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mardi 28 janvier 2014

Une nouvelle ère : l'Anthropocène

Merci à Anne pour avoir partagé ce compte-rendu au Repaire

L'anthropocène, c'est un constat de l'influence évidente des actions des humains sur le climat, la géologie et la forme de notre planète Terre

Janvier 2014


Nous sommes officiellement dans l'ère de l'Holocène, avec une "sortie" de cette ère géologique, d'une manière irréversible.
L'Holocène (du grec ancien holos - ὅλος : entier, et kainos - καινός : récent) est une époque géologique s'étendant sur les 11,500 dernières années.
L'Holocène est un interglaciaire, période chaude qui suit le dernier glaciaire du Pléistocène. L'Holocène est la deuxième et dernière époque de la période Quaternaire et l'un de ses nombreux interglaciaires.
Certains scientifiques désignent néanmoins une nouvelle époque géologique succédant à l'Holocène : l'Anthropocène.

L'augmentation de température de +4° en moyenne, la Terre n'en a pas subie depuis 15 millions d'années, donc impact géologique, car cycle du phosphore, de l'azote en augmentation exponentielle.

QUESTION DE L'INTERVENANT (*) :

Si on est si puissant, comment sortir du constat des dégâts que nous faisons et passer aux actes ?

1er récit, depuis 1800 jusqu'en 1940 :

C'est le récit officiel, des scientifiques et philosophes de l'époque
C'est l'histoire des interactions entre l'espèce humaine et le système Terre
C'est un discours "infrapolitique", on aurait fait ça inconsciemment et grâce à la science on pourrait toujours trouver des solutions de sortie.

2ème récit : entre 1940 et 2000

Plutôt dans le courant "post-moderne" (posture de critique et de méfiance, de liberté voire de rupture vis-à-vis des traditions idéologiques de la modernité en Occident). Exemple : travaux de Michel Serres, Bruno Latour, ce dernier connu pour ses travaux en sociologie des sciences et pour ses études sur la modernité, qui serait en crise car elle a séparé nature et culture
Il faut séparer "l'avant" (modernité simple) et ses erreurs (phase de la modernité réflexive)
Que serait une liberté ou une harmonie sans arrachement ?

3ème récit (de l'intervenant) : depuis 2000

Depuis l'an 2000, Paul crutzen, chimiste néerlandais, commence à théoriser dans le cadre des "sciences du Système Terre".
La relation qu'il établit entre les micro-organismes du sol et l'épaisseur de la couche d'ozone a constitué une avancée majeure dans la recherche de cycles biosphériques globaux.
Il a aussi identifié les mécanismes qui conduisent à l'amincissement de la couche d'ozone stratosphérique au-dessus des pôles et étudié les conséquences de l'accumulation d'ozone dans les basses couches de l'atmosphère. Ses recherches ont amplement contribué à la prise de conscience mondiale de l'impact des activités humaines sur l'environnement. Selon lui, depuis l’avènement de la révolution industrielle, caractérisé par l’utilisation massive des hydrocarbures, au début du xixe s., la Terre est entrée dans une nouvelle subdivision géologique, l’anthropocène, où la nature est profondément transformée par l’homme. (Prix Nobel de chimie 1995, avec M. J. Molina et F. S. Rowland.)

C'est l'avis aussi de Christophe Bonneuil (*), intervenant à l'Université d'été d'Attac à Nîmes en Juillet 2013. Il est donc critique des 3 autres récits.

Il indique que :
  1. Les inégalités sociales ont un impact environnemental (political ecology)
  2. Contestation de l'autorité de la Science : ce savoir scientifique actuel vent de la guerre froide. Les données sont transmises par satellites, et c'est une posture de domination de la nature
  3. Le discours d'une soi-disant prise de conscience de nos méfaits : trop facile, et après ??
  4. Fourrier, en son temps, avait déjà alerté sur la dérive environnementale, par la critique sociale du nouveau système capitaliste individualiste.
Sa conclusion : beaucoup "d'alertes", mais le Système continue à détruire.


4ème récit : appropriation militante de la problématique dans le sens "catastrophiste"

Ecolo-radicalisme, anti-progressisme, anti-modernisme, pensée du déclin.


















(*) Christophe Bonneuil est historien au CNRS et dirige la collection « Anthropocène » au Seuil. Il a notamment codirigé Une autre histoire des « Trente Glorieuses » et coécrit Sciences, techniques et société, La Découverte, 2013. 

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