Projet d'aéroport
Des vents contraires à
Notre-Dame-des-Landes
Se fera, se fera pas ? Le dossier d’aéroport est sujet aux turbulences. L’État tergiverse mais la COP 21 n’a pas laminé le projet.
La fin de la conférence mondiale sur le climat à Paris a douché les espoirs de nombreux opposants qui espéraient que la rudesse des négociations obligerait le gouvernement à lâcher du lest sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. À l’inverse, les promoteurs du dossier - Aéroports du grand ouest (AGO), filiale de Vinci - faisaient le dos rond. « La COP 21, c’est le dernier obstacle qui peut remettre en question le projet, estimait récemment un proche du dossier. Si ça passe, on peut espérer un feu vert en début d’année. »
Le niet de Le Drian
Tout un symbole : alors que le PS local a arrondi les angles sur le sujet durant la campagne des régionales - afin de conclure un accord avec les écologistes - Jean-Yves Le Drian, en Bretagne, a refusé de s’allier avec le candidat d’Europe Écologie Les Verts. Lequel exigeait notamment qu’aucun subside public ne soit alloué à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Or, force est de rappeler qu’en bon cumulard, Jean-Yves Le Drian est avant tout ministre PS de la Défense. Et qu’à ce titre, il porte la parole du gouvernement.
« État de droit »
Les partisans du projet répètent à l’envi cette antienne : pour l’heure, « 154 décisions de justice ont validé le projet. Si le gouvernement reculait, cela sonnerait le glas de tout chantier d’envergure en France. Il suffirait d’une zad pour empêcher tous travaux. » Ces derniers mois, Manuel Valls, Premier ministre PS, a mis en jeu son autorité dans ce dossier, multipliant les promesses d’évacuation de la zone dédiée à l’aéroport.
La justice en arbitre
Les opposants sont prêts à fourbir de nouveaux contentieux pour faire dérailler le projet. Un atout dans leur besace : la société AGO, à la demande de l’État, a elle-même semé la confusion le 10 décembre, en acceptant de suspendre les procédures d’expulsion visant les habitants de onze maisons et de quatre exploitations agricoles. « Ce retrait, c’est un aveu de l’absence de toute urgence dans ce dossier », énonce Me Erwan Le Moigne, avocat des anti-aéroport. Qui entend empêcher toute expulsion et tout démarrage de chantier, avant que l’affaire ne soit (au moins) jugée sur le fond en appel. En l’état, la justice apparaît le seul espoir des opposants.
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