le mur parle


Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 30 avril 2021

1er Mai à Prades pour une solidarité internationale

On a reçu ça


1er Mai à Prades 

Pour une solidarité internationale


Invitation à participer à Prades au rassemblement du Premier mai
Sans oublier le (flashmob) rendez-vous à midi sur la place de la République pour chanter et danser encore 

https://www.youtube.com/watch?v=PIQvsOja_30


Le collectif

bienvenue-migrants-conflent

vous attend au rassemblement du 1er Mai

Cette année, nous pourrons célébrer à Prades le Premier Mai, journée internationale et internationaliste des travailleuses et des travailleurs

Samedi 1er mai à partir de 10h30 place de l'Appel-du-18-Juin

Malgré les difficultés liées aux mesures de confinement, nous espérons vous y retrouver.

Nous rappelons que sont autorisés les déplacements pour les manifestations déclarées auprès de l'autorité administrative compétente
- ce que notre syndicat a fait. Nous vous joignons l'"attestation de déplacement dérogatoire" à remplir par vos soins. Comme nous nous y sommes engagés, nous vous remercions de respecter strictement les mesures sanitaires mises en place du fait de l'épidémie de Covid-19.


Rassemblement du Premier Mai  2021 à Prades

 

A l’heure où la gestion désastreuse de la crise sanitaire et les politiques menées au profit des plus riches se conjuguent pour frapper brutalement les classes populaires, la CGT du Conflent invite la population à participer au rassemblement qui se tiendra le samedi 1er mai, à 10h30, à Prades, Place de l’Appel-du-18-Juin (anciennement Place des Neuf-Fiancées) pour un Premier Mai revendicatif, pour un monde juste et durable, égalitaire et solidaire.

Ce rassemblement, déclaré et autorisé, se tiendra dans le strict respect des mesures sanitaires mises en place du fait de l’épidémie de Covid-19.

Pour tout contact : 06.81.58.00.00


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Libellés : agenda, rassemblement, résistance, solidarité, tract

jeudi 29 avril 2021

Dans cet hôpital psychiatrique, on se soigne en soignant les plantes

Dans cet hôpital psychiatrique, 

on se soigne 

en soignant les plantes

 

Aurélie Delmas et Mathieu Génon (Reporterre)
15 avril 2021

 

Jérôme Roussel, jardinier médiateur.

Marjolaine, sauge, verveine, lavande... Au « jardin des tisanes » de l’hôpital psychiatrique de Montesson, dans les Yvelines, en prenant soin des plantes, on prend soin de soi. « Le jardinage est un accès aux souvenirs et une porte pour entrer en relation », dit une soignante. Prochaine étape ? Une ferme thérapeutique en 2022.

Montesson (Yvelines), reportage

« Les fleurs sont parties, mais on trouve encore des chatons mâles », note Jérôme Rousselle. Le jardinier-médiateur de l’hôpital psychiatrique Théophile-Roussel à Montesson (Yvelines) observe un noisetier. Deux fois par mois depuis octobre, il organise avec des patients une balade botanique afin de repérer l’avancée des floraisons dans le vaste parc de l’hôpital. Ce vendredi ensoleillé, après une semaine chargée dans les unités d’hospitalisation à temps plein pour adultes, Arnaud est le seul patient à l’accompagner. Cet atelier est une « médiation thérapeutique ». Considéré comme un soin, en complément de pratiques plus classiques, il n’est accessible que sur prescription médicale. Les patients « non-stabilisés », violents, tendus, ou plus simplement allergiques aux pollens ne peuvent pas y prendre part. 

Pour Arnaud, cette promenade d’une petite heure est l’opportunité de travailler concentration et mémoire. Doudoune bordeaux sur les épaules, il explique avoir « du mal à retenir les noms » des espèces mais dit « apprendre beaucoup de choses » avec Jérôme, avant de lister minutieusement toutes les aromatiques qu’il aime déguster dans des plats. En plus des ateliers d’hortithérapie, Arnaud prend part à « toutes les activités pour [se] soigner : yoga, marche, auto-massage, sport... », dit-il en se laissant guider dans les allées. Le parc de trente hectares est parsemé d’arbres anciens, plantés quand le lieu était encore une maison de correction où les jeunes garçons se formaient entre autres au jardinage. Les animaux y ont aussi leur place : deux chevaux et un poney sont pensionnaires depuis deux ans et on croise parfois des chiens, dans le cadre de la zoothérapie.

 

Le but : placer les patients dans un processus de soin et les « rattacher à une forme de vie, de cycle naturel ».

 

Chaque fin de semaine, le jardinier-médiateur reçoit des petits groupes de patients adultes au « jardin des tisanes ». Depuis 2017, une cinquantaine de patients se retrouvent pour divers ateliers sur ce qui était une pelouse sans grand intérêt entre les unités d’hospitalisation complète Renoir et Monet. Elle accueille aussi les familles qui désirent se voir dans un cadre serein. Conçu par Titouan Lampe, alors étudiant en paysagisme, ce lieu de 200 m2 a été pensé en fonction de contraintes de sécurité : pas de pergola en hauteur, pas d’étiquettes à planter, pas de fils de fer et bien sûr pas de plantes toxiques. Le but : placer les patients dans un processus de soin, des plantes en l’occurrence, et les « rattacher à une forme de vie, de cycle naturel ». « J’étais très optimiste en pensant au jardin qui soigne et en imaginant que certains patients pourraient arrêter de prendre des médicaments », sourit Titouan Lampe, de passage sur place. Pas si simple. Mais « parfois, le fait de profiter du jardin pendant la journée va permettre de prendre un cachet en moins le soir », assure Marion Gillet, ergothérapeute qui avait déjà végétalisé un autre petit espace, le « patio », inaccessible aux visiteurs.

 

Arnaud, un patient, et l’ergothérapeute Marion Gillet.     

 

 Marjolaine, sauge, verveine, lavande, mélisse, sariette, coriandre, romarin... Au « jardin des tisanes », Jérôme Rousselle initie les patients à la botanique, les incite à « caresser, goûter, croquer » les plantes. Le jardinage permet de « maîtriser son corps : ne pas écraser ce qu’il y a autour, faire attention à ce que la graine aille bien dans le petit trou pour les semis... », dit-il. « Cela les fait sortir complètement de leurs problématiques. Tout d’un coup, ils vont oublier que le quotidien est compliqué », explique l’homme aux petites lunettes rondes qui propose une tisane « maison » à la fin de chaque atelier. Son poste à temps partiel a été créé tout spécialement, les soignants ne pouvant pas absorber la masse de travail que représente l’entretien du jardin. Après trente ans passés dans la com’, il se donne pour mission que le lieu soit « un outil au service de la thérapie », entretenu « à 80 %, pour qu’il reste toujours 20 % d’activités à faire ». Un travail main dans la main qui permet de bons échanges avec les patients. « Tout le monde a un rapport à la nature. Le jardinage est à la fois un accès aux souvenirs et une porte pour entrer en relation », souligne Marion Gillet. « Nous avions une patiente mutique. Un jour, alors que nous plantions des salades dans le patio, elle nous a dit qu’il fallait « les cercler ». Elle avait appris cela avec sa grand-mère. C’était nos premiers échanges », raconte Hélène Landrin, éducatrice spécialisée.

 

Le jardinier-médiateur propose une tisane « maison » à la fin de chaque atelier.

 

L’hortithérapie sert à « prendre conscience de l’importance du soin envers un être en vulnérabilité »

Que ce soit par l’hortithérapie, à laquelle sept membre du personnel ont été formés, ou d’autres médiations, stimuler les sens peut aider à « raccrocher le patient à son histoire alors que la maladie mentale et l’hôpital déconnectent », note la psychiatre Karina Sanchez-Corvest. « La pharmacologie est très importante pour qu’un patient souffrant par exemple de schizophrénie ou de troubles bipolaires ait une disponibilité suffisante. Mais j’estime, et ce n’est pas l’avis de tous mes collègues, que la chimie et la parole ont leurs limites. Les animaux, le corps, le jardin... ces médiations thérapeutiques permettent de trianguler les relations que nous avons avec nos patients dont le rapport à l’autre est complètement chamboulé », explique-t-elle. S’occuper de plantes ou d’un animal permettrait à des patients qui ignorent parfois leur pathologie de « prendre conscience de l’importance du soin envers un être en vulnérabilité : le soigné soigne », développe la médecin qui regrette ne pas disposer d’une évaluation plus précise de l’effet de ces médiations.

 



Pour Didier Sigler, coordonnateur des soins honoraire et responsable du projet hortithérapie, il faut aller plus loin. À son arrivée en 2012, celui qui se félicite du surnom de « M. Tomate » dont l’ont affublé des enfants de l’hôpital, a tout de suite pensé qu’un environnement pensé permettrait de « faire sortir les patients de leurs chambres ». En 2018, il cofonde la Fédération nature jardin et santé, dont le siège est implanté dans l’hôpital et qui vise à réunir les professionnels « concerné.e.s par la création, la mise en œuvre, le développement, les usages, des jardins thérapeutiques ». Désormais retraité, M. Sigler passe encore son temps à « monter des dossiers » pour trouver des financements et des partenariats.

 

Karina Sanchez-Corvest, psychiatre.

 Au printemps 2022, à la faveur d’une restructuration en cours de l’hôpital, il voudrait voir s’installer une « ferme thérapeutique et pédagogique » en lieu et place des services techniques. Le directeur Jacques Lahely compte également sur ces projets pour « sortir de l’idée d’un hôpital psychiatrique forcément cloisonné, ce qui n’est déjà pas le cas puisque la grande majorité de nos patients en psychiatrie sont en hospitalisation libre. Moins de 10 % sont en hospitalisation sous contrainte ». Reste à régler les problèmes « liés à la disponibilité des soignants et notamment des médecins-psychiatres et pédopsychiatres qui sont de plus en plus rares ».

 


 Il y a quelques semaines, deux stagiaires, en architecture et en agronomie, sont arrivés sur place pour plancher sur le projet de ferme monté en collaboration avec l’école des sciences et industries du vivant AgroParisTech. Si la qualité des sols le permet, il pourrait bientôt y avoir sur les terrains de bord de Seine de l’élevage et du maraîchage bio, avec des ventes en circuit court accessibles depuis l’extérieur et l’accueil de scolaires. Un appel à candidature devrait être lancé prochainement pour trouver les agriculteurs qui développeront le projet et auront la tâche de le rendre suffisamment productif pour qu’il puisse s’autofinancer.

 


Le jardin des tisanes inauguré en 2017.


 ___________________________

C’est maintenant que tout se joue…

La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale dans le traitement de l’actualité.
Contrairement à de nombreux autres médias, nous avons fait des choix drastiques :

  • celui de l’indépendance éditoriale, ne laissant aucune prise aux influences de pouvoirs. Reporterre est géré par une association d’intérêt général, à but non lucratif. Nous pensons qu’un média doit informer, et non être un outil d’influence de l’opinion au profit d’intérêts particuliers.
  • celui de l’ouverture : tous nos articles sont en libre accès, sans aucune restriction. Nous considérons que s’informer est un droit essentiel, nécessaire à la compréhension du monde et de ses enjeux. Ce droit ne doit pas être conditionné par les ressources financières de chacun.
  • celui de la cohérence : Reporterre traite des bouleversements environnementaux, causés entre autres par la surconsommation, elle-même encouragée par la publicité. Le journal n’affiche donc strictement aucune publicité. Cela garantit l’absence de lien financier avec des entreprises, et renforce d’autant plus l’indépendance de la rédaction.

En résumé, Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité.
Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution.

Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 98% de nos ressources. Si toutes les personnes qui lisent et apprécient nos articles contribuent financièrement, le journal sera renforcé. Même pour 1 €, vous pouvez soutenir Reporterre — et cela ne prend qu’une minute. Merci.

Soutenir Reporterre

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Précisions

Source : Aurélie Delmas pour Reporterre

Photo : © Mathieu Génon/Reporterre

 

Source : https://reporterre.net/Dans-cet-hopital-psychiatrique-on-se-soigne-en-soignant-les-plantes?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_hebdo

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Libellés : alternative, biodiversité, santé

mercredi 28 avril 2021

Nice : des jeunes migrants arrêtés "menottés" à la sortie des bureaux de l’Aide à enfance

 

RFI/ Olivier Favier | Huit jeunes ont été remis à la Police aux frontières dans les Alpes Maritime entre le mois d'octobre 2020 et mars 2021.

 

Nice : des jeunes migrants 

arrêtés "menottés" 

à la sortie des bureaux 

de l’Aide à enfance

 

 
 

 

Par Charlotte Boitiaux  

Publié le : 21/04/2021 

 

A Nice, plusieurs jeunes migrants ont été arrêtés ces derniers mois au terme d'un rendez-vous administratif avec le service du bureau de l'Enfance. Le département des Alpes-Maritimes justifie ces arrestations par un "accord" passé avec la police et la préfecture. Ces jeunes, interpellés et menottés par la Police aux frontières, ont ensuite été sommés de quitter le territoire. Un "scandale", s’offusquent les avocats et associations d’aide aux migrants.

"C’est une véritable catastrophe". C’est avec ces mots que Laure Pons, avocate à Nice, évoque le dossier. "Je vais résumer ce qu'il se passe avec un exemple récent. Je parle d’un jeune qui arrive mineur sur le territoire français, à Nice. Il est convoqué par l’ASE [l’Aide sociale à l’Enfance, le service départemental chargé d’évaluer la minorité des jeunes étrangers, ndlr]. Il se présente et fait son évaluation. Au terme de cette évaluation, l’Aide sociale à l’enfance ne reconnaît pas sa minorité et le déclare majeur", raconte l’avocate. "Le jeune est alors convoqué par les bureaux ASE pour qu’on lui explique ce refus de minorité - un refus qui peut être contesté, je précise -. Il est 14h. En partant de ce rendez-vous une demi-heure plus tard, le jeune est alors arrêté et menotté devant les locaux de l’ASE par la Police aux frontières qui l’attendait !"

Le jeune homme, un Guinéen, a été conduit au commissariat, puis s’est vu remettre une obligation de quitter le territoire français (OQTF). InfoMigrants a pu consulter un extrait de son procès-verbal d’interpellation. Il y est écrit que la police a été prévenue par "la Direction de l’Enfance […] section mineurs non accompagnés".

 

Le PV d'interpellation d'un jeune migrant guinéen, à Nice devant les bureaux de l'ASE, au début de l'année. Crédit : DR

Pour Laure Pons, le procédé utilisé ressemble ni plus ni moins à une "délation". La plupart de ces jeunes, rappelle-t-elle, ont pourtant des droits. "Le refus de minorité de l’ASE ne signifie pas la fin d’un parcours. Un jeune peut faire appel de la décision. Il peut saisir un juge pour enfants. Comment des droits fondamentaux peuvent être ainsi bafoués ?", s’indigne encore l’avocate qui a récemment défendu un autre cas similaire. "Il s’agit d’un public vulnérable qui doit être protégé […] pas menotté à la sortie d’un bureau de service social". 

En effet, un jeune débouté de sa minorité par le département où il se trouve peut faire appel de la décision et saisir le juge pour enfants. Dans l'attente de la procédure, le jeune est censé être protégé et mis à l'abri.

"On a un accord avec [...] la police aux frontières"

Interrogé par l’AFP, le département des Alpes-Maritimes - qui regroupe tous les services d’aide sociale à l’enfance - ne nie pas avoir contacté la police pour procéder à des arrestations. Et parle même d'un "accord".

"On a un accord avec la direction départementale de la police aux frontières (PAF) qu'on appelle pour venir chercher ces jeunes évalués majeurs. La plupart partent avant d'avoir cet entretien, et très peu sont remis à la PAF", a déclaré la Direction de l’Enfance confirmant que huit jeunes évalués majeurs ont été remis à la PAF entre octobre 2020 et mars 2021.

"Au vu de la pression des flux, on ne peut pas se permettre d'accueillir des majeurs qui dévoient les dispositifs de protection de l'enfance", se sont encore justifiés les services du département.

"Un protocole [qui permet] aux services du département d'adresser à la PAF les documents d'identité des [migrants]"

Contactée par InfoMigrants, la préfecture parle, elle, d'un "protocole". Elle ne nie pas non plus les arrestations. "Un protocole signé en décembre 2019 entre l'Etat, le conseil départemental et les procureurs de la République de Nice et Grasse prévoit la possibilité pour les services du département d'adresser à ceux de la police aux frontières (PAF) les documents d'identité qui peuvent être détenus par les intéressés. Les services de la PAF vérifient alors l'authenticité des documents. En cas de fraude, sous l'autorité du Procureur de la République, une procédure judiciaire est établie."

La personne dont la majorité a été établie, "dépourvue de titre de séjour est alors placée sous le régime de la retenue administrative". Pas d'explications, en revanche, sur le droit pour ces jeunes étrangers à un recours.

"Les jeunes ne vont plus à l'ASE"

L’association niçoise Tous Citoyens!, et le syndicat des avocats de France s'offusquent d'un tel accord. "Il est extrêmement choquant qu'un service social procède à des signalements donnant lieu à des arrestations par la police concernant de jeunes exilés ne présentant pas de menace pour l'ordre public", ont critiqué les deux organisations via un communiqué. Le collectif qui leur vient en aide a eu connaissance d'"une dizaine de cas en six mois".

"Ce qu’il se passe, c’est qu’on dit aux jeunes de ne plus aller à l’ASE quand ils reçoivent de leur part une notification de refus de minorité", déclare encore Michel Sinnoet, membre de Tous Citoyens!. "La plupart le savent déjà. L’information circule bien. Ils savent qu’il y a des arrestations là-bas".

Ces quatre dernières années, plusieurs milliers de jeunes étrangers sont arrivés dans les Alpes-Maritimes en passant par la frontière italienne et se présentent comme mineurs isolés relevant de la protection de l'enfance (791 en 2017, 2 238 en 2018, 1 871 en 2019 et 2 683 en 2020). La hausse des arrivées de ces jeunes oblige le département à adapter en permanence ses dispositifs d'accueil.

 

Source : https://www.infomigrants.net/fr/post/31646/nice-des-jeunes-migrants-arretes-menottes-a-la-sortie-des-bureaux-de-l-aide-a-enfance

 

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Libellés : droits humains, immigration, justice, sans-papiers

mardi 27 avril 2021

Lettre d'info de l'Alchimie, café culturel associatif de Prades 66500

Bonjour Alchimistes, encore en ouverture partielle, mais un petit peu plus ouverte, nous nous invitons à faire de ce printemps la réinvention de notre marge de manœuvre dans cette période incertaine mais permanente.

Sachons que la « nouvelle » équipe travaille dans la direction de la mise en place et l’application de notre mode de gouvernance. Ainsi, n’hésitez pas à interroger, participer, créer, etc. avec nous.

Des réunions de cercles se font, de la création de groupes et équipes  s’activent, bienvenue, et ré-bienvenue à ce beau projet associatif.

Ps : Pour l'ouverture des ateliers nous attendons la réponse de la préfecture, nous vous tiendrons au courant dès que possible, merci.

MARDI

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Vos idées ou envies seront une bouffée d'air. Les projets pour  animer ce lieu et ce territoire sont plus que bienvenus.

 

Les mardis Tatiana est là pour les accompagner et les mettre en place avec vous avec ou sans confinement les projets se doivent de vivre.  

Et ailleurs, contactez-nous par mail à  contact@assoalchimie.org ou par téléphone au 07.83.36.77.31

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VENDREDI

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Et oui, comme chaque dernier Vendredi du mois la journée Aménagements et grand et/ou petit ménage se font à l'association.

La nouvelle équipe Déco-Aménagement  vous accueille. Si vous prévenez de votre venue, un p'tit déj  croissant café ou autre sera proposé. Toujours et toujours respectons le temps des autres, donc prévenez de votre venue à la nouvelle référente pour qu'elle puisse organiser une demie ou une journée entière. Merci à vous.

L'autogestion n'est pas toujours évidente mais on est en chemin pour que ça devienne une habitude de plus !

 

À la semaine prochaine (ou avant si les restaurants ouvrent, hihihi) et n'oubliez pas de jeter un œil aux deux petites annonces qui suivent.

Nous lançons un appel au bénévolat actif pour constituer une équipe communication. Nous avons besoin de vos compétences en graphisme, communication,création, etc, bienvenus !

Vous avez un peu de temps à consacrer à ce joli projet qu'est l'Alchimie? Devenez bénévole!

 

Au plaisir de vous voir par ici ou par là

Lucile et Tatiana pour L'Alchimie

Contact : contact@assoalchimie.org   07.83.36.77.31

Copyright © 2021 l'Alchimie
3 Rue de l'Hospice, 66500 Prades, France

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Libellés : agenda, alternative, local

lundi 26 avril 2021

Enfin des vérités sur Tchernobyl

Triste anniversaire : il y a 35 ans la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait



Enfin des vérités sur Tchernobyl

 
Fabrice Nicolino ·  
 
Mis en ligne le 19 avril 2021 · Paru dans l'édition 1499 du 14 avril 
 


C'est un livre hors du commun, Tchernobyl par la preuve.

Vivre avec le désastre et après, par Kate Brown (éd. Actes Sud).

Sur Tchernobyl, cette catastrophe nucléaire dont on « fêtera », le 26 avril, le 35e anniversaire.
 

On le sait, tout oppose les grandes structures officielles, dont l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), beaucoup de médecins biélorusses ou ukrainiens, et plusieurs estimations discutées. Tchernobyl a-t-il tué 54 personnes, ou 200 000, voire 1 million, comme le prétend l’Académie des sciences de New York ?

L’Américaine Kate Brown, historienne et professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), a fait ce ­qu’aucun Occidental n’avait fait avant elle : une immersion de longue durée dans les zones dévastées par la radioactivité. À partir de 2004, aidée sur place par une assistante russe et une assistante ukrainienne, elle a exploré 27 fonds d’archives, à Kiev, Minsk, Moscou, Vienne, Paris, Washington, Florence, Amsterdam. Mais Brown n’est pas qu’un rat de bibliothèque : elle se met en scène, avec prudence mais empathie. Sa ­méthode de travail combine l’étude des textes, l’histoire orale, l’observation personnelle. Le résultat est saisissant. On voit. On écoute. On partage.

 

À LIRE AUSSI : Après Fukushima, on poursuit le mythe du nucléaire sécurisé ?

 

Quand Tchernobyl explose, l’Union soviétique n’est pas loin d’imploser. Le drame va permettre à Gorbatchev de lancer sa fameuse glasnost, improbable tentative de sauver le système par la liberté. En attendant, le KGB veille, et pendant les trois premières années après 1986, tout est surveillé, cadenassé. On le saura plus tard, des pilotes encore soviétiques ont, dès le 27 avril, au lendemain du cataclysme, dispersé de l’iodure d’argent dans les nuages pour faire pleuvoir la radioactivité sur la Biélorussie, sacrifiée au profit des grandes villes russes, dont Moscou. De même, ils larguent du ciment 600 pour assécher l’atmosphère sur un rayon de 80 km autour de la centrale. Cela commence bien.

Brown raconte merveilleusement nombre d’histoires demeurées inconnues. Beaucoup décrivent une bureau­cratie écrasante dont l’intérêt est de nier pendant des années la gravité de l’explosion et ses conséquences sur la santé des habitants. Une poignée de héros, menacés, traînés en justice, emprisonnés, disent la vérité. Parmi eux le physicien Vassili Nesterenko et le médecin Youri Bandajevsky. Le premier finira par créer la fondation Belrad. Le second, condamné à huit ans de camp, vivra en exil en France, avant de retourner là-bas ­soigner des malades que tant d’autres jugent imaginaires. Quand Brown lui rend visite, en 2015, il est si désargenté qu’il n’a pas de voiture, et utilise le bus.

Leur rôle aura été détestable, qui aboutit à nier les effets de Tchernobyl

On ne peut résumer pareil ouvrage, qui ouvre sur des gouffres. La pensée trébuche devant tant de questions. ­Parmi elles, le rôle des organismes internationaux liés à l’ONU, surtout l’AIEA déjà citée, mais aussi le Comité scientifique des ­Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (acronyme anglais Unscear). Leur rôle aura été détestable, qui aboutit à nier les effets de Tchernobyl, jusqu’au grotesque. Mais pourquoi ?

Laissons de côté le mensonge et la manipulation, qui auront eu leur importance. Mettons à part ce sentiment de supériorité de tant de spécialistes occidentaux, méprisant le savoir et les résultats locaux. Et insistons sur la Life Span Study, étude réalisée à partir de 1950 sur les survivants de Nagasaki et d’Hiroshima, qui sera le grand modèle, trompeur. Car au Japon, il s’était agi d’une exposition suraiguë au rayonnement, mais ultrarapide. Tchernobyl est d’une tout autre nature : les quelque 5 millions de personnes touchées ont été exposées à des doses bien plus faibles, mais pendant de longues années, au travers de l’alimentation, de l’eau, des feux de bois, de la respiration même. Les modèles concoctés à l’Ouest ne pouvaient intégrer une pareille nouveauté.

Ce n’est pas seulement un livre passionnant. C’est une œuvre qui met à leur place les éléments d’un puzzle jusqu’ici disloqué. Volontairement ? Oui, sans aucun doute, volontairement. Entre les morts et les malades, les victimes se comptent en centaines de milliers. 

 

Source : https://charliehebdo.fr/2021/04/ecologie/enfin-des-verites-sur-tchernobyl/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=QUOTIDIENNE_19042021_-__NON_ABONNES&utm_medium=email

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Libellés : à lire à voir, nucléaire

dimanche 25 avril 2021

Mardi, Martine va manger à l'Entonnoir après son marché

 

Mardi

 Martine 

va manger à l'entonnoir 

après son marché




Mardi 27 MARS 2021

Martine va manger à l'entonnoir après son marché

et

Martine a souvent 

des bonnes idées !

 

Au menu :

Falafels

Galettes patates-carottes

(Sauce yaourt)

Crumble

5€

 

Vous pourrez prendre votre adhésion 

à ce moment, 

5€ ou plus !

Et sinon...

Le frigo et placard extérieurs 

pour les gens qui en ont besoin n'a pas bougé, 

venez l'alimenter, vous servir !

Le mardi matin, l'espace du frigo s'étend 

sur toute la vitrine extérieure 

pour créer un espace dons temporaire 

(vêtements, livres, objets utiles).

 

Contact : contact@atelierdelentonnoir.fr

Copyright © 2021 Atelier de l'entonnoir
1 Rue des Marchands, 66500 Prades, France

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Libellés : agenda, alternative, local, ressources alimentaires, solidarité

samedi 24 avril 2021

Les animaux se transmettent aussi leurs propres cultures et traditions

Les animaux 

se transmettent aussi 

leurs propres cultures et traditions

 

 « Aujourd’hui les chercheurs ne se demandent plus si les animaux pensent mais comment ils pensent (…) L’intelligence se définit par rapport à l’environnement dans lequel tout être vivant se développe, mais aussi par les aptitudes qui sont les siennes pour appréhender le monde. » explique Karine Lou-Matignon dans notre livre-journal ANIMAL


16 avril 2021 - La Relève et La Peste  

 

Une nouvelle étude a compilé plus de 70 ans de comportements animaliers pour permettre une meilleure compréhension du monde animal. Et le résultat est clair : tout comme les humains, les autres mammifères, oiseaux, poissons et insectes ont également leurs propres cultures et traditions. Les résultats de cette étude nous invitent ainsi à repenser notre relation à eux, et la place qu’on leur accorde dans nos sociétés. Un article de Liza Tourman.

L’évolution de notre pensée sur notre rapport aux animaux

D’où, en occident, nous vient cette idée de séparation hiérarchique entre l’homme et l’animal ? En remontant le fil de notre pensée, fort est de constater que notre héritage judéo-chrétien a initié ce conditionnement idéologique.

En effet, on peut lire dans la Genèse : « Dieu, le souverain de la création, a délégué son autorité à l’humanité (Genèse 1.26).  (Psaume 8.7) L’humanité est appelée à prendre autorité sur la terre et à la « soumett[re] » (Genèse 1.28) ; nous sommes appelés à un rôle supérieur, à contrôler la terre avec tout ce qui y vit.».

Par la suite, la domination de l’homme sur l’animal prend son essor durant la période antique (3300-3200 av JC) et triomphe avec l’apothéose du monothéisme. Terminé, la métempsycose de l’antiquité où l’âme humaine pouvait se réincarner dans le corps d’un animal.

Des philosophes célèbres, tel Aristote (IVème av JC), proclament qu’il ne faut avoir aucune empathie envers les animaux ; l’homme d’Etat Cicéron (Ier siècle av JC) le confirme : L’homme est le maître absolu du monde.

Le coup de grâce est donné par Descartes (XVIème siècle) et son célèbre « animal-machine » décrit comme un simple automate à l’inverse de l’homme qui possède une âme à l’image de Dieu. A lui l’intelligence et par voie de conséquence la mainmise sur la culture.

Ces courants de pensée amèneront au XIXème siècle le développement de la zootechnie à l’initiative de Claude Bernard, fondateur de la recherche fondamentale, qui transformera les animaux de ferme en producteurs de richesses performantes. Cet historique brosse de façon schématique notre évolution vers l’élevage industriel et notre rapport gestionnaire à la nature.

En parallèle, un autre mode de pensée a fait sa route. Il stipule que l’animal n’est ni un bien ni un prédateur ni un souffre–douleur mais un partenaire pour la chasse, une aide dans nos champs. Pour certaines civilisations, il incarne certaines croyances. Surtout, il a permis la conquête et le développement du commerce.

De ce fait, en 1789, Jeremy Bentham, philosophe et jurisconsulte anglais, fait une analogie entre l’esclavage et la condition animale. Il prononce cette célèbre citation :

« La question n’est pas : peuvent-ils raisonner, ni peuvent-ils parler, mais peuvent-ils souffrir ? »


Sanglier dans la forêt normande, France – Crédit : Jacques Dillies

Charles Darwin (1809-1882) resitue la place de l’homme dans la nature. Il souligne notre parenté avec nos cousins les singes et nous invite à penser que les animaux ressentent des sentiments similaires aux nôtres comme la douleur ou encore le bonheur.

On l’aura compris, les questions liées à la sensibilité animale, à son respect et à sa protection sont présentes depuis l’Antiquité. Hélas, notre anthropocentrisme a pris le dessus et rendu les animaux « bêtes ». Il n’est qu’à noter les expressions visant à les rabaisser : têtu comme une mule, bête comme une oie, féroce comme un chien enragé, etc.

Tout du moins dans les sociétés occidentales car si on élargit aux sociétés chamaniques ou encore aux représentations des dieux égyptiens ou indiens, leur statut était à minima équivalent à celui de l’Homme.

Un autre aspect a concouru à la prédominance de ce funeste courant de pensée : le manque d’études scientifiques. Aujourd’hui, les esprits s’ouvrent.

Dans Animal, livre numéro 5 de la Relève et la peste, Karine Lou Matignon, auteur, essayiste et journaliste, spécialiste de la relation entre l’homme et l’animal depuis près de trente ans, nous fait une synthèse exhaustive sur l’évolution des études relatives au comportements des animaux. En voici un résumé.

 

Lire aussi : « Nous ne protégeons pas les espèces, nous créons des musées du vivant. »

Évolution des études autour de la culture chez les animaux

En 1930, le behaviorisme apparaît. Des études par stimuli sont menées sur les animaux dans des laboratoires. Elles décrètent que ces derniers sont des automates pilotés par des instincts primitifs. Petit à petit les études s’élargissent, notamment avec Konrad Lorenz, biologiste, père de l’éthologie, étude des comportements des animaux dans leur habitat naturel. Entre sensibilité et conscience comment se manifestent les émotions, la conscience de soi, de la mort, de l’empathie, du langage ?

« Aujourd’hui les chercheurs ne se demandent plus si les animaux pensent mais comment ils pensent (…) L’intelligence se définit par rapport à l’environnement dans lequel tout être vivant se développe, mais aussi par les aptitudes qui sont les siennes pour appréhender le monde ».

Si l’homme est différent de l’animal par sa capacité à créer des concepts, il n’en reste pas moins qu’une forme d’intelligence est essentielle au bon fonctionnement de toute société. Les oiseaux fabriquent des hameçons pour récupérer leur nourriture dans les trous des arbres, certains poissons transforment de la roche en “ouvre–coquillages”.

Les cachalots se sont appris à éviter les chasseurs de baleine pour survivre

Les grands singes utilisent des armes pour chasser, chaque groupe utilisant des techniques différentes pour pêcher, se protéger, communiquer. Des réunions politiques sont même monnaie courante. Les éléphants fabriquent des éponges végétales pour reboucher les trous qu’ils ont creusés afin d’éviter l’évaporation de l’eau.

En 2012, Greg Berns a établi que, côté cerveau, nous partagions avec les chiens une zone commune dévolue aux « émotions activées par l’amour, le plaisir de la nourriture, l’argent. Pour le chien, elle déclenche des émotions liées à l’amour, à l’attachement pour les humains proches de lui ».

Des études saisissantes ont mis en évidence que certains animaux comme les rats pouvaient éprouver du regret. Ces dernières demandant un exercice de conscience complexe, à savoir envisager une autre solution, nous ne pouvons que nous interroger davantage sur la capacité des animaux à penser.

Car il semble évident que nous dépassons alors le stade de l’émotion pour celui de la conscientisation. Or, qui dit conscience induit celle de soi et de la mort. Nombre de travaux ont constaté que chez des animaux, tant vertébrés qu’invertébrés, la disparition d’un de leur proche générait des comportements dépressifs pouvant durer plusieurs semaines.

 

A voir ici : https://www.facebook.com/lareleveetlapeste/videos/153116266693253

Dans le delta de l’Okavango, une étude a mis en lumière des babouins portant le deuil de l’une des leurs. Encore plus poignant, Anne Engh et son équipe ont identifié comme étant la mère de la défunte, celle qui avait le comportement le plus dépressif. Comme nous, ces animaux sont aussi capables de mémoire.

En effet, plusieurs semaines après ce décès, le taux d’hormones de stress chez les femelles proches de la morte étaient anormalement élevé. En 2016, la biologiste marine, Csilla Ari, a expérimenté avec succès sur les raies mantas le test du miroir (1969) consistant à dessiner une tâche sur l’animal et à lui présenter un miroir. Si l’animal se concentre dessus, le test est réussi.

 

Raie Manta – Crédit : Adam Juman

L’hypothèse voulant que la fracture entre Homme et animal vienne du fait que l’humain est doté d’une conscience, car doué de parole, a été bousculée dans les années 1950 après des recherches effectuées sur le langage échangé entre animaux démontrant que « les animaux communiquent ensemble, pensent sans avoir besoin d’user d'un langage articulé ».

Qu’elle soit acoustique, auditive, olfactive, visuelle, tactique ou infrasonique, la communication y est florissante, passant de l’information simple comme la prévention en cas de danger à la plus complexe tel l’apprentissage chez les oiseaux de leur chant par un tuteur. Ce dernier n’est pas inné mais, à l’instar de notre langage, se transmet en plusieurs étapes.

Plus surprenant encore, des études ont démontré qu’au sein de plusieurs espèces, il pouvait, comme chez nous, y avoir des dialectes différents voire complexes. Et parfois, sans même avoir besoin de pousser les études pour le démontrer, mais simplement à partir du constat de l’impact humain sur la nature.

Par exemple, des chercheurs « étudiant le moineau à bec orange d’Amérique du sud ont découvert que la richesse du chant de cet oiseau se dégradait à mesure que l’homme détruisait la forêt. La dévastation de l’environnement des animaux empêche en effet les interactions sociales nécessaire à leur survie. »

 

Tohi à bec orange – Crédit : Francesco Veronesi

70 années de recherche prouvent l’existence d’une culture propre

En corrélation avec tout ce que nous venons de dépeindre précédemment, le magazine Science vient de publier une étude sur l’observation des cultures et des traditions chez les animaux, étalée sur ces 70 dernières années.

Il a été mis en évidence que l’organisation des sociétés animales s’agençait de façon à optimiser leur bien-être et leur conservation. Elle permet pour le coup de décrypter leur évolution. Cette étude rapporte ainsi que les premières preuves de culture apparaissent à la moitié du XXème siècle avec les dialectes régionaux du chant des oiseaux et le lavage des patates douces approvisionnées par les singes japonais.

Ces découvertes ont stimulé la recherche chez les chimpanzés et les orangs-outans, débouchant sur la compréhension de leur utilisation des armes ainsi que sur leur comportement sexuel.

 

Singe japonais – Crédit : Vic Dobry

Des études sur le long terme ont abouti à d’autres découvertes aussi déstabilisantes sur les cétacés, les poissons et les oiseaux. Les recherches en laboratoire et en extérieur ont permis d’étendre ces révélations aux insectes et aux abeilles.

Ces progrès méthodologiques ont mis en exergue le fait que la culture couvre, chez les animaux, une diversité de domaines comportementaux comme la recherche de nourriture, la communication vocale, parfois spécifique pour certaines proies, les voies de migration, les sites de nidification et le choix des partenaires.

La culture forme une tradition qui se transmet de génération en génération. Il y a ainsi chez certaines espèces un processus cognitif d’apprentissage interactif comme se conformer à la majorité ou encore imiter les aînés jugés plus « qualifiés ». Il ne dépend donc en rien de l’hérédité.

« La culture imprègne la vie des animaux, du stade juvénile à l’âge adulte, explique le zoologiste britannique Andrew Whiten, professeur de psychologie évolutive et développementale qui a dirigé l’étude. Les jeunes de nombreuses espèces apprennent de leurs parents puis d’autres adultes. Ils commencent même par s’intéresser aux individus de leur groupe qui montrent la meilleure expertise, par exemple dans l’utilisation d’outils. »

L’héritage culturel a des implications profondes pour la biologie évolutionniste et ses recherches. Aussi l’ONU a-t-elle reconnu l’importance de ces dernières en matière de politique et de pratique de conservation.

Quelles sont et seront les conséquences de toutes ces découvertes sur la place que l’on donne à l’homme ? Doit-on le redéfinir précisément à partir des critères qu’il donne au mot culture ? Sans pousser à l’extrême, à savoir que l’animal est un humain en tout point, ce qui sèmerait la confusion, on peut cependant avancer, en observant différemment nos amis les animaux, qu’il est grand temps de modifier nos prismes de lecture car d’autres réalités sont possibles. Peut-être en redéfinissant tout simplement notre relation à partir du Vivant ?

Lexique

Culture : N.F. XIIème siècle. Ensemble des acquis littéraires, artistiques, artisanaux, techniques, scientifiques, des mœurs, des lois, des institutions, des coutumes, des traditions, des modes de pensée et de vie, des comportements et usages de toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui constituent le patrimoine collectif et la personnalité d’un pays, d’un peuple ou d’un groupe de peuples, d’une nation.

Homme : N.M siècle, Xème siècle. hom, om. Issu du latin hominem, accusatif de homo, « homme, être humain ». Être humain de l’un ou l’autre sexe. 1. Pour désigner l’espèce humaine en général. 2. Considéré comme présentant les qualités et les faiblesses inhérentes à la nature humaine

Animal : N.M. XIIème siècle. Être organisé présentant une sensibilité et une motilité générales ou locales souvent en rapport avec un système nerveux.

 

Source : https://lareleveetlapeste.fr/les-animaux-se-transmettent-aussi-leurs-propres-cultures-et-traditions/

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Thème Simple. Images de thèmes de gaffera. Fourni par Blogger.