Laissez-nous rire !
Communiqué
de presse du 11 février 2013
des
collectifs contre les gaz et pétrole dits « de schiste »
De la
région Languedoc-Roussillon
sur
l’avis du Conseil Economique, Social et environnemental
régional dans le cadre de la consultation sur le SRCAE
Les
collectifs contre les gaz et pétrole dits « de schiste » de la région
Languedoc-Roussillon tiennent à manifester publiquement leur totale
désapprobation concernant l’avis donné le 22 novembre 2012 par le Conseil
Economique Social et Environnemental (CESER) de notre région dans le cadre de
la consultation sur le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE).
Comme tous les citoyens de la
région, les membres de ces collectifs ont appris, par le biais du numéro de
janvier 2013 de la revue « Accents du Sud », que les conseillers du
CESER se positionnaient clairement pour la recherche concernant l'exploitation
des gaz de schiste dans notre région.
« S’ils rejettent toute exploitation qui
pourrait nuire à l’environnement et à la santé de la population, ils souhaitent
que le SRCAE aborde la problématique de la recherche relative à l’exploitation
des gaz de schiste. » Il leur apparaît « nécessaire d’engager des travaux de
recherche menés de façon indépendante sur cette énergie pour laquelle la région
dispose de ressources à priori importantes. »
Cet avis d’une part
diffère du premier avis donné par les conseillers du CESER le 17 juillet 2012, et d’autre part il se positionne
à l’encontre des buts du SRCAE qui doit en effet définir des objectifs et des
orientations aux horizons 2020 et 2050 en termes de développement des
énergies renouvelables, de maîtrise des consommations énergétiques, de
réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques,
de qualité de l’air et d’adaptation au changement climatique.
Une dizaine de collectifs et un
groupement de collectifs opposés à la recherche et à l’exploitation des
hydrocarbures de roche-mère de la région, ont interpellé, fin janvier, les
présidents du CESER, de la région, ainsi que des Conseils Généraux des
départements concernés afin de leur demander des explications et un
positionnement clair sur cette question. Ces derniers n’ont pas daigné
répondre, hormis le président du C.G. de l’Aude qui déclare simplement prendre
acte de la désapprobation du collectif du Narbonnais. Ce silence est
intolérable pour des citoyens engagés depuis deux ans, bénévolement, nuit et
jour, à défendre bec et ongles l’intégrité du territoire, la qualité de l’eau,
du sol, du sous-sol et de l’air, et, par corollaire, la santé des populations.
Le Club de Rome (1) et la Banque Mondiale (2)
annoncent une catastrophe climatique avec des hausses de température allant
jusqu’à 4° en moyenne d’ici la fin de ce siècle. Les plus récentes études
américaines montrent que le bilan carbone de l’extraction des hydrocarbures de
roche mère et en particulier du gaz de schiste est équivalent voire pire que le
charbon. C’est pourquoi nous déplorons que les membres du CESER du LR veuillent
ouvrir la boîte de Pandore et livrer notre région à l’appétit des compagnies
pétrolières et gazières et de leurs actionnaires, au mépris de la réflexion sur
une indispensable transition énergétique, qui commence enfin à voir le jour
dans notre pays. Car qui peut raisonnablement imaginer qu’une compagnie engage
des frais à hauteur d’une vingtaine de millions pour effectuer des recherches
sismiques et des forages exploratoires, si l’autorisation d’exploiter la
ressource lui est ensuite refusée ? Autre chose : peut-on qualifier
« d’indépendantes » des recherches qui seront menées par des
compagnies gazières et pétrolière ?
Si les millions affectés à la
recherche gazière proviennent de l’Etat, ils feront forcément défaut à la
recherche sur les énergies renouvelables, au financement des mesures
d’économies d’énergie et à la lutte contre la précarité énergétique, qui
devrait toucher 40% de la population de notre région d’ici quelques années.
Dans un cas comme dans l’autre ceci n’a aucun sens.
D’autre part, des forages de
recherche mobiliseraient des milliers de mètres cubes d’eau, une eau polluée
ensuite par les produits chimiques utilisés pour forer, et par les remontées de
métaux lourds, de sel, voire de radio-nucléides. De l’eau qui fera forcément
défaut à une agriculture déjà menacée par des sécheresses chroniques.
C’est pourquoi nous dénonçons
ici les incohérences de cet avis et demandons à Monsieur le Président du
Conseil Régional de se positionner clairement sur ce dossier. Nous demandons
également au président du CESER, Gérard Maurice, également président de Sogéa
Sud et directeur de Vinci Construction France Languedoc-Roussillon Management (3) de motiver publiquement le
changement d’avis du conseil qu’il préside.
(1)
http://www.clubofrome.org/?p=703
(2)
http://www.banquemondiale.org/fr/news/2012/11/18/new-report-examines-risks-of-degree-hotter-world-by-end-of-century
Signataires :
Inter-Collectif
22 Septembre Sud / Collectif « Les mages AGC » / Collectif d’Anduze /
Collectif Rivière / Collectif Garrigue-Vaunage / Collectif Cigalois / Collectif
Loupianais / Collectif du Narbonnais / Eco’lectif Dégaze / Collectif Gignac et
Environs
Cet avis est un vrai scandale et montre bien ici la corruption de ces organes soit disant représentatifs et démocratiques qui sont censés conseillers nos élus.
RépondreSupprimerIl faut médiatiser au maximum cette question des gaz de schiste que les habitants de cette région prennent conscience de ce qui se décide dans leur dos pour l'intérêt de quelques uns.
Oui bien d'accord avec vous
RépondreSupprimer