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mardi 12 novembre 2024
Trump, le pire empire
Un abandon de la classe populaire
Trump, le pire empire
Trump. Le nom le plus ressassé partout sur la planète, des milliards
et des milliards de fois, le bruissement planétaire d’un film d’horreur.
Ton paniqué, dégoûté, révolté mais aussi ébloui, ravi, réjoui. Trump.
47e président des États-Unis élu le 5 novembre 2024 « haut la
main ». Une expression qu’un mauvais esprit pourrait rapprocher d’un
salut nazi.
Trump, qui est dans l’outrance, suscite l’outrance. C’est sa combine,
plus c’est gros, plus ça choque, plus ça marche. Les Haïtiens de
Springfield (Ohio) « mangent les animaux de compagnie des gens qui vivent là-bas »,
ou bien c’est les enfants qui peuvent subir des chirurgies de
transition de genre pendant leur journée à l’école. Votre fille revient
de l’école transformée en garçon.
Au cours de la campagne, son adversaire démocrate Kamala Harris l’a qualifié de « fasciste ». Le mot est si usé qu’il n’a plus guère de sens sauf si on revoit l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
L’historien Robert Paxton y voit les ingrédients du fascisme : autorité, ordre, peur du déclin et de l’autre.
Aujourd’hui, c’est un cabotin revanchard avec tous les pouvoirs qui est à la tête de la première puissance militaire mondiale.
Mais qui a voté pour Trump et pourquoi ?
Chiffres et commentaires circulent à gros bouillon. En dehors du
nouveau flop des sondages et des médias, on peut déjà retenir que les
classes populaires « invisibilisées », en difficulté économique et
sociale, constituent la majorité de son électorat, surtout les « sans
diplômes » et plus seulement les électeurs blancs. Il progresse
notamment chez les Latinos.
Les migrants des premières et deuxièmes générations s’inquiètent en
effet de l’immigration clandestine, d’où sa promesse d’expulser 13
millions de clandestins, une déportation historique. Selon un sondage,
50 % des Américains y seraient favorables.
En bon démagogue, Trump sait canaliser les griefs sociaux contre
l’arrogance des progressistes « wokistes » déconnectés des réalités, ces
diplômés urbains pour qui les électeurs de Trump sont des beaufs
racistes, homophobes, virilistes et amateurs d’armes. Il canalise aussi
la colère sociale contre le parti de Wall Street et de l’impérialisme
économique qui est pourtant son propre monde. Et en même temps, il
reprend des thèmes délaissés par la gauche, comme le souverainisme
économique. Le milliardaire en col bleu récupère l’opposition working class contre l’idéologie du libre-échange.
Il ne faut pas croire que la gauche est inimaginable pour ces
Américains. En 2016, Bernie Sanders a eu un grand succès populaire avec
un programme « démocrate socialiste » qui portait sur la santé
et l’éducation. Concurrent d’Hillary Clinton, c’est elle qui lui a été
préférée par le Parti démocrate et qui a été battue par Trump en
novembre 2016.
Aujourd’hui, huit ans plus tard, c’est le sénateur Bernie Sanders qui résume : « il
ne devrait pas être surprenant qu’un Parti démocrate qui a abandonné
la classe ouvrière se rende compte que la classe ouvrière l’a
abandonné ».
Un message qui sonne juste pour beaucoup et qui a été vu des millions
de fois sur les réseaux. Notre Mélenchon hexagonal ne dit pas autre
chose, « les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n’y en avait pas ».
Et Bernie Sanders poursuit : « les grands intérêts financiers et
les consultants bien payés qui contrôlent le Parti démocrate
tireront-ils les véritables leçons de cette campagne désastreuse ?
Comprendront-ils la douleur et l’aliénation politique que vivent des
dizaines de millions d’Américains ? (…) Probablement pas. »
On comprend que tout ça ressemble beaucoup à ce qui se passe de ce
côté-ci de l’Atlantique, vraiment beaucoup. C’est une lente et profonde
séparation entre la classe populaire et la bourgeoisie urbaine instruite
et « de gauche » qui ignore « ces gens-là » ou qui parle en leur nom
avec une vertueuse commisération. C’est ce qui se passe en Allemagne, au
Royaume-Uni, en Italie, etc. entre les « minorités civilisées » et les
catégories populaires depuis des années, ce qui contribue grandement à
l’adhésion populaire aux partis d’extrême droite.
Pourquoi les pauvres votent à droite. Pourquoi les riches votent à gauche.
Avec ces deux livres fameux, le journaliste américain Thomas Frank a
montré ces puissants phénomènes d’abandon et de mépris de la classe
populaire par la bourgeoisie culturelle de gauche ou d’extrême gauche. Nous l’avions reçu en 2018 avec Serge Halimi et Benoît Bréville.
Une excellente façon de comprendre comment Donald Trump en est arrivé
là et de commencer à mettre au point la meilleure façon d’en soulager
cette planète sans tarder.
Accompagné par ceux pour qui être de gauche est une façon très agréable d’être de droite.
Daniel Mermet
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Pour à peine le prix d’une bière par mois…
C’est clair, les médias jouent un rôle capital dans la montée de
l’extrême droite. Capital, c’est le mot. En France, neuf milliardaires
contrôlent 80 % des médias. Contre ces influenceurs de plus en plus
puissants, les médias indépendants résistent difficilement. C’est
pourtant un rempart important qu’il vous appartient de faire vivre et de
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