Génocide : Rima Hassan et
Greta Thunberg
embarquent dans une flottille
humanitaire pour se rendre à Gaza
Alors que le génocide traverse une phase d’accélération sans précédent, les deux militantes vont chercher à atteindre Gaza à bord d’une flottille humanitaire. Une mission à haut risque et au potentiel symbolique fort.
Rima Hassan a annoncé, sur ses réseaux sociaux, qu’elle embarquait dimanche 1er juin à bord d’un navire humanitaire en direction de Gaza, en compagnie d’un équipage notamment composé de Greta Thunberg. L’eurodéputée explique que « cette action non violente » a pour objectif de « dénoncer le blocus humanitaire et le génocide en cours, l’impunité dont bénéficie l’Etat d’Israël et de sensibiliser l’opinion mondiale et internationale ». Rima Hassan poursuit ainsi son soutien au peuple palestinien, qui lui a velu d’être la cible d’une violente répression, tout comme Greta Thunberg, qui se tient aux côtés de Gaza depuis le début du génocide.
https://twitter.com/i/status/1927637696895160669
Cette traversée est organisée par la Coalition de Flottilles pour la Liberté, un « mouvement de solidarité composé de campagnes et d’initiatives de différentes parties du monde, travaillant à arrêter le blocus illégal de Gaza par Israël ». Créé à la suite du conflit israélo-libanais de 2006, ce mouvement a envoyé plusieurs dizaines de navires à Gaza, transportant de l’aide médicale, mais seuls quelques-uns ont pu franchir le blocus et accoster. Israël fait tout son possible pour les en empêcher, et redouble d’efforts depuis le début du génocide. C’est ainsi qu’en 2024, l’État a fait pression sur la Turquie pour qu’elle bloque le départ des navires. Les méthodes employées ont pris une toute autre tournure récemment : le 2 mai dernier, un drone israélien chargé d’explosifs a attaqué un navire transportant 18 personnes et naviguant dans les eaux internationales, au large de Malte, à 2000 kilomètres des côtes d’Israël. Le voyage de Rima Hassan et Greta Thunberg est aussi une réponse à cette attaque sans précédent.
La violence nouvelle avec laquelle Israël s’en prend à ceux qui contestent son blocus est le reflet de la nouvelle intensité avec laquelle il perpétue le génocide. Depuis mi-mai, le cabinet de guerre a en effet lancé le plan de conquête totale de Gaza : les bombardements se sont déchaînés, Rafah a été rasée, les Gazaouis y ont été déportés et parqués dans des camps de concentration où ils attendent le peu de nourriture autorisée à pénétrer dans la bande. Le « plan humanitaire » est un prétexte pour justifier la poursuite des opérations et ficher les palestiniens : en témoigne le fait qu’il ait été établi par une organisation israélo-étatsunienne, laissant les ONG de côté et virant à un désastre dénoncé par l’ONU.
Mais les institutions internationales sont et resteront impuissantes face à cette tragédie. Si nous soutenons l’initiative courageuse de la Coalition de Flottilles pour la Liberté, avec Rima Hassan, Greta Thunberg et tous les membres d’équipage, nous pensons que seul un mouvement de solidarité international peut arrêter les velléités génocidaires d’Israël. Cette mission à haut risque, et qui s’affrontera à la barbarie d’un Etat israélien prêt à toutes les horreurs pour poursuivre ses opérations génocidaires, aura toutefois le mérite d’illustrer l’inaction des puissances impérialistes depuis plus de dix-neuf mois. À l’heure où l’éradication totale du peuple palestinien est une issue possible, l’urgence absolue est plus que jamais à la reprise massive des mobilisations, du côté des étudiants comme des travailleurs. Les occupations d’universités aux États-Unis, le blocage des envois d’armes au Maroc, les manifestations gigantesques au Royaume-Uni et aux Pays-Bas nous montrent la voie à suivre avant qu’il ne soit trop tard.
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