Les campeurs toulousains résistent à la loi de sécurité intérieure
Les squatteurs veulent informer sur le texte de Loppsi 2, qu'ils jugent « liberticide ». Des Bordelais sont venus
grossir les rangs.
Un campement est installé au coeur de Toulouse pour protester contre la loi de sécurité intérieure Loppsi 2, qui rend les squats et habitats précaires hors la loi. Cela fait quinze jours qu'ils ont installé leurs yourtes, tentes, caravanes et camions dans la prairie des Filtres, au bord de la Garonne. Et, chaque jour, le campement toulousain grossit. Il compterait une centaine de personnes, de Toulouse, mais aussi de Bordeaux, de Montpellier, de Rennes, de Lyon, et même de l'Yonne.
Certains ont quitté leur appartement pour soutenir l'action. D'autres viennent de la rue. Mais la plupart vivent en habitat alternatif à l'année.
« Une microsociété sans prison ni milices », résume Julien, qui ouvre son appartement occasionnellement pour des douches. Des règles de vie collective sont placardées à l'entrée du camp : rotation des tâches, pas d'alcool ni de drogue, tri sélectif… La fontaine municipale située sur le lieu permet d'accéder à l'eau potable. La vie s'est organisée.
Courir après l'argent
Mais pas question de rester passif, même si le projet de loi Loppsi 2 a été adopté par le Sénat jeudi 20 janvier. « Au contraire, il faut résister encore plus, contre les lois sécuritaires dans leur ensemble. Nous refusons cette société de la surveillance », lâche Anna, la trentaine. La jeune femme a choisi de vivre en camion il y a huit mois. « J'enchaînais les contrats précaires et je ne m'en sortais pas entre les frais d'assurance, d'essence pour aller travailler, et mon logement. Et puis, j'en avais assez d'être un socioflic dans mon travail d'assistante sociale.
Vivre en camion, c'est la liberté. On ne passe plus sa vie à courir après l'argent. » Une assemblée générale a lieu tous les deux jours sur le camp. Samedi, les « résistants », comme ils se qualifient, sont allés, déguisés, à la rencontre des passants en ville. Hier, environ 200 manifestants se sont rassemblés à 14 heures devant le monument aux morts de Toulouse pour une « visite guidée des lieux de la résistance ». « On ne s'approprie pas l'espace, on l'ouvre à la discussion », précise Jérôme, de Bordeaux.
Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, a exprimé son soutien aux campeurs sur le fond, mais il demande leur départ. Les squatteurs devront donc déménager dans la semaine, probablement sur un terrain privé situé au Bazacle. Ils comptent cependant tenir le maquis le plus longtemps possible, et ont lancé un appel à la mobilisation nationale samedi.
Loppsi 2 : loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.
C’est joliment dit non ? : pour la performance de la sécurité intérieure !!!!!!
rayaz
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