le mur parle


Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
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Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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samedi 30 novembre 2013

Climat (3) : Un Accord sur le Climat Adopté à Varsovie

Un accord sur le climat adopté à Varsovie


LE MONDE | 23.11.2013 - Par Laurence Caramel - Varsovie, envoyée spéciale.

Les 195 pays de la Convention des Nations unies sur le climat réunis depuis le 11 novembre à Varsovie sont finalement parvenus à un accord samedi en fin de journée, plus de vingt-quatre heures après la clôture officielle.

Les tractations ont été extrêmement dures pour trouver un équilibre entre les exigences des pays en développement dont la priorité a été de mettre les pays industrialisés face aux engagements pris en 2009 à Copenhague, et la nécessité d'aller de l'avant en adoptant une feuille de route jusqu'en décembre 2015, date à laquelle un accord mondial engageant pour la première fois tous les pays doit être signé. Il entrera en vigueur en 2020.
Varsovie, qui ne devait être qu'une "conférence d'étape" sans enjeu majeur, aura montré à quel point la défiance reste grande et laisse présager des difficultés qu'il faudra surmonter lors des prochaines étapes à Lima en décembre 2014 puis à Paris en décembre 2015.
Un bon compromis est celui "où tout le monde repart frustré mais de façon équitable", selon la formule familière aux négociateurs.
A n'en pas douter, tout le monde repart frustré.
Le deal est-il équitable ? Non, mais chacun a préféré faire des compromis pour sauver ce qu'il jugeait essentiel et ne pas repartir les mains vides.

• Une feuille de route pour 2015


C'était l'enjeu principal pour les Européens qui veulent encadrer le processus de négociations le plus possible de façon à ne pas se retrouver fin 2015 dans une situation d'impréparation comparable à celle de Copenhague.
Ils souhaitaient que les pays mettent sur la table de premiers engagements chiffrés dès 2014 de façon à avoir le temps d'évaluer l'ensemble des offres et de vérifier s'ils sont compatibles avec l'objectif de limiter le réchauffement à 2° C.
Ils ne l'ont pas obtenu mais le texte "invite" les pays à remettre "leurs contributions bien avant" la Conférence de Paris et "d'ici le premier trimestre 2015 pour les pays qui le peuvent".
Les pays en développement ont monnayé durement ce calendrier et il a fallu des heures pour trouver un compromis en remplaçant notamment le mot "engagement" jugé trop contraignant par celui de "contribution" qui y figure au final.

Tous les pays repartent de Varsovie avec la mission "d'intensifier" leur travail pour élaborer leur contribution à l'accord de 2015.
Un premier projet d'accord devra être finalisé - comme le prévoient les règles de la Convention -, six mois avant la Conférence de Paris, c'est-à-dire en mai 2015.
D'ici là, plusieurs rendez-vous intermédiaires ont été fixés dont le sommet des chefs d'Etat à l'initiative du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon en septembre 2014 à New York.

• Mobiliser des financements pour le Sud


A Varsovie, les pays en développement unis au sein du groupe du G-77 et la Chine n'ont eu de cesse de dénoncer les promesses non tenues depuis 2009.
A Copenhague, les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à créer un Fonds vert qui accueillerait une partie de ces fonds.

Trente milliards environ ont été versés entre 2010 et 2012 au cours d'une période dite de "fast start".
Mais depuis, les pays en développement n'ont plus aucune assurance sur les années à venir.
Ils réclamaient que les pays industrialisés s'engagent sur une trajectoire de financement avec un objectif intermédiaire de 70 milliards de dollars en 2016.
Ils ne l'ont pas obtenu. Néanmoins, les pays industrialisés se sont engagés à augmenter progressivement leurs versements et à faire preuve de davantage de transparence dans la provenance de ces fonds.
Ceux du "fast start" ont en effet montré que la plupart des pays avaient recyclé des crédits provenant de l'aide publique au développement pour tenir leurs engagements.
Le comité des Finances de la convention-climat vérifiera tous les deux ans d'ici à 2020 les informations que lui fourniront les pays industrialisés sur le montant de l'effort, la part des fonds publics et des fonds privés mais aussi la place accordée à l'adaptation au changement climatique par rapport à l'atténuation des émissions.

C'est là aussi une demande forte des pays les plus vulnérables qui ont obtenu une recapitalisation du Fonds d'adaptation au changement climatique à hauteur de 100 millions de dollars grâce à l'engagement des Européens.
L'Allemagne versera ainsi 30 millions d'euros et la France, 5 millions. Les pays du sud n'ont en revanche pas réussi à imposer une date et un montant – ils souhaitaient 20 milliards- pour une première levée de fonds destinée à ce Fonds vert.

• Un mécanisme de "pertes et dommages" pour les pays exposés aux catastrophes climatiques


La création de ce mécanisme a suscité des affrontements jusqu'au dernier moment, les pays industrialisés ayant fixé comme ligne rouge que cela ne conduise pas à la création d'une nouvelle institution.
La formule finale reste assez floue pour ne pas préjuger de l'avenir.

Ce "mécanisme" aura notamment pour ambition de coordonner tous les dispositifs d'intervention dans les situations d' événements climatiques extrêmes et rassembler toutes les connaissances sur les moyens d'y faire face.
Il jouera aussi un rôle de conseil auprès des pays les plus vulnérables.

• Faire plus pour réduire les émissions mondiales d'ici 2020 ?


Les trajectoires d'émissions actuelles conduisent sur la voie d'un réchauffement plus proche de 4°C que de 2°C. Et une majorité de pays ne tiennent pas les engagements de réduction qu'ils avaient promis en 2009 à Copenhague, comme le montre l'étude de Carbon Action Tracker publiée cette semaine.
L'effort des pays industrialisés n'atteint pas 20 % de réduction des émissions d'ici 2020 alors que les rapports du Groupe d'experts inter-gouvernemental sur l'évolution du climat préconisent une fourchette comprise entre 25 % et 40 %, n'ont pas manqué de rappeler les pays en développement.

Ceux-ci ont accusé les pays riches de vouloir transférer le fardeau de la lutte contre le changement climatique sur leurs épaules dans le cadre du futur.
Le compromis de Varsovie consacre plusieurs paragraphes à cette question de "l'ambition" qui sera centrale dans les discussions à venir.

Il presse les pays développés mais aussi dans la mesure de leurs moyens, les pays en développement d'agir dans ce sens. Sans être cependant parvenu à aboutir sur quelque chose de concret comme aurait pu l'être par exemples l'élimination des gaz HFC utilisés dans l'industrie du froid. L'Inde, qui en produit beaucoup et l'Arabie saoudite qui en a besoin pour ses systèmes de climatisation s'y sont opposés

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vendredi 29 novembre 2013

Climat (2) : les mouvements et ONG quittent les négociations – Explications !

http://blogs.mediapart.fr/blog/attac-france/211113/climat-les-mouvements-et-ong-quittent-les-negociations-explications


Climat : les mouvements et ONG quittent les négociations – Explications !


21 NOVEMBRE 2013 |  PAR ATTAC FRANCE

En décidant de quitter les négociations climat ce jeudi 21 novembre à Varsovie, les mouvements sociaux et ONG veulent faire dérailler le train-train de conférences qui nous mènent dans le mur. Place aux véritables solutions portées par les populations !
Il serait tentant, mais beaucoup trop facile, d'accabler la présidence polonaise de la 19ème conférence de l'ONU sur le climat qui se déroule à Varsovie (11-22 nov). Au risque de laisser dans l'ombre ceux qui ont conduit ces négociations dans une impasse tragique.
A Varsovie, c'est à se demander si le climat et des objectifs ambitieux de réduction d'émissions de gaz à effets de serre n'ont tout simplement pas disparu des négociations. Place à la promotion des énergies fossiles et à la liquidation du reste. Dans son registre, la Pologne fait fort.  En introduisant au cœur de la conférence comme sponsors et comme négociatrices, quelques-unes des entreprises les plus polluantes de la planète, le gouvernement polonais contribue à étendre la mainmise des intérêts privés sur la conférence et le climat. Une présence tellement visible, jusque dans les annonces publiques diffusées en ville, qu'il est étonnant que la société civile n'ait pas mis sa participation dans la balance pour imposer leur retrait.

Mainmise du secteur privé sur le climat !

Mieux ! Le gouvernement polonais appuie un sommet mondial sur le charbon et le climat... Il promeut ainsi la plus polluante des énergies fossiles au moment où les rapports s'accumulentpour dire combien il est urgent de laisser dans le sol au minimum deux tiers des réserves prouvées d'énergies fossiles pour garder une chance de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement d'ici la fin du siècle. Que fait l'ONU ? En acceptant d'intervenir lors de cette conférence et en affirmant que le « charbon pouvait faire partie de la solution », Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention climat de l'ONU, a légitimé l'opération « charbon propre » menée par le gouvernement polonais. Un gouvernement qui multiplie les provocations en ayant renvoyé ce mercredi son ministre de l'environnement pour le remplacer par un promoteur encore plus enthousiaste du développement des gaz de schiste.
L'ONU a donc laissé les murs de l'enceinte des négociations se couvrir des logos des sponsors climaticides :deux-tiers des émissions de gaz à effets de serre sont le fruit de 90 entreprises dans le monde. De l'autre côté, l'ONU contrôle hyper-strictement les actions de la société civile à l'intérieur de ces mêmes murs. Pire, elle n'hésite pas exclure des négociations de jeunes militants, dont  Clémence, militante française de 23 ans, qui ont osé exprimé leur soutien aux Philippins victimes du typhon Haiyan. « Les négociations des Nations-Unies sur le climat sont-elles encore un lieu démocratique, où la société civile est la bienvenue, et les multinationales polluantes, dont le modèle économique est incompatible avec une action ambitieuse pour combattre le changement climatique, combattues » demande Clémence et, avec elle, l'ensemble des mouvements pour la justice climatique qui sont tolérés dans l'enceinte mais pas respectés ni écoutés ?
« No numbers, no roadmap, no finance »
Cette mainmise du secteur privé sur la conférence climat et la marginalisation de la société civile ne seraient qu'anecdotiques si au même moment les négociations ne nous conduisaient pas dans le mur. Le texte rendu public en début de semaine et qui doit donner les grandes orientations de ce que serait un accord en 2015 pour l'après-2020, est tout simplement inacceptable. Extrêmement vague, notamment sur les principes de justice et de partage des responsabilités, il légitime une approche bottom-up, celle défendue par les Etats-Unis – qui ne ne veulent pas d'accord contraignant – et à laquelle s'est ralliée l'Union européenne, consistant à laisser chaque pays définir lui-même son niveau de réductions d'émissions.
C'est à celui qui sera le moins ambitieux ! Une course au moins-disant climatique a débuté. Le Japon, cinquième pays le plus émetteur de la planète, a ainsi sabré ses objectifs de réduction de 25 % d'émissions d’ici 2020, pour s'engager sur un objectif … d'augmentation de 3,1% par rapport à 1990. L'Australie a quant à elle supprimé tout objectif de réduction, mis fin au projet de taxe carbone et à ses dispositifs de soutien des énergies renouvelables. Elle a par ailleurs annoncé vouloir arrêter tout financement international en lien avec le climat. Le tout sous les applaudissements et félicitations du Canada, qui avait déjà annoncé sortir du protocole de Kyoto et ne pas respecter ses engagements de réduction d'émissions.
L'Union européenne aux abonnés absents
Le Canada, le Japon et l'Australie sont-ils des délinquants et criminels climatiques ? Sans aucun doute. Mais également des pays qui sont encouragés en ce sens par la nouvelle stratégie de l'Union européenne. Loin de l'image usurpée de leader des négociations climat qu'elle s'était décernée, l'Union européenne a décidé de ne pas proposer d'objectifs ambitieux pour l'après 2020 avant que les autres pays n'en fassent de même. Ainsi, on est sûr que rien ne bouge. Sur le point d'abandonner tout objectifcontraignant de développement d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique pour 2030 pour ne maintenir qu'un objectif très insuffisant de réduction d'émissions de gaz à effets de serre (GES) – on parle de - 40 % par rapport à 1990 – l'Union européenne mine toute possibilité d'obtenir en 2015 un accord à la hauteur des enjeux.
Et il ne semble pas que le gouvernement français ne s'en émeuve, alors qu'il annonce vouloir aboutir à « un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, c’est-à-dire permettant de respecter la limite des 2°C ». A ce stade, ce ne sont que des paroles en l'air, quoiqu'en disent Pascal Canfin et Laurent Fabius. Ce d'autant plus qu'il ne semble y avoir aucune volonté politique, y compris au sein de l'Union européenne, pour relever les objectifs de réductions d'émissions d'ici 2020 sans attendre. Ce qu'exige le dernier rapport de l'UNEP qui démontre qu'il y a un écart de 8 à 12 milliards de tonnes de CO2 entre les engagements de réduction d'émission d'ici 2020 et ce qu’il serait nécessaire d'atteindre pour être sur une trajectoire de maintien de la température globale en-deçà d’1,5 ou de 2°C.
Pas un zloty sur la table !
Les sujets portant sur les financements climat ne manquent pas à Varsovie : financements de long-terme, Fonds vert pour le climat, fond d'adaptation, mécanismes de financement des pertes et dommages, etc. Mais cette COP19 dont il avait été promis à Doha l'année passée qu'elle serait une COP « finance » n'a toujours pas vu de financements majeurs être annoncés. Ainsi, le fonds vert pour le climat, annoncé en grande pompe chaque année depuis 4 ans, est-il toujours non doté. Et lorsque des pays du Nord annoncent quelques millions d'euros, ce sont le plus souvent des fonds dévolus au développement des pays du Sud déjà existants dont on change juste le nom ou, pire, un appel du pieds à des financements du secteur privé. Les pays les « moins développés » (terminologie de l'ONU) réclame 60 milliards par an d'ici 2020 et que l'engagement d'obtenir 100 milliards par an à partir de 2020 soit défini par une feuille de route clairement identifiée. Jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas le cas et personne ne sait s'il y aura de l'argent sur la table dans les prochaines années.
La dernière conférence climat, à Doha au Qatar, l'un des pays les plus émetteurs de GES de la planète, avait été l'occasion pour les pays les plus vulnérables d'obtenir un engagement des pays industrialisés d'ouvrir des négociations sur un mécanisme de « pertes et dommages ». Une fois que les catastrophes climatiques ont frappé, et qu'il ne s'agit plus seulement de trouver des solutions pour s'adapter aux dérèglements climatiques, qui doit payer les conséquences de ces catastrophes et s'assurer qu'il sera possible de reconstruire ou du moins d'offrir les moyens aux populations touchées de survivre ? Sur ce plan non plus, aucune avancée notable. L'Australie et le Canada ne veulent pas en entendre parler et les pays industrialisés ne veulent pas s'engager formellement, refusant ainsi d'assumer leurs responsabilités dans les crises climatiques actuelles et à venir.
De la conférence des pollueurs à un Seattle du climat ?
Cela fait des années que les mouvements sociaux et les ONG alertent les gouvernements, l'ONU et l'opinion publique sur l'absence de propositions à la hauteur des enjeux et les risques encourus à donner toujours plus de place et de pouvoir au secteur privé. Une fois encore à Varsovie, ils ont multiplié les initiatives pour obtenir une profonde transformation des négociations en cours. Après avoir manifesté samedi dernier (voir également ces photos), pour exiger une action immédiate à la hauteur des enjeux, ils ont dénoncé publiquement, et dans la rue, le sommet sur le charbon et le climat, tout en multipliant les actions symboliques, ici contre les énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole de schiste) ou encore le nucléaire promue comme une énergie non émettrice de gaz à effets de serre.
« Assez c'est assez » !
Rien n'y fait. Les gouvernements s'écoutent les uns et les autres et tendent l'oreille dès que le secteur privé exige de ne rien faire, s'enferrant dans une inertie dramatique et criminelle. Raison pour laquelle de nombreux mouvements sociaux et oeuvrant pour la justice climatique, les Amis de la Terre International, PACJA, Jubilee South Asia Pacific, les syndicats internationaux, mais aussi Oxfam ou Greenpeace ont décidé de quitter les négociations ce jeudi 21 novembre en milieu de journée pour dénoncer « ce manque d'ambitions et la mainmise du secteur privé sur les négociations ».
Dans leur  déclaration, les mouvements annoncent vouloir construire une véritable mobilisaiton citoyenne pour « transformer les systèmes alimentaires et énergétiques au niveau national et mondial, reconstruire un système économique en faillite pour créer une économie durable et à faible intensité de carbone avec des emplois décents et des moyens de subsistance pour tous ». « Sans une telle pression, impossible de faire confiance à nos gouvernements pour qu'ils fassent ce dont le monde a besoin ». Une pression citoyenne que les gouvernements ne veulent pas voir, mais qui est pourtant déjà présente. En parallèle de la conférence de Varsovie, une rencontre des mouvements et réseaux d'Asie du Sud-Est s'est tenue à Bangkok (Thailande)  exigeant , des actions urgentes des gouvernements, à la fois du Nord et du Sud, pour faire face à la crise climatique. A Durban (Afrique du Sud), un camp climat vient de se terminer pour s'opposer à des projets destructeurs appuyés par le gouvernement sud-africain et des multinationales.
Et si la France renonçait à accueillir la conférence climat de 2015 ?
Le gouvernement français doit tirer toutes les leçons de ce qui vient de se passer à Varsovie. Alors qu'il est incapable d'introduire une fiscalité écologique juste et efficace et qu'il a repoussé la loi sur la transition énergétique aux calendes grecques, il ferait bien d'inaugurer l'« agenda positif » qu'il appelle de ses voeux : abandonner définitivement l'aéroport de Notre-Dame des Landes, annuler tous les permis concernant manifestement les hydrocarbures de schiste et ne pas en signer de nouveaux, obtenir la fin du financement des énergies fossiles par les banques et mécanismes publics (AFD, CDC, BEI, BERD, Coface, etc) et par les banques privées françaises, etc. Le tout en menant réellement bataille à Bruxelles pour des politiques climatiques à la hauteur des enjeux et qui ne soient pas contradictoires avec l'engagement de diviser par au moins quatre les émissions de GES d'ici 2050.
Par ailleurs, le gouvernement français serait bien intentionné de s'inspirer de l'immense succès d'Alternatiba, le Village des Alternatives organisé à Bayonne le 6 octobre dernier. Pourquoi ne pas encourager et soutenir financièrement les milliers d'associations, de collectivités locales, d'individus qui inventent, expérimentent un large éventail d'alternatives concrètes, donnant à voir ce que pourrait être la transition écologique et sociale dont nous avons besoin ? Ces alternatives, loin d'être dérisoires ou secondaires, rendent visibles des activités créatrices d'emplois, un sens du travail retrouvé, une inventivité pour aller vers des sociétés conviviales, justes, solidaires et réconciliées avec la nature. Elles opposent à l'inertie politique leur détermination à affronter concrètement les intérêts des lobbies et des transnationales qui ont décidé de ne rien changer, comme le prouve leur emprise sur la COP19 à Varsovie.
Nous avons les solutions – Créons 10, 100, 1000 Alternatiba !
Si le gouvernement refusait de s'engager dans cette voie, à quoi sert-il d'envoyer trois ministres à Varsovie ? De quelle légitimité dispose le gouvernement français pour organiser la COP21 de 2015 ? Ne ferait-il pas mieux de remettre les clefs de la conférence climat de l'ONU de 2015 à l'un des pays les plus vulnérables, tel que les Philippines, qui ont cruellement besoin d'un « accord juridiquement contraignant et ambitieux » que ni la France, ni l'Union européenne ne semblent en mesure de faire émerger ? Il est temps d'agir, plus de parler.
 Maxime Combes, membre d'Attac France et de l'Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org)
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jeudi 28 novembre 2013

Climat (1) : "Catastrophes climatiques : non au fatalisme"

Catastrophes climatiques : non au fatalisme

LE MONDE | 14.11.2013 - Par Editorial du "Monde"

Combien faudra-t-il encore de catastrophes climatiques pour que la lutte contre le réchauffement devienne une véritable priorité ?

Les Etats sont réunis jusqu'au 23 novembre à Varsovie pour la conférence annuelle de la convention climat des Nations unies.

Ils sont censés ouvrir la voie à un accord qu'ils se sont engagés à signer en 2015 à Paris. Mais encore une fois, rien n'est acquis, tant les divisions restent importantes entre les grands pollueurs.

Les négociateurs ont tous fait part de leur émotion après le passage du typhon Haiyan, qui vient de dévaster le centre des Philippines. Tout comme un an plus tôt, ils avaient exprimé leur compassion pour les victimes du cyclone Bopha, qui avait déjà ravagé l'archipel asiatique.

Dans les capitales, la machine humanitaire s'est mise en branle pour venir au secours des rescapés, et donner ainsi le spectacle d'une solidarité réconfortante. Mais cette générosité de court terme ne peut plus suffire.
Tout comme les larmes de crocodile versées par des responsables politiques qui sont aussi les premiers à ne pas assumer des politiques courageuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les scientifiques s'attendent à des événements extrêmes de plus en plus en intenses.
Même s'ils ne peuvent pas aujourd'hui faire le lien direct entre changement climatique et un cyclone en particulier, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Michel Jarraud, expliquait le 13 novembre que « l'élévation du niveau de la mer rendait déjà les populations côtières plus vulnérables aux tempêtes, ce qui a eu des conséquences tragiques dans le cas des Philippines ».

Il n'y a pas que les Philippines. Il y a tout juste un an, Manhattan, à New York, était sous 4 mètres d'eau, après l'ouragan Sandy, et les Etats-Unis sortaient alors tout juste de leur pire sécheresse en plus de soixante ans…
Dans les mégalopoles chinoises, l'air est devenu irrespirable.
L'Europe nous semble pour l'heure relativement préservée. Mais cela n'aura qu'un temps : à l'été 2012, l'Europe centrale endurait déjà ses pires inondations depuis probablement cinq siècles.

Pour insurmontable qu'il semble, le problème du changement climatique n'est pas insoluble a priori.

Dans son dernier livre, The Climate Casino, l'économiste américain William Nordhaus – qui fut le mentor du Prix Nobel d'économie Paul Krugman – propose la mise en place immédiate d'une taxe sur le carbone qui serait vouée à croître continûment, jusqu'à doubler en 2030.

L'objectif est avant tout de faire du charbon – la source d'énergie la plus polluante et toujours l'une des plus utilisées dans le monde – une ressource trop coûteuse pour être exploitée.

Une part du chemin serait ainsi faite.

A l'heure où la pourtant timide écotaxe met la Bretagne en révolte, on mesure toute la difficulté à instaurer ce genre de contraintes. Mais ne pas le faire conduira, à l'évidence, à des situations plus ingérables encore.

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mercredi 27 novembre 2013

Transition en Pays Catalan : Céret vendredi 6 décembre 2013

On a reçu ça : 

ça bouge sur Céret !
en s'inspirant de l'exemple Espagnol 
(où la crise économique les pousse au cul bien plus sévèrement que nous…)


si on allait en prendre de la graine ?





abrazos !
Marcel

De : Transition en pays catalan 
Date : 24 novembre 2013 17:37:21 HNEC
Objet : Soirée Projection-débat "La voix du vent" - vend 6 Déc 18h30

Bonjour,

Céretanes, Céretans et habitants des alentours, une très belle soirée s'annonce
Vendredi 6 Décembre , à 18h30, au cinéma le Céretan, avec la projection de
"La Voix du vent" de Carlos Pons suivie d'un petit moment d'échanges et de partages pour identifier et initier la transition dans notre ville.
Entrée libre !

Par ce superbe documentaire nomade, de la côte catalane à l’extrême sud de l’Espagne, le réalisateur nous fait rencontrer plus de 200 personnes sur 35 lieux, et ainsi découvrir nombres d'exemples réussis et reproductibles où des citoyens de tous horizons reprennent en main, ensemble, l'organisation locale et sociale de leur vie.

Ce sera l'occasion d'envisager quels projets locaux pourraient satisfaire nos envies de relocalisation, de dynamisation et d'harmonie, chez nous, avec notre culture et nos besoins.
Pour exemple, nous avons commencé à nous retrouver informellement lors d'un Café transition qui se tient mensuellement à Céret.
Le prochain est prévu mercredi 18 Décembre à 18h.

N'hésitez-pas à faire circuler cette invitation !

Et au plaisir de vous y rencontrer.


Un partenariat de Vallespir Terres Vivantes et Transition en pays catalan
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mardi 26 novembre 2013

Transition Energétique : Mosset vendredi 29 novembre

L’atelier théâtre de la compagnie ENCIMA nous mettra en situation par des lectures d’extraits du livre « Changeons d’énergie : transition, mode d’emploi» de l’association négawatt et autres textes.

Suivra une présentation de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Conflent Énergie :

- La démarche

- Le premier projet à Mosset

- Les perspectives de la SCIC

- Participer à la transition énergétique en devenant sociétaire

- Questions, débat

Puis pour finir, apéritif convivial et repas tiré du sac.


Cette réunion d’information sera suivie par l’assemblée constitutive de la SCIC, le jeudi 5 décembre à 18h à PRADES







   Bonjour à toutes et à tous

   En cette fin d'année 2013, L’association Conflent Énergie arrive au premier tournant de sa jeune existence :
- La naissance de la Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC) Conflent Énergie, outil partagé et démocratique qui nous mènera vers l'autonomie énergétique locale.
- La genèse de la première toiture solaire citoyenne du Conflent, sur la commune de Mosset.

Vous êtes conviés :

- le vendredi 29 Novembre 2013 à 19h à Mosset à la salle des fêtes pour une réunion de présentation

- le jeudi 5 Décembre 2013 à 18h à Prades, 
salle Eyt pour l'assemblée Générale constitutive de La SCIC Conflent Energie 


   Pour devenir acteur de la transition énergétique, 
      participer à la production locale d'énergies renouvelables, 
         généraliser les économies d'énergie, 
            contribuer au développement de l'économie locale, 
               contribuer à la préservation de notre environnement et de celui de nos enfants, 
                        vous pouvez devenir sociétaire de la SCIC Conflent Énergie.

L'ensemble des documents (dossier de présentation, statuts de la SCIC et bulletin de souscription) seront bientôt disponibles, vous en serez informés par email.

     à très bientôt

          CONFLENT ÉNERGIE
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lundi 25 novembre 2013

Casteil : Dernières Nouvelles

Nous avons reçu ça : 


Madame, 
Monsieur,

Nous avons l'avantage de vous transmettre, en pièce jointe, un nouvel avis à la Population.
Nous vous en souhaitons bonne lecture et, comme à l'accoutumée, restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
N'hésitez pas à surfer régulièrement sur notre site qui fourmille d'informations diverses, d'adresses utiles et de liens indispensables.

Pour l'association,
Le président

Jimmy Dobbs

http://www.leprintempsdecasteil.fr


http://www.leprintempsdecasteil.fr
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Libellés : Casteil, local

dimanche 24 novembre 2013

"Ces OGM qui ne disent pas leur nom"


19.11.2013 « Les plantes mutées sont des OGM ! » disait la banderole déroulée ce matin devant l'Institut de France où se tenait le colloque Plantes génétiquement modifiées. Pendant ce temps, deux responsables de la Conf' sont entrés pour interpeller les membres des Académies des sciences, des technologies et de l'agriculture en pleine opération de communication pro-OGM. Cette pilule que la société refuse d'avaler malgré les efforts coordonnés des politiques et des lobbies ne passera pas !

"Ça fait longtemps que vous vous posez des questions sur les plantes mutées?
OGM, variétés rendues tolérantes aux herbicides, mutagénèse, transgénèse, impacts sur l'environnement et sur les paysans...
Tout est expliqué dans ce 4 pages"
fait par la Confédération Paysanne










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samedi 23 novembre 2013

Verbalisé pour avoir Vendu des Tomates Hors Catalogue


On a reçu ça : 

Cet été un maraîcher de Lavelanet, 
commune ariégeoise, a été contrôlé et verbalisé sur le marché...

Son délit ?

Avoir vendu des tomates "hors catalogue"...

Cette histoire fait l'objet d'une chronique d'Olivier de Robert, 
un conteur ariégeois qui commente l'actu par là-bas, 
je vous invite à aller voir, c'est ICI :

http://www.ariegenews.com/news-1464-67205.html
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vendredi 22 novembre 2013

NDDL : Inauguration d'une Eco-Autoroute Verte

A Notre-Dame-des-Landes, lutins et armée des arbres inaugureront l’éco-autoroute verte le 23 novembre

LES LUTINES ET LUTINS EN LUTTE, ET L’ARMÉE DES ARBRES
jeudi 14 novembre 2013
Les Lutines et les Lutins en Lutte et l’Armée des Arbres appellent tous les êtres vivants à venir planter une haie géante à Notre Dame des Landes, sur le tracé du barreau routier, desserte abandonnée de l’ancien projet d’aéroport.

Avant que la pollution et le chaos climatique n’engloutissent notre civilisation, stoppons la technofolie, arrêtons l’auto-destruction des moteurs à explosion !
Ici comme partout, le temps est venu de la reforestation.
La première Eco Autoroute Verte (à limitation de vitesse naturelle : 1 arbre tous les 5 mètres) sera inaugurée les 23 et 24 novembre 2013. Cette haie géante sera plantée en l’honneur de la ville de Nantes Capitale verte européenne et de l’entreprise Vinci, opportunément reconverties dans la protection de l’environnement.
Au lieu d’infliger des prunes et des amandes aux gens, le Premier Ministre des Lobbies de la Ripoublique, ainsi que Monsieur le Préfet de Vinci, et les troupes de la Jardinerie Nationale sont convié-e-s à se rendre utiles, en venant planter un verger pour l’épanouissement de la ZAD sur Terre.
Pour l’occasion venez avec vos enfants, vos parents, vos arbres préférés (ornés d’un tissus coloré), avec votre pelle, votre déguisement d’espèce protégée (ou ce que vous voudrez : légume, salamandre, gendy le gendarme, menhir etc…), apportez aussi votre tente et votre pique-nique. Nous grillerons des châtaignes et ferons ripaille pendant deux jours et deux nuits !
Et pour les charognards au pouvoir qui dévorent les trésors de la terre, s’ils envoient leurs sombres escadrons, on leur fera bouffer leur béton.
Ici sur la Lande de la ZAD et dans le reste du monde on va cultiver l’horizon !
Toutes les infos pratiques pour le week end du 23, 24 Novembre seront bientôt en ligne sur le site de la ZAD.

Source et image : ZAD
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Libellés : agenda, environnement, initiative intéressante, Notre Dame des Landes, proposition d'action

jeudi 21 novembre 2013

"Bonnets Rouges : Les Nouveaux Poujadistes"

http://www.yves-paccalet.fr/2013/11/11/bonnets-rouges-les-nouveaux-poujadistes


Lu sur le blog d'Yves Paccalet


« Bonnets rouges » : les nouveaux poujadistes
par Yves Paccalet 11 novembre 2013


J’ai coiffé le bonnet rouge pendant des années. Avec fierté ! C’était le couvre-chef des équipiers de la Calypso. Nous courions les mers avec le commandant Cousteau, ses plongeurs et ses caméras. Nous montrions ensuite, à la télévision ou dans des livres, la splendeur des coraux, la majesté des baleines, la grâce des dauphins ou la perfection des requins. Nous savions que le bonnet rouge était la coiffe des révoltés bretons du XVIIe siècle, mais aussi le couvre-chef des bagnards de l’île de Ré ou celui des scaphandriers lourds – ces forçats du monde sous-marin…


J’étais heureux de lever mon bonnet rouge à la proue du bateau, des embruns plein la figure, en route pour l’Arctique ou l’Antarctique, le Brésil ou Bornéo… Mais voilà qu’en 2013, ce symbole de la beauté du monde et de l’écologie devient un signal de haine, l’emblème d’un déferlement social anti-écologique, irrationnel, violent, égoïste, destructeur et, pour tout dire : poujadiste.


Je rappelle aux juniors (j’étais moi-même bien jeune à l’époque…) que le mouvement poujadiste, ainsi baptisé par référence à son chef, Pierre Poujade, a commencé en 1954, avec la fondation de l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA). Non pas en Bretagne, mais dans le Lot (à Saint-Céré) : c’est une petite différence avec les « Bonnets rouges » actuels, incendiaires de portiques, camionneurs opposés à l’écotaxe comme à toute taxe, petits paysans excités par les profiteurs de l’agriculture industrielle, ou citoyens mal dans leur peau conviés à la bagarre contre « Paris et les Parigots » par quelques élus irresponsables…


Il y a environ soixante ans, le déclencheur de la « révolte » ou de la « colère » fut, comme aujourd’hui, une question fiscale : les petits commerçants et artisans étaient soupçonnés de cacher une partie de leurs revenus à l’Administration, non pas de Bercy mais de la rue de Rivoli (le siège du ministère des Finances, à l’époque).


Les « Bonnets rouges » de 2013 hurlent contre l’écotaxe comme les trublions poujadistes vitupéraient les impôts « insupportables », qui « prennent l’honnête citoyen à la gorge ». Les « Bonnets rouges » combattent l’Europe et la mondialisation comme les bataillons de Pierre Poujade en décousaient avec les premiers supermarchés. Les « Bonnets rouges » revendiquent à la fois, et sans la moindre logique, davantage de crédits venant de l’État, mais moins de taxes à payer pour le contribuable. Les poujadistes étaient hostiles au Traité de Rome : leurs clones bretons (ou d’ailleurs) veulent abolir Bruxelles – tout en réclamant de l’argent à Bruxelles, lorsque celle-ci supprime ses aides à l’agriculture. Les poujadistes avaient horreur des intellectuels : les « Bonnets rouges » ne les supportent pas davantage. Comme leurs prédécesseurs, ils en appellent au « bon sens des petites gens », qu’ils opposent aux « politicards profiteurs » ou aux « lobbies de la mondialisation ». Les poujadistes hurlaient, tapaient et cassaient pour se faire entendre. Les « Bonnets rouges » utilisent les mêmes arguments « musclés » : ils brûlent ou démontent les portiques de l’écotaxe, les radars fixes ou d’autres installations de la République – dont nous devrons payer le remplacement, nous, les citoyens ordinaires ; nous, les « Parigots » qui sommes pour la plupart provinciaux.


Les « Bonnets rouges » sont en colère. De nos jours, tout le monde est « en colère ». On chercherait en vain une catégorie socioprofessionnelle sereine ou simplement apaisée et tolérante envers le reste de la population… En 1956, en profitant de la vague de deux années de manifs, les poujadistes conquirent deux millions de voix aux législatives et eurent cinquante-deux députés (douze pour cent du total), réunis sous l’étiquette « Union et fraternité française »… Parmi ces élus figurait un certain Jean-Marie Le Pen, alors ardent partisan de l’Algérie française, et qui commençait son ascension. (Je me plais, au passage, à imaginer la « Françalgérie » d’un Le Pen vainqueur du général de Gaulle : notre pays compterait, à présent, cinquante pour cent de Maghrébins !)


Les couvre-chefs des « Bonnets rouges » bretons ne sont apparemment pas fabriqués en France, mais en Écosse. Bravo, les gars ! J’espère simplement que ces bouts de tricot ne deviendront pas les emblèmes d’un vote qui enverrait plus de cinquante députés du Front national à la prochaine Assemblée nationale. Je crains ce scénario, hélas trop vraisemblable ! Les populismes destructeurs et braillards, casseurs et égoïstes, finissent inexorablement en voix pour l’extrême droite. Le poujadisme était d’extrême droite. Les « Bonnets rouges » sont populistes, démagogiques, nationalistes, anti-européens, anti-cosmopolites ; bref, ils sont d’extrême droite, ils la servent sciemment ou ils se font manipuler par elle. Et, quoi qu’en dise Marine Le Pen, héritière méritante et rusée (ou mieux conseillée) du « patriotisme » de papa, le Front national se situe encore à la droite de cette extrême-droite-là.


Telle est la raison qui me pousse, en compagnie des baleines, des goélands et des souvenirs de mes missions sur la Calypso, à proclamer mon amour du bonnet rouge : celui du commandant Cousteau, de la paix, de la beauté du monde et de l’écologie. Celui de la nécessité de l’écotaxe, de la transition énergétique et du combat contre un chaos climatique potentiellement ravageur. Celui de l’agriculture biologique, plutôt que des usines à cochons, à poulets et à maïs qui polluent les rivières et couvrent les côtes bretonnes de tapis puants d’algues vertes. Celui des dauphins qui soufflent et gazouillent près de la pointe du Raz ou du cap Sizun, plutôt que celui des camions qui crachent leurs nuages de gaz carbonique, d’oxydes d’azote, de benzopyrènes et de particules fines sur la quatre voies, de Rennes à Brest et de Quimper à Lorient.
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