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vendredi 12 décembre 2025

Mardi 16 décembre 18h Préfecture Perpignan - Stop au massacre injustifié des vaches :

 Un appel à manifester 

devant la Préfecture de Perpignan 

mardi 16 décembre 2025 

à 18 heures :

Stop au massacre injustifié des vaches

Viens avec ton sifflet pour
réveiller le Perpignanais.




jeudi 11 décembre 2025

Dermatose bovine : « Je veux témoigner, je veux qu’on sache comment ils ont tué mes vaches ! »

Dermatose bovine : 

« Je veux témoigner, 

je veux qu’on sache 

comment 

ils ont tué mes vaches ! »



Made in Perpignan traite depuis son émergence l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse qui sévit dans les Pyrénées-Orientales. Cette fois, nous vous livrons le récit de l’intérieur de l’abattage d’un troupeau. Ce troupeau, c’était celui d’Orensie, éleveuse installée à Prats-de-Mollo dans le Haut Vallespir. Ses 42 vaches ont toutes été tuées, ce mercredi 3 décembre. Un seul cas positif avait été diagnostiqué. Il a justifié l’abattage de tous les autres animaux. Lors de leur mise à mort, ils étaient pourtant vaccinés depuis 28 jours*. Reportage.

Les vaches sont déjà réveillées. Debout, elles attendent dans les premiers rayons du jour que quelqu’un vienne leur apporter du foin et de l’enrubanné. A quelques centaines de mètres, en contrebas, les humains sont encore à l’abri du froid mordant. Dans le mas d’Orensie Sunyach, éleveuse de vaches allaitantes, l’ambiance est pesante, suspendue. Chacun regarde le fond de sa tasse de café et repousse le moment. Ce moment où il va falloir y aller : nourrir les bêtes pour ce qui sera leur dernier repas.

A 7h30, Orensie sort de sa maison. Interloquée, elle découvre une vingtaine de gendarmes postés dans son jardin. La tension monte d’un cran. « C’était à 9h que vous deviez arriver ! Je ne veux pas voir un seul véhicule monter près de mes vaches ! » L’éleveuse le martèle : elle veut que tout le monde respecte ses bêtes. « On va leur mettre à manger. J’en ai pour une heure à faire mon petit train-train, tranquille, comme d’habitude. C’est important qu’on respecte ça, pour que les bêtes ne soient pas stressées. Je veux qu’on respecte au moins ça ! Parce que moi, clairement, on ne m’a pas respectée ! ».

Un abattage décrété en moins de 24 heures

Orensie Sunyach est encore sous le choc. En moins de 24h, sa vie entière a été bouleversée. Le mercredi 26 novembre, deux nodules sont apparus sur les mamelles de l’une de ses vaches. Après analyse en laboratoire, le verdict tombe et révèle que la bête est positive à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC Bovine). On lui annonce dans la foulée que son troupeau va être abattu. Pendant plusieurs jours, elle n’a plus de nouvelles. Malgré des appels en tous sens, elle n’a aucune information concrète sur la suite. Il lui faut attendre le mardi 2 décembre et un rendez-vous fixé avec la Direction départementale de la protection des populations (un service relevant de la préfecture) pour découvrir que son monde s’effondre : non seulement c’est la totalité de son troupeau qui va être « dépeuplé » mais en plus, l’abattage aura lieu… dès le lendemain matin. Une course contre la montre s’engage immédiatement. 

L’éleveuse s’appuie sur sa sœur, Ophélie Sunyach, fonctionnaire dans le service urbanisme d’une collectivité. Sa connaissance des procédures et des rouages de l’administration permettent aux deux soeurs de déposer dans des temps records un recours et un référé liberté. Le référé liberté n’est pas suspensif ni concluant dans les temps. Le recours, quant à lui, ne sera jugé que… le 22 décembre.

« C’est inhumain, confie Ophélie. Moi aussi, mon métier est d’appliquer la loi. Donc je suis très bien placée pour le savoir : on peut garder un visage humain ! Mais ici, la DDPP se contente de dire : ‘de toute façon vous serez indemnisée et vous recommencerez’, c’est abject ce qu’ils font ». 

Une fois les vaches nourries, un premier camion monte. Dépêché sur place par la mairie de Prats-de-Mollo, il apporte des barrières métalliques. Deux éleveurs arrivent également en 4×4. Mandatés par la Chambre d’agriculture, ils sont chargés d’expertiser les animaux pour estimer la valeur du troupeau. Ce rôle est normalement dévolu à un expert. Cette fois, l’opération d’abattage s’est décidée tellement rapidement qu’aucun d’eux n’a pu se rendre disponible.

Alors qu’ils prennent le temps de regarder chaque animal, les deux éleveurs précisent que la réalité administrative ne correspond en rien à la réalité paysanne. « Comme si la valeur d’un troupeau se limitait à la somme des carcasses de chaque animal…, lâche l’un des deux hommes. Dans des élevages extensifs comme ceux des Pyrénées-Orientales, les animaux sont adaptés au territoire, elles connaissent les chemins des pâturages d’estive, les points d’eau et savent se repérer dans les massifs, c’est inestimable ça ! ». Une valeur immatérielle qui sera détruite en quelques heures seulement. 

La sous-préfète de Céret vivement interpellée

En milieu de matinée, tout est prêt. Les secondes s’égrènent et le contraste est sidérant entre la beauté de ce cadre montagneux et la violence des opérations à venir. L’éleveuse, ses proches et les rares personnes présentes attendent maintenant les agents chargés de l’abattage. On distribue des gobelets de café chaud. C’est le moment que choisit la sous-préfète de l’arrondissement de Céret, Clara Thomas, pour faire une apparition, avec quatre gendarmes sur les talons. L’accueil est glacial. 

« Ouais c’est ça, qu’elle vienne voir, qu’elle vienne salir ses santiags », lâche un ami de la famille en pointant les bottes de cuir blanc immaculées de la représentante de l’Etat. Orensie, l’éleveuse, interpelle ensuite vivement Clara Thomas : « Regardez-les mes vaches ! Regardez-les bien ! Il n’y en a pas une en mauvais état ! ». 

La sous-préfète tente de répondre que c’est l’application de la politique sanitaire… Elle est immédiatement rabrouée : « On n’en a rien à foutre de cette politique sanitaire européenne ! Toute la réglementation vise à préserver les marchés et les exportations. Nous, sur cette exploitation, on vend exclusivement en local et en circuit court, à des clients des Pyrénées-Orientales. Mais on ne nous considère pas. On ne nous respecte pas. Ce sont des décisions qui ont un impact grave sur la vie des gens. Il vient de là le mal-être agricole ! ». Pour Orensie, pas de doute : « Tous ces abattages sont tellement inhumains que le résultat est connu d’avance. Désormais, des éleveurs vont cacher des nodules ! ». La sous-préfète n’insiste pas et s’éclipse rapidement. 

Les gendarmes tentent d’empêcher les photos 

Les opérations vont pouvoir démarrer. Deux vétérinaires arrivent et préparent les produits. Les animaux sont calmes. Les humains aussi. Deux gendarmes sont présents, au plus près. Une dizaine d’autres se tiennent en retrait, visiblement vigilants. Six agents de la DDPP, complètent le dispositif. Ils s’équipent de la tête aux pieds (combinaison, charlotte, couvre-bottes…) et surveillent scrupuleusement les opérations. Une personne de la MSA, la sécurité sociale agricole, propose soutien et information à l’éleveuse. Ce n’est pas le moment, lui assène Orensie. 

Soudain, les gendarmes s’agitent. Un drone émerge dans le ciel. Les forces de l’ordre tentent de repérer si quelqu’un dans l’assistance en est le pilote. Suspicieux, ils scrutent les mains de chacun. La plus haut-gradée explique à l’assistance que « les images sont formellement interdites et la moindre photo ou vidéo montrant un agent de l’Etat fera l’objet d’une plainte ». Documenter la façon dont les animaux sont mis à mort dans nos zones rurales serait donc interdit ? Peut-on accepter un simple « circulez, il n’y a rien à voir » ? Ou bien peut on peut considérer qu’il faut regarder en face les impacts d’une doctrine d’éradication de la DNC, qui interroge et met à genoux des familles entières. 

Au même moment, les bovins passent dans le couloir par petits groupes. Les vétérinaires leur administrent une injection de sédatif. Les vaches sortent un peu plus loin, dans un parc aménagé de hautes barrières mobiles. Il faut une dizaine de minutes pour que le produit fasse effet. Les animaux bavent, titubent et finissent par se coucher, vaincus. La scène est difficile, parfois insoutenable. Une fois au sol, les bêtes reçoivent une seconde injection. Létale. 

Et soudain, plus un bruit 

Un agent de la DDPP marque alors d’une croix peinte à la bombe les animaux piqués. Un autre vérifie s’ils sont bien morts. Un troisième entoure alors la croix d’un grand cercle. L’animal est officiellement abattu, la case est cochée. 


Les bruits s’estompent. Déjà, les meuglements et les sons de cloche ont disparu. Les humains aussi se taisent. C’est terminé : 42 vaches gisent au sol. Un silence total se fait, même les oiseaux semblent avoir disparu. Plus tard, un tractopelle et des camions amèneront les cadavres à l’équarrissage. Enfin, une société chargée de tout désinfecter, carcasses et matériel, passera mettre un point final aux opérations.

Avant de repartir en direction de sa maison, Orensie prend le temps de donner une caresse à chacune de ses bêtes. Le plus dur commence maintenant. 

 

* Droit de réponse de la préfecture des Pyrénées-Orientales

  • Ses services indiquent que l’éleveuse a dû être mise en demeure pour vacciner son troupeau. Par ailleurs, la préfecture indique que l’éleveuse bénéficie du dispositif d’accompagnement psychologique et financier mis en place.
  • Concernant la date de l’abattage : « Madame Sunyach a été informée le vendredi 28 novembre de la nécessité de procéder à l’abattage, mais aucune discussion n’a été possible quant à la date. Le message transmis à la DDPP a reçu une réponse le dimanche 30 et une proposition de rendez-vous a été faite pour le lundi après-midi ou le mardi matin. Mme Sunyach a indiqué ne pas être disponible le lundi. »
  • Concernant le référé : Le référé a été rejeté par une ordonnance du tribunal administratif de Montpellier notifié le 3 décembre à 8h48, soit plus de 2h avant le début des opérations d’abattage.
  • Concernant l’absence des experts : « Madame Sunyach n’avait pas contacté les experts avant le mardi, alors qu’elle aurait pu le faire depuis le vendredi 28 lorsqu’elle a été informée de la décision d’abattage lors de la délivrance de l’Arrêté Préfectoral portant déclaration d’infection. »


Source : https://tinyurl.com/5p5vvrsb

mercredi 10 décembre 2025

PFAS : la partie émergée de l’iceberg





mercredi 03 décembre 2025

Un mercredi sur deux, retrouvez les enquêtes, 
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EDITO
PFAS : la partie émergée de l’iceberg



Elles sont connues depuis les années 1930, sont employées massivement dans l’industrie depuis les années 1970, mais ne faisaient toujours pas l’objet d’une surveillance systématique. Les molécules PFAS – substances per- et polyfluoroalkylées – doivent enfin, à partir du 12 janvier, être surveillées dans les eaux françaises, comme le veut la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’eau potable. Ou du moins certaines d’entre elles, une poignée au sein d’un océan de ces « polluants éternels » : 20 PFAS seront mesurés, avec une norme fixée à 0,1 microgramme par litre (µg/l).


Par endroits, les autorités n'ont pas attendu que l’obligation entre en vigueur pour s’y mettre. C’est le cas dans les Vosges et les Ardennes, où il est interdit ou déconseillé de consommer l’eau au robinet dans certaines communes depuis quelques mois.






Elles sont connues depuis les années 1930, sont employées massivement dans l’industrie depuis les années 1970, mais ne faisaient toujours pas l’objet d’une surveillance systématique. Les molécules PFAS – substances per- et polyfluoroalkylées – doivent enfin, à partir du 12 janvier, être surveillées dans les eaux françaises, comme le veut la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’eau potable. Ou du moins certaines d’entre elles, une poignée au sein d’un océan de ces « polluants éternels » : 20 PFAS seront mesurés, avec une norme fixée à 0,1 microgramme par litre (µg/l).


Par endroits, les autorités n'ont pas attendu que l’obligation entre en vigueur pour s’y mettre. C’est le cas dans les Vosges et les Ardennes, où il est interdit ou déconseillé de consommer l’eau au robinet dans certaines communes depuis quelques mois.

Elles sont connues depuis les années 1930, sont employées massivement dans l’industrie depuis les années 1970, mais ne faisaient toujours pas l’objet d’une surveillance systématique. Les molécules PFAS – substances per- et polyfluoroalkylées – doivent enfin, à partir du 12 janvier, être surveillées dans les eaux françaises, comme le veut la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’eau potable. Ou du moins certaines d’entre elles, une poignée au sein d’un océan de ces « polluants éternels » : 20 PFAS seront mesurés, avec une norme fixée à 0,1 microgramme par litre (µg/l).


Par endroits, les autorités n'ont pas attendu que l’obligation entre en vigueur pour s’y mettre. C’est le cas dans les Vosges et les Ardennes, où il est interdit ou déconseillé de consommer l’eau au robinet dans certaines communes depuis quelques mois.



Elles sont connues depuis les années 1930, sont employées massivement dans l’industrie depuis les années 1970, mais ne faisaient toujours pas l’objet d’une surveillance systématique. Les molécules PFAS – substances per- et polyfluoroalkylées – doivent enfin, à partir du 12 janvier, être surveillées dans les eaux françaises, comme le veut la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’eau potable. Ou du moins certaines d’entre elles, une poignée au sein d’un océan de ces « polluants éternels » : 20 PFAS seront mesurés, avec une norme fixée à 0,1 microgramme par litre (µg/l).

 Par endroits, les autorités n'ont pas attendu que l’obligation entre en vigueur pour s’y mettre. C’est le cas dans les Vosges et les Ardennes, où il est interdit ou déconseillé de consommer l’eau au robinet dans certaines communes depuis quelques mois.

Aux Arrentès-de-Corcieux, raconte Estelle Lavresse, qui s’est rendue sur place, la concentration en PFAS dépasse plus de sept fois la norme, et l’eau du robinet a été interdite à la consommation pour l’ensemble de la population. À Tendon, où la concentration est plus faible (0,14 µg/l), la préfecture a limité l’interdiction aux publics vulnérables – enfants de moins de 2 ans, femmes enceintes, personnes âgées ou immunodéprimées. Dans les deux localités, des distributions d’eau en bouteille ont été mises en place.


Comment en est-on arrivés là ?


Si l’origine de la contamination de l’eau n’est pas officiellement établie, tout converge vers la piste des boues d’épandage, utilisées comme engrais dans les champs à proximité des sources de captage d’eau potable. Des boues provenant d’une station d’épuration des déchets d’une usine textile utilisant des PFAS.

 Polluer les champs et polluer l’eau qui coule au robinet, après avoir pollué lors de la conception d’objets du quotidien : voilà la boucle infernale à laquelle conduisent des procédés de fabrication depuis des décennies.

 Le Poulpe, partenaire de Mediapart, a d’ailleurs révélé la semaine dernière le contenu d’une étude, fruit « d’investigations sur les eaux souterraines », commandée par le géant chimique allemand BASF à la demande de l’État français. Soixante-cinq nouveaux prélèvements ont été menés au printemps dernier dans les nappes souterraines sous le site normand BASF, à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, et dans les environs. À proximité de la station d’épuration, d’où partent vers la Seine les effluents contaminés de la plateforme chimique, un taux exceptionnel de pollution au TFA a été identifié, plus de sept fois supérieur à la limite sanitaire indicative pour l’eau potable en France.

 Or le TFA, minuscule produit de dégradation de pesticides, est un des PFAS les plus difficiles à éliminer de l’environnement. Très mobile et facilement soluble, c’est une substance qui se retrouve massivement dans les réseaux d’eau. C’est précisément ce que révèle le dernier rapport de l’Anses, publié ce mercredi 3 décembre : le TFA a été mesuré dans 92 % des échantillons analysés par l’agence sanitaire.

 Ce n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg : 44 % du réseau de distribution d’eau potable français n’a toujours pas fait l’objet de mesures, peut-on lire dans l’article de Jade Lindgaard.

 Et ce n’est pas le détricotage en cours de la loi PFAS votée en début d’année qui va permettre de combler ces lacunes : le 3 septembre, alors que le gouvernement Bayrou sortant signait ses derniers textes d’application, écrivions-nous, un arrêté définissant la première campagne d’analyse des PFAS dans les eaux usées retenait un nombre limité de ces polluants éternels. Le TFA n’y figurait pas.

Source : https://info.mediapart.fr/optiext/optiextension.dll?ID=APOKS0olgPZ6ICqKlyFWFdUglR8LoSIE0wopXpdp1Vy-kHkKE7aJjArN3XxLc-pI5VmT3ZpOIzaHcs63ifs 

mardi 9 décembre 2025

Sous nos yeux en Limousin



20 oct. 2025
 
Sous nos yeux en Limousin, nous observons ces dernières années nos forêts dévastées par des machines, abattant feuillus comme résineux. 

Dans le même temps, des projets mortifères touchant à nos forêts se voient annulés quand un seul, Biosyl, persiste. 

Contrairement à la plupart des territoires, il reste encore en Limousin une biodiversité forestière avec de bonnes nouvelles, dont des images inédites sont visibles dans le film. 

C'est pourquoi il est urgent de la préserver et de s’opposer à toutes formes de destruction de l’environnement. 

Ce film existe pour alerter et sauver nos forêts et leurs habitants.
 
 

lundi 8 décembre 2025

France info : le nouveau Cnews du service public

France info : 

le nouveau Cnews 

du service public

  



28 octobre 2025

SOPHIE TREGAN (avatar)

SOPHIE TREGAN

D'une promotion du projet de nettoyage ethnique nommé "Gaza-plage", en passant par des invités étalant leurs théories complotistes d'extrême-droite sans contradicteur jusqu'à une éditorialiste proférant quatre fausses informations consécutivement : France info a bel et bien terminé sa mue en Cnews.

Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique à France info avait décidé le dimanche 9 novembre de lâcher toutes les fakes news possibles sur Zohran Mamdani, nouveau maire de New-York et sur l'UNRAW, l'office de secours et de travaux des Nations Unis pour les réfugiés de Palestine dans le Proche Orient. 
Alix Bouilhaguet, sans cligner des yeux, affirmait à propos de Zohran Mamdani : « Il est ouvertement pro-Palestinien [...] il a repris le slogan "mondialiser l'intifada", en clair "faire la guerre aux juifs partout dans le monde. [...] Quand on lui demande de condamner le 7 octobre, souvent il botte en touche et il répète que le problème c'est l'occupation pratiquée par Israël, est ce que ça, ça ne vous choque pas ? ». Face à elle, Manuel Bompard rétablit la vérité sur ces trois fausses informations. Zohran Mamdani n'a jamais utilisé l'expression "mondialiser l'intifada". Il a condamné le 7 octobre clairement. Par contre je vais rajouter une précision importante : d'après l'encyclopédie Universalis, le mot Intifada est un mot arabe désignant la lutte sans armes à feu menée par les jeunes Palestiniens contre l'occupation israélienne. C'est quand même incroyable cette propension des éditorialistes français à dévoyer un mot pour lui ajouter une signification antisémite. Ceux qui nous chantent le refrain du "droit d'Israël à se défendre" alors que ce pays viole le Droit International et les droits humains depuis 1948 sont les mêmes qui refusent aux Palestiniens le droit de se défendre même dans une lutte sans arme : l'intifada. 

   Après avoir rétabli les faits, Manuel Bompard demande à Alix Bouilhaguet de donner des informations exactes et non des approximations. L'éditorialiste enchaîne : « Alors une information exacte : il [Zohran Mamdani] lève des fonds pour l'UNRWA, une agence onusienne qui est accusée de collusion avec le Hamas. » Pour rappel, cette accusation provenait de l'État d'Israël qui n'a jamais fourni aucune preuve. L'enquête indépendante, dont les résultats furent connus en avril 2024, avait conclu qu'aucun élément ne permettait de lier l'UNRAW aux crimes du 7 octobre et qu'il n'y avait aucune preuve de lien avec le Hamas. Cette séquence "avalanche de désinformation" devient une sale habitude chez France info qui a donc décidé depuis des mois de radicaliser son discours à l'extrême-droite, devenant une pâle copie de Cnews. En tant que contribuables, nous sommes en droit d’attendre du service public qu'il nous délivre des informations sourcées et vérifiées. Et il est de bon ton de rappeler quelques lois pour dissuader les chaînes d'informations de répandre leur fiel : 

• Loi n°2018-1202 sur la manipulation de l'information.

• Loi n° 72-546 sur l'incitation à la haine en raison de l'appartenance ethnique ou religieuse.

• les articles 29 et 23 de la loi du 29 juillet 1881 sur la diffamation publique.

   Le 16 novembre, soit une semaine plus tard, après avoir laissé infuser les multiples fake news, Alix Bouilhaguet "s'excuse". Et les guillemets ici sont de rigueur car sa prise de parole n'est en réalité qu'un ajout du mensonge aux mensonges. Je la cite : "Lors de l'interview, il y a effectivement eu des formules imprécises et parfois inexactes. Si j'ai pu heurter les auditeurs et les téléspectateurs, je m'en excuse mais il n'y a eu de ma part aucune intention partisane, aucune volonté de déformer les faits sur des questions qui sont effectivement extrêmement complexes". La présentatrice, Alexandra Bensaïd ajoute une invective sous forme de menace : "Et pour clore cette mise au point, j'ajoute que le harcèlement en ligne est inacceptable, il est aussi puni par la loi". Interpeler France Info sur un flot de désinformation impliquant potentiellement le viol de trois lois n'est pas du harcèlement, c'est une exigence de rigueur que nous demandons à une chaine se disant "d'informations". 
Revenons sur les non-excuses d'Alix Bouilhaguet : il ne s'agissait aucunement de "formules imprécises" mais d'accusations graves visant le nouveau maire de New-York et l'UNRWA. Le "il y a" met une distance entre elle et les propos tenus. Ces mots ne sont pas descendus du ciel comme par magie, ils ont été pensés, ils ont été mis par écrit lors d'un comité de rédaction et ils ont été prononcés par la bouche de la rédactrice en chef. La forme conditionnelle qui suit "si j'ai pu heurter" n'a rien à faire ici : vous avez heurté une partie de vos téléspectateurs en diffamant et stigmatisant un homme parce qu'il est musulman et dénonce un génocide, vous avez heurté une partie de votre audience en proférant de graves accusations contre l'UNRWA car elle vient en aide aux Palestiniens.    

   Le samedi 1er novembre, deux policiers accusés de viol par une femme dans une geôle du tribunal de Bobigny ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Leur sentiment d'impunité était si fort qu'ils ont non seulement violé cette femme dans l'enceinte même du tribunal mais que l'un d'entre eux a aussi filmé une partie de l'agression avec son téléphone. Mais il serait naïf de croire que ce viol filmé d'une femme par deux policiers est un acte isolé de deux "brebis galeuses". Au mois de juin 2025, le magazine Disclose et L’Oeil du 20 heures (France 2), publiait une enquête révélant les témoignages de 57 femmes qui avaient été victimes de violences sexuelles commises par les fonctionnaires chargés de recueillir leurs plaintes. Un scandale ignoré par le ministère de l’intérieur pour évidemment protéger le bras armé de l'État. 
En ce mois de novembre 2025 étaient aussi révélées par Mediapart et Libération, 84 heures d'enregistrement vidéo des caméras portées par les gendarmes en mission à Sainte Soline. 84 heures révélant l'intention des gendarmes de tuer ou mutiler des manifestants, leurs paroles trahissant leur violence. Ces enregistrements prouvent que Gérald Darmanin avait menti lorsqu'il déclarait : « Je pense, quant à moi, que ce ne sont évidemment pas les forces de l’ordre, qui n’ont eu recours à la violence que d’une manière légitime et proportionnée ». En voici un échantillon : 

  • « Il y a un mec de Aurillac il lui a mis une cartouche de LBD en pleine tête. Il l’a shooté pleine tête a 10 mètres. Le mec il était sec. »
  • « C’est un trou de terre, il y aura eu des morts juste pour un trou de terre. Après tant que c’est des morts de chez eux ».
  • « En tendu. En tendu. Baisse ton canon, putain ! » « Devant, tendu, vous balancez en tendu ! »
  • « Je compte plus les mecs qu’on éborgne, un vrai kiff »
  • « T’en crèves deux trois, ça calme »
  • « Tiens, dans ta gueule fils de pute »
  • « il faudrait « les tuer »

   Rappeler ces faits nous permet de remettre du contexte dans le sketch de Pierre Emmanuel Barré sur Radio Nova le dimanche 9 novembre. Sketch où l'humoriste qualifie les forces de l’ordre françaises de "violeurs" et de "meurtriers" suite aux nombreuses actualités révélées depuis le début du mois. Voici la citation complète : "Des viols, des mutilations, des meurtres, et des types qui se filment en train de faire tout ça en rigolant… En fait, la police et la gendarmerie, c’est Daech avec la sécurité de l’emploi". Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a saisi la justice suite à ces propos qu'il juge "inqualifiables". Pour rappel, concernant les violences policières où des menaces de mort ont été prononcées par les forces de l'ordre, les mots et les actes du notre ministre n'ont pas été aussi forts :  il avait déclaré qu' il n'était "pas content". Le samedi 15 novembre, France Info décide de traiter cette actualité. Paul Melun, essayiste et chroniqueur régulier sur la chaine, déclare : "ce n'est pas une chronique humoristique, c'est une chronique politique [...] Le problème c'est que ce discours trouve un écho dans une partie de la société et met une cible dans le dos des personnes visées". Premièrement, il semble découvrir que l'humour est politique. Deuxièmement, il prétend qu'une chronique humoristique met une cible dans le dos des forces de l'ordre, ces mêmes policiers et gendarmes violents qui, eux, ont réellement ciblé des manifestants avec des armes létales. Paul Melun est donc davantage ému par les mots d'un humoriste que par les viols, les mutilations et tentatives de meurtres bien réelles commises par les forces de l'ordre de notre pays. 

   Le 10 novembre, France info affichait le graphique d'un sondage représentant une projection du résultat du premier tour 2027. Et bien que la chaîne ait fini par s'excuser en minimisant le problème, le nombre "d'erreurs" laisse penser qu'il s'agit d'une grotesque tentative de manipulation des masses : le 6,5% d'Hollande fait la même taille que le 12% de Mélenchon. Le 6% de Zemmour est deux fois plus petit que le 6,5% d'Hollande et plus petit que le 5,5 de Xavier Bertrand. Le 5,5% de Tondelier est aussi deux fois plus petit que le 5,5 de Xavier Bertrand. Intéressons nous aux noms des candidats. Pourquoi François Hollande ? Il est plus probable que cela soit Faure ou le gagnant du résultat de la primaire. Pourquoi Xavier Bertrand pour les LR alors qu'ils n'ont même pas entamé les démarches d'une primaire ? En 2022 au premier tour, le RN avait fait 8 133 628 voix, si on considère le même nombre de participants au premier tour 2027, le 35 % de Bardella revient à 12 425 000 électeurs, comme si le RN gagnait 4,3 millions d'électeurs en plus. Et LFI perdrait donc plus de 3 millions d'électeurs. 

  Mais sur France info, la situation s'était empirée bien avant cela. Lorsque le dimanche 26 janvier, après que France info ait titré « 200 otages Palestiniens retrouvent la liberté », c’est le branle-bas de combat chez tous les défenseurs d’Israël. En tête de file, Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France, qui s’offusque sur la plateforme d’extrême droite X. La députée a estimé qu'appeler des Palestiniens « otages » était « une injure à ce qui fait notre humanité », était « abject » et « inacceptable ». Or, ce qui est abjecte et inacceptable, ce sont les crimes d'Israël recensés par les organisations de défense des droits humains et les organes des Nations Unies. Face à l'offensive de tous les pro Israël de vouloir effacer des crimes contre l'humanité, on va remettre du sens dans les mots : « Plus de 500 enfants palestiniens sont envoyés, chaque année, en prison par les autorités israéliennes. Dès l’âge de 12 ans, ils peuvent se retrouver devant une cour militaire. Illégales, ces conditions d’incarcération se sont encore durcies depuis le 7 octobre ». « Israël et territoires palestiniens occupés. Des détenu·e·s palestiniens sont soumis à des actes de torture et des traitements dégradants, sur fond de multiplication des arrestations arbitraires ». (Amnesty International, Quand Israël emprisonne les enfants palestiniens, ou l'autre visage de la répression, 15/02/2024). Comment ces civils arrêtés arbitrairement, détenus illégalement et torturés peuvent-ils être qualifiés de « prisonniers » ? Ceux qu’on s’évertue à appeler « prisonniers palestiniens » servent de monnaie d’échange pour faire libérer des otages israéliens, et c’est précisément cela la définition d’un otage : « Personne qu'une armée, un gouvernement livre à la partie adverse ou détient, en garantie de l'exécution d'un traité, d'une promesse». 

   L'employé ayant eu le courage d'appeler les Palestiniens "otages", a été suspendu. C’est non seulement ce que nous apprenions dans un tweet de France Info mais aussi dans un tweet de Muriel Attal, directrice de la Communication chez France Télévisions : « On a immédiatement réagi Caroline. La direction de l’info et ftv ont été des lucky luke » smiley content, cœur. En deux tweets, l’un d’une députée et l’autre d’une cadre de France Télévision lui répondant, nous avons la confirmation qu'il est interdit de dire « OTAGES PALESTINIENS ». Que l'ordre est donné directement par le gouvernement aux chaines d’information de déshumaniser et criminaliser les Palestiniens. Cette ingérence politique visant à faire accepter des crimes contre l'humanité est insupportable. C’est, de plus, une énième attaque à la liberté de la presse menaçant tous les journalistes qui iraient à contresens de la propagande imposée par les gouvernements français et israélien. Au même moment de l'autre côté de l'Atlantique, Trump parle de "ménage" en déplaçant les Palestiniens en Jordanie et en Égypte, et là encore il faut remettre du sens dans les mots : il s'agit d'une épuration ethnique. Le nettoyage ou épuration ethnique est une tentative de création de zones géographiques à homogénéité ethnique par la violence, la déportation ou le déplacement forcé. L'expression désigne une politique visant à faire disparaître d'un territoire un groupe ethnique. Encore une fois, la presse mainstream française reprend les mots de Trump, et à aucun moment ne qualifiera le projet trumpiste de « nettoyage ethnique ». Et ceci nous amène à une séquence lunaire sur les opportunités touristiques à "Gaza Riviera" au mois de février, toujours sur France info.  

   Le présentateur, Julien Benedetto interviewe un représentant des métiers du tourisme sur la possibilité de déporter 2 millions de Gazaouis pour transformer Gaza en nouvelle Côte d’Azur. Frank Delvau, le professionnel pro-génocide du Tourisme, répond à la question avec le même enthousiasme que celui de Joseph Mengele quand il se remémorait les crématoires fumants. Il frétille et est même satisfait que Trump prenne l’exemple de la Riviera française. C’est aussi ça les patriotes si fiers de ces nations construites sur le pillage des richesses, l’esclavage et les crimes coloniaux. Pour comprendre à quel point le traitement de l'information "Gaza-plage" sur France Info ou ailleurs n'est ni une erreur ni une maladresse mais une réelle volonté de repousser la fenêtre d’Overton (les limites du dicible) afin de faire accepter à l'opinion public une épuration ethnique et donc un crime contre l'humanité. Explications : ce sujet a été décidé et validé en conférence de rédaction. Toutes les parties prenantes ont travaillé dessus : le rédacteur en chef, chef d'édition, chargé de production, les journalistes, le ou la réal,  le présentateur et dans le cas de France info : l'invité Frank Delvau. Autant de personnes qui a un moment n'ont pas pris la mesure du scandale ? Peu probable. Il est évident qu'il y a un parti pris de certaines "chaînes d'info" pour la politique génocidaire d'Israël qui tend à déshumaniser les Palestiniens.

  Au mois de mars, l’éditorialiste Nathalie Saint-Cricq devient directrice de la rédaction nationale de France Télévisions. Dans un article de l'Humanité nous apprenions qu'aucun employé n'avait été prévenu de cette nomination, attisant la colère des syndicats. Sous couvert d'anonymat un journaliste de France Télévision témoignera auprès du journal l'Humanité : "Nathalie Saint-Cricq représente l’ostracisation, le contraire du pluralisme, et le management toxique très présent ...". Lorsque Aurore Bergé, qui était présidente du groupe Macroniste à l’Assemblée Nationale, avait été nommée en 2022 au conseil d’administration de France Télévisions, les syndicats avaient dénoncé « une volonté de reprise en main politique ». Saint Criq a toujours été une envoyée spéciale pour le sauvetage du Macronisme. Lors des mobilisations historiques contre la réforme des retraites, elle avait déclaré que la révolte repose, entre autres, sur le fait « [qu’]il y a le style Macron, qui est un style… bon… il réussit, il est jeune, il est diplômé, il est riche, il n’a pas… voilà, ça c’est quelque chose qui naturellement peut énerver les gens ». Elle ne parlera jamais de la destruction méthodiques des conquis sociaux. Non ! Son argument ô combien objectif est : tous les gueux sont jaloux. Le 17 mars 2024, Nathalie Saint-Cricq, au cours de l’émission « Questions politiques » ira jusqu'à calomnier les étudiants de Science po mobilisés pour la Palestine. Poussant des cris d'orfraies en cœur avec la meute médiatique pourvoyeuse de fake news, Saint Criq accusera les étudiants d'antisémitisme et de violences sur une élève de confession juive. Même une fois la fake news débunkée, Saint Criq ne fera ni commentaire, ni mea culpa, l'essentiel étant de criminaliser les soutiens de la Palestine dénonçant le génocide.

  Au mois de mai, France info sort un article sur Gaza. Dès le titre de l'article, France info nous fait une belle démonstration de la Novlangue journalistique : "Nourriture, médicaments, carburant... Quelles sont les conséquences après deux mois de blocus total d'Israël dans la bande de Gaza ? ". À noter qu'à la date où j'écris ces lignes (28 octobre), France Info a modifié le titre de son article : "Risque de famine", "quasiment plus d'antidouleurs"... Quelles sont les conséquences après deux mois de blocus total d'Israël dans la bande de Gaza ? "

Dès les premiers mots, c'est à se demander s'ils ne feraient pas un concours chez France info pour ne jamais dire les mots : génocide, colonisation, nettoyage ethnique et crimes contre l'humanité. Et ils sont assez idiots pour poser la question : quelles sont les conséquences ? Au hasard je dirai : la famine, la maladie et in fine, l'extermination d'un peuple. Premier paragraphe, le sommet de l'ignominie. Quoi de mieux, dès le début de l'article, que de restituer les éléments de langage de la propagande du gouvernement génocidaire ? : "Nous intensifions notre attaque contre le Hamas à Gaza. Nous sommes en voie de le vaincre." David Mencer, porte-parole au sein du gouvernement israélien, a défendu avec ces mots la nouvelle étape de l'offensive de l'Etat hébreu contre le mouvement islamiste palestinien, lundi 5 mai. Ce plan de "conquête" comprendra le fait "d'étendre [l'offensive] et le contrôle des territoires, mais pas d'occuper", "un déplacement de la population gazaouie vers le Sud pour sa propre protection", ainsi que "des frappes puissantes contre le Hamas". Et l'on retrouve la recette habituelle : "contrôle du territoire" pour ne pas dire colonisation, "déplacement de la population" pour ne pas dire : déportation et nettoyage ethnique, "frappes puissantes contre le Hamas" pour ne pas dire "extermination de civils". Si le titre pose la question des conséquences de la situation humanitaire catastrophique, pourquoi ne pas commencer l'article par un bilan humain, pourquoi vouloir restituer les explications et justifications mensongères de l'État génocidaire ? Début du second paragraphe : "En parallèle, le gouvernement israélien entend mettre en place un nouveau modèle de distribution d'aide dans la bande de Gaza, d'après l'ONU. Il s'agira d'"acheminer l'aide humanitaire par l'intermédiaire de centres contrôlés par l'armée", et non par des acteurs humanitaires tels que des ONG ou des agences onusiennes." Pour rappel l'aide humanitaire était bloquée depuis le 2 mars, c'est une famine organisée, une pénurie de médicaments voulue, comment peut-on croire que le gouvernement israélien mettra en place une distribution d'aide à Gaza ? Si la fin du paragraphe se termine bien par un point de vue critique de la part de l'ONU sur cette "distribution d'aide", il aurait été plus honnête commencer le paragraphe en prenant une distance critique sur les déclarations du gouvernement génocidaire et de mettre en perspective les multiples pillages et destructions de l'aide humanitaire déjà opérés par les colons israéliens. 

  Pendant douze paragraphes France info nous restitue "fidèlement" la situation critique à Gaza, parsemée de témoignages d'humanitaires sur la malnutrition et les pénuries de médicaments organisées par Israël conduisant 2,1 millions de personnes à la famine, la maladie ou la mort. Mais la performance dans ces paragraphes est de ne jamais dire les mots : "génocide, intention génocidaire, colonisation, nettoyage ethnique ou crimes contre l'humanité". Ce n'est pas moi qui emploie ces mots au hasard pour qualifier la situation à Gaza, c'est le Droit International. Puis au 14ième paragraphe, l'avant dernier, face aux preuves de l'horreur et l'inhumanité du gouvernement israélien, il aurait été dommage de ne pas restituer un de leur énième mensonge afin de semer le doute dans les esprits : "Malgré ces effets déjà tangibles, Israël n'infléchit pas sa position, convaincu qu'une partie de l'aide humanitaire profite au Hamas. "Le blocage de cette aide est l'un des principaux leviers de pression" face au mouvement islamiste, a récemment déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Lors de son point-presse, lundi, David Mencer a répété que le Hamas avait "détourné de l'aide". A Gaza, l'Ocha n'a pourtant aucune preuve d'un "détournement à grande échelle". AUCUNE PREUVE... mais les médias continuent d'égrainer la propagande israélienne. Ultime paragraphe : "7 octobre" et "les otages Israéliens" sont mentionnés avant les 2,1 millions de personnes en proie à la famine, avant les dizaines de milliers de civils Palestiniens déjà massacrés. Mais de tous les articles de cette presse mainstream, je n'ai quasiment jamais lu que ce blocage de l'aide humanitaire, cette famine organisée et les bombardements étaient aussi une condamnation à mort pour les otages Israéliens. Il serait peut-être temps de restituer les paroles de Netanyahou nous prouvant son désintérêt total pour les otages, son projet de génocide et de nettoyage ethnique, achevant ainsi le projet colonial d'Israël depuis 1948 : « Gaza sera totalement détruite ».

   Et voilà que le 9 juin, une journaliste de France info vient couvrir la manifestation de soutien à la Palestine et aux membres d'équipage de la Freedom Flotilla, un homme se place derrière elle et crie "facho". Elle lui assène un coup. Elle récolte ce qu'elle et sa chaîne de propagandistes ont semé. Bien sûr, tous les médias pro-Israël titrent "une journaliste agressée" se gardant bien de dire qu'elle a donné le premier coup. Le 10 juin, tous les médias français mainstream ont repris la propagande israélienne. Les Français de la #FreedomFlotilla, dont Rima Hassan, n’ont pas refusé d’être rapatriés en France. "Ils ont refusé de signer un document dans lequel ils devaient reconnaître être entrés illégalement sur le territoire israélien, condition fixée par Israël pour leur libération". Un document inacceptable :
- L'arrestation par Israël de la flottille a eu lieu dans les eaux internationales. Gaza a le droit de recevoir de l'aide humanitaire.
- La flottille n'est pas entrée sur le territoire israélien et n'en a pas eu l'intention : la bande de Gaza n’en fait pas partie.

  Le 3 octobre, France info recevait sur son plateau Nora Bussigny, "journaliste" au Point et à Franc Tireur, venue faire la promotion de son livre "les nouveaux antisémites". Les deux médias auxquels elle contribue sont connus pour leur islamophobie, leur négationnisme du génocide et leur propagande en faveur d'Israël.

Mais pas seulement, Franc Tireur s'illustrera aussi dans l'antisémitisme en allant jusqu'à titrer un article "Juifs mais trop" pour critiquer une association juive qui s'opposent à la politique colonialiste et génocidaire de Netanyahou. Toute la théorie exposée dans les livres de Bussigny repose sur son "infiltration" au sein de l'extrême-gauche, elle tend à démontrer que cette dernière est liée à des réseaux islamistes et que les pro-Palestiniens dénonçant le génocide sont en réalité des antisémites. Pour nous "infiltrer", elle s'était déguisée, affublée d'une perruque rose... fin de la blague. Dans ses livres, Bussigny ne définit aucune méthodologie d'enquête. Elle omet aussi de dire que la gauche radicale a déjà théorisé l'antisémitisme structurel présent en France mais cela ne va pas dans le sens de son récit donc elle passe sous silence, entre autres, le recueil "contre l'antisémitisme et ses instrumentalisations" co-écrit par neuf personnes : auteur.e.s, maitre de conférences,  philosophe, juifs décoloniaux. Lorsqu'elle est invitée sur le plateau de France info, il n'y a aucune parole contradictoire, aucune question travaillée, Nora est en terrain conquis, là pour régurgiter son idéologie, ses mensonges. Elle peut ainsi déclarer : "L'intersectionnalité peut présenter certaines dérives et une hiérarchie des luttes". Alors que l'intersectionnalité en sociologie est exactement l'inverse de cela. Sur le site d'Oxfam, nous pouvons en un clic lire la définition sociologique de ce terme : "L’intersectionnalité désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination qui s’entrecroisent, se recoupent et s’intensifient mutuellement." C'est la prise en considération de toutes les formes de discrimination sans hiérarchie entre ses dernières. 

Le 19 octobre, France info invite Michel Onfray pour parler de la théorie complotiste d'extrême-droite du "grand remplacement" sans aucune contradiction face à lui. Si je maintiens que cette théorie est un énorme mensonge c'est parce que je me fie aux chiffres : pour qu'existe le "grand remplacement", il faudrait au moins qu’en longue période, la dynamique du solde migratoire (c’est-à-dire la différence entre les arrivées de personnes étrangères en France et les départs) l’emporte sur celle du solde naturel (c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès sur le territoire français). Ce n’est pas ce que l’on observe : "Sur la décennie écoulée (2010–2019), la population française a augmenté en moyenne de 3,7 personnes pour 1000 habitants, dont 3,3 en raison du solde naturel et seulement 0,4 en raison du solde migratoire. » Le 25 octobre France info recevait en interview et titrait dans son bandeau "Gilbert Collard : mémoire d'un avocat sans filtre". "Sans filtre" pour ne pas dire islamophobe, homophobe et pourvoyeur de fake news sur les militants anti-RN en leur inventant des slogans antisémites

 Et enfin sur France info, il y a celui que nous pourrions appeler "la boussole", celui qui n'indique pas le nord mais le virage de la chaîne à l'extrême-droite : Patrice Romedenne. Sur son compte X, il relaie les sites racistes Frontières, Fdesouche ou Boulevard Voltaire. Ce présentateur affirme que Cyril Dion est un « fou furieux », que Ian Brossat est un « clodo », que le « wokisme assassine notre culture » et il pose la question « Qui a donné la nationalité française à Rima Hassan ? ». Lors d'une interview il a interrompu Jean-François Corty, président de Médecins du Monde lorsque ce dernier évoquait le « génocide en cours » à Gaza en lui assenant « Je vous laisse la responsabilité du terme génocide ». Lors d'une intervention, il a affirmé que l’enquête d'Haaretz établissant que l’armée israélienne avait tiré sur les Gazaouis lors de distributions alimentaires reposait sur des accusations du Hamas alors qu’il s’agissait de témoignages de soldats israéliens. 

  Nous sommes le 28 novembre 2025, France info achève ainsi son processus de mutation en un organe de propagande d'extrême-droite. Il est étonnant que Cnews n'ait pas encore dénoncé ce flagrant plagiat. De notre côté, il est essentiel de répertorier toutes leurs apologies de crimes contre l'humanité, tous leurs mensonges, leur désinformation et leurs tentatives de déshumanisation d'un peuple : pour un devoir de mémoire quand, dans un futur proche, la direction de France info fera mine d'avoir oublié ses heures sombres.

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/sophie-tregan/blog/281025/france-info-le-nouveau-cnews-du-service-public?fbclid=IwY2xjawOWZzhleHRuA2FlbQIxMQBzcnRjBmFwcF9pZBAyMjIwMzkxNzg4MjAwODkyAAEen3iUj9LGcGtyvwyX8ZLqKn9N8z7Yex8LN45-yRBvLHqgHKs_1JgFpkbcfRE_aem_GajiGs8Q7MOe0ZY8mKofsQ 

dimanche 7 décembre 2025

Prades - L'Alchimie - 💎❄💎 apéro tendre avec Beau Bruit // sport, chant, écriture, jeux, méditation... + à venir Au plaisir de vous croiser par ici ou par là !

 


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L'expo
Venez découvrir l'ouvrage d'Alexia Traoré, 
fidèle exposante de l'Alchimie dont les œuvres 
illustrent son recueil de poèmes
 "dis à ton silence que je l'aime aussi" 
disponible à la librairie La Libambulle !
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L'événement
On vous donne RDV jeudi prochain 
pour une soirée qui s'annonce... tendre !

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 Présentation du livre fraîchement sorti de Beau Bruit
et on en profite pour se mettre de la tendresse sous la dent...

C'est jeudi 11 décembre à 18h30 à l'Alchimie !
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Pour info
RAPPEL : c'est jusqu'au 17 décembre ! ;) 🙏
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À venir
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Vendredi 19 décembre, l'Alchimie accueillera David Janraitz
au nom du "collectif de défense du cerf et du sanglier"
pour une conférence d'informations
suite à une décision dite "écologique" de protection des forêts... 
Qu'en est-il réellement ?
Venez vous informer et échanger lors de cette conférence
qui sera suivie d'un moment convivial autour d'un repas
proposé par Sophie qui quant à elle préparera un menu asiatique
au profit de son association de protection animale de Prades,
 "culture vitale".

18h30 : conférence
20h30 : repas

Ce 19 décembre portons haut et fort le cri des sans-voix !
Collectif_d_...
C'est l'hiver, la meilleure période pour se reconnecter à l'essentiel, 
à notre sève.
Samedi 20 décembre nous accueillerons un stage de 5h 
mêlant conscience du féminin et santé au naturel.
Venez (re)découvrir la puissance de l'essence féminine 
en deux ateliers successifs.
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