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https://www.youtube.com/watch?v=6h30r8jaAH0
C'est dans la rue qu'ça se passe
Tu peux voter pétitionner
Débattre à la télé
ou gamberger sans te bouger
C'est dans la rue qu'ça se passe
C'est dans la rue qu'ça se passe
Couplets :
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
Un bulletin dans une boîte
Ca change pas grand chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand revient le printemps
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand on lâche nos écrans
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand on s'est rencontré
C'est dans la rue qu'ça se passe
La peur s'en est allée
C'est dans la rue
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand s'énervent les enfants
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand les rejoignent les parents
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand on bloque la machine
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand les rêves s'animent
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Dans la rue d'à côté
C'est dans la rue qu'ça se passe
Comme dans tous les quartiers
C'est dans la rue qu'ça se passe
Grève générale
Tous ensemble tous ensemble
Grève générale
Tous ensemble tous ensemble
Grève générale
Tous ensemble tous ensemble
Grève générale
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand les rois sont matés
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand valse l'échiquier
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand on change le ciel
C'est dans la rue qu'ça se passe
Toujours en plein air
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand on change d'air
C'est dans la rue qu'ça se passe
On va pas s'laisser faire
C'est dans la rue qu'ça se passe
Quand il s'passe quelque chose
C'est dans la rue qu'ça se passe
On va pas s'laisser faire
C'est dans la rue qu'ça se passe
On va pas s'laisser faire
C'est dans la rue qu'ça se passe
On va pas s'laisser faire
C'est dans la rue qu'ça se passe
« Ce serait révolutionnaire pour des milliers de paysans aujourd’hui en difficulté »
Texte : Laurie Debove
Photographie : Jean-Francois FORT / Hans Lucas via AFP
19 juin 2025
Pour la deuxième fois, les députés ont voté en faveur de l’installation des paysans en habitat réversible sur leurs terres. S’il réussit le passage en commission mixte paritaire, cet amendement permettrait aux paysans de vivre à moindre coût sur leur ferme, sans artificialiser les sols : une petite révolution écologique et sociale.
C’est une victoire d’étape majeure pour la Fédération de l’habitat réversible et mobile qui travaille depuis deux ans sur le sujet. Face au départ à la retraite de la moitié des agriculteurs d’ici moins de 10 ans, couplé à la difficulté de transmettre leurs fermes gigantesques, ce collectif a décidé de prendre les choses en main.
Leur combat : inscrire dans la loi le droit des agriculteurs à vivre en habitats réversibles sur leurs terres. Après avoir été retoqué une première fois dans la Loi d’Installation Agricole, leur amendement a été repris par la députée écologiste Lisa Belluco, soutenue par des députés issus du groupe Ecologiste et Social, dans un projet de loi « fourre-tout » dit « de simplification de la vie économique ».
En permettant aux paysans, « d’accéder à un vrai logement à moindre coût, l’habitat démontable ne consomme pas de terres agricoles et permet d’éviter le mitage, contrairement aux dérogations en zone A. Il n’a donc que des avantages et répond à la demande d’une partie des agriculteurs qui s’installent aujourd’hui » a expliqué Lisa Belluco lors des débats dans l’Hémicycle.
Mi-avril, après avoir été rejeté par le Sénat, l’amendement a pour la deuxième fait l’objet d’un vote favorable par l’Assemblée Nationale, à 50 voix pour et seulement 2 voix contre.
En clair, il consiste à compléter l’article L.151-12 du code de l’urbanisme par un alinéa rédigé : « est également autorisée l’installation d’une résidence démontable constituant l’habitat permanent de ses utilisateurs lorsqu’elle constitue le domicile d’un exploitant agricole et qu’elle accueille le siège de son exploitation ».
« Ce serait révolutionnaire pour des milliers de paysans aujourd’hui en difficulté », se réjouit Jonathan Attias, l’un des fondateurs de la Fédération de l’habitat réversible et mobile, pour La Relève et La Peste, « à l’image de Jean-Denis Lods, agriculteur dans le sud de la Drôme. Cela fait maintenant plus de deux ans qu’il se bat pour avoir le droit de vivre sur ses terres. »
Le collectif a déjà reçu de nombreux témoignages enthousiastes. Certaines personnes étant actuellement poursuivies en justice pour vouloir habiter sur leur ferme, elles espèrent que cette avancée politique donnera plus de poids à leur dossier.
Pour être inscrit définitivement dans la loi, l’amendement doit maintenant passer l’étape de la Commission Mixte Paritaire, vers septembre, dans laquelle tout reposera sur 7 députés et 7 sénateurs, puis l’examen du Conseil Constitutionnel.
Forte d’une pétition ayant recueilli près de 25 000 signatures, la Fédération de l’habitat réversible et mobile compte bien maintenir la pression citoyenne pour obtenir gain de cause.
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Laurie Debove
L'équipe de SOS MEDITERRANEE
#RepondezACeSOS
Crédits : Francesca Volpi / SOS MEDITERRANEE.
La Mani'festive approche ! Et le 29 juin sera un jour de convergence des luttes suite à l'appel national contre la loi Duplomb !
Composter les morts :
17 juin 2025
Aujourd’hui, seuls deux modes de funérailles sont autorisés en France et en Belgique : l’inhumation et la crémation. Dans les deux cas, le corps doit impérativement reposer dans un cercueil et aucune alternative n’est permise sur le territoire. Pourtant, dans un contexte de transition écologique, de plus en plus de personnes s’interrogent : comment repenser le rituel funéraire pour qu’il soit en accord avec des valeurs de durabilité et de respect de l’environnement ?
Pour répondre à cette aspiration, des formes de sépulture alternatives émergent à travers le monde. Aux États-Unis, certains États ont déjà légalisé de nouveaux rites. C’est notamment le cas de la terramation.
La terramation, « fusion de terra et transformation qui renvoient respectivement aux idées de « surface au sol » et de « métamorphose », est un mode de sépulture inspiré du cycle de la nature », explique Jordy Bony, docteur et instructeur en droit à l’EM Lyon, auteur d’un article à ce sujet publié dans The Conversation.
Cette pratique funéraire vise
à transformer le corps en humus fertile, capable de nourrir la terre et
de faire croître les plantes. À terme, elle ouvre la voie à une reconfiguration profonde de nos paysages mémoriels : les cimetières pourraient devenir des espaces végétalisés, riches en biodiversité et porteurs de vie.
En France, le nombre d’inhumations et de crémations varie, mais en général, il y a environ 570 000 cérémonies funéraires chaque année, ce qui représente environ 1560 cérémonies par jour selon la Fondation nationale du Funéraire. – Image : Pixabay
Toutefois, « comme pour l’enterrement qui regroupe un ensemble de pratiques, le terme terramation recouvre en réalité différents procédés de compostage employés pour la réduction des corps », détaille le chercheur. Ainsi, « la terramation peut prendre place en surface, en sous-sol ou même dans des caissons hors-sol ».
Aux États-Unis, la terramation est déjà autorisée dans une douzaine d’États, sous la forme d’un protocole hors-sol baptisé Natural Organic Reduction (Réduction Organique Naturelle, ndlr). Placé dans un cylindre en acier ventilé par de l’oxygène dont la température est surveillée par des capteurs, le corps est immergé dans un mélange de copeaux de bois, de luzerne et de paille, où il se décompose en terreau fertile en seulement quelques semaines. Les proches du défunt sont ensuite invités à récupérer le compost afin de l’utiliser pour fertiliser leur propre jardin ou en faire don à des associations de conservation des sols.
Fiable, maîtrisé et hygiénique, ce procédé a été développé par la société Recompose, pionnière en la matière. En 2019, l’entreprise a obtenu la légalisation de cette pratique dans l’État de Washington, une première sur le sol américain. Depuis, une dizaine d’opérateurs se sont engagés dans ce que certains appellent désormais le « marché de la mort écologique », accompagnant chaque année plusieurs centaines de familles dans cette démarche alternative.
En Europe, l’approche hors-sol et commerciale ne convainc pas totalement. C’est la Fondation belge Métamorphose
qui propose rapidement une autre approche de terramation :
l’humusation. Ici, la décomposition du corps est réalisée en extérieur,
sous une butte de broyat végétal. Jugée « plus naturelle » par
ses défenseurs, cette méthode soulève toutefois des réserves chez les
autorités, réticentes à l’intégrer dans le cadre légal. En cause : la lenteur du processus — environ un an pour une dégradation complète — ainsi que les risques potentiels de pollution des sols par les nitrates et l’ammoniac.
Le sujet gagne pourtant en visibilité dans l’espace francophone. En 2021, l’association française Humusation voit le jour pour faire connaître ce concept « encore trop peu connu » du grand public. Dans la foulée, une pétition appelant à la légalisation du procédé est lancée et récolte plus de 25 000 signatures.
L’opinion publique semble ainsi se montrer plutôt favorable à ces solutions funéraires plus durables. Selon un dernier sondage réalisé par Humo Sapiens, 46 % des interrogés se disent « prêts à recourir à l’humification » et 73 % affirment vouloir une « mort écologique ».
Et pour cause : selon la proposition de loi déposée début 2023 par la députée de l’Isère (MoDem) Élodie Jacquier-Laforge, l’incinération « dégage près de 3 % des émissions annuelles de CO2 d’un citoyen » en moyenne et l’inhumation près de « quatre fois plus » encore. Cette empreinte carbone élevée s’explique notamment par la fabrication, le transport et l’entretien des cercueils, mais aussi par « la préservation du corps avec des produits polluants, comme le formol », précise l’élue.
Au-delà des considérations environnementales, les défenseurs de la terramation mettent aussi en avant sa dimension symbolique et porteuse de sens. Un souci décrypté par Tanguy Chatel, sociologue spécialiste de la fin de vie, de l’accompagnement et du funéraire, dans les colonnes du Monde :
« L’humusation est une démarche finalement assez romantique : on cherche à donner du sens à sa mort, en se rendant utile à la nature. La pensée de se dire qu’on va, en quelque sorte, revivre à travers le végétal est une manière d’en atténuer la violence. Face à la rapidité de la crémation, l’humusation offre une alternative, plus lente, qui respecte un cycle de décomposition naturel. »
Malgré la mobilisation croissante d’associations et les expérimentations en cours, notamment en Allemagne, de nombreux freins subsistent avant que cette nouvelle voie funéraire ne soit pleinement reconnue.
Car au-delà du choix du mode d’inhumation, la gestion des restes
humains – qu’il s’agisse de cendres ou de compost – reste encadrée par
une législation stricte. La commercialisation en est formellement interdite, et la conservation des restes sur une propriété privée demeure illégale.
Entre innovations écologiques, représentations culturelles de la mort et impératifs juridiques, la reconnaissance de la terramation suppose encore un profond travail de réflexion collective. Reste à savoir si les institutions, les pratiques sociales et les imaginaires collectifs sont prêts à accueillir une autre manière de penser la mort.
Photo de couverture de DEAD GOOD LEGACIES sur Unsplash
Source : https://tinyurl.com/5n6fvxye