Et ailleurs : GCO à Strasbourg (67) - Bure (55) - ZAD de Roybon (38) - Europa city (95) - A 45 (42) - Surveillance : docu *Nothing to Hide* - Projet d'oléoduc Vinci au Canada - Amassada (12) - Calais (62) - Rémi Fraisse/Sivens (82) - Vallée de la Roya (06) - ZAD de Tosu (Bizkaia Espagne) - THT Haute Durance (05) -
AILLEURS
Infos du 1er au 8 octobre
M. Hulot confirme le projet d’autoroute GCO à Strasbourg
Dans un communiqué de presse publié le 3 octobre, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, confirme la réalisation du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, un projet d’autoroute mené par Vinci.
Voici
le texte du communiqué du ministère :
« Les
ministres de la Transition Ecologique et Solidaire et des Transports
confirment que l’Etat respectera les termes du contrat relatif au
contournement ouest de Strasbourg conclu en 2016, avec le
concessionnaire ARCOS.
Cependant,
le dossier du concessionnaire a fait l’objet en juillet 2017 d’un
avis négatif de la part du Conseil National de la Protection de la
Nature (CNPN), considérant qu’il souffre de nombreuses
imperfections en matière d’évitement, de réduction et de
compensation des effets du projet sur la biodiversité.
Le
dossier du concessionnaire doit donc être sérieusement retravaillé
en ce sens, en liaison avec les services de l’Etat et les
collectivités (métropole, département, région), et sera à
nouveau présenté prochainement au CNPN.
En
conséquence, les ministres ont décidé de suspendre l’opération
de déboisement nécessaire aux travaux préparatoires, tant que ce
nouvel avis du CNPN n’aura été rendu.
Ce
délai ne met nullement en cause la réalisation du projet. L’impact
de ce retard sur la date de livraison finale, dû à une mauvaise
qualité des compensations écologiques prévues, devra
impérativement être avancé au plus tôt par le concessionnaire.
L’histoire
de ce projet a toujours été marquée par des contradictions entre
les transports, l’agriculture et la nature, le tout dans un espace
à enjeux proche de la métropole. L’Etat entend à la fois
permettre la réalisation de ce projet attendu localement, et
s’assurer qu’il apporte les meilleures garanties en matière
environnementale. Cette suspension va ainsi donner au projet le délai
nécessaire pour se concrétiser dans de meilleures conditions. »
Source :
Ministère
de la Transition écologique
sur
Reporterre
►On
relaie l’appel de Bure
suite aux perquisitions de militant.es de la lute anti-poubelle
nucléaire :
Après les perquisitions, l’A.G. du mouvement appelle à créer des comités Bure partout !
Ce 23 septembre, nous étions une soixantaine de personnes, issues de
toutes les composantes de la lutte, à l’assemblée du mouvement
contre la poubelle nucléaire et son monde, pour réagir aux
perquisitions qui nous ont frappées trois jours plus tôt. Ce qui a
été fouillé de fond en comble par les gendarmes ce jour-là, ce
n’est pas juste deux lieux collectifs et trois logements de
militant-e-s. Ce sont nos vies, nos intimités, nos amitiés. C’est
tout un mouvement dans la diversité de celles et ceux qui le font
vivre, depuis quelques mois ou depuis 25 ans. Voir et entendre des
gendarmes fracasser des portes et entrer dans des dortoirs en tenue
anti-émeute, les armes à la main, était un choc : il a fallu
toute la solidarité entre nous et les soutiens immédiats de
l’extérieur, des habitant-e-s et des militant-e-s, pour le
dépasser.
C’est
pourquoi nous avons été très ému-e-s par les rassemblements qui
se sont organisés partout dès ce jour-là. Emu-e-s aussi par le
fait que des personnes souhaitent former des comités de soutien ou
de lutte. Cette perquisition se retourne contre ceux qui l’ont
organisée, car ce déferlement de soutiens et de dons nous a unies
et a redonné du courage pour affronter le pouvoir gigantesque de
l’industrie nucléaire.
Notre
lutte ne veut pas simplement sauver un territoire rural de
l’enterrement de première classe que lui offre le nucléaire. Elle
concerne tout le monde. Le projet Cigéo en Meuse est le dernier
espoir pour l’État de gagner du temps face à l’inexorable
accumulation des déchets radioactifs. En le bloquant, nous remettons
en question l’existence de toute la filière, depuis l’extraction
de l’uranium au Niger, au Gabon…, jusqu’aux centrales, jusqu’à
la poubelle finale. Et nous questionnons aussi plus généralement la
violence de l’État envers tout ce qui vit.
Toutes
les personnes qui se sentent touchées peuvent rejoindre la lutte
depuis leurs lieux de vie, en créant si ielles le souhaitent des
comités locaux, pour former un réseau de soutien mutuel. Pour que
les intérêts de l’institution nucléaire soient attaqués partout
où elles ont pignon sur rue, et qu’il y ait partout des des
soirées de soutien, des info-tours, des actions contre les
nucléocrates et leurs sous-traitants (Vinci, Eiffage, EDF, Areva,
Biotope…). Libérez votre imaginaire !
Nous
vous invitons dès le week-end du 21 et 22 octobre à venir à Bure :
samedi 21, pour se rencontrer entre comités et dimanche 22, pour
construire une cabane d’accueil dans la forêt libérée !
Pour affronter l’hiver, les matériaux de construction,
d’étanchéité et d’isolation sont les bienvenus. D’autres
rencontres suivront.
Si
vous voulez relayer la lutte ou créer un comité de lutte chez vous,
envoyez un contact (et éventuellement un petit texte si le coeur
vous en dit !) à la liste burepartout@riseup.net, et
inscrivez-vous sur la liste bure-intercomites@lists.riseup.net
Vous
pouvez aussi venir nous voir, deux jours ou un an, renforcer la lutte
locale et l’occupation de la forêt. Et partout, créons des
espaces communs, reprenons nos vies volées ! On ne nous
atomisera jamais !
L’Assemblée
de lutte de Bure du 23 septembre.
►Il
semblerait que du mouvement se profile du côté de la Zad de
Roybon.
Plus
d’infos : https://zadroybon.wordpress.com/Pour le Parti communiste, Europacity est un « désastre environnemental »
Le
Parti communiste (PCF) prend position contre le projet Europacity à
Gonesse. Dans un communiqué publié le 5 octobre, il explique
sa position. Elle intervient alors qu’un rassemblement festif des
opposants a lieu dimanche 8 à Paris. Voici le texte du communiqué :
« Europacity :
un désastre environnemental loin des besoins des populations
Dimanche
8 octobre le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG)
organise une initiative à Paris, place de la République : nous
y serons à nouveau !
L’opposition
à ce mega projet consumériste, grand temple de la consommation et
du divertissement du Grand Paris s’amplifie. Ainsi, le rapport de
l’enquête publique sur la révision du Plan Local d’Urbanisme de
Gonesse a rendu un avis négatif. Il souligne les impacts
environnementaux négatifs contraires aux engagements de la France,
en matière de préservation des terres agricoles et de lutte contre
le réchauffement climatique. Il juge également les promesses de
créations d’emplois peu crédibles.
La
Famille Mulliez (Auchan), alliée au milliardaire chinois Wanda, rêve
d’une métropole béton sur les 300 hectares de terres agricoles
fertiles. Un projet démesuré, de plus de 3 milliards d’euros,
censé accueillir 30 millions de visiteurs par an. Bonjour
l’atmosphère pour les habitant-es de proximité, sans compter la
congestion automobile quotidienne déjà à saturation sur les
autoroutes A1 et A3.
Alors
que le gouvernement poursuit la politique d’austérité et réduit
les dotations aux collectivités territoriales, il serait plus utile
de mobiliser l’argent public pour l’amélioration des transports
en Ile-de-France, la reconversion des friches industrielles et la
préservation des espaces naturels.
La
priorité doit être donnée à la reconstruction de la ville sur la
ville et à la préservation des derniers espaces agricoles pour le
développement de circuits courts agricoles pour nourrir l’Île
-de-France.
La
priorité doit être donnée au développement et à la
diversification des formations pour lutter contre le chômage et
permettre aux habitants des départements riverains d’accéder à
des emplois durables et qualifiés.
C’est
à ces conditions que nous construirons la métropole dont les
Franciliens ont besoin. L’Etat et le Conseil régional doivent
maintenant sortir de leur période d’observation silencieuse,
refuser ce projet et agir pour le bien être des populations et du
territoire. »
Source :
Parti communiste
français sur
Reporterre
Infos du 9 au 15 octobre
Une tour pour veiller sur les territoires menacés par l’A45
La
Coordination des opposant.e.s à l’A45 a implanté une tour de
veille sur le trajet possible du projet de l’autoroute A45 entre
Lyon et Saint-Etienne. Voici le texte de son communiqué :
« A
Cellieu (Loire), au milieu des vergers, flotte désormais un drapeau
contre l’autoroute A45 au sommet d’une tour de veille de plus de
6 mètres de haut. Inaugurée ce dimanche 8 octobre en présence
d’un centaine de personnes, cette tour veillera sur une vallée où
des viaducs et des tunnels détruiraient une économie paysanne, la
vie de nos villes et villages et des paysages extraordinaires.
Erigée
sur le terrain d’un paysan dont l’activité est directement
menacée par la construction de l’autoroute, cette tour envoie un
message aux promoteurs de l’autoroute A45 et à celles et ceux qui
voudraient en faciliter la construction : la lutte s’enracine
et se construit ! A l’initiative de l’Assemblée de lutte
stéphanoise et soutenue par le Collectif des paysans menacés par
l’A45, la tour de veille inscrit sur le territoire le message
délivré depuis des mois : les opposant.e.s, dans leur
diversité, n’entendent pas laisser les promoteurs de l’autoroute
prendre possession des terres cultivées nécessaires à la
construction de leur projet inutile et destructeur.
Là
où les promoteurs de l’autoroute en sont réduits à gaspiller
l’argent public pour organiser une campagne de communication, nous
sommes présent.e.s sur le terrain, prenant soin du territoire, du
patrimoine et des habitant.e.s. A leur court-termisme destructeur,
nous opposons une vision de long-terme qui s’appuie sur ceux qui
vivent et travaillent sur les terres qu’ils convoitent. »
Une soupe géante contre EuropaCity
Dimanche 8 octobre, « plusieurs centaines de personnes » d’après les organisateurs se sont rassemblées autour d’une soupe d’automne place de la République, à Paris, pour défendre les terres agricoles du Triangle de Gonesse, menacées de destruction par le projet de mégacomplexe commercial et de loisirs EuropaCity.
Au
cri de « Des radis, pas des caddies » ou « Des
terres, pas d’hypers », des brouettes et des carrioles
remplies de potirons, de pommes de terre et de carottes ont été
convoyées place de la République, où les légumes ont été
transformés en soupe, servie gratuitement aux passants.
« Cette
récolte prouve la grande qualité nourricière des terres du
Triangle de Gonesse », a déclaré Bernard Loup, président
du CPTG. Depuis le 21 mai dernier, un champ situé dans le
Triangle est cultivé par les opposants au projet de centre
commercial et de loisirs porté par le groupe Auchan.
*Nothing
to Hide* est un documentaire partenaire de Mediapart dédié à la
question de la surveillance de masse et à son acceptation dans la
population. Après 10 mois de diffusion en salles et 40
projections-débats dans six pays, le documentaire *Nothing to Hide*
est mis en ligne en libre accès :https://vimeo.com/nothingtohide►Roybon :
La pression continue à monter à Roybon. Cabane incendiée, arbres coupés... Restez prêt-e-s à les rejoindre ! https://zadroybon.wordpress.com/2017/10/08/des-nouvelles/►GCO :
Chouette
article à la zad du Moulin en Alsace qui elle aussi défie
Vinci :
https://blogs.mediapart.fr/thomas-porcheron/blog/081017/alsace-la-zad-qui-defie-vinci
Alsace : la ZAD qui défie Vinci
Vinci
souhaite construire une autoroute à l'ouest de Strasbourg, dans le
but affiché de désengorger la capitale européenne. Les opposants
dénoncent un nouveau « grand projet inutile » dangereux
pour l'environnement. Reportage à la ZAD du moulin, où la
résistance s'organise.
À
la sortie de Kolbsheim, petit village du Bas-Rhin situé sur le
relief du Kochersberg, d'étranges panneaux bordent la
départementale :« Non au GCO », « Vinci Geh
Heim » (Vinci, dégage, en alsacien). Ils convergent à
l'entrée d'un chemin de terre sillonnant à travers la forêt. Au
bout, une clairière sur laquelle sont installées une quinzaine de
tentes et une roulotte. Bienvenue à la ZAD (zone à défendre).
L'endroit est calme, on entend l'eau ruisseler derrière le moulin,
qui a donné son nom au lieu. Quelques personnes s'affairent autour
de l'espace de vie construit avec des matériaux de récupération.
Une cuisine, un bar, un espace de stockage pour le bois et les
aliments. Un reste de feu languit entre des chaises de camping, un
vieux fauteuil et des sièges taillés dans des troncs. Quatre poules
déambulent tranquillement sous le soleil de l’après-midi. Elles
s’appellent « Iron », « Maiden », « Led »
et « Zeppelin ». « On a même une scène pour les
spectacles », complète Peter, zadiste. Il dort là depuis
trois nuits, « même s'il commence à faire froid. Ça va être
dur cet hiver. » Ce n'est rien à côté de
Notre-Dame-des-Landes et ses centaines d’occupants permanents.
Pourtant,
ce petit monde a bloqué les travaux d'une autoroute et fait mordre
la poussière à un géant mondial du BTP, Vinci et sa filiale Arcos,
concessionnaire et maître d'ouvrage. Le 20 septembre, les opposants
ont manifesté et empêché les travaux de déboisement qui devaient
inaugurer l’autoroute A355, également appelée Grand contournement
ouest (GCO). Le maire de Kolbsheim, Dany Karcher, a pris la tête de
la contestation. Et pour cause : le nouvel axe routier de 24
kilomètres doit traverser la commune. Selon ses promoteurs, il
permettra de désengorger l’A35 qui passe au milieu de Strasbourg.
Il est reconnu d'utilité publique. M. Karcher, lui, juge le projet
« inutile », même si Vinci assure tous les frais de
construction. Nicolas Hulot a suspendu les travaux mais ne s’oppose
pas au GCO. Il s’en remet à l’avis (consultatif) du Conseil
national de la protection de la nature (CNPN), attendu pour ce mois
d’octobre. Il avait déjà rendu un avis négatif en juillet et
Vinci avait dû revoir sa copie. En manifestant, les opposants ont
peut-être gagné un temps précieux : en raison de la
nidification des chauve-souris dans la forêt autour de Kolbsheim, le
déboisement n’est autorisé que du 1er septembre au 15
octobre. Si rien n’est fait avant cette date, le chantier ne pourra
pas redémarrer avant septembre 2018.
Malgré
tout, Norbert, jeune ouvrier agricole et zadiste, est assez
pessimiste. « Il faudrait qu’on soit 70 personnes au moins
pour peser. » Il salue l’aide des habitants de Kolbsheim, qui
amènent des palettes et un peu de nourriture. « C’est la
faute des gens, ils veulent tous prendre leur voiture »,
tranche-t-il. Il ne compte pas sur le soutien des autorités « Le
CNPN ne pourra faire barrière très longtemps. Vinci est puissant. »
Alors il s'en remet à lui-même et ceux qui l’entourent. « Comme
j’ai un gros jardin, j’ai donné toutes mes récoltes à la ZAD.
C’est ma contribution. »
Derrière
la ZAD se déploie le paysage idyllique du Kochersberg. Les chemins
serpentent entre les hauts arbres et les prairies, où paissent
paisiblement quelques vaches et les cours d'eau gonflés par la pluie
de ces derniers jours. Le grand hamster, espèce protégée, creuse
son terrier sur cette colline, havre de biodiversité. Bientôt, le
vrombissement des automobiles remplacera le chant des oiseaux. Si
Vinci s’est engagé à construire un viaduc au-dessus de la
rivière, la Bruche, cela n'empêchera pas la destruction d'une
partie de la forêt et la dégradation de l'environnement local.
De
nouvelles personnes arrivent peu à peu dans la clairière. Parmi
elles, un homme à la tête grisonnante, au long manteau marron. Son
air de grand bourgeois détonne dans cette atmosphère libertaire.
Erik Grunelius est propriétaire du château de Kolbsheim, classé
monument historique, autour duquel se trouve un « Jardin
remarquable » labellisé. Il possède également le terrain sur
lequel sont plantés les tentes, qu'il a prêté aux zadistes, par
conviction. « L'autoroute doit passer à côté de chez moi.
Ils n'ont pas le droit de construire à moins de 500 mètres de
l'habitation. Du coup, ils se sont mis à 510 mètres... ». Une
curieuse alliance de circonstance entre des zadistes et un châtelain
s'est établie. Dans le jargon, on appelle cela la « convergence
des luttes ».
Il
n'y a pas qu'à Kolbsheim que la colère gronde. Plusieurs élus
locaux se sont joints à la contestation, comme Jean-Marie Schaeffer,
conseiller municipal à Oberschaeffolsheim, commune voisine située
sur le tracé de l'A355. « Comme la route sera sur le relief,
la pollution va descendre vers la commune. Et moi, j'habite à 400
mètres de l'autoroute. » Ses motivations sont écologistes,
mais aussi pratiques : « Cet axe sera payant, et on ne
pourra le rejoindre qu'à quatre endroits. D'une part, on ne pourra
pas le rallier à partir des petites communes aux alentours, il
faudra rouler jusqu'aux échangeurs. D'autre part, qui sera prêt à
débourser 3 euros, voire 7 euros en heure de pointe, alors que les
autoroutes alsaciennes sont gratuites ? Les gens continueront à
rouler sur l'A35, c'est complètement absurde ! » En 2008,
le dossier d'enquête publique avait conclu que le désengorgement de
Strasbourg n'était « ni l'enjeu, ni l'objectif du GCO »
et que le rapport de trafic ne serait que de 4,6%.
Le
soir commence à tomber, tandis qu'un homme à l'imposante moustache
blanche sort d'une voiture. La cinquantaine de personnes présente se
précipite pour le saluer. José Bové, saint patron de la ZAD, héros
du Larzac, est venu donner sa bénédiction. « C'est grâce aux
zadistes que la forêt tient encore debout, entonne-t-il sous les
applaudissements. Le droit, il est de votre côté. » Mais pour
combien de temps encore ?
Thomas
Porcheron sur Médiapart
NDA :
« José Bové, saint patron de la ZAD, héros du Larzac, est
venu donner sa bénédiction. » Faudrait qu’il arrête le
goupillon, le croyant !
►Vinci :
Vinci n’arrête malheureusement pas les dégâts : le groupe se prépare à construire au Canada une partie de l’oléoduc TransMountain, méga projet controversé par plusieurs communautés autochtones et des organisations écologistes. Même scénario "profiteurs vs résistance" sur le chantier du gazoduc Trans Adriatic Pipeline en Albanie et en Grèce. Voir article ici. Soutien à celleux qui luttent contre cette multinationale pieuvre !Fou mais vrai : la police poursuit un manifestant
pour « jet de feuilles d’origine végétale »
Le
tribunal de grande instance de Rodez a instruit le procès d’un
militant anti-éolien, accusé de « violences volontaires »
« avec jet de feuilles d’origine végétale ». La
police a porté plainte. Reporterre a assisté à l’audience.
Rodez
(Aveyron), correspondance
Les
camarades de Solidaires sont passés dire bonjour avec leur sono, en
marge de la manifestation des fonctionnaires. Dans le hall du
tribunal de grande instance de Rodez, ce mardi 10 octobre, les
robes noires chuchotent et s’amusent en regardant dehors :
« Ce sont les zadistes. » Une vingtaine de
personnes sont venues soutenir le militant jugé aujourd’hui.
« Ce
ne sera pas très long, vu la teneur des faits »,
lance le juge, en préambule. Puis il s’adresse à l’accusé,
Xavier Auboux, électricien intérimaire dans le sud de l’Aveyron :
« Vous
avez participé le 21 janvier dernier à une manifestation à
Rodez, contre l’implantation d’éoliennes. »
Comme Reporterre
l’a raconté,
cette manifestation joyeuse et festive sillonna la ville jusqu’à
se terminer devant la préfecture de Rodez où les manifestants
étaient invités à « apporter
de la terre pour enfouir leurs projets ».
Et
c’est ce qu’ils firent, vidant des sacs de terre, branches,
feuilles humides juste devant les forces de l’ordre. L’ambiance
se tendit alors. Ça se frottait, se bousculait au premier rang et
quelques coups furent échangés. Un policier tentant d’attraper
une banderole fut frappé avec un bout de bois et reçu des coups de
pied. En réponse, les CRS sortirent brutalement de l’intérieur du
bâtiment et aspergèrent de gaz lacrymogènes les manifestants (et
leurs collègues policiers) jusqu’à ce que le groupe reculât,
puis, après une prise de parole au mégaphone et un verre de vin
chaud, se dispersât.
- Les jets de feuilles le 21 janvier 2017
- devant la préfecture de l’Aveyron, à Rodez.
-
Deux
heures plus tard, alors qu’il s’apprêtait à quitter la ville
avec ses camarades dans son camion, Xavier Auboux fut interpellé par
des policiers qui l’avaient repéré. Ils trouvèrent sur lui un
Opinel, une arme de catégorie D dont le port est interdit par la
loi. Voilà de quoi le placer en garde à vue quelques heures.
D’abord accusé d’avoir frappé le policier au sol, il a vite été
disculpé de cette première accusation par la caméra de
vidéosurveillance. « Que les choses soient claires,
insiste le procureur lors de l’audience du 10 octobre, il
n’y a pas d’ambigüité : il y a eu des coups contre un
policier, mais vous n’êtes pas poursuivi pour ça. »
« C’est dégradant, avilissant »
Alors,
pourquoi se retrouve-t-il neuf mois plus tard sur le banc des accusés
de ce tribunal ? « Sur la vidéo, on vous voit déverser
un sac de feuilles sur un policier », affirme le juge.
« Non, sur le tas qui était déjà à terre »,
conteste le manifestant. Mais voilà. Un policier a porté plainte
contre lui pour « violences volontaires aggravées avec jet
de feuilles d’origine végétale sur personne dépositaire de
l’autorité publique ». Violence qui n’entraine
pourtant aucune interruption temporaire de travail ni avis médical.
À
première vue loufoque, cette accusation prend un peu plus de sens à
l’écoute de l’avocate de la partie civile, Me Gosset. Si elle
abandonne rapidement l’hypothèse de violences physiques,
difficilement défendable matériellement, elle estime néanmoins
qu’il y a eu « des violences psychologiques ».
Elle décrit ainsi cinq policiers « dont aucun n’a fait
preuve d’agressivité » face à une trentaine de
manifestants décrits comme « virulents ». Et
voici Xavier, avec son sac de feuilles, ou plutôt, selon l’avocate :
« De la tourbe, un peu pourrie, c’est tout un symbole :
la police-poubelle. » Aussi, si la cause est noble — « un
transformateur sur un terrain comme ça, c’est vrai, c’est une
vraie usine » —, en agissant ainsi, Xavier n’a
« pas servi sa cause ». L’avocate réclame
500 euros d’amende et les frais de procédure.
- Le procureur se fait plus solennel encore : réaffirmant son « attachement à la liberté de manifester », il rappelle que celle-ci a « nécessairement une limite : le respect de l’ordre public ». Et de pointer la montée dangereuse depuis quelques années « d’une frange de la population qui, sous couvert d’idées politiques, va tenter de s’en prendre à des policiers et commettre des dégradations ». Alors certes, pour Xavier, il n’y a pas eu de coups et de violences physiques, mais il sermonne : « Vous ne pouvez pas jeter des feuilles sur un individu. C’est la même idée qu’un crachat, ça déconsidère la personne en face de vous, c’est dégradant, avilissant. » Il termine par un parallèle douteux avec le contexte des violences terroristes envers les policiers « qui servent de cible » même si selon la formule consacrée, il n’y a « pas d’amalgame ». Et enfin, de conclure pédagogiquement — « Vous êtes allé au-delà des limites » — en requérant à son tour 500 euros d’amende.
« Aucun avis médical, aucun arrêt de travail du policier ayant porté la plainte »
Face
à ce discours très moralisateur, l’avocat de la défense, Me
Sébastien Etcheverrigaray, venu de Montpellier, demande à ce qu’on
« ne
fasse pas un procès politique, de l’Amassada
ou de la manifestation du 21 janvier »
et qu’on juge uniquement sur « les
faits qui incombent »
à son client.
L’avocat
pense que l’enquête a été menée à charge : « On
va essayer d’incriminer M. Auboux pour les violences qui ont
été commises sur un autre policier. » Et de s’exclamer :
« Heureusement que nous avons la vidéo, sans cela, sur la
seule foi des accusations policières, mon client aurait pu être
jugé pour des violences qu’il n’avait pas commises. »
Me
Etcheverrigaray conclut en demandant la relaxe. Car, pour qu’il y
ait violence, même psychologique, il faut un élément matériel, le
sac plein de feuilles, et
un élément intentionnel. « Non
caractérisé, car il n’y a aucun avis médical, aucun arrêt de
travail du policier ayant porté la plainte »,
Xavier persistant durant toute l’audience à nier « toute
volonté de nuire »
et avoue son « incompréhension,
avec des chefs d’inculpation qui changent du soir au matin ».
À
la sortie, les militants ne peuvent s’empêcher de plaisanter sur
la létalité supposée des feuilles : « Il faut
vraiment avoir une méconnaissance totale du processus de
décomposition des feuilles pour dire que c’était de la tourbe ! »
dit l’un. Pour Xavier, « c’est un procès contre une
manifestation, parce qu’on embête avec notre opposition au projet
de transformateur ». Au milieu du groupe, Bruno Ladsous,
venu représenter les collectifs aveyronnais anti-éoliens en soutien
à Xavier : « C’était une manifestation au départ
pacifique où des femmes, des enfants et des vieillards ont reçu des
jets de gaz lacrymogènes et des violences policières
inadmissibles. »
Lui-même
avait ce jour-là « apporté
un peu de terre qu
[il a] versée
sur le tas, c’était une manière de montrer qu’on ne respecte
pas l’intégrité de nos territoires ».
Et d’ajouter : « Nous
aussi, on aurait pu porter plainte pour des violences ! »
Des témoignages ont été recueillis sur la brutalité
soudaine des CRS à la fin de l’affrontement. Mais la lettre de
protestation envoyée au préfet est restée sans réponse. Comme les
nombreuses plaintes contre les violences policières survenues ces
derniers mois et dernières années. Et comme ces « feuilles
d’origine végétale »,
qui chutent dangereusement des arbres chaque automne. Gageons que,
d’ici au délibéré, le 14 novembre, elles n’auront blessé
personne.
Infos du 16 au 22 octobre
►Calais :
On relaie un communiqué de Calais Migrants Solidarity, sur la manif du samedi 23 septembre qui a tourné en affrontements violents ; Une invitation est faite pour venir en soutien aux deux personnes convoquées au tribunal de Boulogne le 23 Octobre 2017 à 14 h.Sivens, Rémi Fraisse, trois ans après, où en est-on ?
Article déjà posté ici :
La « concertation » à Sivens :
un jeu de dupes pour
faire avaler une nouvelle pilule
Après
l’abandon du barrage de Sivens, l’État a lancé une concertation
locale sur un « projet de territoire ». Les auteur-e-s de
cette tribune s’interrogent sur la participation d’associations
écologistes à cette « expérience d’ingénierie sociale »
où les pro-barrages sont majoritaires.
Les
auteur.e.s de cette tribune habitent le département du Tarn.
Inutile
de revenir sur le projet de barrage initial et sur la manière dont
les autorités tarnaises avaient cherché, au mépris de tout, à
passer en force pour l’imposer. Après la mort de Rémi Fraisse
lors du grand rassemblement du 25 octobre 2014, l’État se
précipita au secours des autorités locales, trop heureuses de se
débarrasser d’une si chaude patate. Alors que le conseil général
et la préfecture du Tarn avaient jusque-là fait la sourde oreille
et joué la carte répressive jusqu’à assassiner un homme,
Ségolène Royal abattit la carte de la concertation. C’est ainsi
qu’était annoncé un « projet
de territoire »
dans lequel les composantes citoyennes du mouvement d’opposition
(Collectif Testet, Confédération paysanne, FNE) s’engouffraient
en se réjouissant à l’idée d’être enfin entendues par ceux
qui, auparavant, n’avaient cessé de les réduire au silence.
Le
« projet de territoire » proprement dit est
précédé par un audit patrimonial qui vise à répondre à la
question : « Conditions et moyens d’une meilleure
gestion de la qualité du territoire du bassin versant du Tescou :
Quelle stratégie pour la ressource en eau ? » Réalisé
en juin 2016 via une cinquantaine d’entretiens par un groupe
d’experts assurant la médiation (le laboratoire Adeprina), l’audit
clarifie les objectifs du projet de territoire.
Dépolitiser, pacifier et techniciser
Il
a trois objectifs :
.
Tout d’abord, redonner foi en la démocratie représentative et en
l’action des élus dans un contexte de défiance envers les
institutions : « Il faut recréer la confiance avec
l’État. Il est complètement décrédibilisé. »
.
Ensuite, retrouver la paix sur le territoire. Étonnamment, le fait
que des personnes auditées comme Philippe Jougla (président de la
FDSEA) ou Pascale Puibasset (adjointe au maire de Lisle-sur-Tarn)
mettent de l’huile sur le feu en bloquant l’hommage à Rémi
Fraisse en octobre 2016 et couvrent une attaque au couteau (dont
l’auteur n’est autre que le frère de l’adjointe), ne remet
aucunement en cause leur participation.
.
Enfin, coconstruire un projet « innovant et durable »
répondant aux besoins économiques des exploitants agricoles
existants tout en en installant de nouveaux et en réglant le
problème global de l’eau.
En
somme : dépolitiser, pacifier et techniciser.
La
méthode de l’audit patrimonial a été théorisée par le
laboratoire de recherche Adeprina, promue par le think tank
Sol et civilisation et commercialisée par une boite de consultants,
Mutadis — trois structures qui font travailler les mêmes individus
sur les mêmes projets. Elle a été utilisée pour « réhabiliter
les conditions de vie dans les territoires contaminés de
Tchermobyl » (projet Ethos) et aider la Commission
européenne à anticiper la gestion d’un accident nucléaire en
réalisant un guide pour la mobilisation des acteurs (projet
Euranos). Plus récemment, un projet de « développement
durable » a été mis en place en Martinique, prétendant
améliorer la qualité de vie autour de bananeraies où a été
utilisé un pesticide organochloré qui cause des cancers de la
prostate et des naissances prématurées. Le rapport invite à bien
vivre, voire vivre mieux, sans nier la présence à long terme du
pesticide qui peut être vue comme une « opportunité ».
Gilles
Hériard-Dubreuil, président de Mutadis et fondateur du mouvement
environnementaliste de droite Écologie
humaine
(proche de la Manif pour tous) a récemment supervisé
une enquête pour Center Parcs
visant à réfléchir à l’implantation « durable »
d’un centre de vacances dans le Jura. Une manière de rendre la
déforestation et le tourisme de masse plus acceptable après l’échec
de Roybon ? Via le projet européen Cowam, il travaille depuis
une dizaine d’années à l’implantation de projets
d’enfouissement des déchets nucléaires : comment les rendre
acceptables en tentant d’impliquer les populations locales dans le
processus de conception. Si la participation ne prend pas le sens
souhaité, il est bien sûr toujours possible d’abattre l’atout :
la répression et les armes de guerre pour mater les populations
rétives, comme à Bure (Meuse), où Robin
Pagès a été mutilé l’été dernier.
Pacifier les populations qui se révoltent contre des projets néfastes et faire accepter les nuisances ?
L’audit
patrimonial restitué en juillet 2016, le « projet de
territoire » démarre officiellement en mars 2017. La phase
actuelle consiste en des réunions thématiques (eau, biodiversité,
identité du territoire, sols) auxquelles participent des groupes
composés de membres de chaque famille d’acteurs (élus,
agriculteurs, riverains, associations). Les experts scientifiques
d’Adeprina, ingénieurs agronomes et chercheurs assurent la
médiation. Leur rôle est d’envisager une solution technique à un
problème politique de fond. Celui des milices, de l’assassinat de
Rémi Fraisse, de l’écocide de la forêt de Sivens et de la
destruction de la ferme de la Métairie neuve, tout cela dans
l’impunité la plus totale. « Ça va, mais le feu couve
sous la cendre », lit-on dans l’audit. Pour éviter un
retour de flamme, la stratégie est la même qu’à Tchernobyl ou en
Martinique : techniciser, dépolitiser et pacifier.
Des agriculteurs pro-barrage, le 4 mars 2015, à Sivens.
Certains étaient armés de battes de base-ball.
Un petit tour de table des personnes invitées à ces réunions donne une bonne idée de ce que l’on peut en attendre. Tous les élus locaux qui ont porté sans vergogne le projet initial de barrage sont présents : députés, sénateurs, préfets (dont l’actuel préfet du Tarn, Jean-Michel Mougard, qui s’est appuyé sur des milices privées pour expulser les manifestants antinucléaires de Bure) et maires. Les agriculteurs miliciens qui ont réalisé le siège de la Zad également, dont le vice-président de la FDSEA Laurent Viguier, qui manie aussi bien la fourche que la batte de base-ball. Les associations du lobby pro-irrigation. Et même l’animateur d’un site internet aux idées d’extrême droite qui invitait à la « chasse aux bobos et aux pelluts [sic] ». 16 citoyens tirés au sort sont censés rendre le processus plus démocratique.
Dans
une telle assemblée composée très majoritairement de probarrage,
qu’espèrent donc obtenir la poignée de membres d’associations
écologistes (Collectif Testet, FNE) ou de la Confédération
paysanne, si ce n’est servir de caution démocratique à une
expérience d’ingénierie sociale dont le but est d’éteindre les
braises d’une contestation régionale et nationale très large et
dont le résultat risque bien d’être d’imposé, par des moyens
plus doux, un barrage au Testet ?
Plus
largement, ces nouvelles formes de concertation — s’ajoutant à
celles déjà existantes — permettent-elles d’endiguer le
développement du nucléaire, de l’agro-industrie et du bétonnage
de nos territoires ou sont-elles sorties du chapeau au coup par coup
pour pacifier les populations qui se révoltent contre des projets
néfastes et faire accepter les nuisances ? Une personne auditée
semble nous mettre sur la voie de la réponse : « Il
faut que ce projet de territoire marche, sinon on aura la révolution
partout. »
Quelques
habitant.e.s du Tarn sur
Reporterre
Infos du 23 au 31 octobre
Mardi
24
octobre
►Contre les grands projets :
Des nouvelles de la vallée de la Roya, avec un nouveau numéro de la Marmotte Déroutée, journal autogéré de la lutte sur place. Dans ce numéro, un dossier sur la sécurité, ses mécanismes et ses potentiels de pouvoir, entre autres. Un autre sur la police dans la vallée, un agenda, des contributions extérieures et entretien imaginaire… A lire [ici] !►Bure :
On
relaie des infos de Bure, où la lutte subit toujours plus la
répression d’un état violent et aménageur de poubelles
nucléaires. Plus d’infos [ici]
Un paysan condamné pour avoir prêté son tracteur
aux opposants de Bure
Mardi
24 octobre, Jean-Pierre Simon, paysan installé à
Cirfontaines-en-Ornois (Meuse), a été reconnu coupable par le
tribunal correctionnel de Bar-le-Duc d’avoir prêté un tracteur et
sa remorque aux opposants au projet d’enfouissement de déchets
nucléaires de l’Andra à Bure. Il a été condamné à deux mois
d’emprisonnement avec sursis assortis de six années de mise à
l’épreuve.
Joint
par Reporterre, le paysan ne se dit pas surpris par cette
lourde condamnation : « Ma situation d’agriculteur
et d’habitant du secteur a sans doute joué : les
autorités ne veulent pas que mon histoire fasse des émules, et que
d’autres habitants suivent mon exemple. Il fallait assainir, taper
fort et condamner, pour dissuader les autres. »
Pour
autant, il n’est pas certain de faire appel, car en cas de
prolongation de la procédure judiciaire, il ne pourrait pas
récupérer son matériel agricole (notamment le tracteur
indispensable à son travail), saisi et retenu depuis juin 2016.
Pour
rappel, à l’été 2016, ce paysan a mis à disposition des
opposants au projet de poubelle nucléaire de Bure son tracteur et sa
bétaillère. Pour les gendarmes et pour l’Andra — l’Agence
nationale de gestion des déchets radioactifs, partie civile dans le
procès —, il aurait ainsi « favorisé
l’occupation du bois Lejuc »
par les manifestants, et « fait
obstacle à une issue du site ».
Interrogé
par Reporterre
en mai dernier, Jean-Pierre Simon racontait une version de
l’histoire sensiblement différente. Début juin 2016, les
opposants ont organisé une manifestation pour protester contre le
début des travaux de l’Andra dans le bois Lejuc. « Je
suis venu avec mon tracteur pour porter le matériel pour le
pique-nique,
raconte-t-il. Quand
on s’est rendu compte que l’Andra menait là-bas des travaux
illégaux, l’occupation a été décidée. Je ne suis pas resté
sur place, mais j’ai laissé mon tracteur, pour aider à la
logistique : transporter les tentes par exemple. »
Pour
le réseau Sortir du nucléaire, « en suivant globalement
l’avis du procureur, le juge a sanctionné un acte de bienveillance
et d’entraide, coutumier dans le monde agricole et, au-delà, les
convictions d’un lanceur d’alerte ».
« Alors
que les mesures répressives se multiplient partout en France pour
les militants, cette condamnation menace de fait les paysans et les
habitants et vise à les réduire au silence et à l’inaction,
dénonce le réseau dans un communiqué. Une logique de pression
et d’intimidation s’installe et a des effets délétères sur la
vie quotidienne des habitants du territoire. Les risques de dérapage
sont bien réels : provocations policières, affrontements,
arrestations arbitraires. »
Source :
Reporterre
►AntiRep :
Ni
oubli, ni pardon
Il
y a trois
ans, à Sivens, Rémi Fraisse était tué d’une grenade par la
gendarmerie sur le champs de ruine d’un projet mort-né . Depuis,
la répression, l’impunité et la brutalité policière n’ont
cessé d’augmenter. Mais la résistance,
chargée de l’énergie et de la mémoire de toutes ses
incarnations, tisse ses liens et agrège ses forces... A toutes les
victimes des bras armés de « l’état de droit » :
soutien et solidarité.Jeudi 26 octobre
Sivens: les chiffres qui montrent une justice à deux vitesses
Trois
ans après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, aucun
gendarme n’a été poursuivi. La quasi-intégralité des plaintes
déposées par les opposants au barrage ont été classées sans
suite par le parquet d’Albi, alors que des dizaines d’entre eux
ont été jugés et condamnés.
Trois
ans après la mort de Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 par une
grenade lancée par un gendarme, aucun représentant des forces de
l’ordre ni aucun responsable public n’est poursuivi. Le
maréchal des logis J., auteur du tir meurtrier, a été entendu en
tant que témoin assisté en mars 2016. Et en juin 2017, le parquet
de Toulouse a requis
un non-lieu.
Les deux juges d’instruction toulousaines à qui a été confiée
l’information judiciaire ouverte à la suite de la mort du militant
écologiste, âgé de 21 ans, doivent encore décider de suivre
le parquet ou non.
Alors
que plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées en
hommage à Rémi Fraisse à Sivens (Tarn) le dimanche 22
octobre, le militant écologiste Ben Lefetey, porte-parole du
collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, dénonce
« une double justice à Sivens », sévère pour
les opposants au barrage, laxiste pour les pro-barrage et les forces
de l’ordre. Trois ans après les faits, les chiffres démontrent
que cette dénonciation n’a rien d’une vue de l’esprit. En
vérifiant et en analysant les données recueillies par les militants
anti-barrage, on s’aperçoit que la quasi-intégralité des
plaintes déposées par les opposants au barrage ont été classées
sans suite par le parquet d’Albi, alors que des dizaines d’entre
eux ont été jugés et condamnés, souvent en comparution immédiate,
à Albi et à Toulouse. Même si chaque procédure est unique, le
déséquilibre est flagrant.
Sur
70 opposants au barrage de Sivens jugés à Albi ou Toulouse entre
août 2014 et novembre 2015, 53 ont été condamnés, dont 13 à de
la prison ferme. Dix ont été relaxés. Pour sept d’entre eux,
nous n’avons pas réussi à connaître la décision de justice.
Au
contraire, sur les 50 plaintes connues déposées par des opposants
au barrage pour des interpellations violentes, des agressions par des
pro-barrage ou des dégradations en août 2014 et octobre 2016, la
quasi-intégralité des plaintes (46) ont été classées sans suite
par le parquet d’Albi. Pour deux, l’issue est inconnue. Et dans
deux autres cas, deux informations judiciaires ont été ouvertes,
celles concernant la mort de Rémi Fraisse et la blessure à la main
d’une jeune militante, Elsa Moulin.
À notre connaissance, seul un pro-barrage a été condamné et à la suite d’une plainte de la société Vinci. Il s’agit d’un agriculteur, considéré comme le leader des agriculteurs de la vallée du Tescou, qui, en janvier 2015, avait bloqué la circulation sur la rocade de Montauban avec une vingtaine de tracteurs. L’agriculteur a été condamné le 10 novembre 2015 à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal de Montauban.
La
plupart des plaintes des opposants au barrage n’ont pourtant rien
de fantaisiste. Le 23 octobre 2016, lors du précédent hommage à
Rémi Fraisse sur le site de Sivens, trois jeunes filles ont ainsi
été légèrement blessées au couteau par un pro-barrage. Léa, 21
ans, et Swanna, 28 ans, qui ont une ITT (incapacité totale de
travail) d’un jour, sont allées déposer une plainte le soir même
à Albi, car les gendarmes sur place ont refusé de la recevoir.
Des
témoins ont vu la scène. L’agresseur est rapidement identifié
comme un pro-barrage, frère d’une adjointe au maire de
Lisle-sur-Tarn, secrétaire générale de l’association Vie eau
Tescou, créée pour défendre le projet de barrage. La scène a été
filmée. Selon le procès-verbal des gendarmes de Gaillac chargés de
l’enquête préliminaire, la vidéo montre l’accusé « l’air
menaçant […] esquisser un mouvement circulaire avec ses
mains en direction de jeunes femmes » puis « tenir
dans sa main droite un objet pouvant ressembler au manche d’un
couteau de type Opinel ». On entend « plusieurs
personnes » répéter : « Il a un
couteau. » Puis, « quand il s’aperçoit
qu’il est filmé, il dissimule sa main dans son dos »,
décrit un enquêteur.
Plusieurs
témoins, auditionnés par les gendarmes, ont par ailleurs vu l’homme
tenir le couteau avec du sang sur la main et l’ont identifié sur
capture d’écran. Entendu en audition libre et confronté à cette
vidéo, l’homme reconnaît qu’il tenait bien un couteau Opinel,
mais selon lui fermé dans la main. Lors d’une confrontation le 28
décembre 2016 avec les trois jeunes filles, il continue à nier
toute violence. À l’issue de leur enquête, les gendarmes jugent
cependant « qu’il existe une ou plusieurs raisons
plausibles de présumer » que « l’infraction de
violences avec armes et ITT de moins de huit jours » puisse
« être retenue contre lui ». Malgré cela,
l’ex-procureur de la République d’Albi Claude Dérens, qui a
depuis été muté comme avocat général à Limoges, classe
l’enquête sans suite le 10 février 2017 pour « infraction
insuffisamment caractérisée ». Contacté, Claude Dérens
nous a indiqué que n’étant plus en poste à Albi depuis septembre
2017, il ne lui était pas possible de nous répondre.
Autre
cas, celui de Sylvain, un militant anti-barrage de 38 ans, qui avait
déposé en décembre 2014 une plainte extrêmement détaillée
concernant des violences et dégradations commises par les gendarmes
à la « Maison des druides », une vieille bâtisse
déclarée lieu pacifiste, sans alcool, drogue, ni produit d’origine
animale sur le site de Sivens. À une douzaine de reprises à
l’automne 2014, des gendarmes y sont intervenus de façon violente,
malgré l’absence à l’époque de toute décision de justice
d’expulsion. « Ils nous mettaient à l’écart, vidaient
toutes nos affaires puis brûlaient tout », dit Sylvain,
vidéo à l’appui. Il affirme avoir été matraqué à deux
reprises (trois et cinq jours d’ITT).
Là
encore, l’enquête, confiée à l’Inspection générale de la
gendarmerie nationale (IGGN), a été classée sans suite par le
procureur Dérens. Malgré une décision de justice annulant la
déclaration d’utilité publique du barrage de Sivens le 1er
juillet 2016, le jeune homme est en revanche toujours sommé par le
département du Tarn de lui payer les quelque 6 000 euros
engagés en frais d’huissier pour l’expulsion de la « Maison
des druides », une parcelle du département sur le site de
Sivens.
« Une volonté manifeste de ne pas enquêter »
Claire
Dujardin, avocate de Sylvain ainsi que de Léa et Swanna, les deux
jeunes femmes plus récemment blessées, envisage de déposer des
plaintes avec constitution de partie civile pour obtenir l’ouverture
d’informations judiciaires. « Quel ordre public protège
la justice ?, demande-t-elle. Il n’y a aucun intérêt
général à protéger des pro-barrage qui sont une partie privée. »
Beaucoup
des plaintes déposées sont passées entre les mains de cette
avocate historique des opposants au barrage. « Au départ, à
l’été 2014, il s’agit d’actes gratuits de gendarmes sur la
ZAD de Sivens, comme des coups de tête ou des insultes sexistes,
puis les plaintes décrivent des faits de plus en plus violents,
l’usage de lanceurs de balles de défense (LBD) et de grenades, et
cela se termine par la mort de Rémi Fraisse, décrypte
l’avocate. Ces plaintes, qui venaient alerter sur la situation
et auraient dû permettre d’anticiper la suite des événements,
n’ont pas été prises en compte. »
Dans
la plupart des copies de procédures contre les forces de l’ordre
classées sans suite qu’elle a obtenues, Claire Dujardin note « une
volonté manifeste de ne pas enquêter ». « On se
rend compte qu’aucun acte d’enquête n’a été réalisé,
aucune recherche d’identité, aucune demande pour savoir quel
gendarme était en exercice le jour des faits dénoncés »,
décrit-elle.
Pire :
lorsque début 2015 les pro-barrage « se sont organisés
en milices, là non plus il n’y pas eu de poursuites ».
« C’est très inquiétant, estime l’avocate. Les
dernières plaintes étaient pourtant très circonstanciées. Lors du
blocus de Sivens organisé par la FDSEA début mars 2015, les
pro-barrage ont agressé des automobilistes sur la route, ont
séquestré des gens chez eux ou dans leurs voitures, et des
gendarmes étaient présents. » Une vidéo amateur, tournée
le 4 mars 2015, montre des agriculteurs menaçants et armés de
bâtons bloquant une départementale près de Sivens, puis frappant
une voiture sans aucune réaction des gendarmes présents.
Lorsque deux sites Internet pro-barrage ont conseillé de s’en prendre à sa « Logan grise », en donnant son adresse à Gaillac, d’appliquer à ce « parasite de l’humanité » la loi du Talion, « vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ». La justice n’a pas plus réagi. Sa plainte a elle aussi été classée sans suite pour « auteur inconnu », alors que les deux sites sont toujours en ligne.
« Il
y a eu dès août 2014 la volonté de discréditer les opposants au
barrage, avec chaque fois des communiqués de la préfecture les
faisant passer pour des gens violents afin de justifier la répression
brutale, se souvient Ben Lefetey. D’abord, les gendarmes ont
cherché à fatiguer moralement et physiquement les zadistes. Puis à
partir du 8 septembre, quand quelque 200 personnes occupent le site,
les autorités décident de monter la répression d’un cran. Les
gendarmes n’hésitaient pas à demander aux bûcherons d’abattre
des arbres où des zadistes avaient grimpé. Ils ont saccagé des
habitations, mis le feu aux affaires, lancé une grenade dans une
caravane. » Selon Ben Lefetey, cette partialité judiciaire
a eu des conséquences très graves. « La mort de Rémi
Fraisse intervient dans la continuité de cette montée de la
violence, demeurée impunie malgré nos plaintes »,
estime-t-il.
Face
à cette offensive judiciaire, les anti-barrage se sont organisés.
Un collectif « Les Amis des bouilles » a apporté
conseils juridiques et aide financière. « Notre
caisse de solidarité a permis de prendre en charge près de 14 000
euros de frais d’avocat, 8 000 euros de frais de justice, une
aide de 3 100 euros à la famille de Rémi Fraisse pour les
frais de justice, et de dédommager à hauteur de 4 400 euros de
dégâts les militants pour des affaires personnelles brûlées,
vitres cassées et pneus crevés »,
explique Christian Pince, un des membres du collectif, ingénieur
retraité de Lisle-sur-Tarn. Lui aussi regrette que la justice
« ajoute
foi principalement aux dépositions des gendarmes, sauf lorsqu’il y
a une vidéo les démentant, comme pour Gaëtan. Et dans son
cas, les gendarmes n’ont pas été poursuivis pour faux
témoignage ».
Condamné en comparution immédiate pour avoir fracturé la main d’un
gendarme, Gaëtan, 34 ans avait été relaxé en appel, une
vidéo montrant que le coup avait en fait été porté par un
autre gendarme.
Donatien
Huet et Louise
Fessard – Médiapart
Le Conseil d’Etat valide le chantier
de la ligne à très haute tension en Haute-Durance
Le
Conseil d’État confirme l’utilité publique de la rénovation
électrique en Haute-Durance. Lundi 23 octobre, un avis
définitif a été rendu, après que les autorisations ministérielles
aient été attaquées par plusieurs associations. Des recours
déposés depuis fin 2014, notamment contre l’étude d’impact qui
mettait en avant un besoin croissant en énergie dans les
Hautes-Alpes, avec une nécessité de renforcer le réseau de
distribution.
« L’association
Avenir Haute Durance s’afflige de la décision du conseil d’Etat,
malheureusement sans surprise, ont réagi les opposants dans un
communiqué. Il aura fallu attendre trois ans pour qu’enfin les
fonctionnaires (...) daignent se pencher sur nos recours.
Entre-temps les travaux avaient irrémédiablement avancé... Peu
importent les 98 % de citoyens opposés au projet durant
l’enquête publique. Peu importe qu’Avenir Haute Durance soit
devenue en quelques années l’une des plus grosses associations du
département (2.500 membres). Peu importe qu’en Savoie, dans les
Pyrénées ou dans le Verdon les mêmes lignes aient été enfouies
suite à l’action des élus locaux ou de la justice. »
« Avenir
Haute Durance déposera ces jours-ci une plainte concernant les 442
manquements relevés l’an dernier lors des chantiers, ont
également annoncé les opposants. Elle réfléchit d’ores et
déjà à déposer d’autres recours, notamment pour
“autorisation obtenue par fraude”. »
Sources :
Alpes
1 et Avenir Haute Durance (courriel) sur
Reporterre
►Contre les grands projets :
Des collectifs de défense de l’environnement et de l’autogestion ont dénoncé, samedi 21 octobre, l’intervention de la police dans le campement de Tosu, à Bizkaia. Un projet de "parking de délestage" est la première étape vers l’occupation urbaine de la nappe phréatique la plus importante de la province.►Testet Violences policières
Le week-end dernier au Testet, 3 ans après l’assassinat de Rémi Fraisse par la police, l’avocate de sa famille a lu ce texte. La famille attend toujours la notification du non lieu, nécessaire pour continuer la bataille juridique.
« Grenades,
Grenade qui es-tu ?
Grenade que fais-tu ?
Grenade qui tues-tu ?
Grenade qui es-tu ?
Grenade que fais-tu ?
Grenade qui tues-tu ?
Argent
qui es-tu ?
Argent que fais-tu ?
Argent qui tues-tu ?
Argent que fais-tu ?
Argent qui tues-tu ?
Vital
qui es-tu ?
Rémi que fais-tu ?
Nature qui nous tue ?
Rémi que fais-tu ?
Nature qui nous tue ?
Vital
Michalon a été assassiné en 1977 par une grenade offensive OF1, la
même que Rémi et interdite aujourd’hui, lors d’une
manifestation contre Super Phénix, scandale financier, technologique
et environnemental comme en a pris le chemin l’EPR aujourd’hui.
Puissent cette manifestation et ce petit poème contribuer à
rétablir sa mémoire.
Je
n’oublie pas Malik Oussékine assassiné en 1986 par des policiers
à moto, après une manifestation contre le projet de réforme
universitaire Devaquet, ni les centaines d’Algériens noyés dans
la Seine en Octobre 1961 par les policiers de Maurice Papon, ni bien
sûr Adama Traoré lâchement assassiné, dont les frères sont en
prison et dont je salue la sœur Assa Traoré qui consacre sa vie à
la cause.
L’Etat
français tue, il tue même près d’une personne par mois, qui le
sait ?
Nous
réaffirmons notre attachement à la non violence, nous dénonçons
les manipulations qui voudraient faire croire que des grenades
offensives puissent devenir défensives, nous alertons sur
l’augmentation des charges explosives et donc sur
l’instrumentalisation toujours renouvelée des grenades par l’Etat
français contre son peuple. »
Jean
Pierre Fraisse
►Soutien à Bure :
Si
ça ronronne à nddl, ou via une vrai fausse médiation qui vise
plutôt à tenter d'amener les citoyennistes à collaborer avec
le gouvernement des banquiers pour se débarrasser de cette zone
anti état, ça vrille à Bure, ou les enjeux sont d'une toute autre
nature.
Après une perquisition menée dernièrement dans différents lieux habités par les opposants ou 150 larbins de l'état se sont pointés à l'aube famas en main pour chercher ce qu'ils n'arrivent pas à trouver (c'est fou comme les terroristes d'état s'"imaginent qu'ils vont trouver plus terroristes qu'eux), alors que sur le registre juridique, le projet patauge dans son tissu de mensonges et incohérences, des risques d'expulsions du bois se font sentir chaudement.
Il y a un appel à constituer des comités de soutien contre cette poubelle nucléaire partout.
Est ce que il y a des gente-s qui sont partante-s pour ça, pour faire de l'info, collecter du matos, alerter de ce projet mortifère qui bien que situé dans l'est de la France pétera à la gueule de celleux qui auront à s'en dépétrer.... nos descendante-s. Pour celleux qui savent pas, c'est un labo pour tester les sous sol et enfouir à terme 80 000 tonnes de déchets nuk moyennement et hautement radioactifs ..... festif le feu d'artifice !! plus d'infos ici: https://vmc.camp/comites-de-
Dernière actu : 20 octobre : répétition générale d'expulsion ? [1] https://vmc.camp/2017/10/22/ - https://vmc.camp/author/vmc/
Suite à un problème de communication concernant le « coup de pression » du vendredi 20 octobre, nous voulons rétablir quelques faits déterminants et rendre l'intensité de ce moment. Ce vendredi 20 octobre nous avons vécu l'attaque la plus sérieuse de la forêt depuis la 1ère expulsion du 7 juillet 2016. Ceci est donc un cri d'alarme qui a vocation à intensifier durablement la résistance, notamment sur les barricades.
CE N’ÉTAIT PAS UN SIMPLE COUP DE PRESSION
Les GM (gendarmes mobiles) sont arrivés de nuit, juste avant que le soleil se lève, phares éteints, en essayant de se faire discrets.
C'est grâce à un projecteur installé sur la vigie qu'on a soudain pu distinguer les très nombreuses bandes réfléchissantes qui entouraient la vigie. Les occupant.e.s n'ont pas eu le temps de compter plus de 4 fourgons. A ce moment là les GM étaient en train d'embarquer les chicanes, à une cinquantaine de mètres de la vigie. La réaction immédiate des occupant.e.s fut d'enflammer la barricade devant la vigie, ensuite de quoi une cinquantaine de GM se sont mis en ligne devant la barricade en feu. Pendant que les hiboux en barricade ripostaient à cette attaque, d'autres sont allés vérifier plus à l'est du bois qu'il n'y avait pas de tentative d'encerclement. C'est là qu'ielles ont constaté que des GM tentaient de s'introduire dans le bois à travers des broussailles. Une autre barricade a donc là aussi été enflammée.
Après une bonne demi-heure de résistance, les militaires ce sont repliés.
En tout cas le nombre de GM ainsi que leur tentative d'encerclement laisse clairement à penser qu'ils avaient l'intention, à minima, de faire des interpellations. Qu'il s'agisse ou non d'une répétition générale d'expulsion, un seuil a clairement été franchi dans la
stratégie de la tension.
Alors que l'Andra est empêtrée dans son bourbier juridique et qu'elle essuie des échecs quant à son non-respect des règles environnementales, ses alliés de la préfecture répondent par la menace et la violence.
Nous avons besoin de tout votre soutien, que ce soit pour construire des barricades, les défendre, vivre en forêt, s'occuper de l'automédia, ou nous soutenir à distance, financièrement, matériellement ou par des actions décentralisées.
Après une perquisition menée dernièrement dans différents lieux habités par les opposants ou 150 larbins de l'état se sont pointés à l'aube famas en main pour chercher ce qu'ils n'arrivent pas à trouver (c'est fou comme les terroristes d'état s'"imaginent qu'ils vont trouver plus terroristes qu'eux), alors que sur le registre juridique, le projet patauge dans son tissu de mensonges et incohérences, des risques d'expulsions du bois se font sentir chaudement.
Il y a un appel à constituer des comités de soutien contre cette poubelle nucléaire partout.
Est ce que il y a des gente-s qui sont partante-s pour ça, pour faire de l'info, collecter du matos, alerter de ce projet mortifère qui bien que situé dans l'est de la France pétera à la gueule de celleux qui auront à s'en dépétrer.... nos descendante-s. Pour celleux qui savent pas, c'est un labo pour tester les sous sol et enfouir à terme 80 000 tonnes de déchets nuk moyennement et hautement radioactifs ..... festif le feu d'artifice !! plus d'infos ici: https://vmc.camp/comites-de-
Dernière actu : 20 octobre : répétition générale d'expulsion ? [1] https://vmc.camp/2017/10/22/ - https://vmc.camp/author/vmc/
Suite à un problème de communication concernant le « coup de pression » du vendredi 20 octobre, nous voulons rétablir quelques faits déterminants et rendre l'intensité de ce moment. Ce vendredi 20 octobre nous avons vécu l'attaque la plus sérieuse de la forêt depuis la 1ère expulsion du 7 juillet 2016. Ceci est donc un cri d'alarme qui a vocation à intensifier durablement la résistance, notamment sur les barricades.
CE N’ÉTAIT PAS UN SIMPLE COUP DE PRESSION
Les GM (gendarmes mobiles) sont arrivés de nuit, juste avant que le soleil se lève, phares éteints, en essayant de se faire discrets.
C'est grâce à un projecteur installé sur la vigie qu'on a soudain pu distinguer les très nombreuses bandes réfléchissantes qui entouraient la vigie. Les occupant.e.s n'ont pas eu le temps de compter plus de 4 fourgons. A ce moment là les GM étaient en train d'embarquer les chicanes, à une cinquantaine de mètres de la vigie. La réaction immédiate des occupant.e.s fut d'enflammer la barricade devant la vigie, ensuite de quoi une cinquantaine de GM se sont mis en ligne devant la barricade en feu. Pendant que les hiboux en barricade ripostaient à cette attaque, d'autres sont allés vérifier plus à l'est du bois qu'il n'y avait pas de tentative d'encerclement. C'est là qu'ielles ont constaté que des GM tentaient de s'introduire dans le bois à travers des broussailles. Une autre barricade a donc là aussi été enflammée.
Après une bonne demi-heure de résistance, les militaires ce sont repliés.
En tout cas le nombre de GM ainsi que leur tentative d'encerclement laisse clairement à penser qu'ils avaient l'intention, à minima, de faire des interpellations. Qu'il s'agisse ou non d'une répétition générale d'expulsion, un seuil a clairement été franchi dans la
stratégie de la tension.
Alors que l'Andra est empêtrée dans son bourbier juridique et qu'elle essuie des échecs quant à son non-respect des règles environnementales, ses alliés de la préfecture répondent par la menace et la violence.
Nous avons besoin de tout votre soutien, que ce soit pour construire des barricades, les défendre, vivre en forêt, s'occuper de l'automédia, ou nous soutenir à distance, financièrement, matériellement ou par des actions décentralisées.
Merci de faire tourner cet article au maximum !
Et pour celleux qui veulent se documenter sur des poubelles nuk en cours : le wipp au nouveau Mexique a commencé ses feux d'artifice… ./reporterre.net/Deux-
Et
il y a un doc qui s'appelle Into eternity que je vous recommande,
c'est savoureux , c'est sur un chantier en cours en Finlande
:https://www.youtube.com/watch?v=6j2t6nXqUi4&authuser=0
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