Perpignan :
la gauche cherche encore
son unité
face à Louis Aliot
14/11/2025
À moins de quatre mois du dépôt officiel des listes, la gauche perpignanaise n’a toujours pas trouvé la formule gagnante pour affronter le maire sortant, Louis Aliot (RN). Trois candidats se sont déjà déclarés, chacun affirmant vouloir rassembler, mais sur des bases différentes. Tous partagent l’objectif de mettre fin à la présence de l'extrême droite à la mairie de Perpignan.
Depuis près de vingt ans, la gauche perpignanaise avance en ordre dispersé.
En 2008, trois listes (celles de Michaël Cufi, Jacqueline Amiel-Donat et Jean Codognès) se partageaient les voix. Seule Jacqueline Amiel-Donat avait alors accédé au second tour, lors d’une triangulaire. C’est la dernière fois qu’un candidat de gauche a participé au second tour.
En 2014, la division s’est accentuée avec cinq listes (Philippe Simon, Stéphanie Font, Liberto Plana, Axel Belliard et Jacques Cresta). Ce dernier s’était finalement retiré au second tour au profit de Jean-Paul Alduy pour faire barrage à l’extrême droite.
Depuis, la gauche n’est plus représentée au conseil municipal.
En 2020, trois listes à gauche (Pascal Advenars, Caroline Forgues et Agnès Langevine) n’avaient pas réussi à créer la dynamique nécessaire.
Faute d’alliance durable, Perpignan est devenue la seule grande ville française dirigée par l’extrême droite. Encore aujourd’hui, la gauche peine à s’unir et à convaincre dans la capitale catalane.
Si les discussions se poursuivent,
rien n’est encore acté entre les différentes sensibilités.
Mathias
Blanc, à la tête du mouvement « Perpignan Autrement », se veut
le porte-voix d’une dynamique citoyenne. Né du constat qu’aucun parti ne
pouvait rassembler à lui seul, son collectif regroupe plusieurs
formations, PS, PC, PRG, Génération Écologie ou encore L’Après, ainsi
que les militants de Place Publique et revendique une démarche
participative. « Nous avons dépassé les clivages habituels,
explique-t-il. Nous restons ouverts au dialogue, notamment avec Agnès
Langevine. Il ne faut pas qu’il y ait trois listes à gauche. » Pour
lui, la proximité, l’efficacité et l’intégrité doivent guider la future
action municipale.
Parmi ses premières mesures annoncées : une baisse de
la rémunération du maire, une réorientation des missions de la police
municipale vers plus de présence de terrain et une expérimentation de la
gratuité des transports publics.
De trois à deux listes ?
Troisième au premier tour des élections de 2020, Agnès Langevine, investie par le bureau national de Place Publique, persiste et signe. Elle entend « mettre fin au mandat de Louis Aliot », dont elle juge le bilan « égal à zéro ». Pour elle, la victoire passe par « une union la plus large possible, du PS jusqu’au centre ». Elle se dit toutefois opposée à une alliance avec LFI, qu’elle accuse de privilégier une stratégie nationale. « Je suis pour qu’il n’y ait qu’une seule liste, affirme-t-elle, mais enfiler les logos ne suffit pas. Il faut une équipe qui incarne Perpignan et qui parle aux abstentionnistes. »
De son côté, Mickaël Idrac conduit la liste « Perpignan, Changez d’air ! », issue du mouvement LFI et alliée à Génération·s et aux écologistes. Il se positionne comme « l’antithèse de Louis Aliot » et revendique un programme de rupture : « Cette ville est en train de sombrer, il faut tourner la page. » S’il reproche aux socialistes et aux communistes de « rejouer le Perpignan d’avant »,
il explique tout de même les avoir sollicités sans retour de leur part.
Il mise sur le renouvellement et la participation citoyenne : « Tous les habitants qui veulent porter une politique de rupture peuvent rejoindre notre liste. » Son programme s’articule autour de quatre axes: pouvoir d’achat,
transition écologique, apaisement de la ville et démocratie
participative.
Tous ont jusqu’au 26 février pour déposer leur liste.
Si les discussions entre Agnès Langevine et Mathias Blanc semblent
encore possibles, un rapprochement avec Mickaël Idrac semble d’ores et
déjà exclu. Une situation qui pourrait profiter à Louis Aliot. Reste à
savoir si les appels à l’union se traduiront en actes avant l’échéance. À
Perpignan, la gauche n’a pas dit son dernier mot, mais le temps presse.
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| Agnès Langevine « Place publique » |
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| Mathias Blanc « Perpignan Autrement » |
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| Mickaël Idrac « Perpignan, Changez d’air ! » |




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