Tournesols Non-Modifiés : Oui c'est Possible !

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Les défenseurs d'un tournesol non traité montent au créneau

08/08/2013 05:38

Les membres de la Confédération paysanne devant la parcelle de tournesol aux semences non modifiées.

Dans une récente édition, des agriculteurs vantaient les mérites de tournesols traités contre les chardons. La Confédération paysanne réagit vivement.

Dans nos colonnes du 27 juillet, Fabien Brunie, exploitant à Saint-Branchs, et Michel Beauchesne, exploitant à Sorigny, vantaient les mérites du « sun express », un produit censé protéger les tournesols contre les mauvaises herbes, et notamment les chardons. La Confédération paysanne de Touraine n'a pas apprécié le message et a souhaité rencontrer la presse hier à La Tour-Saint-Gelin. Ses membres s'alarment devant la promotion faite actuellement sur les tournesols et colzas qui sont génétiquement manipulés, sans pour autant rentrer dans les directives d'évaluation des risques sanitaires.

La parcelle de 19 ha de tournesols non mutés présentée par Joël Devijver, élu de la chambre d'agriculture et secrétaire de la Confédération, est présentée comme étant aux antipodes des idées véhiculées par ses collègues. Non seulement les semences utilisées sont conventionnelles, mais son champ est cultivé à la manière bio et vierge de désherbant et d'engrais. Pour lui, l'arrivée des chardons, notamment, est simplement due à une mauvaise rotation des cultures. Toujours selon son point de vue, même les exploitants non bio réussissent très bien à s'en préserver, sans avoir recours à ce type de semences modifiées. 

A première vue, force est de constater que la plantation a fière allure et n'a rien à envier aux cultures voisines traditionnelles. L'absence d'herbes parasites est totale. « Cela demande de l'observation et de la présence » résume-t-il avant de détailler ses méthodes culturales : « Griffage, binage et buttage aux moments opportuns sont déterminants et les apports d'azote sont constitués par un couvert végétal d'hiver de vesse et d'avoine enfoui en janvier. » 

Depuis 12 ans, il démontre qu'il est possible de faire d'autres choix que le recours systématique à la chimie. Il reconnaît des rendements prévisionnels un peu moindres mais à rentabilité égale. Avec son collègue Pascal Joubert, agriculteur dans le Lochois, il s'interroge sur l'invasion des tournesols et colzas mutagènes qui, selon lui, outrepassent les dangers sanitaires encourus pour l'environnement, les utilisateurs et ceux qui consomment les produits. Et de souligner que, paradoxalement, l'utilisation de pesticides a augmenté de 7 % entre 2010 et 2011.

Correspondant NR : Alain Verna