Ball dans le dos. Les gendarmes ou CRS sont allés vers lui et l’ont traîné. » Zacharie, lui aussi, n'a fait le rapprochement que le lendemain, en apprenant le décès de Rémi Fraisse.
Christian, 38 ans, entendu le 11 février, livre un récit différent, mais se veut très affirmatif. Il assure avoir vu plusieurs gendarmes en dehors de la zone de vie. « Quand ils ont commencé leur assaut, les sept ou huit gendarmes étaient derrière une souche qui devait faire un mètre de hauteur, ils se cachaient là, ils ont visé volontairement sur Rémi (sic). Ils étaient à même pas dix mètres de Rémi Fraisse. Je les ai vus viser et tirer. Ils ont visé avec ce qui pourrait être un Flash-Ball ou un lance-grenades. Il y a des gendarmes avec des boucliers qui protègent. J’en ai vu tirer avec les Flash-Ball. Ils ont fait ça plusieurs fois. Ils voulaient vraiment attraper quelqu’un ce jour-là, je veux dire interpeller. Et la façon dont ils sont venus chercher Rémi ensuite, c’était pour l’interpeller », affirme-t-il.
Ce témoin, qui dit avoir reçu un tir de Flash-Ball à la cuisse pendant les incidents, ne connaissait pas Rémi Fraisse. « Ce soir-là, j’ai dit : ils ramassent un collègue à nous, mais je ne savais pas qui c’était. Il était là avec les bras levés, il criait : "Arrêtez de tirer !" »
Deux projecteurs éclairaient la zone
Alejandra, 27 ans, a été interrogée le 11 février. « À cinq mètres de nous, il y avait un groupe de personnes sur la butte qui jetaient des cailloux, et la police a commencé à répondre à ces tirs (sic). Ce devait être minuit. La police tirait des Flash-Ball, des lacrymogènes, des grenades assourdissantes. La police nous disait de dégager mais on voulait pas bouger. J’ai reçu une grenade assourdissante sur le corps, elle a roulé par terre et a explosé à moins d’un mètre de moi. J’ai encore la cicatrice sur la jambe. Nous étions à dix, quinze mètres. Quand je me suis fait tirer dessus, j’ai eu peur et je me suis retirée sur la dalle d’argile. J’étais alors entre 30 et 50 mètres du grillage. Ce devait être vers 1 heure du matin », raconte la jeune femme.
« Après j’ai vu quelques personnes qui étaient un peu trop près du grillage, à deux trois mètres, il y avait une fille qui dansait près du grillage et il y avait une personne qui levait les mains, juste au bord du fossé. Je ne peux pas dire si c’était un garçon ou une fille. À ce moment-là, la police avait reculé mais il y avait un groupe de flics à gauche du grillage, et des gendarmes ouvraient le portail, sortaient de la zone et nous balançaient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Ils étaient entre six et dix », poursuit Alejandra.
« Après avoir lancé, ils retournaient derrière le grillage. Ils ont fait ça plusieurs fois. Les gendarmes qui étaient de l’autre côté, ils sortaient parfois, et ils nous balançaient des grenades, peut-être assourdissantes ou lacrymogènes, je ne peux pas le préciser. Au départ, ils tiraient loin, mais avec le vent, le gaz se dispersait et n’atteignait pas les manifestants, et comme ils voulaient vraiment nous disperser, ils ont commencé à tirer plus près de nous. Je suis d’abord partie en courant, et quand j’ai fait demi-tour j’ai vu les gendarmes balancer des lacrymos à côté du grillage et récupérer un copain. »
À ce moment, la jeune femme ne sait pas qu’il s’agit très vraisemblablement de Rémi Fraisse. « Je ne suis pas sûre que ce soit la même personne, répond-elle avec franchise, mais ce que je peux dire, c’est après que les gendarmes ont récupéré la personne, je n’ai plus vu la personne qui avait les mains levées. »
Plusieurs témoins ont signalé que les gendarmes mobiles éclairaient – de temps à autre – la zone des affrontements à l’aide de deux gros projecteurs. Dans leurs dépositions, les militaires disent, par ailleurs, avoir utilisé des jumelles à intensificateur de lumière. Enfin, certains témoins ont déclaré que la force utilisée cette nuit-là par les gendarmes était disproportionnée, et qu’ils avaient fait plusieurs sorties hors de la zone de vie grillagée pour tirer et/ou effectuer des arrestations.
David, 20 ans, entendu le 11 février, a ainsi vu les gendarmes mobiles effectuer plusieurs sorties, et éclairer la zone de temps à autre. « À la lueur des phares, j’ai vu un corps se faire traîner par des personnes casquées. Sur le moment, je me suis demandé si c’était un manifestant ou un gendarme, ou une personne qui se faisait arrêter. J’ai vu juste des silhouettes passer devant les phares. À ce moment-là, j’étais sur la colline. »
Arthur, 24 ans, déjà interrogé par les gendarmes, a quant à lui précisé ses dépositions le 9 février aux juges d’instruction, pour décrire l’utilisation des deux projecteurs, et insister sur les sorties effectuées par les gendarmes mobiles en dehors de la zone de vie.
Questionné à propos des projecteurs, « j’en vois deux, sûr, un à droite et un à gauche », répond-il. « Il y en avait un en hauteur à moins de dix mètres, un autre moins haut posé sur une camionnette. Celui qui était en hauteur était le plus puissant, je suppose qu’il était sur un pylône. Je sais que cette nuit-là ils ont eu des galères avec ce dernier, ou alors c’était fait exprès, je ne sais pas. Il y avait des moments, on avait l’impression qu’ils lançaient des lacrymogènes quand le projecteur était éteint, et du coup on les voyait plus, y compris quand ils le rallumaient, car ça faisait un écran avec la fumée. L’autre projecteur, il ne semble pas qu’il ait été éteint. Mais j’ai le souvenir que parfois c’était le noir complet et juste les éclairs des projectiles. »
« À des moments, ils sortaient, ils faisaient 25 mètres en direction des manifestants, ils envoyaient des trucs pour faire reculer, de la lacrymo. Ils ont fait ça au moins une dizaine de fois. Ils devaient être une quinzaine chaque fois qu’ils sortaient. » Arthur n’a pas vu tomber Rémi Fraisse. « Je ne regardais pas dans cette direction et je n’ai pas entendu crier (...). C’est confus. Je pense que c’est dans un moment où la lumière était éteinte, sur le grand projecteur du moins. L’endroit où était Rémi Fraisse », à une dizaine de mètres du grillage seulement, selon Arthur, « était éclairé par le petit projecteur. Le grand projecteur s’allumait et s‘éteignait. Au moment où ça s’est éteint on a entendu plusieurs grenades éclater, et au moment où ça s’est rallumé on les a vus faire la sortie pour aller chercher Rémi. J’étais à 30 mètres de Rémi Fraisse, en diagonale sur la gauche », précise-t-il.
Plus de 700 grenades lancées
Selon le décompte officiel, le nombre d’engins tirés par les militaires, cette nuit-là, est impressionnant : plus de 700 grenades en tout genre. À savoir 312 grenades lacrymogènes MP7, 261 grenades lacrymogènes CM6, 78 grenades explosives assourdissantes F4, 10 grenades lacrymogènes instantanées GLI, 42 grenades offensives OF, ainsi que 74 balles en caoutchouc LBD 40 mm. Les grenades offensives OF, les plus dangereuses, sont lancées à la main, à 10 ou 15 mètres maximum (lire ici les récits des gendarmes présents sur place). Elles seront interdites après la mort de Rémi Fraisse.
Selon les dépositions des gendarmes mobiles, qui ont insisté sur la violence des assaillants, c'est le tir « en cloche » d'une grenade offensive, lancée à la main depuis la zone de vie, par-dessus le grillage, qui a atteint accidentellement Rémi Fraisse. On ne comprend toujours pas pourquoi les gendarmes mobiles avaient reçu l'ordre de tenir la zone de vie, cette nuit-là.
Une réunion avait été organisée le 21 octobre 2014 à la préfecture pour préparer le rassemblement festif du 25, où plusieurs milliers de personnes étaient attendues. Les questions de circulation et de stationnement des véhicules ont pris du temps, selon le compte-rendu auquel Mediapart a eu accès. Mais la prise en compte des risques d'incident aussi.
« Lors de cette réunion, nos organisations ont demandé qu'il n’y ait plus d'engins de chantier sur le site pour éviter tout débordement. La préfecture avait confirmé que les engins seraient retirés du site. Concernant les forces de l'ordre, dans la même perspective la préfecture s'était engagée à ce qu'il n'y ait pas de force de l'ordre présente à proximité de la manifestation », a déclaré Ben Lefetey, le porte-parole du collectif du Testet, interrogé en tant que témoin.
Or si les engins ont bien été retirés, le préfabriqué et le groupe électrogène, eux, étaient encore là, et les vigiles aussi. Avec cette cible, et après des semaines de tensions entre militants écologistes d’une part, agriculteurs locaux et forces de l’ordre d’autre part, la montée en puissance des incidents était dès lors prévisible. Des incidents qui ne pouvaient avoir pour but que de « discréditer le mouvement », selon plusieurs militants, ce alors que l’arrivée de petits groupes violents était prévue par le service départemental du renseignement territorial (SDRT).
« J'ai été très surpris que des affrontements se soient déroulés avec une telle ampleur sur le site, conduisant jusqu'à ce drame. Je n'ai toujours pas compris pourquoi l'État avait décidé de maintenir les forces de l'ordre sur le site alors qu'à partir du samedi matin il ne restait qu'une clôture à protéger. L'État a ainsi, pour moi, fait prendre des risques aux forces de l'ordre et aux personnes qu'elles affrontaient. Cette décision politique me semble disproportionnée au regard des enjeux sur place. D'autant plus que je savais que le rapport qui serait rendu public le 27 octobre allait remettre en cause le projet de barrage et donc probablement entraîner une suspension des travaux », a poursuivi Ben Lefetey.
Le gouvernement surveillait à la loupe les événements de Sivens. Selon le compte-rendu d’intervention du lieutenant-colonel qui dirigeait le groupement tactique gendarmerie à Sivens, il est fait état, vers 17 h 30, dès les premiers incidents du 25 octobre, d’un entretien téléphonique du GGD 81 (Groupement de gendarmerie du Tarn) avec le DGGN (le directeur général de la gendarmerie nationale) donnant l’ordre de « procéder à des interpellations ». Preuve que la situation intéressait au plus haut point les autorités.
Le lieutenant-colonel qui commandait le dispositif ce soir-là avait reçu l'ordre de « tenir la position ». Entendu comme témoin, il déclare notamment ceci : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l'intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d'une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l'ordre. »
Bernard Cazeneuve a pour sa part fait un récit diamétralement opposé, le 12 novembre 2014 devant l’Assemblée nationale. « Est-ce qu’il y a eu des consignes de ma part pour qu’il y ait de la fermeté dans un contexte où il y avait de la tension ? J’ai donné des instructions contraires, et je le redis devant la représentation nationale », a déclaré le ministre de l'intérieur.
« J’avais conscience depuis des semaines du climat d’extrême tension de Sivens. J’étais désireux de faire en sorte que celui-ci ne conduise pas à un drame », a affirmé le ministre. « C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y avait pas de forces pré-positionnées le vendredi soir à Sivens et si elles l’ont été ultérieurement, c’est qu’il y a eu dans la nuit du vendredi au samedi des heurts qui témoignaient de la violence d’un petit groupe qui n’a rien à voir avec les manifestants pacifiques de Sivens », a-t-il ajouté.
Quels ordres précis le préfet avait-il reçus du ministère de l'intérieur ? Quelles instructions ce préfet a-t-il transmises à son directeur de cabinet ? L’audition du préfet du Tarn et l'examen de ses échanges avec les gendarmes et l'exécutif (Beauvau, Matignon et même l'Élysée) la nuit du 25 au 26 octobre 2014, demandés par les avocats de la famille Fraisse, ont été refusés par les juges d’instruction puis par le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
« Je prends la décision de lancer une grenade offensive »
« C'était la première fois, dans ma carrière de mobile que je voyais des manifestants aussi déterminés, violents et agressifs tant dans les mots que les actes. Ils nous jetaient toutes sortes de projectiles, pierres, cocktails Molotov, mortiers, fusées diverses et variées », raconte alors le gradé. Des incidents violents ont déjà eu lieu la nuit précédente dans la forêt de Sivens, un gendarme mobile a été blessé et des grenades tirées. « Lors de nos instructions, il nous est rappelé que les grenades de quelque nature qu'elles soient ne doivent pas être jetées sur les manifestants du fait de leur dangerosité. Ils étaient tellement mobiles que dès fois ils se retrouvaient à l'endroit de chutes de nos grenades », tient à préciser le chef J.
La nuit du 25 au 26, le chef J. est à la tête d’un groupe de huit militaires positionné dans la zone de vie. Avec trois autres groupes, qui ont relevé les CRS à minuit, ils doivent « tenir » le site.
« Comme pour la veille, il fait nuit noire. Il y a effectivement des petits feux de part et d'autre mais pas suffisamment pour voir l'ensemble des manifestants. Nous utilisons nos projecteurs de véhicules. Pour ma part, j'utilise les intensificateurs de lumière. J'arrive à estimer que les manifestants sont entre 80 et 100. D'autres, par contre, progressent en approche de nos positions en empruntant et en longeant la RD 132. »
« Petit à petit, la situation se dégrade. Ils jettent des projectiles sur les militaires situés au niveau du portail d'accès. Ces projectiles sont du même genre que ceux que j'ai décrits précédemment. Ils provoquent. Ils harcèlent. Nous avons le sentiment qu'ils cherchent une réponse de notre part. »
« Dans un premier temps, les directives de notre hiérarchie sont claires à savoir qu'on maintient notre position sans réplique de notre part. L'agression des manifestants devient plus intense et violente toujours par le biais de leurs moyens. Ils se rapprochent de nos positions. Ils sont de plus en plus nombreux. Les directives de notre commandement varient. Il est fait état d'usage de lacrymogènes. »
« Les sommations sont faites pour les inviter à quitter la zone. Le conducteur effectue les sommations à l'aide du haut-parleur de nos véhicules de dotation. Ces sommations sont claires et audibles. Malgré nos injonctions, la situation perdure. Ils sont toujours violents et prêts à aller à l'affrontement. Les sommations sont, une nouvelle fois, réitérées. Cette fois, des grenades lacrymogènes sont projetées en direction des manifestants. Elles sont lancées à l'aide de "Cougar". La situation dégénère. Ils sont de plus en plus nombreux et viennent au contact. Maintenant en plus de la position devant le portail, ils occupent clairement la RD 132 et se déploient par petits groupes devant ma position. »
« Malgré ces sommations, la pression des manifestants s'accentue. À ce moment-là, nous n'avons pas été agressés, les opposants se focalisaient sur la porte d'entrée. Plusieurs manifestants passaient devant notre position sans nous voir. Conformément aux ordres nous effectuons des tirs isolés de LBD [lanceur de balle de défense – ndlr] sur les individus les plus virulents. À un moment donné, un individu est touché, au lieu de reculer, il a appelé ces compagnons. J'ai constaté qu'un groupe de 5 à 6 personnes déterminées venait vers nous. Il était suivi de quelques mètres par un groupe plus nombreux. Ils étaient violents agressifs et motivés. J'ai vu cela alors que je regardais avec des "IL" [jumelles à intensificateur de lumière – ndlr]. »
« Ils nous projetaient des pierres », poursuit le chef J. « Là, une demande de renfort est faite par mon commandant de peloton. Au vu de la situation qui, à mes yeux, était critique, je prends la décision de jeter une grenade offensive. Avant de la jeter, je préviens les manifestants de mon intention. Devant moi il y a un grillage et je suis obligé de la jeter par-dessus celui-ci. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je prends soin d'éviter de l'envoyer sur les manifestants eux-mêmes mais à proximité de ces derniers. Donc, je la dégoupille, il fait noir mais je connais leur position puisque je l'ai vue grâce à l'observation à l'aide des "IL". Je précise qu'au moment du jet les individus me font face. »
« Je la projette sur ma droite pour les éviter, mais là encore comme je vous l'ai dit, ils bougent beaucoup et je ne sais pas ce qu'ils font au moment où je jette effectivement la grenade. La grenade explose à proximité des personnes qui sont présentes. Personnellement je ne vois pas ce qu'il se passe après le jet de ma grenade. Par contre, deux de mes camarades me disent qu'ils ont vu quelqu'un tomber suite à l'explosion. D'abord je prends les " IL", et je regarde si les manifestants sont partis. Ils sont partis. Mais par contre je vois une masse au sol. Je demande à un collègue qui se trouve à mes côtés d'éclairer l'endroit où se trouve cette masse. Là, nous distinguons qu'il s'agit d'une personne qui est au sol. »
« Je rends compte verbalement à mon commandant de peloton de l'incident. Nous mettons en place un gros projecteur et là effectivement nous constatons la présence d'un corps. Ce projecteur, nous ne nous en sommes pas servi avant car, à cause de sa puissance, il a peu d'autonomie. »
« Après avoir identifié ce corps, et constatant que tous les manifestants sont éloignés, nous organisons une opération pour aller chercher la personne allongée au sol. C'est le peloton d'intervention qui se charge de cette mission. Il passe par le portail, et longe le fossé qui se trouve devant le grillage jusqu'au corps. Ils sont couverts par le reste de l'escadron qui noie la zone dans un nuage de lacrymogène. La personne est ramenée dans la zone de vie. Je vois la manœuvre. À partir de la, nous reculons nous mettre à l'abri de notre véhicule car les projectiles pleuvent sans arrêt. Une fois le corps de la personne ramené dans la zone de vie, je ne sais pas ce qui se passe. À un moment donné, on me demande de rejoindre mon commandant d'unité. Celui-ci m'explique que je vais être entendu par la BR [la brigade de recherches – ndlr] de Gaillac car la personne que le PI [le peloton d’intervention – ndlr] a secourue est décédée. »
« Entre le moment où j'ai jeté la grenade et le moment de l'annonce par mon commandant d'unité du décès de la personne, il s'est écoulé environ 5 ou 10 minutes. Ce temps, j'étais occupé à défendre notre position. Nous étions harcelés en permanence par les opposants qui continuaient leur agression », conclut le gradé.
Ce gendarme mobile vient
finalement d'être placé sous le statut de témoin assisté, ce 18
mars, pour des faits requalifiés en « homicide involontaire ».
Son avocat, Jean Tamalet, estime
que son client est tiré d’affaire et que l’instruction sera
achevée d’ici six mois. Les défenseurs de la famille Fraisse
espèrent, pour leur part, que les deux magistrates chargées du
dossier vont remonter la chaîne des responsabilités qui a abouti
aux affrontements et à la mort de Rémi.
Michel
Deléan - Médiapart
Samedi
26 mars
Suite
des journées d’actions décentralisées "Comités locaux vs
PS" : déjà une trentaine d’actions annoncées ou
relatées ! Voir ici :
la carte qui rassemble les actions annoncées ou relatées après coup
les récits d’actions
EuropaCity, ou comment Auchan
veut divertir le Grand Paris
C’est une bataille de chiffres, de superficie aménagée, de volume d’investissements, de création d’emplois. Une course à la rentabilisation de l’hectare de terre sur l’une des dernières vastes zones non construites de la petite couronne.
C’est surtout la guerre de deux récits : la construction d’un palais de la consommation et du divertissement peut-elle sauver une banlieue pauvre du chômage et du stigmate social ou va-t-elle détruire le cadre de vie de ses riverains et aggraver irréversiblement le dérèglement climatique ? C’est ce conflit d’interprétations que doit éclairer le débat public qui vient de s’ouvrir sur un giga projet, à la notoriété modeste, sans doute plus pour très longtemps : EuropaCity.
Le géant de la distribution Auchan veut ouvrir en 2024 un gigantesque centre commercial (230 000 m2) doublé d’un parc d’attractions, d’une piscine sous bulle et d’une station de ski sur neige artificielle à l’est du Val-d’Oise, entre Gonesse, Roissy et Aulnay-sous-Bois. Porté par Alliages et Territoires, filiale d'Immochan, branche immobilière du géant de la grande distribution, le projet « EuropaCity » est hors normes : plus de 3 milliards d’euros de dépenses envisagées, 800 000 m2 de constructions sur 80 hectares, 30 millions de visiteurs espérés (le double de Disneyland Paris en 2013, pourtant première destination touristique privée en Europe aujourd’hui). Selon la maquette du futur site, conçue par l’agence BIG – auteure du nouveau « campus » de Google à Mountain View et d’une tour sur l’ancien site du World Trade Center de New York –, il ressemblerait à une soucoupe spatiale molle sortant de terre, recouverte d’humus, de plantations et de panneaux photovoltaïques.
Plus que les Center Parcs dont il semble s’inspirer, les parcs à thèmes ou les galeries marchandes qui essaiment autour de la capitale, EuropaCity affiche une ambition anthropologique : donner corps à « une nouvelle conception du temps libre » et porter une « utopie urbaine ». Pas seulement un alignement de boutiques, d’aires de jeux et de salles de spectacles mais « la nouvelle destination de loisir du Grand Paris », la volonté d’incarner la « société du temps libre » et « l’économie expérientielle », selon son directeur, Christophe Dalstein. Car d’après le groupe Auchan, « la dernière révolution de la consommation est aussi celle du temps libre ». Autrefois, les révolutionnaires voulaient prendre le Palais d’Hiver. Aujourd’hui, les grands aménageurs veulent construire un palais du divertissement au nom de l’utopie des loisirs.
Selon ses promoteurs, EuropaCity devrait aussi héberger un cirque, une halle culturelle, des magasins collaboratifs, des hôtels, des espaces de coworking, un fablab géant, du pair à pair, une recyclerie. Dans Play, son magazine promotionnel, on peut lire des interviews de Jean Blaise, le fondateur du Festival des Allumés de Nantes et du Lieu unique à Nantes, de Diana Filippova, l’une des coordinatrices de OuiShare, de Stéphane Distinguin, membre du Conseil national du numérique et ancien président de La Cantine, et du designer Erwan Bouroullec. « On va fabriquer un laboratoire à partir duquel on retiendra et extraira des formes, des codes, des valeurs qui vont ensuite servir pour le commerce du XXIe siècle. Comme lieu de laboratoire, c’est passionnant », y explique le sociologue Jean Viard. Au total, l’espace promis à la culture ne représenterait qu’un cinquième de tout ce qui est prévu pour le commerce, mais selon David Leblon, directeur du développement d’EuropaCity : « 50 000 m2 d’équipement culturel, c’est l’équivalent de Beaubourg. Ce n’est pas du saupoudrage. » Si bien que pour Jean-Pierre Blazy, maire PS de Gonesse, grand soutien d’EuropaCity, « pour moi, le cœur, c’est le projet culturel. Il peut faire du triangle de Gonesse, considéré comme répulsif, un endroit où on va comme on va au Grand Palais ». Le projet dépend de la mise en place de la future ligne 17 du Grand Paris Express, qui doit relier les villes de banlieue franciliennes. Pour Auchan, EuropaCity n'est pas un lieu de villégiature, c'est « un quartier » à vivre.
Tiré entre les aéroports
de Roissy et du Bourget, le triangle de Gonesse, où veut se
construire EuropaCity, est un territoire particulier. Près de 700
hectares s’y étendent, inconstructibles à cause du plan
d’exposition au bruit des deux aérogares. Dix-sept agriculteurs y
cultivent blé, maïs, colza et betteraves en régime intensif. Axa
possède une partie des parcelles. « Quand le vent vient du
sud, on sent le kérosène » des avions, explique Dominique
Plet, exploitant aujourd’hui à la retraite.
Au loin, les plus hauts monuments de Paris se dessinent sur la ligne d’horizon. EuropaCity en a fait un argument publicitaire : le parc d’attractions avec vue sur la tour Eiffel. Tout autour, des centres commerciaux à la pelle : O’Parinor à Aulnay-sous-Bois, Aéroville (avec le multiplex EuropaCorp de Luc Besson) entre Roissy et Tremblay, My Place à Sarcelles. Et au sud, la friche industrielle de PSA : c’est ce qu’il reste de l’usine d’Aulnay, fermée en 2013. Elle s’étend sur 180 hectares, plus du double de ce que projette d’occuper EuropaCity, qui n’a pourtant pas choisi de s’y installer. Au nord du triangle, un golf est en construction sur 90 hectares, un centre d’affaires est en projet (l’International trade center), une gare du Grand Paris Express est prévue et une ZAC est en cours d’aménagement. Sarcelles, Villiers-le-Bel, Le Blanc-Mesnil : les villes environnantes sont pauvres et leurs habitants parmi les plus démunis d’Île-de-France. À Gonesse, le taux de chômage atteint 16,7 %, le taux de pauvreté 25 %, selon l’Insee. 23 % des jeunes du Val-d’Oise entre 18 et 21 ans cherchent un travail. Dans ce contexte, la promesse d’EuropaCity de créer 4 200 emplois pour sa construction et 11 800 emplois en phase d’exploitation résonne comme un coup de tonnerre.
« Un privé veut proposer trois milliards d’euros et on refuserait ? »
Ce choc de cultures, de moyens et d’attentes s’est manifesté lors de la première soirée du débat public sur le méga projet d’Auchan, jeudi 17 mars à Gonesse. À la tombée du jour, quelques dizaines de personnes commencent à faire la queue devant la salle de spectacles Jacques-Brel. Elles seront près de 500 en tout à suivre la réunion. À l’entrée, les vigiles cherchent des banderoles et des gaz lacrymogènes dans les sacs. Le maître d’ouvrage craint les perturbations d’opposants. C’est un tout autre spectacle qui va se dérouler pendant près de 3 h 30. Après une première salve de critiques sur les modalités du débat par plusieurs militants, les habitants et élus locaux ont plébiscité EuropaCity.
« On ne peut pas faire la fine bouche devant un tel investissement », considère une conseillère municipale. « C’est une chance extraordinaire », déclare le président de Roissy entreprises. Pour le président d’une amicale sarcelloise : « C’est un projet grandiose. Ça va changer l’image de notre région. Ou on avance, ou on dort. » Un étudiant : « C’est une chance pour les jeunes, pour l’emploi et la formation à l’emploi. Quand on veut emmener les enfants au musée, il faut un car. Là, on aura un musée à côté de chez nous. » Un lycéen, membre du conseil municipal des jeunes, se moque de la moyenne d’âge supposée des opposants qui ont pris la parole, la plupart aux cheveux blancs, « pas concernés par ce projet car c'est un projet d’avenir ». Un autre lycéen s’affirme « totalement pour ce projet ». Une femme : « J’habite à Gonesse, je travaille à Roissy. Gonesse doit vivre. EuropaCity va apporter du travail. » Un homme, le cou ceint d’une écharpe rouge : « C’est un projet d’avenir, il faut donner de l’espérance, créer des emplois. »
Le maire d’Arnouville, commune proche : « Un privé veut proposer trois milliards d’euros et on refuserait ? C’est un suicide collectif. S’il n’y avait pas eu le Stade de France, il n’y aurait pas la Plaine Saint-Denis. Ça va changer notre secteur. On ne dira plus : “l’est du Val-d’Oise”, mais : “je vais à EuropaCity”. » Il est très applaudi. Un élu de Gonesse ajoute : « Il ne faut pas laisser passer cette chance. » Les applaudissements redoublent. « Bravo ! » Un membre du conseil citoyen de Sarcelles tempère l’ardeur qui semble s’étendre dans la salle : « J’invite les élus à arrêter les applications où on peut créer des villes en deux jours… Si ça ouvre en 2024, et que les travaux démarrent en 2018, faut commencer tout de suite les formations de maçon et en langues étrangères. Quand on sait le temps qu’il faut pour remplacer un prof de français. Je suppose que tout le monde à Sarcelles et à Gonesse est polyglotte. Mais est-ce que ce sont les bonnes langues ? »
Parmi les élus, les voix critiques sont rares. Et forment un ensemble pour le moins hétéroclite, du maire (LR) d’Aulnay, Bruno Beschizza, au président du groupe EELV à la région Île-de-France, Mounir Satouri, en passant par le conseiller à la culture de Marine Le Pen, Karim Ouchikh, ancien adjoint socialiste du maire de Gonesse, qui prend deux fois la parole contre « un projet scandaleux d’un point de vue économique et détestable d’un point de vue écologique ».
La séance ne peut avoir valeur de sondage. Impossible de jauger la représentativité des intervenants. Plusieurs jeunes orateurs saluent cordialement l’édile en fin de réunion. Des habitants disent s’être déplacés à l’invitation de la mairie. L’influence de la municipalité est manifeste. Dans les rues de Gonesse, une affiche annonçant le débat public proclame : « Ouverture du débat public : pour construire ensemble EuropaCity. » De quelque origine qu’ils soient, les habitants ont exprimé l’envie de croire aux promesses d’Auchan, à sa vision du développement et à la force de son argent.
En face, les écologistes ont beau dénoncer la destruction de terres agricoles – parmi les plus fertiles d’Île-de-France –, le bilan carbone catastrophique d’EuropaCity et l’incertitude du nombre d’emplois réellement créés, ils cassent l’ambiance avec leurs chiffres froids et leur contre-expertise terre-à-terre. Les dirigeants d’Auchan quittent la salle tout sourire. Bernard Loup, du collectif pour le triangle de Gonesse, opposé au projet, explique que « sur la place publique, on ne se fait pas jeter par les habitants. On n’est pas à contre-courant de la population mais elle ne se mobilise pas ».
Quinze réunions publiques sont prévues jusqu’à fin juin. Le maître d'ouvrage doit annoncer sa décision finale en novembre. Le débat public n’est pas décisionnaire. La commission qui l’anime ne rendra pas d’avis mais livrera un compte-rendu des opinions exprimées. Ce processus obligatoire de démocratie environnementale doit conduire le maître d’ouvrage à justifier son projet et inciter les citoyens à l’interroger. Mais les moyens ne pourraient pas être plus inégaux entre d’un côté, le groupe Auchan (54 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015), ses lobbyistes et ses obligés, allié au chinois Dalian Wanda, leader mondial des exploitants de salles de cinéma, et de l’autre, les opposants qui n’ont pour eux que leur expertise personnelle, leur temps libre et leur travail bénévole. Le dossier du maître d'ouvrage distribué aux participants du débat est imprimé sur un épais papier glacé, et fourmille de visuels spectaculaires anticipant le futur site.
Ce rapport de force inégal est accentué par le rôle de la puissance publique, qui soutient ouvertement le projet de centre commercial. Quand il était ministre des affaires étrangères et du tourisme, Laurent Fabius a défendu EuropaCity, « un projet majeur ». Jeudi soir à Gonesse, tout le monde se connaît, tout le monde se tutoie. Christian Leyrit, président de la commission nationale du débat public, est l’ancien préfet du Val-d’Oise. Son successeur, Yannick Blanc, est présent. Il présente EuropaCity comme « un projet exceptionnel, innovant et audacieux ». Et explique que « la décision est prise d’urbaniser le triangle de Gonesse et de densifier cette région. C’est une action volontaire de l’État ». Pour le président du conseil départemental du Val-d’Oise, Arnaud Bazin, « trois schémas directeurs régionaux ont ouvert l’urbanisation du triangle de Gonesse. C’est un coup parti ». Les corridors aéroportuaires de Francfort, Kuala Lumpur, Denver… sont tous urbanisés, explique-t-il. « Je sais bien qu’en France, on ne peut rien faire comme tout le monde, mais… » Premier vice-président de la région Île-de-France, Jérôme Chartier annonce que « la région ne reviendra pas sur la nature urbanisable du triangle de Gonesse ». Pour Auchan, Christophe Dalstein, le directeur d’EuropaCity, leur renvoie la balle : « Nous ne serions pas venus si cette décision d’urbaniser n’avait pas été prise. Il y a une chaîne de responsabilités. Cette opération d’aménagement est en cours, qu’EuropaCity se fasse ou pas. »
Lors d’une autre réunion
publique sur le Grand Paris, le préfet de région, Jean-François
Carenco, se lâche : « Le soutien
du gouvernement est fort à ce projet » (voir
ici à partir de 45'46, des
opposants en ont fait un montage). Il
reconnaît que « ça mange de la terre
agricole, mais il vaut mieux qu’elle soit mangée par ça que par
autre chose ». Et glisse en passant :
« Je croyais qu’il y avait trop
d’agriculteurs, on m’a dit, mais bon… »
À ses yeux, l’enjeu c’est « l’attractivité
de la France au niveau international. Ça fait des milliards
d’investissement ». Il ajoute que
« c’est la société française qui
est en cause dans ce projet-là ». Une
phrase qui rappelle celle d’André Vallini, secrétaire d’État à
la réforme territoriale : « Pour
que la France reste la France, nous devons continuer à construire
des aéroports, des barrages, des autoroutes, des lignes de TGV, des
équipements de tourisme. »
Cet entremêlement d’intérêts privés et publics laisse perplexe Dominique Plet, agriculteur sur le triangle de Gonesse, désormais retraité. « Comment peut-on être exproprié, pourquoi est-ce d’utilité publique alors que ce sont des intérêts privés ? Pour des chemins de fer ou une route, je comprends. Mais pour faire un cirque et des boutiques, je ne comprends pas. » Il dit que sa famille cultive ces terres depuis cinq générations. « C’est un scandale de faire ça. Quand Citroën est venu construire son usine, ils ont promis des milliers d’emplois. Regardez, il ne reste plus rien. »
Son fils, Robin, 22 ans, aurait voulu reprendre la ferme familiale. « Le problème, c’est qu’une entreprise doit s’agrandir. Ça va remettre en cause nos activités. » C’est le seul jeune agriculteur à travailler les parcelles. Les autres approchent de la retraite et se motivent peu contre le projet d’aménagement. « Les gens sont plutôt contre, ils disent que c’est une connerie de faire ça, mais ils s’en foutent. » Selon Dominique Plet : « Ici, la terre est extraordinaire. Elle garde l’humidité. Quand on fait du maïs, on n’a pas besoin d’arroser. Elle est profonde, facile à travailler. Il n’y a pas de cailloux. »
Le schéma directeur régional demande de conserver 400 hectares de terres agricoles sur la zone. Mais pour l’Autorité environnementale, la préservation des espaces agricoles « n’est pas garantie », alors que l’aménagement de la ZAC va détruire 210 hectares « de sols de très grande valeur agronomique ». Les experts s’inquiètent : EuropaCity « génère des émissions nouvelles de gaz à effet de serre particulièrement fortes, qui ne semblent pas a priori cohérentes avec l’objectif national de leur réduction ». Ils doutent également des promesses d’Auchan d’autoproduire son énergie à 100 % propre. Selon eux, « les besoins en froid et en électricité ne pourront être couverts qu’au mieux aux deux tiers par une production renouvelable » sur le triangle de Gonesse.
Les Plet reçoivent sur leur champ jeudi après-midi, quelques heures avant la séance du débat public. Leur voix est couverte en partie par le bruit des voitures qui foncent sur la quatre voies, en contrebas. Le regard du père balaie les terres qui commencent à brunir dans les prémices du crépuscule. « Vous auriez dû venir hier. Il y avait des lièvres partout. Une cinquantaine au moins. C’est la saison des amours. »
Jade
Lindgaard - Médiapart
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