Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
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samedi 31 mai 2014

1000 vaches : les paysans et Laurent Pinatel enfin libérés

Mille vaches : les paysans et Laurent Pinatel enfin libérés

LORÈNE LAVOCAT (REPORTERRE)
vendredi 30 mai 2014


Interpellés mercredi lors de leur action contre la ferme des Mille vaches, cinq militants de la Confédération paysanne, dont le porte-parole Laurent Pinatel, ont été relâchés après quarante-huit heures en garde-à-vue. Le « caractère disproportionné » de la réponse policière et judiciaire suscite l’indignation du syndicat paysan et de ses soutiens. Une manifestation a eu lieu devant le Palais de justice de Paris. Mais, jeudi de l’Ascension oblige, l’événement a pour l’instant suscité peu d’échos.

- 14h
Après quarante-huit heures de garde-à-vue et un passage devant le procureur, les cinq militants de la Confédération paysanne, dont le porte-parole Laurent Pinatel, ressortent finalement du Tribunal de grande instance d’Amiens. Libres, mais sous contrôle judiciaire, ils seront jugés le 1er juillet. Une vingtaine de militants et de sympathisants les ont accueillis.
Au même moment à Rodez, la « garde-à-vue citoyenne » du conseiller agricole de François Hollande, Philippe Vinçon, s’achève. « Tout s’est passé dans le calme », précise Christian Rouqueyrol, de la Confédération paysanne, joint par Reporterre.

La journée de jeudi et la matinée de vendredi avaient été longues. « Nous n’avons fait qu’attendre » soupire Judith Carmona, secrétaire générale de la Confédération paysanne. Elle est lasse : « J’espère rentrer ce soir dans ma ferme, dans les Pyrénées. » Après de longues heures d’attente, la nouvelle est tombée dans la soirée : les cinq militants sont convoqués vendredi matin devant le Parquet d’Amiens. Ils passent donc, de jeudi à vendredi, une deuxième nuit incarcérés.
En lançant son opération mercredi à l’aube contre la ferme-usine, les syndicalistes prévoyaient une réaction policière. Mais l’interpellation musclée de Laurent Pinatel sur le quai de la gare d’Amiens les a surpris et choqués. « Il a été traité comme un terroriste », s’indigne Mikel Hiribarren, membre du syndicat.« C’est scandaleux de voir comment un gouvernement de gauche réprime des syndicalistes », s’exclame Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche.
Comme d’autres personnalités politiques et élus de la République, elle est venue jeudi en fin d’après-midi exprimer son soutien aux militants arrêtés.
Une centaine de manifestants se tiennent devant les grilles dorées du Palais de Justice de Paris, entourés par un imposant dispositif policier. Un officier de la police judiciaire arbore son écharpe tricolore : « C’est pour vous signaler que votre présence ici est illégale », dit-il.

Les prises de parole se succèdent dans un climat tendu. « L’arrestation du porte-parole du deuxième syndicat agricole est un signe politique grave », dit Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac.
« Il est grand temps que des gens se lèvent pour dire : nous ne voulons pas des Mille vaches », dit l’eurodéputée écologiste Karima Delli. « Quand on m’a parlé de cette ferme pour la première fois, j’ai cru que c’était une blague, raconte Pierre Larroutourou, porte-parole de Nouvelle Donne. Cette course à la plus grande exploitation, cette folie des grandeurs qui détruit notre société, ça révèle un problème psychiatrique, c’est totalement délirant ! » Au bout d’une heure, les manifestants se dispersent, sans violence, au cri de « Libérez nos camarades ! »
- Judith Carmona, aux côtés entre autres de Jean-François Pellissier (Front de Gauche), Pierre Larroutourou (Nouvelle Donne), un homme non identifié, et Karima Delli (EELV) -
Plus tôt dans la journée, ce même appel a résonné dans les rues d’Abbeville et d’Amiens. Sur place, interrogé au téléphone, Mikel Hiribarren ne cachait pas sa colère : « C’est une tentative de répression syndicale, d’intimidation et de punition. Où est la démocratie ? » C’est la disproportion de la réponse policière et judiciaire aux actes commis par le syndicat paysan qui révolte.
« Quand on voit d’un côté Claude Guéant repartir tranquillement chez lui, et de l’autre Laurent Pinatel traité comme un chien, on se dit qu’il y a deux poids deux mesures », dit Me Djamila Berriah, l’avocate du syndicaliste. M. Pinatel est accusé de recel de vol aggravé, pour avoir volontairement détenu des pièces démontées de la salle de traite de la ferme-usine.
Côté gouvernement, c’est le silence. Les appels répétés de Reporterre dans différents ministères débouchent sur des boîtes vocales. La faute à l’Ascension ?
L’entreprise Ramery, qui finance le projet d’exploitation, a annoncé pour sa part qu’elle avait porté plainte. « La Confédération paysanne s’est introduite illégalement sur le chantier, pour non pas y démonter mais bel et bien y saccager la salle de traite », estime Véronique Vétaux, chargée de la communication. « Le porteur du projet se félicite de la réaction des pouvoirs publics », précise le communiqué de l’entreprise, qui évalue les dégâts à plus de 100 000 €.


Source et photos : Lorène Lavocat pour Reporterre

Cet article a été rédigé par une journaliste professionnelle et a entrainé des frais. Merci de soutenir Reporterre :
 

Source : http://www.reporterre.net/spip.php?article5941

Ferme des 1000 vaches : Résistance !

Après une action de démontage menée par la Confédération paysanne sur le site usine des 1000 vaches, 4 militants ont été interpellés et placés en garde a vue. Quelques heures plus tard, alors qu'il retournait à Abbeville pour les soutenir, le porte-parole de la Conf', Laurent Pinatel, a été violemment interpellé en gare d'Amiens. C'est la 3ème fois qu'il est placé en garde à vue dans le combat contre ce projet destructeur. C'est deux poids, deux mesures : répression syndicale d'un coté, impunité de l'autre.

Selon Politis "Ils avaient promis d’empêcher la première traite des « 1000 vaches » de la ferme-usine de l’industriel Michel Ramery, ils sont passés à l’action ce matin. Dès 8 heures, une cinquantaine d’agriculteurs et de militants de la Confédération paysanne ont débarqué à Drucat, dans la Somme, sur le site aux bâtiments en voie d’achèvement pour démonter la salle de traite, dimensionnée pour soutirer trois fois par jour le lait d’un millier de bêtes en batterie, enfermées là à demeure. Le prototype encore inédit en France d’un modèle agro-industriel intensif, destructeur d’emplois, dont le syndicat a fait un symbole de repoussoir. En septembre dernier, plusieurs dizaines de militants paysans avaient démonté des machines afin de ralentir les travaux. À Drucat, tension forte avec les ouvriers du site. Quatre militants paysans sont serrés, choisis un peu au hasard par les gendarmes.

Ce mercredi, il y avait pince-fesse et buffet à La Villette (Paris) pour le lancement de la quinzaine du « Printemps bio ». Vers 13 heures, un petit groupe de la Confédération paysanne, Son porte-parole, Laurent Pinatel, en tête, s’est invité pour « rendre » à Stéphane Le Foll les pièces prélevées sur « sa » salle de traite : les paysans l’interpellent depuis des mois pour qu’il prenne une position claire sur cette usine à lait. Le Foll refuse le « cadeau », expliquant que ce n’est pas le modèle agricole qu’il défend mais que la ferme-usine est en règle. Sollicitée, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, elle aussi présente, a répondu aux paysans qu’elle était là « pour déguster ».

Les militants ont eux aussi dégusté, mais dans l’après-midi, de retour vers Abbeville pour soutenir leurs camarades en garde à vue. En gare d’Amiens, lors d’une correspondance, une dizaine de gendarmes les attendait. « Nous sommes convaincus que nous sommes sur écoute, commente Mickel Hiribarren, l’un des secrétaires nationaux du syndicat. Ils nous ont sauté dessus avec une grande brutalité, c’est très choquant. » Laurent Pinatel est embarqué pour une nouvelle garde à vue, comme ce fut le cas après l’action de septembre dernier. « Il y a une volonté évidente de nous intimider pour nous déstabiliser. La démesure des moyens est hallucinante… »
 
 
Les cinq gardés à vue des #1000vaches passent devant le proc' ce vendredi matin. Rassemblement devant le tribunal d'Amiens à 9h !
Nous vous proposons de marquer notre soutien en interpellant le Ministre de l'Agriculture.
Alain Uguen association Cyber @cteurs
COMMENT AGIR ?
Sur le site

vendredi 30 mai 2014

Fête de l'Ortie à Vernet les Bains samedi 7 et dimanche 8 Juin

on a reçu ça : 

Je vous transmets en PJ le scan de l'affiche de Marcel Désiré (grand prêtre anti Monsanto et virulent défenseur des graines libres, dit Karl Marx à Vernet) pour

La Fête de l'Ortie 
du samedi 7 et dimanche 8 juin 2014 
à Vernet les Bains 
au Jardin pédagogique 
Route de Fillols


(jardiniers pour un environnement naturel et social).

A Casteil, nous l'avons déjà mise sur notre site : 

www.leprintempsdecasteil.fr

Qu'on se le dise !


jeudi 29 mai 2014

Le Vénézuela se Vend au Gaz de Schiste et à Halliburton




Publié le 24 mai 2014


Allez ! Je ne doute pas une seconde que M.Mélenchon nous expliquera combien il est utile et nécessaire de combattre les gaz de schiste en France au moment où ses amis vénézuéliens se lancent dans l’aventure. Il n’empêche que cela m’écœure encore un peu plus. Vous verrez plus bas que le Venezuela de l’ancien caudillo Chávez traite avec la société américaine Halliburton, qui est vraiment la lie des transnationales. Je n’entre pas dans les détails : après avoir été dirigée entre 1995 et 2000 par Dick Cheney, qui deviendrait le vice-président américain de W.Bush, Halliburton s’est fait des couilles en or en Irak après l’invasion de 2003.

Je sais. Je sais que le mot couilles est vulgaire. Mais je sais aussi qu’il s’impose pour parler de le fortune accumulée par ces excellentes personnes d’Halliburton. Pour le reste, je dois préciser que je ne suis plus écœuré : j’ai franchement envie de dégueuler.

PS : Amis, vrais amis du vrai peuple vénézuélien et de tous ses êtres vivants, combien de pots de vin ? Combien de fric étasunien discrètement exfiltré vers les banques amies des corrompus ?

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Un article paru dans Le Monde

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Le Venezuela se lance dans l’extraction et l’exploitation du gaz de schiste

Le Monde.fr avec AFP | 22.05.2014 à 01h55 • Mis à jour le 22.05.2014 à 09h05

Le Venezuela se lance à son tour dans l’exploitation du gaz de schiste, en partenariat avec les compagnies brésilienne Petrobras et américaine Williams International Oil & Gas, a annoncé mercredi 21 mai le ministre du pétrole, Rafael Ramirez.

Le pays importe actuellement entre 200 et 300 millions de pieds cubes de gaz par jour de la Colombie voisine. Disposant des plus importantes réserves de pétrole prouvées au monde (environ 298 milliards de barils), le Venezuela s’affiche au huitième rang mondial sur la liste des pays disposant des plus importantes réserves de gaz, selon le ministre.

« Un premier puits sera perforé dans le champ de Concepcion », dans le lac de Maracaibo (nord-ouest), par l’entreprise mixte Petrowayu, a précisé le ministre du pétrole, qui est également président de cette compagnie pétrolière publique vénézuélienne (PDVSA). Petrowayu est détenu à 60 % par PDVSA, à 36 % par Petrobras et à 4 % par Williams. PDVSA a également signé un contrat de 2 milliards de dollars avec l’entreprise américaine de services pétroliers Schlumberger, Weatherford et Halliburton.

Source : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1743

Dans les commentaires il y a celui-là : 

Philippe le 26 mai 2014

Dans la foulée … vraiment à vomir
Par Lefigaro.fr avec AFP
Mis à jour le 22/05/2014 à 18:43
Publié le 22/05/2014 à 18:35
Les autorités d’Equateur ont accordé aujourd’hui la licence environnementale pour l’exploitation pétrolière de la célèbre réserve naturelle de Yasuni en Amazonie, projet combattu par plusieurs ONG écologistes et associations indigènes.
“La licence a été signée aujourd’hui pour le développement et la production” dans ces gisements, a annoncé la ministre de l’Environnement, Lorena Tapia, à la télévision publique Gama TV. Le feu vert donné par le gouvernement ouvre la voie à l’extraction du pétrole de ce parc, qui concentre 20% des réserves de brut nationales, soit 920 millions de barils.
Le premier baril de pétrole résultant de cette nouvelle exploitation devrait être produit d’ici mars 2016, par la compagnie publique Petroamazonas, a précisé le ministère de l’Environnement dans un communiqué.

mercredi 28 mai 2014

Marche Citoyenne pour Réagir aux Résultats du FhaiNe Perpignan Jeudi 10h30

---------- Message transféré ----------

De : juliette letendre
Date : 28 mai 2014 09:34
Objet : marche citoyenne pour réagir aux resultats du FhaiNe perpi jeudi 10h30



Donc jeudi 10h30 Place Catalogne

Appeler via nos réseaux (!) au rassemblement de jeudi.

Voici le communiqué officiel des organisations qui ont impulsés le mouvement, soit l'UNL et l'UNEF bien que nombre d'autres organisations de jeunesses soient signataires :

Pour dénoncer l’extrême droite, pour que personne ne puisse parler à notre place, pour que le gouvernement nous écoute, l’UNEF et l’UNL appellent les jeunes à se mobiliser jeudi 29 mai dans toutes les villes de France et à 14h, Place de la Bastille à Paris et


A Perpignan, 

la marche débutera à 10h30 


à partir de la Place Catalogne, 

on vous attend nombreux ! 


Appel de unef et unl


Douze ans après le 21 avril 2002, les résultats du Front National aux élections européennes provoquent un nouveau séisme démocratique pour notre pays. L’extrême droite revient au premier plan de la scène politique, en réunissant 25% des suffrages. Encore plus inquiétant, ce sont 30% des jeunes qui se sont exprimés qui ont voté pour le Front National. Avec une abstention particulièrement élevée, puisqu’elle concerne près de 57% des électeurs, ce scrutin illustre la profonde crise démocratique que traverse le pays.

Il fallait répondre aux aspirations des jeunes

Ces élections sont d’abord une sanction pour les politiques libérales menées en Europe.
La multiplication des appels au vote et les discours moralisateurs n’ont pas suffi. Les jeunes ont exprimé leur défiance contre une institution peu démocratique, responsable de la crise sociale et dont les interventions dans la politique nationale se traduisent trop souvent par un recul de leurs droits.

Ces élections sont également une sanction pour le gouvernement. Les discours sur la réorientation de la politique européenne n’ont pas convaincu. C’est d’abord le décalage entre la politique du gouvernement et les engagements du Président de la République que les jeunes avaient en tête. Ils ont sanctionné un gouvernement qui s’obstine dans une politique d’austérité qui ne répond pas à leurs aspirations.

Le Front National à 25%, ce n’est pas notre France !

En France comme dans toute l’Europe, la contestation s’est exprimée avec le vote d’extrême-droite. La progression de l’extrême-droite illustre le repli identitaire et la tentation obscurantiste que provoquent la crise sociale et l’absence d’alternative aux politiques d’austérité. 

Pourtant, le vote de dimanche dernier n’est pas à l’image de la jeunesse. Dans leurs engagements, leurs mobilisations et leurs combats, les jeunes portent des valeurs d’égalité, de solidarité et d’ouverture sur le monde qui sont à l’opposé de celle de l’extrême-droite et du Front National.

Dans la rue pour nous faire entendre

Les résultats du Front National imposent une réaction des jeunes, pour dénoncer l’extrême-droite et ses dangers, mais aussi et surtout pour faire entendre notre voix : nous refusons que l’extrême-droite soit le porte-parole de notre contestation !

Nous voulons une société de l’égalité. Nous refusons que des individus soient stigmatisés en fonction de leur origine, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle ou leurs croyances. Nous refusons que l’immigration soit un bouc-émissaire et nous n’avons pas peur d’affirmer qu’elle est une chance pour la société.

Nous voulons une société de la solidarité. Nous refusons que la crise soit un prétexte pour sacrifier nos droits et nous condamner à la précarité. Nous voulons une protection sociale et un système éducatif qui permette la réussite de tous les jeunes et qui leur donne un droit à l’autonomie. Nous pensons qu’il faut investir dans la jeunesse pour préparer l’avenir.

C’est nous que le gouvernement doit entendre. Pour en finir avec l’extrême-droite, il doit tenir ses engagement, concrétiser la priorité jeunesse, écouter ceux qui l’on porté au pouvoir et qui attendent maintenant qu’on leur rende des compte.

mardi 27 mai 2014

Note de Lecture : "La Théorie du Drone" de Grégoire Chamayou

Post-Note de lecture :
« La théorie du drone », de Grégoire Chamayou,
édité par La Fabrique - 2013,

C’est une note de lecture publiée dans le N° 5 de la revue l’AN 02 (page 50) qui m’a incité à lire « La Théorie du drone », de Grégoire Chamayou, édité par La Fabrique en 2013. Dès le début, l’auteur présente son texte comme une étude philosophique, et l’épaisseur des 300 pages de ce volume m’a fait un peu hésiter. Mais, finalement, je l’ai dévoré en quelques jours, chapitre après chapitre, car, malgré de nombreuses références à Kant, Hegel, Hobbes, Hannah Arendt, Walter Benjamin, etc., avec lesquels je ne suis guère familier, on peut entrer dans cette « théorie » comme dans un roman de science-fiction, plus exactement de politique-fiction, mais une fiction qui serait déjà bien engagée dans la phase de réalisation. Et c’est vertigineux. C’est pourquoi je me permets d’en dresser ici une sorte de post-note de lecture, afin d’inciter tous ceux qui voudront bien faire un petit effort, malgré la tendance actuelle au papillonnage numérique, à s’informer sur l’avenir qui pourrait bien devenir le nôtre si nous n’y prenons garde.

Le drone est un des avatars les plus récents de ces inventions qui ont été promues par de doubles applications dans les domaines civil et militaire, l’une servant de justification à l’autre, et vice-versa. On peut en dresser un début de liste à la Prévert, depuis ce bon vieil arc, inventé sans doute initialement pour la chasse puis transformé plus récemment en arbalète, particulièrement meurtrière ; à la poudre noire, qui a plutôt suivi le chemin inverse, des armes à feu aux mines et aux chantiers de génie civil ; l’avion, symbole de liberté, sur lequel on a installé très vite une mitrailleuse ; le concept de travail à la chaîne, appliqué aux abattoirs de Chicago, puis à la fabrication des automobiles, puis à celle des chars d’assaut, puis à nouveau à celle des voitures ; les gaz de combat, transformés en pesticides après la guerre ; les autoroutes, une arme inaugurée par Hitler pour déplacer plus rapidement ses troupes, bien vite reprise par les Américains, puis par les autres Etats, ce qui nous enferme aujourd’hui dans l’aberration qui consiste à produire du transport de masse avec des moyens individuels. On pourrait aussi bien puiser du potage dans une soupière avec des petites cuillères, mais on ne le fait pas, car ni les militaires ni les civils n’y verraient d’intérêt.

Le drone, issu du modélisme aérien, est pour sa part un avion-jouet auquel on a ajouté progressivement des appareils de prise de vue, puis, notamment depuis 2000, des armes létales. Capable, grâce à une électronique de plus en plus sophistiquée, d’opérer en tout point de la Planète, y compris les plus secrets, il rend obsolète les notions de « champ de bataille », de « zone de combats », de « temps de guerre » et de « temps de paix ». En effet, la guerre, c’est la paix ; il n’y a plus de confrontations violentes, mais des meurtres d’Etat décidés en toute discrétion, et, bientôt, ni personne ni aucun lieu ne pourra revendiquer d’être hors d’atteinte de ces armes. De ce fait, l’ennemi extérieur et l’ennemi intérieur, à travers la dialectique du terrorisme, se confondent peu à peu, ainsi que les concepts d’armée et de police, de civil et de militaire, le monopole d’Etat de l’emploi de la force tendant à devenir parfait en ubiquité et en exhaustivité.

…/…

Par ailleurs, à partir de ce qu’on appelle « big data », cet énorme fichier où sont recopiés et archivés tous nos SMS, appels téléphoniques, courriels, ainsi que leurs points d’émission et leurs destinations, les progrès de l’informatique permettront d’envisager d’automatiser l’ensemble du dispositif, au point que l’ « ennemi » pourra être sélectionné par un algorithme complexe, pure mécanique logique et froide, d’où seront enfin évacués toute émotion, toute approximation, toute évaluation humaine, et finalement tout humanisme. Le fait d’avoir approché géographiquement un certain pourcentage de lieux, d’institutions et de personnes classés comme « ennemis » vous fera transférer électroniquement du fichier « amis » au fichier « ennemis », sans que vous puissiez vous expliquer, ni même être informé de cette subtile déchéance irréversible. C’est ainsi que le basculement d’un seul « bit » du « + » au « - » vous transformera en cible potentielle quand votre tour sera venu. Là où la bombe atomique produisait un meurtre massif, mais grossier, et finalement artisanal, les drones, dont le coût unitaire est bien plus faible, seront l’instrument de l’industrialisation de ces meurtres d’Etat, dotés d’une très grande précision - on dit « chirurgicaux » chez les communicants - et reproductibles à l’infini.

Personnellement, je fais même l’hypothèse que, alors que les généticiens prouvent qu’en remontant assez loin dans le temps nous sommes tous parents, un mathématicien pourra démontrer qu’une sorte d’évolution géométrique de ces reclassements informatiques fera que nous deviendrons tous « ennemis », par la grâce de notre solidarité humaine atavique. La réalisation du vieux fantasme de l’Etat révoquant le peuple, définitivement considéré comme « ennemi », c'est-à-dire « celui qui ne pense pas comme moi », ne sera donc alors qu’une question de temps.

Pour mon compte, après la qualification de « terroristes » appliquée aux militants de Greenpeace qui ont osé déployer une banderole sur une centrale nucléaire, je sens que les petits chèques de soutien que j’envoie parfois à cette organisation ne vont pas tarder, par leur répétition néfaste, à me faire basculer du mauvais côté. « Mon » drone, moderne ange de la mort, est peut-être déjà, sinon fabriqué, du moins commandé à cette industrie florissante qui les produit par milliers.

C’est ainsi que, si nous n’y prenons garde, Internet, invention militaire rendue très utile puis indispensable aux civils dans tous les domaines, par son bras armé, le drone, délivrera aussi la mort à chacun et à tous.

Quirbajou, le 08/05/2014.

Jean Monestier,

Titulaire d’une maîtrise d’économie auprès de l’Université de Toulouse.

Artiste-Auteur-Indépendant.

Objecteur de croissance.

lundi 26 mai 2014

Equilibre Production/Consommation de l'Electricité : Petite Réflexion Stratégique

Jean Monestier nous envoie le fruit de ses réflexions

A propos de 

Petite réflexion stratégique
sur l’équilibre production/consommation de l’électricité.

Jean Monestier


On sait probablement que, pour l’électricité, la production et la consommation des appareils reliés au réseau doivent, à chaque seconde, et même à chaque centième de seconde, être les plus égales possibles. Les déséquilibres, même minimes, compromettent le voltage du courant utilisé, et, dans le cas du courant alternatif, sa fréquence, la stabilité de ces deux paramètres constituant ce qu’on appelle la qualité du courant. Jusqu’à maintenant, EDF, opérateur national prédominant, livrait sa production au moyen d’un réseau constitué de grands canaux à gros débit, les lignes à haute tension, et de toute une arborescence de lignes réparties sur le territoire, dont le voltage est de plus en plus élevé en fonction de la consommation des clients : en général 220 volts dans l’habitat résidentiel, 380 pour certains artisans, puis 3000, 15000, et 25000 volts pour les industriels. On sait peut-être que, si les tramways et les chemins de fer locaux, dont les lignes sont courtes, utilisent souvent du 750 ou du 800 volts, les trains des grandes lignes, après avoir été longtemps alimentés en 1500 volts continus, fonctionnent maintenant souvent sous 25000 volts alternatifs, le courant industriel, plus avantageux pour la distribution de l’énergie sur de longues distances, au point que certaines locomotives, pour pouvoir tirer un train de bout en bout, sont équipées pour accepter diverses sortes de courant.
Pour s’adapter à ces demandes diverses et variables, au-delà de l’influence des différences tarifaires qui modifient le comportement des consommateurs à la marge, EDF fait appel à diverses sources plus ou moins réactives : les centrales nucléaires, plutôt longues à changer de régime, les centrales thermiques, un peu plus souples, notamment les turbines à gaz, et les centrales hydrauliques, très adaptables à la demande et à ses pointes quotidiennes, hebdomadaires ou saisonnières. On peut considérer que l’amplitude de cette souplesse quasi immédiate est accrue par l’usine marémotrice de la Rance, qui peut très bien laisser passer la marée sans l’utiliser, par les centrales hydrauliques, qui, en principe, ne perdent pas d’énergie quand elles ne fonctionnent pas, par les STEP (stations de transfert d’énergie par pompage), au nombre de six en France, qui stockent l’énergie quand elle est en excédent, et deviennent des centrales hydrauliques en cas de déficit, et enfin par les exportations et les importations, qui s’opèrent avec des tarifs très variables, parfois même négatifs, parait-il. A côté de cela, le petit hydraulique ou les turbines au fil de l’eau représentent une participation très faible à l’ensemble, ce qui fait que les ignorer est une simplification. J’ai même entendu sur une radio nationale un cadre de la production d’électricité expliquer que les énergies renouvelables elles-mêmes pouvaient être considérées comme négligeables, donc plutôt comme un surcoût de gestion imposé par l’Etat et non un appoint d’avenir à développer.
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Quand j’apprends par la revue Silence que, dans les contrats de rachat d’électricité aux particuliers, notamment d’origine photovoltaïque ou éolienne, EDF se réserve le droit de NE PAS acheter cette production, je me pose plusieurs questions :
Est-ce que cette suspension de contrat est comptabilisée séparément dans les bilans annuels et pluriannuels qui sont faits de ces installations très locales, afin d’évaluer la détérioration de leur amortissement pour l’investisseur ? On peut d’ailleurs considérer cette détérioration non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan écologique.
En effet, de combien est allongé l’amortissement, par la production électrique, de l’énergie grise qui a servi à construire cet équipement ?
De combien sont alourdis les coûts écologiques par rapport à l’avantage à disposer de cette installation ?
Il y a tout à parier que, loin d’être pris en compte au nom de l’intérêt général à long terme, ces éléments soient logiquement externalisés par l’opérateur national, qui inclut d’ailleurs dans ses factures des surtaxes pour les surcoûts des renouvelables qu’il ne peut pas externaliser, par exemple les tarifs d’achat imposés au-delà du prix du marché pour soutenir le développement des filières. Notons au passage qu’il est hautement probable que le démantèlement des centrales nucléaires, dont le budget est tellement élevé qu’on ne peut le connaître aujourd’hui de façon fiable, donnera lieu à des tours de passe-passe semblables, à défaut d’une prise en charge pure et simple par le contribuable, qui n’est pas à ça près en matière de nucléaire.
C’est ce modèle, hautement centralisé, largement organisé de façon verticale autour de grosses unités de production, et notamment des centrales nucléaire dont la production est peu modulable, que viennent bousculer les énergies renouvelables, très diversifiées, très décentralisées, très réparties horizontalement. Moins rentables dans la phase de mise au point, malgré de troublants efforts pour approcher, par des champs d’éoliennes énormes ou des hectares de panneaux photovoltaïques, la puissance des centrales fossiles, elles nécessiteront en outre, si leur participation devient significative, une réorganisation du réseau et de sa gestion, en clair une augmentation des coûts techniques et administratifs de la distribution.
Quand on annonce qu’on veut produire, pour certains bâtiments, pour certains quartiers, pour certaines villes, autant d’électricité qu’il en est consommé sur place, il est probable qu’on va en produire plus, surtout si l’on veut assumer (et sinon qui l’assumera et à partir de quelles sources ?) l’énergie grise consommée par le territoire en question pour la construction des bâtiments et la fabrication des divers équipements non importés : électroménager, ordinateurs, machines-outils, réseaux divers, automobiles, etc. Cette évolution va remettre en cause le réseau existant puisque, même si le courant alternatif se prête mal à cette comparaison, l’électricité, sur certaines sections de moyenne tension, va circuler en quelque sorte en sens inverse de ce qui est observé actuellement : depuis des zones rurales bien ventées et bien ensoleillées vers des zones urbaines et industrielles qui ont de gros besoins en énergie.
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 Il faut donc envisager de nouveaux investissements dans le réseau, dont les lignes à haute tension resteront utiles en cas de transport sur de longues distances ou en cas d’export-import d’électricité. Le transport de celle-ci coûtera donc de deux façons : par les pertes en lignes qu’on peut évaluer à 10%, même si ce chiffre n’est qu’une moyenne, et donc faux dans la plupart des cas, et par de nouveaux investissements en uros, mais aussi en ressources naturelles, en travail et en énergie grise. Il importe donc de les minimiser le plus possible, même s’ils sont irremplaçables pour lisser production et consommation vers une correspondance parfaite.
Rappelons ici que les trois axes du scénario Négawatt sont le passage aux énergies renouvelables, qui est un objectif à long terme, la sobriété, très en faveur auprès des objecteurs de croissance, et qui peut techniquement être mise en œuvre assez rapidement (ne pas laisser ses appareils en veille), et l’efficacité, qui exige, par exemple, à moyen terme, d’améliorer l’isolation des bâtiments anciens ou de changer fondamentalement de système de transport.
            Or les défenseurs du système ancien, pour semer le doute, laissent croire que le passage intégral aux renouvelables pourrait augmenter, en cas de météo défavorable sur 15 jours, le risque de pannes d’électricité géantes. Et de dire (voir par exemple La Croix du 10 février 2014) que les centrales à énergie fossile (auriez-vous dit nucléaires ?) restent indispensables. Par ailleurs, certains partisans des renouvelables soutiennent que le réseau permet de pallier à leur intermittence éventuelle, le vent qui souffle en Bretagne à dix heures du soir permettant d’éclairer le Languedoc-Roussillon qui n’en aurait pas ce soir là, sachant que le photovoltaïque ne produit pas durant la nuit. Le réseau permet donc, pour les uns de conserver une sécurité verticale de la production, et pour les autres de construire une sécurité horizontale de cette dernière. Mais il n’y a qu’un seul réseau, et il est géré par un opérateur unique qui appartient au groupe EDF, EDF, qui veut pouvoir ne pas acheter le courant issu des renouvelables, qui se vante que, tel ou tel jour, toutes les éoliennes de France tournaient à vide, qui laisse entendre que six STEP suffisent à ses besoins, et qui, ce n’est pas un mystère, fera tout pour garder en fonctionnement ses centrales nucléaires.
Vu du côté des renouvelables, le réseau est donc un outil à double tranchant. Oui, il permet d’échanger convivialement l’électricité en temps réel d’une région à l’autre. Mais il permet aussi à EDF de maintenir contre vents et marées une priorité aux grosses centrales. Que se passe-t-il réellement à l’heure où tous les chats sont gris, et où le réseau distribue aux clients d’EDF un courant nommé poétiquement « de nuit » ? La production des éoliennes est-elle automatiquement introduite ? A mon avis non, et j’attends qu’on me démontre le contraire. Celle des centrales nucléaires, non modulable, est-elle prioritaire ? A mon avis oui, justement parce qu’elle n’est pas modulable, et j’attends également qu’on me démontre le contraire. Le réseau est donc à la fois un outil et un piège.
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Et ici deux stratégies sont possibles :
Obliger EDF à sortir du nucléaire par en haut, par la voie politique. Certains s’y emploient depuis 40 ans, mais on peut craindre que cette activité humaine n’aille jusqu’au bout de ce qui est physiquement possible : l’épuisement total des ressources d’uranium exploitables. Je ne parle donc pas de celui qui est présent dans l’eau de mer, qui est sans doute au-delà du mur énergétique, la limite physique au-delà de laquelle il faut plus d’un joule pour récolter un joule.
L’autre stratégie est la défection.
Elle peut prendre la forme d’opérateurs dédiés aux renouvelables, qui vont cantonner une production soutenable, et, par le réseau, en servir leurs clients attitrés. Mais leur propre électricité d’origine hydraulique, forme très accaparée par EDF pour répondre aux pointes de consommation en temps réel, et la seule énergie d’origine renouvelable qui le permette à la seconde près, leur suffira-t-elle à soutenir l’augmentation du nombre de ces clients-adhérents aux heures scabreuses du réseau. Je me permets d’avoir quelques craintes à ce sujet.
La défection peut aussi s’opérer par la mise en place de régies locales d’électricité, au niveau d’un groupe de ruraux, d’une collectivité locale, d’une région. Les opérateurs dédiés aux renouvelables dans le cadre du pays entier, à qui je ne reproche rien de particulier, au contraire, peuvent d’ailleurs y apporter leur expertise, et peut-être le font-ils déjà. Bien sûr, la question de l’énergie nécessaire à l’industrie, parfois énorme pour certaines usines (travail des métaux) ne sera pas résolue pour autant, mais celle destinée à l’habitat et aux petites activités peut entrer totalement dans ce cadre.  Produire et mutualiser la production d’électricité dans un périmètre régional permet d’acquérir une véritable autonomie vis-à-vis du nucléaire, des énergies fossiles et du réseau de distribution vertical qui va avec. Car le réseau, je le crains, ne peut être la solution unique à l’intermittence des énergies renouvelables et reste incapable de l’être. Il faut envisager localement le stockage de celles-ci dans la durée. La Nature nous donne d’ailleurs l’exemple avec l’eau descendant des montagnes et le bois de feu, qui sont de l’énergie solaire accumulée.
Je passe sur les batteries, catastrophiques au niveau de l’empreinte écologique, qui sont utilisables ponctuellement mais surtout pas généralisables, ni dans les voitures électriques, ni dans l’habitat.
Admettons que les STEP soient lourds à concevoir, à faire accepter, à financer, à insérer dans les paysages, sauf à petite échelle dans des cas exceptionnels. Par exemple, dans les Pyrénées Orientales, département assez montagneux, un tel système pourrait être envisagé entre le lac de Vinça et celui de Caramany. Reste à savoir si, le coût de la conduite forcée, déterminé en grande partie par sa longueur, et celui des pompes de refoulement pour le stockage, formant l’essentiel de l’investissement puisque les deux barrages vont être équipés de turbines génératrices par le Département, ainsi que le dénivelé entre les deux sites et les masses d’eau pouvant être mises en jeu, qui contribuent à déterminer la durée de l’autonomie ainsi créée, seraient compatibles avec un équilibre financier à comparer à celui des solutions alternatives.
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Admettons que le stockage hydropneumatique, qui a les gros avantages d’être indépendant de la pluviométrie et de supporter un investissement étalé dans le temps permettant d’augmenter progressivement la durée de l’autonomie en fonction des moyens disponibles, soit plutôt adapté à de petites collectivités.
La méthanisation, déjà pratiquée à l’échelle de villes entières, est avant tout un moyen de production d’énergie renouvelable, qui inclut ses propres moyens de stockage spécifiques. Par contre, la méthanation, sans doute techniquement plus délicate, est déjà utilisée en Allemagne comme authentique outil de stockage de l’énergie. Elle consiste, avec l’électricité en excédent, à faire l’électrolyse de l’eau, puis à combiner l’hydrogène qui en est issu à du carbone extrait du gaz carbonique de l’air. Cela donne du méthane, CH4, combien plus facile à stocker et à gérer que l’hydrogène, puisque ce méthane peut-être mis en réserve dans des gazomètres existants, transporté par des tuyaux, livré par des bouteilles et des citernes, utilisé dans des véhicules ou des moteurs thermiques, ou brûlé tout simplement dans des turbines à gaz pour produire de l’électricité au moment opportun, avec si possible cogénération de chaleur, toutes techniques parfaitement au point et pratiquées depuis des années.
Or on entend assez peu parler du stockage de l’électricité issue des énergies renouvelables, que ce soit par les opérateurs nationaux spécialisés ou par les régies locales naissantes. Il le faudrait pourtant pour répondre sérieusement aux menaces des tenants de l’ancien système. Il est sûr que cela nécessite un investissement substantiel dont l’utilité à du mal à s’imposer. Mais cet investissement sera par nature mutualisé, puisqu’il sert justement à mutualiser la synchronisation entre les productions et les consommations d’électricité du périmètre concerné. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. La production, c’est spectaculaire, c’est visible et c’est pédagogique, tout en ressortant d’initiatives éventuellement dispersées. Le stockage, c’est statique dans le temps, c’est beaucoup moins visible puisqu’il n’y a plus à capter l’énergie, et ce doit être pris en charge par une réflexion collective visant à construire un projet de transition énergétique. Or notre individualisme est encore très fort.
J’espère avoir démontré que c’est pourtant indispensable si l’on veut sortir des énergies fossiles, et notamment du nucléaire. Rappelons que dans les westerns, à côté de l’éolienne qui pompe l’eau pour abreuver le bétail, souvent en grinçant un peu, il y a un réservoir également construit en hauteur, que les méchants prennent plaisir à percer de balles quand ils veulent ruiner l’éleveur. Il n’y a plus guère de méchants de ce genre, mais il y a notre propre tendance culturelle à privilégier le visible, l’immédiat, l’actif, et à y consacrer exclusivement nos attentions et nos moyens. Nous devons lutter contre cela, ce que les Allemands semblent avoir déjà compris.
Si vous trouvez que je suis dans l’erreur, que celui qui a déjà vu son régulateur lui couper la lumière parce qu’il avait fait fonctionner sa radio trop longtemps me jette la première pierre.
                                    Jean Monestier.                                                   Le 22.05.2014.
Titulaire d’une maîtrise d’économie auprès de l’Université de Toulouse.
                Artiste-Auteur-Indépendant.
               Objecteur de croissance,
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Amorce de bibliographie.

« Le stockage de l’énergie », coordonné par Pierre Odru, Editions Dunod - 2010.
« Le Manifeste Négawatt », par l’association Négawatt,
rédigé par Thierry Salomon, Marc Jedliczka, et Yves Marignac,
édité par Domaine du possible – Actes Sud 2012.

L’âge des LOW TECH », par Philippe Bihouix, édité par le Seuil – 2014.
Vers une civilisation techniquement soutenable.
L’Indépendant du 13 février 2013, en pièce jointe, sur l’équipement des barrages de Vinça et Caramany.
La Croix du 10 février 2014, en pièce jointe, sur les propos des défenseurs des énergies fossiles.


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