La CRIIRAD salue la diffusion prochaine sur ARTE du film "Qui sème le Vent" de Fred Garson avec Natacha Régnier et Laurent Lucas Diffusion le vendredi 2 décembre à 20h30 sur ARTE
QUI SÈME LE VENT : un kidnapping au Niger, le désert et ses mines d'uranium, l'Elysée et l'Afrique....un film qui interroge la raison d'état, mais permet aussi d'élargir les réflexions actuelles sur le nucléaire à travers les enjeux économiques, politiques, environnementaux et sanitaires de l'extraction de l'uranium.
Ce thriller politique est certes une fiction, mais le scénario est basé, en ce qui concerne l’impact radiologique de l’exploitation de l’uranium sur l’environnement, sur des constats effectués par le laboratoire de la CRIIRAD
En décembre 2003, à la demande de l’ONG AGHIR IN MAN, la CRIIRAD a en effet effectué une mission scientifique au Niger afin d’enquêter sur l’impact radiologique des activités d’extraction de l’uranium conduites depuis plus de 40 ans par des filiales du groupe AREVA. Bien que le matériel de mesure ait été confisqué par les autorités, ce travail initial et les études effectuées depuis en collaboration avec AGHIR IN MAN et d’autres ONG, ont permis à la CRIIRAD de mettre en évidence des pollutions radioactives manifestes, dans la région des villes d’Arlit et Akokan notamment (voir liste page suivante). Les travailleurs des mines d’uranium sont exposés à la radioactivité, mais la contamination de l’air, de l’eau, des sols, au voisinage des mines expose en réalité l’ensemble de la population à des radiations. Il s’agit de faibles doses, mais qui peuvent à la longue avoir des conséquences sanitaires multiples.
À l’heure où la question du nucléaire s’invite au centre du débat politique, il est nécessaire de rappeler notamment qu’au delà des frontières du territoire national, l’extraction de l’uranium cause des dommages irrémédiables.
Exemples de constats effectués par la CRIIRAD de 2003 à 2010 au Niger (zones d’extraction d’uranium des filiales d’AREVA)
- Des matériaux radioactifs ont été utilisés pour remblayer les rues (y compris devant l’hôpital) et parfois même à l’intérieur des bâtiments
- Des matériels contaminés issus des mines et usines d’extraction de l’uranium (ferrailles, textiles) ont été vendus sur les marchés
- Du fait en particulier des rejets de gaz radioactif à l’atmosphère, certains groupes de population reçoivent des doses par inhalation supérieures aux limites internationales.
- Plus de 30 millions de tonnes de résidus radioactifs sont entreposés à l’air libre à quelques kilomètres des villes d’Arlit et Akokan, sans couverture permettant de limiter la dispersion du gaz radioactif et des poussières radioactives.
- En décembre 2010, la rupture des digues de plusieurs bassins de décantation des effluents liquides a conduit au déversement de 50 000 m3 de liquides et boues radioactives sur une surface de 20 hectares.
Pour en savoir plus
Extraits du documentaire de D Berger : « Nucléaire une pollution durable » présentant la mission CRIIRAD de décembre 2003 au Niger (2 parties)
Note de synthèse rédigée par la CRIIRAD en 2008 : « AREVA : Du discours à la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger ».
Résultats de l’étude effectuée par GREENPEACE et la CRIIRAD en 2009 au Niger
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire