Méditerranée :
Le navire « Ocean Viking »
reprend samedi
ses sauvetages de migrants
en mer
HUMANITAIRE
Le bateau reprend du service après trois mois d’arrêt lié à la crise sanitaire
Publié le 18/06/20
Le navire Ocean Viking au large de Marseille, le 8 août 2019. — AP/SIPA
Une « urgence » : après trois mois d’arrêt lié à la crise sanitaire, le navire Ocean Viking s’apprête à reprendre samedi ses sauvetages de migrants en Méditerranée, poussé par « l’ampleur des besoins humanitaires », à l’heure où l’Europe « remonte le rideau » de l’accueil.
Durant un mois, entre début mai et début juin, plus aucun bateau d’ONG ne patrouillait au large de la Libye, faisant craindre aux organisations internationales que la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde selon les Nations unies, ne devienne un angle mort avec des naufrages « invisibles ».
« Il y a urgence à repartir. »
Les deux seuls bateaux qui bravaient le coronavirus et la fermeture des frontières avaient alors été saisis par les garde-côtes italiens, tandis que Malte a attendu plusieurs semaines avant d’autoriser quelque 400 naufragés à débarquer sur son île.
« On sait qu’on va retrouver une situation humanitaire tragique et le coronavirus n’est pas encore tout à fait derrière nous, mais il y a urgence de repartir pour mener notre mission, étant donné l’ampleur des besoins humanitaires », explique Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, association qui affrète l’Ocean Viking, successeur de l’Aquarius.
Depuis le 8 juin, deux autres navires ont repris leurs activités, d’abord le Sea Watch 3, d’une ONG allemande, puis le Mare Jonio, d’une ONG italienne.
Une quatorzaine avant le départ
« Un, deux, trois navires, ça ne suffira pas à couvrir la zone, il faut remettre en place une flotte étatique comme en 2013/2014 avec l’opération italienne Mare Nostrum », réclame la cofondatrice de l’ONG, qui a instauré de strictes mesures de prévention contre le Covid-19 à bord de l’Ocean Viking, actuellement à Marseille et dont tout l’équipage observe une quatorzaine avant le départ.
« On a bien vu que malgré l’absence de navires humanitaires, les traversées continuaient », ajoute-t-elle. Un naufrage documenté, dans la nuit du 4 au 5 juin au large de la Tunisie, qui a fait au moins 55 morts juste avant la reprise des opérations humanitaires, a remis un coup de projecteur sur ces risques : « C’est ce qu’on redoutait, résume Sophie Beau. On sait bien que quand il n’y a pas de navire, les gens risquent leur vie. »
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