Lors de l’audience du 10 décembre 2015 consacrée à l’expulsion des historiques, l’accord d’AGO-Vinci pour un report, puis pour un retrait du rôle mettait en évidence les pressions qu’avait reçues Vinci pour suspendre sa démarche.
Je n’ai bien sûr pas d’information sur la nature de ces pressions, mais il est évident qu’elles sont parties d’un niveau élevé de l’Etat. La suspension de cette démarche était nécessaire pour que l’accord PS-EELV soit crédible et que la gauche ait une chance de garder la région Pays de Loire.
Pour nous historiques, il nous paraissait alors plausible que Vinci ne réinscrive pas cette procédure au rôle. Un coup de chaud, un coup de froid, on maintient ce dossier de Notre Dame en attente.
La réalité est nettement plus violente, la veille du réveillon, nous recevons le courrier nous informant d’une réinscription au rôle pour le 13 janvier.
Ce courrier a été envoyé alors que la mobilisation du 16 janvier était connue.
Il y a donc volonté de Vinci, du premier ministre (et de l’Etat ?) de faire vite, d’éliminer les historiques, ou du moins, de les écarter du jeu. En effet, s’ils doivent partir dans 6 mois, ils seront obligés de se consacrer à ce départ et cette réorganisation, ils ne seront plus disponibles pour la lutte. Si le gouvernement veut faire vite, ce n’est pas pour chercher des ennuis, c’est bien pour en finir avec ce projet et démarrer les travaux ce Printemps 2016.
On rend amorphes les historiques avec des histoires d’argent : « tout ce qu’on leur donne en indemnités » (et on communiquera là-dessus) et les amendes qu’on leur colle pour les obliger à partir stressés et un peu honteux. Il ne reste plus ensuite qu’à virer les « ultra-violents », la campagne de dénigrement a déjà eu lieu. Sur le plan électoral, c’est très faisable, alors que cela aurait été risqué de sortir les historiques manu militari.
Cette analyse est, je crois, largement partagée. C’est pour cela que nous refusons que la Zad soit vidée de ses habitants quels qu’ils soient.
Des éléments pèsent contre l’idée d’une intervention :
Il faudrait des forces supérieures à celles de 2012. Or la police est déjà mobilisée au-delà de ses capacités pour l’Etat d’urgence, et il est quasi impossible de trouver des forces fraiches pour venir à Notre Dame.
Pour se représenter en 2017, François Hollande aurait besoin des forces écologistes, et il faut donc garder Notre Dame bien au calme pour en faire un dossier à négocier pour le ralliement des voix écologistes.
L’engagement renouvelé du Président à ce que les recours soient traités dans leur intégralité va dans le même sens et permettrait d’attendre sereinement 2017.
Par contre, à l’opposé :
Le créneau d’intervention pour la destruction et le déplacement d’espèces est étroit, c’est le printemps 2016, puisque 2017 sera un printemps de campagne électorale donc consensuel.
L’attente de chantiers pour sauvegarder l’emploi pour le BTP est bien réelle et créer des emplois, même si ce n’est que passager, sera payant sur le plan électoral.
Le développement du trafic passager à Nantes Atlantiques pourrait bien devenir négatif si l’on se réfère à ce qui se passe dans les aéroports régionaux en Grande Bretagne (source Breiz info.com), comment alors justifier le transfert avec un trafic en baisse et un nombre de mouvement d’avions qui s’écroulerait ?
L’Etat, avec l’aide de la presse, parvient à taire le débat sur le fond du projet, et c’est vital car il est très démuni face à nos arguments.
Mais cela pourra-t-il durer ?
Enfin, la réalité qui s’impose, par les procès pour expulsion c’est bien celle d’une tentative de travaux.
C’est pour cela que cette mobilisation déplacée du 16 au 9 janvier, c’est-à-dire avant le procès, est essentielle. Enthousiasme, sérénité et fermeté comme lors du convoi CAP sur la COP, l’ambiance et le déroulement ont été longuement discutés et font consensus.
Il faut bloquer le processus en cours et c’est l’importance de la mobilisation qui le fera.
La deuxième dimension essentielle, c’est la répartition géographique des initiatives. L’ETAT doit comprendre que ce n’est pas un abcès local à gérer, mais un vrai problème national en gestation.
Nous ne stressons pas trop au quotidien car nous avons confiance dans notre force collective.
Merci à tous ceux qui se mobiliseront, ils ne le feront pas seulement pour nous, mais pour sauver les terres de la Zad et tout ce qui s’y vit.
Enfin, la réalité qui s’impose, par les procès pour expulsion c’est bien celle d’une tentative de travaux.
C’est pour cela que cette mobilisation déplacée du 16 au 9 janvier, c’est-à-dire avant le procès, est essentielle. Enthousiasme, sérénité et fermeté comme lors du convoi CAP sur la COP, l’ambiance et le déroulement ont été longuement discutés et font consensus.
Il faut bloquer le processus en cours et c’est l’importance de la mobilisation qui le fera.
La deuxième dimension essentielle, c’est la répartition géographique des initiatives. L’ETAT doit comprendre que ce n’est pas un abcès local à gérer, mais un vrai problème national en gestation.
Nous ne stressons pas trop au quotidien car nous avons confiance dans notre force collective.
Merci à tous ceux qui se mobiliseront, ils ne le feront pas seulement pour nous, mais pour sauver les terres de la Zad et tout ce qui s’y vit.
de Marcel, paysan à Notre Dame des Landes
Source : http://parolesdecampagne.blogspot.fr/2015/12/quand-abandonner-le-projet-de-notre.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+ParolesDeCampagneNotre-dame-des-landes+(Paroles+de+campagne+%3Cbr%3ENotre-Dame-des-Landes)
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